Bloc des réfugiés — Wikipédia

Bloc pan-allemand/Fédérations des réfugiés et des expulsés
(de) Gesamtdeutscher Block/Bund der Heimatvertriebenen und Entrechteten
Image illustrative de l’article Bloc des réfugiés
Logotype officiel.
Présentation
Fondation
Disparition
Positionnement Extrême droite
Idéologie Conservatisme[1]
Nationalisme[2]
Irrédentisme[2]
National-conservatisme[2]
Couleurs Noir

Le Bloc pan-allemand/Fédérations des réfugiés et des expulsés (en allemand : Gesamtdeutscher Block/Bund der Heimatvertriebenen und Entrechteten, GB/BHE) est un parti politique allemand d'extrême droite, national-conservateur, nationaliste et irrédentiste[2]. Il a existé entre 1951 et 1961, se présentant sous la forme d'un parti ethnique défendant les intérêts des déplacés, expulsés, réfugiés et rapatriés allemands.

Il a eu un rôle politique notable pendant une législature au niveau fédéral, parfois jusqu'à trois législatures successives dans certains Länder. Bien que très marqué à droite, il a fait partie de coalitions gouvernementales régionales et municipales tant avec la CDU qu'avec le SPD ou d'autres, ce qui ne constitue pas un cas isolé de la part de partis ethniques, dont l'objectif est d'influencer la politique gouvernementale en faveur de la minorité qu'ils représentent, au-delà des clivages idéologiques.

Chronologie[modifier | modifier le code]

  •  : création officielle au Schleswig-Holstein d'une section régionale (Landesverband) du « Block der Heimatvertriebenen und Entrechteten » (BHE)
  •  : création officielle au niveau fédéral du « Gesamtdeutscher Block / Bund der Heimatvertriebenen und Entrechteten » (GB/BHE)
  •  : fusion entre le DP (Deutsche Partei) et le BHE sous la dénomination « Gesamtdeutsche Partei / Bund der Heimatvertriebenen und Entrechteten » (GDP/BHE, après 1966 GPD/BHE, après 1968 GPD)

Onze ans de participation électorale[modifier | modifier le code]

Niveaux local et régional[modifier | modifier le code]

Lors des élections régionales dans le Land de Schleswig-Holstein en 1950, ce parti, sous le nom de BHE, obtient ses 15 premiers élus, avec 23,4 % des suffrages (cela resta le meilleur score de son histoire), et entre dans la coalition gouvernementale régionale pendant deux mandats successifs, jusqu'en 1958. Au cours des années 1950, il entre dans les coalitions gouvernementales de quatre autres Länder avec l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) et/ou avec le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et/ou avec d'autres partis[3].

Au conseil municipal de Munich, il obtient deux sièges sur 60 en mars 1952, autant en 1956 et aucun en 1960. Au conseil municipal de Cologne, il ne réussit jamais à obtenir un seul siège, que ce soit en 1952 (1,8 %) ou en 1956 (1,8 %).

Niveau fédéral[modifier | modifier le code]

Avec ses 27 députés au Bundestag (5,9 %) lors des élections fédérales de 1953, il devient un partenaire de la coalition gouvernementale fédérale de droite dirigée par Konrad Adenauer.

Le , sept de ses députés, dont le ministre fédéral Waldemar Kraft et l'ancien nazi et ministre fédéral des rapatriés (1953-60) Theodor Oberländer (1905-1998), rejoignent la CDU en cours de mandat. Ils y créent une structure autonome, la « Vertretung der Vertriebenen » (Représentation des expulsés). Le , le reste du parti entre dans l'opposition, faisant perdre au gouvernement sa majorité des deux tiers.

Le Bloc des réfugiés disparaît du Bundestag lors des élections fédérales de 1957 faute d'avoir atteint, avec 4,6 %, la barre des 5 % au niveau fédéral (ou trois mandats de circonscription), puis disparaît de la scène politique fédérale. Il participe toutefois encore aux élections suivante sous l'étiquette GDP, GDP/BHE, GPD/BHE ou GPD avec d'anciens membres du Parti allemand (DP).

D'autres membres et organisations locales du BHE et du DP fondent le , avec le Parti impérial allemand, le Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD, extrême droite).

Tentative de résurrection[modifier | modifier le code]

Le 21 juin 1997 fut remis sur pied un parti du même type, le Parti des expulsés et des réfugiés (PHE), plus clairement marqué à l'extrême-droite et toujours aussi désireux de revenir aux frontières allemandes de 1937. Il n'a obtenu que des scores marginaux.

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections au Bundestag[4]
Année % Mandats Rang Gouvernement
1953 5,9
27  /  509
4e Adenauer II (1953-1956), opposition (1956-1957)
1957 4,6
0  /  519
4e Opposition

Élections dans les Länder[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux du Bloc dans les Lantage
( : au gouvernement, dans l'opposition)[5]
Année BW BY BE HB HH HE NI NW RP SA SH
1950 12,2 2,2 - - - - - 23,4
1951 5,6 14,9
1952 6,3
1953
1954 10,2 2,6 7,7 14,0
1955 2,9 11,0
1956 6,3
1957
1958 8,7 - 7,4 6,9
1959 1,9 8,3
1960 6,6

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Frenzel Eike, Vom Block der Heimatvertriebenen und Entrechteten zur Gesamtdeutschen Partei : Aufstieg und Niedergang einer Interessenpartei in Niedersachsen 1950-1963, Hambourg, Kovač, , 445 p. (ISBN 978-3-8300-3587-9 et 383003587X, OCLC 237239325, lire en ligne)
  2. a b c et d Gaël Brustier, « L’AfD est trop rapidement cataloguée comme néo-nazie », sur Slate, (consulté le ).
  3. voir tableau
  4. (de) Bundestagswahlen
  5. (de) election.de Landtagswahlen in Deutschland

Sources[modifier | modifier le code]