Bombardement d'Ellwood — Wikipédia

Bombardement d’Ellwood
Description de cette image, également commentée ci-après
Le gisement pétrolier d’Ellwood Oil Field et la localisation de l’attaque japonaise.
Informations générales
Date 23 février 1942
Lieu Santa Barbara, Californie
Issue Dégâts mineurs, pas de victimes
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis Empire du Japon
Commandants
Kozo Nishimo
Forces en présence
101

Seconde Guerre mondiale,
Guerre du Pacifique

Batailles

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Coordonnées 34° 25′ 34″ nord, 119° 54′ 29″ ouest

Le bombardement d’Ellwood est l’attaque navale à laquelle se livre, pendant la Seconde Guerre mondiale, un sous-marin japonais, contre des cibles côtières américaines près de Santa Barbara en Californie, le . Bien que les dégâts infligés soient réduits, l’événement suscite la crainte d’une invasion japonaise de la côte Ouest des États-Unis et a une influence sur la décision d’interner les Nippo-américains. C'est aussi le premier bombardement subi par le territoire nord-américain au cours du conflit.

Contexte[modifier | modifier le code]

Après l’attaque sur Pearl Harbor, sept sous-marins japonais patrouillent le long de la côte ouest des États-Unis. Ils coulent plusieurs navires marchands et engagent à deux reprises des unités aéronavales de l’US Navy. À la fin décembre, les sous-marins ont regagné des eaux sous contrôle japonais afin de se réapprovisionner. Beaucoup rejoignirent Kwajalein avant de retourner dans les eaux américaines. Le sous-marin de la Marine impériale japonaise I-17 fait partie du groupe. Il a un déplacement de 3 654 tonnes en plongée et mesure 111,40 mètres de long. Son armement comprend six tubes lance-torpilles de 510 mm et il dispose d’un total de dix-sept torpilles. Il dispose également d'un canon de pont d'un calibre de 140 mm. L’équipage est composé de 101 officiers et matelots sous les ordres du commandant Kozo Nishimo.

Au cours de la guerre, Nishimo fait partie de la flotte qui attaque Hawaï. Avant la guerre, il commande un navire marchand qui emprunte le canal de Santa Barbara. Nishimo s’arrête au champ pétrolifère d’Ellwood où son navire se ravitaille en fuel avant de regagner le Japon. Le champ pétrolifère et ses installations vont devenir sa cible au cours du bombardement et l’essentiel des dégâts infligés vont se concentrer sur une zone de trois cents mètres autour de l’endroit où il a, des années avant, accosté[1].

Bombardement[modifier | modifier le code]

Aux environs de 19 heures, le , le sous-marin I-17 se met en panne au large du champ pétrolifère d’Ellwood. Nishimo donne l’ordre de se préparer au combat. Les canonniers prennent rapidement pour cible un imposant réservoir d’essence d’aviation appartenant à la société Richfield, qui se trouve légèrement en retrait de la plage. Nishimo donne l’ordre d’ouvrir le feu à 19 h 15 et les premiers obus tombent à proximité d’une des installations de stockage. La majorité du personnel a quitté les lieux, la journée de travail étant terminée, mais les quelques-uns qui sont encore présents entendent les impacts des premières salves. Ils croient d’abord à une explosion dans les cuves, mais un des ouvriers repère le I-17 dans l’obscurité. Plus tard, un ouvrier, du nom de G. Brown, doit expliquer qu’il a trouvé l’assaillant si gros qu’il a d’abord cru qu’il s’agissait d’un croiseur ou d’un destroyer avant de se rendre compte qu’un seul canon tirait.

Nishimo dirige ensuite le tir vers un second réservoir de stockage. Brown et les autres ouvriers présents avertissent immédiatement la police, mais à ce moment-là, les hommes de Nishimo ont déjà tiré plusieurs salves de plus.

Des obus égarés atterrissent sur un ranch à proximité. Un obus survole l’auberge Wheelers et son propriétaire, Laurence Wheeler, appelle les bureaux du shérif de Santa Barbara. L’adjoint dit à Wheeler que des avions de chasse sont en route, mais aucun n’arrive. Un obus frappe le quai d’Ellwood, l’endommageant légèrement. Un derrick et une station de pompage sont détruits et une passerelle endommagée. Au bout de vingt minutes, Nishino donne l’ordre de cesser le feu.

Le révérend Arthur Basham observe le sous-marin depuis Montecito. Il explique que l’assaillant se dirige au sud vers Los Angeles, apparemment en émettant des signaux lumineux à destination du rivage. Le I-17 poursuit sa route et retourne au Japon sans dommages. Au moins douze et jusqu'à vingt-cinq obus de 140 mm sont tirés vers les installations du champ pétrolier d’Ellwood.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Comme plusieurs personnes à Santa Barbara ont rapporté avoir vu des « signaux lumineux », on ordonne une occultation des sources lumineuses (blackout) jusqu’au matin suivant. Le bombardement par Nishino fait l’objet de rapports par les agences de presse, ce qui pousse des centaines de personnes à fuir. L’attaque et l’hystérie qui s’ensuivent servent de justification au gouvernement fédéral pour interner les Nippo-Américains (dont la plupart possèdent la nationalité américaine), une semaine plus tard.

La nuit du 24 février a lieu la mystérieuse bataille de Los Angeles, au cours de laquelle la défense côtière réplique durant des heures par des tirs de DCA à des rapports qui font état de l'observation d'« aéronefs ennemis ».

Les sous-marins japonais en mission sur les côtes nord-américaines continuent à opérer contre les navires alliés. Ils mènent aussi un bombardement contre Fort Stevens, sur le fleuve Columbia, et attaquent un phare canadien sur l’île de Vancouver. En dépit des ordres qui leur commandent d’attaquer des navires de guerre à chaque occasion, les sous-marins se bornent à s’en prendre à des navires marchands et à des cibles terrestres mineures situées sur les côtes. Deux raids aériens sont lancés au départ de sous-marins dans une tentative avortée de mettre le feu aux forêts du sud-ouest de l’Oregon.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) The shelling of Ellwood - The California State Military Museum

Annexes[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Otis L. Graham, Robert Bauman, Douglas W. Dodd, Victor W. Geraci et Fermina Brel Murray, Stearns Wharf : Surviving change on the California coast, Graduate Program in Public Historical Studies, université de Californie, (ISBN 1-883-53515-8)
  • (en) Bert Webber, Silent Siege : Japanese Attacks Against North America in World War II, Fairfield, Ye Galleon Press, (ISBN 0-87770-315-9 et 0-87770-318-3)

Liens externes[modifier | modifier le code]