Bernard Thibault — Wikipédia

Bernard Thibault
Illustration.
Bernard Thibault en 2005.
Fonctions
Secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT)

(14 ans, 1 mois et 17 jours)
Élection
Réélection

Prédécesseur Louis Viannet
Successeur Thierry Lepaon
Biographie
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Paris, France
Nationalité Française
Parti politique Parti communiste français
Profession cheminot

Bernard Thibault, né le dans le 6e arrondissement de Paris, est un syndicaliste français. De 1999 à 2013, il est le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT). Après avoir quitté le secrétariat général, il est élu administrateur du Bureau international du Travail.

Biographie[modifier | modifier le code]

Entrée à la SNCF[modifier | modifier le code]

En 1974, à l'âge de 15 ans, Bernard Thibault entre au centre d’apprentissage de la SNCF de Noisy-le-Sec, dont il sort en septembre 1976 avec un CAP de mécanique générale. Il est aussitôt embauché par la SNCF au dépôt de Paris-la Villette[1].

Militantisme[modifier | modifier le code]

En 1977, à tout juste 18 ans, il adhère à la CGT et devient responsable de la commission des jeunes du syndicat. En 1980, il devient secrétaire du syndicat de son dépôt. En 1982, il est élu secrétaire des cheminots CGT Paris-Est[1].

En 1987, Bernard Thibault adhère au parti communiste français. Le mois de novembre de la même année, il rejoint le bureau fédéral des cheminots CGT.

Il devient secrétaire général adjoint de la Fédération CGT des cheminots en 1990, puis est élu secrétaire général de la Fédération en 1993, mandat qu'il exerce jusqu’en 1999[1].

Bernard Thibault est l'une des figures principales des grèves de 1995 qui ont fait plier le gouvernement sur sa réforme des retraites. Selon René Mouriaux, il serait devenu l'un des symboles du renouveau de la CGT[2].

En 1997, il entre au bureau confédéral de la CGT et, en 1999, il prend la tête de la confédération lors de son 46e congrès.

De 1997 à octobre 2001, il est membre du conseil national du PCF. Il quitte ses responsabilités nationales au PCF en 2001 pour marquer la fin du concept de la CGT « courroie de transmission » du Parti communiste[3].

Resté membre du Parti communiste, il lui apporte son soutien notamment lors des élections européennes de 2019 en appelant à voter pour la liste menée par Ian Brossat[4],[5].

Il appelle à voter pour Fabien Roussel lors de l'élection présidentielle de 2022[6].

Secrétaire général de la CGT[modifier | modifier le code]

En février 1999, à l'issue du congrès de la CGT, Bernard Thibault prend ses fonctions de secrétaire général de la CGT, succédant à Louis Viannet[7].

Plus jeune que ses prédécesseurs et à la faveur également de la reprise économique en France de la fin du XXe siècle, il parvient à redresser les effectifs de la CGT. Les difficultés internes de la CFDT nées des suites de la loi Fillon sur les retraites, qui entraînent des transferts d'adhésions d'une confédération à l'autre, renforcent le rôle de la CGT.

Bernard Thibault en 2009.

Favorable au projet de traité constitutionnel européen, il est mis en minorité par le comité confédéral national (souvent présenté comme le « parlement » de la CGT), le 9 février 2005, sans que cela remette en cause son mandat à la tête du syndicat.

Le 11 décembre 2009, il est réélu, lors d'un comité confédéral national siégeant en clôture du 49e congrès de la CGT, pour un nouveau mandat de trois ans, et exerce la fonction de secrétaire général jusqu'au 50e congrès, à l'automne 2012[8]. Depuis 2009, une contestation interne l'accuse d'être trop consensuel dans ses relations avec le gouvernement et le patronat[9],[10],[11],[12].

En 2010, Thibault est l'un des dirigeants syndicaux qui ont appelé aux grandes manifestations et grèves contre la réforme des retraites.

Le 1er mai 2012, il annonce qu'il votera pour le candidat socialiste François Hollande au second tour de l'élection présidentielle[13].

En 2013, Bernard Thibault quitte ses fonctions de secrétaire général de la CGT lors du 50e congrès et est remplacé par Thierry Lepaon[14].

Membre au Bureau international du travail[modifier | modifier le code]

En 2014, Bernard Thibault est élu au conseil d'administration du Bureau international du travail en tant que représentant des travailleurs, poste longtemps occupé par Marc Blondel de FO[15].

Il déplore la faiblesse des pouvoirs de l'institution, ses délibérations n'ayant pas de caractère contraignant pour les États[16].

Il cesse d'exercer sa fonction en 2021[17].

Vie familiale[modifier | modifier le code]

Il est marié et a deux enfants[1].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Qu'est-ce que la CGT ?. Deux éditions imprimées :
  • Ma voix ouvrière : entretiens avec Pierre-Marie Thiaville et Marcel Trillat, éditions Stock, Paris, 2004, 227 p., (ISBN 2-234-05738-8), (BNF 39301292)
  • La troisième guerre mondiale est sociale, éditions de l'Atelier, 2016, 160 p

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Biographie de Bernard Thibault », sur istravail.com, (consulté le ).
  2. René Mouriaux, Le Syndicalisme en France, La Découverte, page 79
  3. Dominique Andolfatto, « PC-CGT : la courroie cassée ? », sur istravail.com, Institut Supérieur du Travail,
  4. « Européennes : le PCF soutenu par Costa-Gavras, Patrick Pelloux et les Pinçon-Charlot », sur Europe 1 (consulté le )
  5. « Bernard Thibault laisse une CGT modernisée mais sans boussole », sur La Tribune (consulté le )
  6. Le Point magazine, « L'ancien patron de la CGT Bernard Thibault appelle à voter pour Fabien Roussel », sur Le Point, (consulté le )
  7. Michel Noblecourt, « La CGT sous Bernard Thibault, un recentrage réformiste inachevé », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. Source : dépêche « 49e congrès CGT: Bernard Thibault réélu secrétaire général jusqu'en 2012 », 11 décembre 2009, Agence France-Presse.
  9. Reuters, « A la CGT, Bernard Thibault mise sur sa stratégie "unitaire" », Le Point,‎ (lire en ligne)
  10. « CGT : l'heure des comptes pour Bernard Thibault », Le Point,‎ (lire en ligne)
  11. Derek Perotte, « Les syndicats réformistes ne savent pas comment sortir du conflit », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  12. Luc Peillon, « La base réclame une évolution d’octobre », Libération,‎ (lire en ligne)
  13. « Bernard Thibault (CGT) appelle à voter pour François Hollande », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  14. Affaire Lepaon : comment la CGT est devenue une vieille dame indigne, Eric Verhaeghe, lefigaro.fr, 4 décembre 2014
  15. Cécile Crouzel, « Un Français au Bureau International du Travail », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Sébastien Crépel, « Bernard Thibault : "Il faut pouvoir sanctionner les États en infraction" », l'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Les délégués français au Conseil d’Administration », sur ilo.org (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :