Algol (étoile) — Wikipédia

Algol
β Persei
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 03h 08m 10,1s
Déclinaison +40° 57′ 20,0″
Constellation Persée
Magnitude apparente +2,3[1] à +3,5

Localisation dans la constellation : Persée

(Voir situation dans la constellation : Persée)
Caractéristiques
Type spectral B8V
Indice U-B −0,37[1]
Indice B-V −0,05[1]
Variabilité EA/SD[2])
Astrométrie
Vitesse radiale 3,7 km/s
Mouvement propre μα = 2,99 mas/a[3]
μδ = −1,66 mas/a[3]
Parallaxe 36,27 ± 1,40 mas[3]
Distance ∼ 92,8 a.l. (∼ 28,5 pc)
Magnitude absolue 0

Désignations

β Per, 26 Per, HR 936, HD 19356, HIP 14576, GJ 9110, BD+40°673, SAO 38592, ADS 2362A, CCDM J03082 +4057A, FK5 111[4]

Algol, également nommée Beta Persei dans la désignation de Bayer (ou Bêta de Persée en français, en abrégé β Per) est une étoile variable à éclipses de la constellation de Persée, de magnitude 2, qui varie périodiquement tous les 2 jours et 21 heures environ. Vue depuis la Terre, Algol est une binaire à éclipses, même si elle est en fait un système stellaire composé de trois étoiles : Algol A (maintenant nommée Aa1), qui est la plus massive, Algol B (ou Aa2), qui est plus lumineuse, et Algol C (ou Ab). A et B tournent autour l'une de l'autre, sans jamais s'éclipser totalement, mais entrainant une importante baisse de luminosité de la sous-géante Algol B, qui est de type B8. Elle est d'ailleurs le prototype des variables de type Algol.

La distance qui nous sépare d'Algol est de 92,8 années-lumière.

Dans la Grèce antique, cette étoile était associée au masque de Méduse.

Histoire[modifier | modifier le code]

Éclipse d'Algol B (lumineuse) par Algol A, vu par l'interféromètre CHARA.

La variabilité de la luminosité d'Algol était connue des Égyptiens, mais n'a été mesurée pour la première fois qu'en 1783 par l'astronome amateur britannique John Goodricke[5].

La luminosité de l'astre baisse d'une magnitude 1,3 (soit environ 70% de sa luminosité) pendant les 10 heures de l'éclipse d'Algol B par Algol A. L'éclipse a lieu tous les 2,87 jours.

Les deux étoiles sont très proches, car elles ne sont qu'à 7,5 millions de kilomètres l'une de l'autre, soit 5% de la distance Terre-Soleil.

Un transfert de masse entre les deux membres de l'étoile binaire pourrait être à l'origine de l'allongement de la période d'éclipses d'Algol de 0,017 jour en 3 000 ans, en comparaison des calendriers égyptiens[5].

Trajectoire particulière[modifier | modifier le code]

Possédant un mouvement propre très petit comparé à sa vitesse radiale, les calculs montrent que Algol est passée à 9,8 a.l. du Système solaire il y a 7,3 millions d'années. Elle était alors d'une magnitude apparente d'environ -2,5, ce qui est considérablement plus brillant que ne l'est Sirius aujourd'hui. Il n'est pas exclu qu'elle ait pu perturber le nuage d'Oort en cette occasion, et provoquer une certaine augmentation de l'afflux de comètes vers le système solaire interne.

Noms[modifier | modifier le code]

Algol est le nom propre de l'étoile qui a été approuvé par l'Union astronomique internationale le [6].

Étymologiquement, Algol dérive de l'arabe ra's al-ghoul رأس الغول: « la tête (ra's) de l'ogre (al-ghoul, goule) ». En astronomie chinoise, cette étoile fait partie de l'astérisme Daling, qui représente un mausolée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Ducati, « VizieR Online Data Catalog: Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, vol. 2237,‎ , p. 0 (Bibcode 2002yCat.2237....0D)
  2. Samus et O. V. Durlevich, « VizieR Online Data Catalog: General Catalogue of Variable Stars (Samus+ 2007–2013) », VizieR On-line Data Catalog: B/gcvs. Originally published in: 2009yCat....102025S, vol. 1,‎ , p. 02025 (Bibcode 2009yCat....102025S)
  3. a b et c Van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  4. (en) * bet Per -- Eclipsing binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  5. a et b « Algol, l’étoile qui ralentit », sur Ciel & Espace (consulté le ).
  6. (en) « Table 1: Star Names Approved by WGSN as of 20 July 2016 », Bulletin of the IAU Working Group on Star Names, no 1,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]