Body Count (groupe) — Wikipédia

Body Count
Description de cette image, également commentée ci-après
Body Count sur scène en 2006. De gauche à droite : Ernie-C, Vincent Price, Ice-T, et Bendrix.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre musical Heavy metal[1], speed metal[2], thrash metal[3], punk hardcore[4], rap metal[5],[6],[7]
Années actives 19902006, depuis 2009
Labels Sumerian, Escapi, Virgin, Sire
Site officiel bodycountband.com
Composition du groupe
Membres Ice-T
Ernie-C
Juan Of The Dead (Juan Garcia)
Vincent Price
Ill Will (Will Dorsey Jr.)
Anciens membres D-Roc (†)
Mooseman (†)
Beatmaster V (†)
Griz
OT

Body Count est un groupe de rap metal américain, originaire de Los Angeles, en Californie. Il se forme en 1990 autour du rappeur Ice-T et du guitariste Ernie-C. Le guitariste D-Roc, le bassiste Mooseman et le batteur Beatmaster-V viennent compléter la formation de départ.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

L'intérêt porté par Ice-T au heavy metal émerge à la période durant laquelle il partage sa chambre avec son cousin Earl, un fan de rock et auditeur fidèle du genre à la radio. Ice-T apprécie particulièrement Edgar Winter, Led Zeppelin et Black Sabbath[8] (il avait fait ses études à la Crenshaw High School, où plusieurs de ses camarades de classe partageaient sa passion, parmi lesquels les musiciens Ernie C, Mooseman, Beatmaster V et D-Roc the Executioner). Il entame une carrière solo de rappeur, mais décide ensuite de former Body Count avec ses amis[8],[9]. Ice-T écrit la musique et les paroles du groupe avec le guitariste Ernie C et endosse les parties vocales, pensant pourtant ne pas être fait pour chanter[10]. La formation originale se compose de Mooseman à la basse, Beatmaster V à la batterie et de D-Roc à la guitare rythmique.

Tournée et premier album (1991–1992)[modifier | modifier le code]

Ice-T présente le groupe au Lollapalooza 1991, dont la moitié du temps de scène est consacré à ses chansons hip-hop et l'autre moitié au répertoire de Body Count, ce qui attire l'intérêt des fans de musique alternative et des adolescents des classes moyennes[11]. Certains considèrent les performances de Body Count comme à la hauteur de la tournée[12]. Le groupe fait sa première apparition dans l'album solo d'Ice-T, O.G. Original Gangster, en 1991. Le titre Body Count est précédé par une introduction parlée[13]. Le premier album éponyme de Body Count est publié par le label Sire/Warner Bros. Records le 31 mars 1992. Après l'album, Body Count se lance dans une tournée internationale et agrandit significativement son public[8]. À la performance du groupe à Milan, en Italie, certains punks du public crachent sur Ernie C[8]. Ice-T tente de calmer la situation, mais les crachats continuent[8]. Le groupe s'apprête à jouer Cop Killer, lorsqu'Ice-T identifie les membres du public qui crachent dans sa direction et descend alors de scène dans le public pour les frapper[8]. Alors que le groupe commence à jouer, une partie du public se monte contre Ice-T. Body Count doit s'enfuir et le concert est immédiatement annulé[8].

À l'extérieur, le public fou furieux s'en prend au bus du groupe. Le groupe se précipite dans un taxi, mais son conducteur préfère prendre la fuite à la vue de la foule en colère entourant le taxi, menant Body Count à voler le véhicule afin de s'échapper et à l'abandonner en cours de route[8]. Ils arrêtent alors un autre taxi, qui les emmènera finalement à l'hôtel[8]. L'incident fait la une de la presse et alimente les polémiques à la télévision italienne. Le groupe apparaît lors d'une émission de radio de Milan, durant laquelle le disc jockey explique à son audience que : « certains clowns ont essayé de ruiner son concert. On a des raisons de leur en vouloir. Ice-T est un invité dans notre pays, on l'a invité pour qu'il puisse jouer lors de concerts à guichet fermé, et on l'adore[8] ! » De nombreux fans s'excusent de ce comportement[8].

Cop Killer (1992)[modifier | modifier le code]

La chanson Cop Killer, qui critique à l'origine la corruption policière, fait polémique et est perçue comme une menace envers les forces de l'ordre[10],[14]. Ice-T explique : « Je pensais être en sécurité. Je croyais que dans le monde du rock'n'roll, je pouvais être libre d'écrire ce que je voulais. Bon sang, j'ai écouté Talking Heads chanter Psycho Killer. Alors merde, je me suis dit que j'allais faire un "Cop Killer" ! Mais c'était un mélange entre du metal et un fait réel[15]... » La Dallas Police Association et la Combined Law Enforcement Association du Texas lancent une pétition pour empêcher Warner Bros. Records de publier l'album[16]. En une semaine, elles sont rejointes par des organisations policières de tous les États-Unis[16]. Certains critiquent le fait que ce titre pourrait engendrer de la criminalité et de la violence[16]. D'autres rétorquent que de telles explications sont une atteinte à la liberté d'expression du groupe[10].

Le mois suivant, les polémiques concernant le groupe prennent davantage d'ampleur. Le vice-président Dan Quayle qualifie Cop Killer d'obscène et le président George H.W. Bush dénonce publiquement toute société qui publie ce genre de chanson[16]. Chez Time Warner, l'acteur Charlton Heston lit les paroles de la chanson KKK Bitch devant un public abasourdi et demande à la société de faire le nécessaire[16]. Des menaces de mort sont même envoyées aux exécutifs de Time-Warner et les actionnaires menacent la société. Sous la pression, Ice-T décide finalement de retirer Cop Killer de l'album[10],[14],[17].

Cop Killer est remplacée par une nouvelle version de Freedom of Speech, une chanson extraite de l'album solo d'Ice-T The Iceberg/Freedom of Speech... Just Watch What You Say, publié en 1989. La chanson est rééditée afin de lui attribuer un son plus rock. Ice-T quitte Warner Bros. Records l'année suivante à la suite de divergences concernant son album solo Home Invasion[10] et emmène Body Count avec lui. Malgré la polémique, l'album est très bien accueilli par la presse spécialisée, qui inclut une note de A- de la part d'Entertainment Weekly et une place dans le classement des 40 meilleurs albums en 1992 par The Village Voice[18]. Variety rapporte 480 000 exemplaires vendus de l'album le 29 janvier 1993[19].

Born Dead, Violent Demise et Murder 4 Hire (1993–2008)[modifier | modifier le code]

Ice-T sur scène avec Body Count en 2006.

En 1993, Body Count enregistre une reprise du titre Hey Joe pour un album dédié à Jimi Hendrix, Stone Free - A Tribute to Jimi Hendrix[20]. Le groupe publie son deuxième album, Born Dead, en 1994 au label Virgin Records. Avant l'enregistrement du troisième album de Body Count, Violent Demise: The Last Days (1997), le bassiste Mooseman quitte le groupe et est remplacé par Griz. Le batteur Beatmaster V succombe d'une leucémie peu après les dernières finitions de l'album[21] et un nouveau batteur nommé O.T. prend alors sa succession. Le bassiste Griz quitte le groupe un peu plus tard ; entretemps, l'ancien bassiste Mooseman est tué par balle en février 2001 après la préparation d'une autre tournée aux côtés d'Iggy Pop et de son groupe Trolls[21]. Fin 2004, le guitariste D-Roc décède des suites de complications causées par un lymphome[21].

Ice-T raconte :« Pour moi, honnêtement, après avoir vécu quelque chose comme ça, on ne peut ni vraiment se relever, ni vraiment continuer. [...] C'était intense émotionnellement. On était en plein milieu d'un enregistrement, puis lui il s'en va et meurt ? On était genre, "mince !". Mais tout de suite après, on s'est tous dit "Allez, allez, on peut l'faire !". C'était marche ou crève. Le véritable esprit de Body Count se base sur une amitié solide. C'est pas genre on y va et on recrute le meilleur batteur ou le meilleur guitariste. Si on ne sait pas qui tu es, tu ne fais pas partie du groupe[15]. »

En juillet 2006, Body Count publie son quatrième album, Murder 4 Hire, sur le label indépendant Escapi Music[15]. L'album, dont la couverture montre l'oncle Sam tenant une pancarte Will Kill for Money (« Je tuerai pour de l'argent »), compare les militaires américains à des tueurs à gages[22]. La formation suivante inclut le batteur O.T., le bassiste Vincent Price et le guitariste Bendrix. Le groupe se sépare quelques années ; concernant l'avenir de Body Count, Ernie C explique : « On maintiendra le groupe. Je ne sais pas si ça sera toujours Body Count, mais dans un certain sens, Ice et moi-même serons toujours ensemble[21]. »

Gears of War 3 et Manslaughter (depuis 2009)[modifier | modifier le code]

Le 6 septembre 2009, Body Count participe au quinzième anniversaire du Vans Warped Tour au Club Nokia de Los Angeles. Le groupe joue un set de 20 minutes, avec des reprises de Slayer, et conclut avec le très controversé Cop Killer[23]. Mike Sullivan d'ExploreMusic parvient à s'entretenir avec Ernie C du Vans Warped Tour. Ernie C divulgue brièvement l'enregistrement d'un cinquième album[24]. Body Count écrit une chanson exclusive, The Gears of War, pour le jeu vidéo Gears of War 3[25]. Le 9 décembre 2012, Ice-T annonce sur Twitter la production d'un cinquième album de Body Count en janvier 2013[26]. Le lendemain, Ice-T révèle avoir signé Body Count sur le label Sumerian Records[27].

Le 10 mai 2013, Ice-T annonce le titre de leur futur album, Manslaughter. L'album est publié le 10 juin 2014[28].

Le 31 mars 2017, le groupe sort son sixième album Bloodlust.

Le 6 mars 2020, le groupe sort son septième album Carnivore.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Membres[modifier | modifier le code]

Membres actuels[modifier | modifier le code]

Anciens membres[modifier | modifier le code]

  • Beatmaster V – batterie (1990 ; décédé en 1996)
  • Moosemanbasse (1990—1997, décédé en 2001)
  • D-Roc the Executioner – guitare rythmique (1990 ; décédé en 2004)
  • Griz – basse (1997—2001)
  • O.T. – batterie (1997—2006)
  • Bendrix – guitare rythmique (2004—2006)

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums studio[modifier | modifier le code]

DVD[modifier | modifier le code]

  • Murder 4 Hire
  • Smoke Out Festival Presents : Body Count
  • Live in L.A. (Live au Troubadour contenant deux titres inédits : Dirty Bombs et Passion)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Erlewine, Stephen Thomas, « Body Count », AllMusic (consulté le ).
  2. (en) Erlewine, Stephen Thomas, « Body Count - Violent Demise: Last Days », AllMusic (consulté le )
  3. (en) « The New Rolling Stone Album Guide - Nathan Brackett, Christian David Hoard - Google Books », Rolling Stone (consulté le ).
  4. Dimartino, Dave, « Body Count », Entertainment Weekly, (consulté le ).
  5. (en) « Body Count’s Ice-T Talks Shit but Does the Shooting », sur Decibel Magazine, (consulté le ), Back in the day, Body Count was categorized as “rap metal” or “nu metal.” Manslaughter sounds like just a straight-up metal album, without the hip-hop tropes that -- because of your background (and ethnicity) -- the band was initially categorized by.
  6. (en) Metcalf Metcalf et Will Turner (dir.), Rapper, Writer, Pop-Cultural Player : Ice-T and the Politics of Black Cultural Production, Ashgate Publishing Company, 109 p., Moreover, the band's second album, 'Born Dead,' released on Virgin Records in September 1994, peaked at a lowly 74. Upon its release, the Los Angeles Times remarked that 'it's time to pull the plug on this genre [of rap-metal]. The novelty has worn off.'
  7. (en) Adam Workman, « Album review: Body Count – Manslaughter », sur TheNational, (consulté le ) : « The uncompromising Los Angeles rap-metal crew Body Count clearly haven’t gone soft in the eight years since their last album. »
  8. a b c d e f g h i j et k (en) Tracy Marrow et Douglas Century, Ice : A Memoir of Gangster Life and Redemption—from South Central to Hollywood, Random House, , 251 p. (ISBN 978-0-345-52328-0), « Freedom of Speech »
  9. Stephen Thomas Erlewine, « Body Count Biography », AllMusic (consulté le ).
  10. a b c d et e (en) Ice T et Heidi Sigmund, The Ice Opinion : Who Gives a Fuck?, Pan Books, , 99–101; 166–180 (ISBN 0-330-33629-0).
  11. Stephen Thomas Erlewine, « Ice-T > Biography », AllMusic, Macrovision Corporation (consulté le ).
  12. (en) Jeff Apter, Fornication : The Red Hot Chili Peppers Story, Omnibus Press, , 389 p. (ISBN 1-84449-381-4), p. 250.
  13. Ice-T (1991). "Body Count". O.G. Original Gangster. Sire/Warner Bros. Records. (ISBN 7-5992-6492-2)
  14. a et b (en) « Ice T Melts », Time, (consulté le ).
  15. a b et c (en) « Escapi Music Group » (version du sur Internet Archive).
  16. a b c d et e (en) Bill Osgerby, Youth Media, Routledge, , 300 p. (ISBN 0-415-23808-0).
  17. (en) Mike Heck, « Ice-T speaks out on censorship, Cop Killer, his leaving Warner Bros., and more », The Roc (consulté le ).
  18. (en) « The 40 Best Albums Of 1992 », The Village Voice,‎ .
  19. (en) Troy J. Augusto et Katherine Turman, « WB board put Ice-T out in cold », Variety, (consulté le ).
  20. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Stone Free: A Tribute to Jimi Hendrix overview », AllMusic (consulté le ).
  21. a b c et d (en) Colin Devenish, « Body Count Guitarist Dead », (consulté le ).
  22. (en) J Bennett, « Interview with Ice-T », Decibel Magazine (version du sur Internet Archive).
  23. « Body Count Is Back! », Blabbermouth, (consulté le ).
  24. « Interview with Ernie C », ExploreMusic (consulté le ).
  25. « This Was Ice-T's Gears of War 3Concert », Kotaku.com, (consulté le ).
  26. « Twitter / FINALLEVEL: BodyCount Fans: BodyCount is », Twitter.com (consulté le ).
  27. « Twitter / FINALLEVEL: FYI: The BodyCount deal is », Twitter.com (consulté le ).
  28. (en) « Ice T Says New Body Count Album 'Manslaughter' Is 'Brutal' », Blabbermouth, (consulté le ).
  29. « Le Big Very Best Of Metal 2017 de La Grosse Radio - Humeur - Radio Rock - Radio Metal - Radio Reggae - La Grosse Radio », sur www.lagrosseradio.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :