Biélorusses — Wikipédia

Biélorusses (Bélarusses)

Populations importantes par région
Drapeau de la Biélorussie Biélorussie 7 957 252 (2009)[1]
Drapeau des États-Unis États-Unis 650 000-750 000 (2005)[2]
Drapeau de la Russie Russie 521 443 (2010)[3]
Drapeau de l'Ukraine Ukraine 275 763 (2001)[4]
Drapeau de la Lettonie Lettonie 68 174 (2011)[5]
Drapeau du Kazakhstan Kazakhstan 62 694 (2012)[6]
Drapeau de la Pologne Pologne 47 000 (2011)[7]
Drapeau de la Lituanie Lituanie 36 200 (2011)[8]
Drapeau de l'Ouzbékistan Ouzbékistan 20 397 (2000)[9]
Drapeau du Canada Canada 15 565 (2011)[10]
Drapeau de l'Estonie Estonie 12 171 (2016)[11]
Drapeau de la Moldavie Moldavie 5 000-6 000 (2004)[12]
Population totale 10 000 000 environ (2009)
Autres
Langues biélorusse, russe
Religions Majoritairement orthodoxes, minorité catholique
Ethnies liées Slaves, Slaves orientaux

Les Biélorusses (en biélorusse : беларусы, biélaroussy ; łacinka : biełarusy ; parfois nommés Bélarusses[13], Bélarussiens[14],[15], Biélorussiens ou Biélarussiens) sont :

Histoire[modifier | modifier le code]

L'origine des Biélorusses (zone verte au centre du pays) se trouve sur le cours supérieur du Niémen, du Dniepr et de la Dvina. Les autres régions sont la Podlachie orientale (rose), la Lépiélie (vert), la Polésie occidentale (violet), la Polésie orientale-Volhynie (jaune) et la Moguilie (orange).

Les Biélorusses font remonter leur culture au grand-duché de Lituanie, anciennement Rus' de Kiev et principauté de Polotsk. La plupart des Biélorusses descendent de tribus slaves orientales de tradition pravoslave (Drégovitches (en), Krivitches et Radimitches (ru)) et de tribus baltes de tradition litvine (Yotvingiens (en)) qui vivaient à l'Ouest et au Nord-Ouest du territoire de la Biélorussie contemporaine ; tous furent christianisés dans le courant des XIe et XIIe siècles[18].

Les Biélorusses ont commencé à se différencier en tant qu'ethnie pendant les XIIIe et XIVe siècles sous le grand-duché de Lituanie sur le cours supérieur du Niémen, du Dniepr et de la Dvina[19].

Du XIIIe siècle au XVIIIe siècle, les Biélorusses étaient connus hors du pays sous les noms de Litvines (en) ou Lituaniens, et de Ruthènes, terme faisant référence à la partie orientale du grand duché de Lituanie, dont la Ruthénie blanche, la Ruthénie noire et la Polésie faisaient partie depuis les XIIIe et XIVe siècles, et où le ruthène s'est développé et est peu à peu devenu la langue dominante, remplaçant le latin. À partir de 1630, le ruthène commença à être remplacé par le polonais, car la culture polonaise acquit un certain prestige qu sein de la république des Deux Nations (union polono-lituanienne, dominée par la noblesse polonaise)[20].

Se basant sur la prédominance du ruthène (qui évolua par la suite, donnant naissance au biélorusse et à l'ukrainien) et de la culture ruthène du grand duché de Lituanie, certains chercheurs biélorusses ont avancé l'idée que le grand-duché aurait été un État biélorusse[21],[22],[23].

Entre 1791 et 1917, la majeure partie de la Biélorussie tomba sous domination de l'Empire russe au cours d'une série de conquêtes militaires et de manœuvres diplomatiques, en lien avec les partages de la Pologne. Comme la République des Deux Nations avait accueilli un grand nombre de Juifs chassés d'Europe occidentale et centrale, lorsque l'Empire russe se fût emparé de ces régions, il y établit une « zone de résidence » d'où les Juifs ne purent sortir qu'au compte-gouttes, sauf pour émigrer[24].

Après la Première Guerre mondiale, les Biélorusses eurent brièvement un État nouvellement indépendant sous la forme de la République populaire biélorusse (1918-1919), mais à l'est, les bolchéviks russes le transformèrent rapidement en république socialiste soviétique de Biélorussie (1919-1991, devenue membre de l'URSS en 1922), tandis qu'à l'ouest, à l'issue de la guerre soviéto-polonaise, c'est la deuxième république de Pologne qui, à la paix de Riga, prit le contrôle de cette partie du pays où elle ne favorisa pas la culture biélorusse, mais, pendant 18 ans, préserva les habitants de la collectivisation forcée, de la terreur rouge et des famines soviétiques. La Biélorussie acquit de jure son indépendance en 1991 lors de la dislocation de l'URSS, formant la république de Biélorussie, mais de facto elle resta inféodée à la Russie[25].

Culture[modifier | modifier le code]

Bronislav Tarachkevitch, à l'origine de la première standardisation du biélorusse (Tarachkievitsa).

Langue[modifier | modifier le code]

La première codification de la langue biélorusse, connue sous le nom de « Tarachkievitsa », s'est faite en 1918. Auparavant, le biélorusse était (rarement) écrit soit en caractères latins polonais, soit en caractères cyrilliques russes. En 1933, dans la partie soviétique, à l'est, une réforme orthographique (en) fut menée, instaurant la version contemporaine de la langue.

Selon les données du recensement de 2009 de Biélorussie, 23,4 % de la population totale de Biélorussie parle biélorusse au foyer, 60,8 % la qualifient de « langue maternelle » et 66,7 % indiquent la comprendre couramment[1]. Ces données montrent que, face au russe, le biélorusse a tendance à reculer par rapport au recensement de 1999, où 85,6 % des Biélorusses considéraient le biélorusse comme leur langue maternelle, et 36,7 % de la population totale de Biélorussie parlait le biélorusse au foyer[26].

Le bilinguisme est très répandu parmi les Biélorusses, en particulier dans les grandes villes, où le russe domine. Les deux langues sont, à peu de choses près, inter-compréhensibles. Selon une étude de 2009, seuls 6 % des Biélorusses utilisent le biélorusse en permanence[27]. La trasianka, dialecte mélangeant le russe et le biélorusse, est également très répandue parmi les Biélorusses[28].

Religion[modifier | modifier le code]

La majorité des Biélorusses est de tradition orthodoxe, sans être forcément pratiquante. Elle est sous l'obédience du Patriarcat de Moscou. Une minorité appartient au culte catholique, soit de rite latin (Biélorusses d'ascendance polonaise), soit de rite grec. En 2009, les catholiques des deux rites représentaient 14,5 % de la population de Biélorussie, soit environ 1,4 million de personnes[29]. Selon les données de la CIA, en 2011, la Biélorussie compterait 48,3 % d'orthodoxes, 7,1 % de catholiques, et 41,1 % d'athées[30].

La khata : maison traditionnelle biélorusse.

Maison traditionnelle[modifier | modifier le code]

La maison traditionnelle, appelée khata[31], a beaucoup évolué au fil des siècles, passant d'un simple caveau à un habitat à une, puis deux à trois pièces. Au XIXe siècle, les khatas typiques comportaient une à trois pièces, avaient un toit à double pente ou, plus souvent, quadruple pente.

L'habitat paysan était traditionnellement composé d'une khata, d'un grenier, d'un appentis et d'une étable.

Costume traditionnel[modifier | modifier le code]

Série de timbres de la République de Biélorussie représentant les costumes nationaux.

Les costumes nationaux traditionnels se sont constitués entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle.

Le costume traditionnel masculin se compose d'une chemise, d'un pantalon et d'une veste sans manches. Les chaussures pouvaient être des laptis, des bottes ou des valenki l'hiver. Différents couvre-chefs pouvaient être trouvés, allant du chapeau de paille au chapeau de feutre (magerka (ru)), la chapka de fourrure s'avérant indispensable l'hiver.

Le costume traditionnel féminin est plus varié. Quatre ensembles peuvent être distingués : robe et tablier ; robe, tablier et veste sans manches ; robe à corset ; poniova (ru) (robe typique russe), tablier et veste. Les deux premiers ensembles sont communs à toute la Biélorussie, et les deux derniers sont originaires des régions de l'Est et du Nord-Est. La coiffe des jeunes filles peut être un bandeau étroit ou une couronne de fleurs ; les femmes mariées cachaient leurs cheveux sous une charlotte ou un foulard. Les chaussures de la vie quotidienne étaient aussi des laptis, les bottes se portaient les jours de fête.

Biélorusses connus[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en)/(ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Belarusians » (voir la liste des auteurs) et en russe « Белорусы » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (ru) « Résultats préliminaires du recensement de la population de Biélorussie de 2009 » (rar) (version du sur Internet Archive), p. 22.
  2. (en) Mihaela Robila, Eastern European Immigrant Families, Londres, Routledge, , 195 p. (ISBN 978-0-415-99406-4, 0-203-86991-5 et 978-0-415-99406-4, lire en ligne), p. 32.
  3. (ru) « НАЦИОНАЛЬНЫЙ СОСТАВ НАСЕЛЕНИЯ РОССИЙСКОЙ ФЕДЕРАЦИИ » [« Données du recensement de population de 2010 de la fédération de Russie »] [[xls]] (consulté le ).
  4. (uk) « Recensement par nationalité et par langue en Ukraine », (consulté le ).
  5. (en) « On key provisional results of Population and Housing Census 2011 », sur Central Statistical Bureau of Latvia (consulté le ).
  6. (ru) Agence de statistiques de la République du Kazakhstan, « Effectifs de population par ethnie au 1er janvier 2012 » (rar) (version du sur Internet Archive).
  7. (pl) GŁÓWNY URZĄD STATYSTYCZNY, « Wyniki Narodowego Spisu Powszechnego Ludności i Mieszkań 2011 » {{[PDF]}}, (version du sur Internet Archive).
  8. (en) « Population at the beginning of the year by ethnicity » (consulté le ).
  9. (ru) « Peuples d'Ouzbékistan : Biélorusses » (consulté le ).
  10. (en) « 2011 National Household Survey: Data tables », sur Statistique Canada (consulté le ).
  11. (et) « Rahvaarv rahvuse järgi, 1. jaanuar, aasta »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Eesti statistika, (consulté le ).
  12. (ru) « Concitoyens de Moldavie », sur Ambassade de la République de Biélorussie en Moldavie (consulté le ).
  13. « Liste des noms de pays, des capitales et des gentilés », sur btb.termiumplus.gc.ca (consulté le ).
  14. « Bélarussien », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
  15. (en) « UNTERM », sur un.org (consulté le ).
  16. Constitution du Bélarus
  17. (en) « The World Factbook : Belarus », sur CIA (consulté le ).
  18. (ru) « Biélorusses », sur Encyclopédie Krugosvet (consulté le ).
  19. (be) К. Бандарчык et al., Беларусы : у 10 т., t. 4 - Вытокі і этнічнае развіццё, Minsk, Беларус. навука,‎ 1994–2007, p. 36, 49.
  20. Norman Davies, Histoire de la Pologne, Fayard, , p. 325, 361
  21. (en) Cheryl Renshaw, « The Grand Duchy of Lithuania : 1253-1795 », Baltic studies, University of Washington,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Ivan Saverchanka "décrit le grand duché de Lituanie comme un État biélorusse fort en Europe centrale", dans (de) Zejmis et Jakub, Historiographie nationale biélorusse et le grand duché de Lituanie en tant qu'État biélorusse, Zeitschrift für Ostmitteleuropa-Forschung, , chap. 48, p. 392–383.
  23. (en) Elena Gapova, The Nation in Between : Over the Wall/After the Fall: Post-Communist Cultures Through an East-West Gaze, Indiana University Press, , p. 65.
  24. Daniel Tollet, Histoire des Juifs en Pologne, PUF 1992, (ISBN 978-2-13-044084-0)
  25. Elena Korosteleva, Irina Petrova et Anastasia Koudlenko, (en) Belarus in the Twenty-First Century: Between Dictatorship and Democracy, Routledge 2023, (ISBN 9781032318059), [1]
  26. (ru) Comité national des statistiques de la République de Biélorussie, « Répartition de la population de la République de Biélorussie par nationalité et langage en 1999 » (consulté le ).
  27. (ru) « Sociologie : les Biélorusses aiment, mais ne se défendent pas », Euroradio,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. « Biélorussie : Les langues »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Biblio Monde (consulté le ).
  29. (pl) « Dane statystyczne, dotyczące Kościoła Rzymskokatolickiego na Białorusi (stan na 1 marca 2009r.) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur catholic.by (consulté le ).
  30. [2] déjà cité.
  31. Albert K. Baïbourine et Andreï L. Toporkov (trad. Janine Neboit-Mombet), Aux sources de l'étiquette : études ethnographiques, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, coll. « CRLMC / Textes », , 325 p. (ISBN 2-84516-235-9, lire en ligne), p. 315.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]