Bot informatique — Wikipédia

Un bot informatique est un agent logiciel automatique ou semi-automatique qui interagit avec des serveurs informatiques. Un bot se connecte et interagit avec le serveur comme un programme client utilisé par un humain, d'où le terme « bot », qui est la contraction par aphérèse de « robot ».

Selon Andrew Leonard[1], un bot est « un programme informatique autonome supposé intelligent, doué de personnalité, et qui habituellement, mais pas toujours, rend un service ». Le terme « personnalité » est justifié par l'auteur par l'anthropomorphisme plus ou moins prononcé dont le bot est l'objet. La supposée « intelligence » du bot renvoie à la notion d'intelligence artificielle proposée par Marvin Minsky et qui consiste à « fabriquer des machines qui font des choses qui, accomplies par l'homme, demanderaient de l'intelligence »[2]. Le (ou les) programmeur(s) du bot ont donc bien conscience de l'absence d'intelligence humaine pour leur bot, alors que les autres humains, comme les internautes, ne sont pas nécessairement dans ce cas.

Il existe une taxonomie proposée par Stan Franklin et Art Graesser[3] qui situe les bots dans la famille des agents autonomes artificiels. Les bots sont développés principalement pour effectuer des tâches répétitives. Ils sont également utiles lorsque la rapidité d'action est un critère important, avec par exemple les robots de jeu, les robots d'enchères, mais aussi pour simuler des réactions humaines, comme avec les bots de messagerie instantanée. À l'origine, les bots sont préférés aux humains pour les soulager de tâches automatisables mais également parce que leurs capacités sont supérieures sur les tâches qui leur sont données.

Web[modifier | modifier le code]

Les robots d'indexation, tels que le Googlebot, sont la principale utilisation des robots informatiques. Ils parcourent le web en indexant les pages pour le compte de moteurs de recherche.

Dans le cas d'un wiki, les bots sont utilisés pour remplir des tâches systématiques comme corriger des fautes d'orthographe courantes, générer du contenu en suivant un template, maintenir la cohérence des liens, détecter les contributions douteuses, etc. Le logiciel wiki peut offrir des pages spécialement conçues pour les bots afin qu'ils puissent agir plus rapidement en chargeant un peu moins les serveurs.

Les bots sont souvent utilisés dans les sites de rencontres afin de simuler l'existence de vraies personnes sur ces sites.

Messagerie instantanée et IRC[modifier | modifier le code]

Les bots de messagerie instantanée existaient déjà au début des années 1990, notamment sur IRC. Ils peuvent proposer des jeux, tenir des statistiques, gérer un canal de discussion, etc. Souvent, ils sont programmés pour donner un statut privilégié à certains utilisateurs. Depuis 2016, les bots ou dialogueurs reviennent à la mode grâce aux travaux en matière d'intelligence artificielle qui leur donnent une nouvelle vie[4].

Robots de jeu[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de jeux vidéo, les bots sont des adversaires artificiels qui miment le comportement de vrais joueurs, pilotés par l'ordinateur, permettant ainsi de jouer seul à un jeu multijoueur.

Il existe également des bots d'assistance, permettant d'assister le joueur dans les manipulations demandant de la précision ou de la rapidité. Par exemple, dans un jeu de tir à la première personne, un bot permettra d'ajuster automatiquement la visée afin de faire mouche à chaque coup.

Ce genre de bot est généralement considéré comme de la triche, et peut sanctionner leurs utilisateurs d'un bannissement.

Il existe également des bots d'aide à l'administration de serveurs de jeux vidéo, tel que le Big Brother Bot. Ces robots ne constituent en aucun cas des joueurs artificiels.

Utilisation malveillante[modifier | modifier le code]

Des chercheurs comme Silvia Lombardo (chercheuse indépendante en Italie) ont proposé l'idée que l'humanité entre dans une nouvelle ère : le « Robocène » (où les robots sont physiques, mais aussi des bots informatiques)[5]. La dénomination de « Bad Bot » a été proposée[5] pour désigner les bots créés pour des usages malveillants, tels que par exemple :

Bot et assistance[modifier | modifier le code]

Des bots dialogueur, communément appelés chatbot, permettent aux clients de communiquer avec les entreprises, des administrations ou d'autres entités, sans avoir à communiquer avec une personne physique.

KLM a ainsi produit un « dialogueur » qui permet aux clients de recevoir des cartes d'embarquement, des rappels et d'autres informations nécessaires pour un vol. Les entreprises ont créé des dialogueurs qui peuvent profiter aux clients. L'« engagement des clients » a augmenté depuis que ces dialogueurs ont été développés[réf. souhaitée].

Les « robots de chat » (chatbots) sont utilisés quotidiennement.

Google Assistant et Siri sont considérés comme des assistants virtuels permettant aux gens de poser des questions et d'obtenir une réponse en utilisant un système d'IA. Ces progrès technologiques profitent à la vie quotidienne des gens, mais sont aussi une source d'informations personnelles pour les GAFA qui peuvent les revendre ou utiliser à des fins moins altruiste (profilage psychologique pour publicité ou propagande ciblée notamment).

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Andrew Leonard, Bots : The Origin of New Species, Penguin Books Limited, , 269 p. (ISBN 0-14-027566-5, lire en ligne).
  2. (en) Marvin Lee Minsky, Semantic Information Processing, Cambridge (Mass.)/London, The MIT Press, , 440 p. (ISBN 0-262-13044-0).
  3. (en) Stan Franklin et Art Graesser, Is It an agent, or just a program? : A taxonomy for autonomous agents, Springer Berlin Heidelberg, coll. « Lecture Notes in Computer Science », (ISBN 978-3-540-62507-0 et 978-3-540-68057-4, DOI 10.1007/bfb0013570, lire en ligne), p. 21-35.
  4. Guillaume Belfiore, « Qu'est-ce qu'un chatbot ? », sur clubic.com, .
  5. a b et c (en) Silvia Lombardo, « The Bad, the Good, and the Rebellious Bots: World's First in Artificial Intelligence », sur Analyzing Future Applications of AI, Sensors, and Robotics in Society, (consulté le )
  6. (en) Carole Cadwalladr, « The Cambridge Analytica files. ‘I made Steve Bannon's psychological warfare tool': meet the data war whistleblower », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  7. Katie DeRosa, « Victoria firm AggregateIQ denies link to data-miner at heart of Facebook controversy », sur Times Colonist (consulté le )
  8. « "Sans Cambridge Analytica, il n'y aurait pas eu de Brexit", affirme le lanceur d'alerte Christopher Wylie », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]