Boulevard Gouvion-Saint-Cyr — Wikipédia

17e arrt
Boulevard Gouvion-Saint-Cyr
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Le boulevard Gouvion-Saint-Cyr vu depuis l’hôtel Hyatt.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 17e
Quartier Ternes
Début 147, avenue de Villiers et place de la Porte-de-Champerret
Fin 236, boulevard Pereire et place de la Porte-Maillot
Morphologie
Longueur 1 050 m
Largeur 30 à 36 m
Historique
Création Vers 1750
Dénomination 2 mars 1864
Ancien nom Rue Militaire
Route de la Révolte
Géocodification
Ville de Paris 4215
DGI 4252
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard Gouvion-Saint-Cyr
Géolocalisation sur la carte : 17e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 17e arrondissement de Paris)
Boulevard Gouvion-Saint-Cyr
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Le boulevard Gouvion-Saint-Cyr est une voie du 17e arrondissement de Paris. C'est une partie des boulevards des Maréchaux.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Boulevard Gouvion-Saint-Cyr vu depuis la porte de Champerret.

Il part de l'avenue de Villiers et arrive à la porte Maillot, où il se continue par le boulevard de l'Amiral-Bruix. Il a une longueur de 1 050 mètres pour une largeur de 30 à 36 mètres.

Le boulevard se divise en deux parties. La partie nord entre la porte Champerret et la porte de Villiers fait partie des boulevards des Maréchaux. Un peu au-delà de la porte de Villiers, en direction du sud, elle est prolongée en ligne droite par le boulevard Pershing avec lequel elle forme un carrefour.

La partie sud s'incurve au-delà de ce carrefour, longe l’hôtel Hyatt et le Palais des congrès par l'est et l’hôtel Méridien Étoile, situé juste en face, par l'ouest, pour rejoindre le boulevard Pereire et l'avenue de la Grande-Armée au bord de la place de la Porte-Maillot et de la gare de Neuilly - Porte Maillot du RER C.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Ce boulevard a reçu son nom du marquis Laurent de Gouvion-Saint-Cyr (1764-1830), maréchal d'Empire et homme politique français. Engagé dans l'armée en septembre 1792, il participa aux guerres de la Révolution et aux guerres napoléoniennes. Il y connaît une ascension fulgurante jusqu'à obtenir son bâton de maréchal pendant la campagne de Russie. Après la chute de l'Empire, Gouvion-Saint-Cyr est fait ministre de la Guerre par le roi Louis XVIII à deux reprises, en 1815, puis de 1817 jusqu'en 1819[1]. Mort d'une crise cardiaque, il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise (cénotaphe division 37).

Historique[modifier | modifier le code]

C'est un tronçon de la route départementale no 11, dite de la Révolte, créée vers 1750 sur l'emplacement d'un ancien chemin conduisant à Saint-Denis.

Le boulevard Gouvion-Saint-Cyr fait partie de la ceinture de boulevards créée à partir de 1861 le long de l'enceinte de Thiers, à la place de la rue Militaire. Il prend son nom actuel en 1864.

La topographie du boulevard s'explique par le fait qu'il était un tronçon de la rue Militaire (1844-1860), légèrement incurvé, longeant intérieurement l'enceinte fortifiée de Thiers, derrière les bastions no 48 à no 51, entre les portes de Champerret et Maillot.

La partie nord avait été un segment de l'ancienne route dite de la Révolte avant la construction des fortifications. Cette route très rectiligne (également appelée « route des Princes ») permettait d'aller de la porte Maillot à Saint-Denis. L'actuel boulevard Pershing en faisait également partie. La route fut interrompue par la construction du bastion no 50 des fortifications et l'on traça une voie contournant les bastions par l'extérieur. Ce tracé, très peu pratique, fut abandonné rapidement et l'on créa deux ouvertures qui furent nommées « porte de Sablonville » et « porte de la Révolte ». Elles figurent sur les plans dès 1872.

Une « coulée verte » en 1913 ?[modifier | modifier le code]

Projet de coulée verte en 1913.

En 1913, lors de la première session ordinaire du conseil municipal de Paris, M. Lampué, doyen d'âge, évoqua le rêve d'une coulée verte et évoqua la réutilisation de la Zone comme suit : « À la place des vilaines murailles des fortifications qui entourent Paris, on voyait un beau parc ininterrompu où les arbres, les arbustes et les fleurs faisaient à notre ville une ceinture de santé et de beauté aussi ; songez donc, 35 kilomètres de pelouses, avec ponts rustiques, cascatelles et ruisselets, toute une longue série de paysages au pastel. Paris vêtu et couronné de toutes les roses et de toutes les fleurs était salué comme la reine souveraine du monde. Vivant au milieu de cette belle fête des yeux et de l'esprit, les hommes devenaient meilleurs, les femmes plus jolies[2]. »

Cela n'eut pas de suite à l'époque, en fait, il y fut édifié de nombreux immeubles HBM rouges[3] et quelques immeubles haussmanniens, puis le périphérique soixante ans plus tard. Cependant, un reliquat de ce rêve a été réalisé tout à côté, lors de la couverture de la ligne du train d'Auteuil, au milieu du boulevard Pereire[4].

Un des berceaux de l'automobile française[modifier | modifier le code]

Dès la fin du XIXe siècle, dans ce secteur du boulevard Gouvion-Saint-Cyr, dont seul le côté Paris était construit, se sont installées de nombreuses entreprises spécialisées dans la sellerie et la carrosserie. Attirés par ces compétences, de nombreux constructeurs et concessionnaires d'automobiles, de vélocipèdes et d'accessoires s’implantèrent sur ce boulevard (et sur l'avenue de la Grande-Armée proche)[5] On y trouvait en particulier au no 83 le premier siège de Peugeot (associé à Michelin)[6] mais aussi de nombreux fabricants, accessoiristes, concessionnaires, et garages comme :

  • no 3 : atelier de réparation Decauville[7] ;
  • no 9 bis : Neubauer concessionnaire[8] ;
  • no 23 : domicile du peintre Abel Bertram (1871-1954) vers 1923-1928 ;
  • no 13 : hôtel du Motocycle-club de France ;
  • no 87 : les motocycles Comiot (de 1894 à 1914) ;
  • no 95 : le concessionnaire de Fiat et Mercedes-Benz ;
  • les usines Rosengart[9].

On y trouve encore aujourd'hui de nombreuses entreprises liées à l'automobile et aux cycles parmi lesquelles les concessionnaires de BMW, Ferrari, McLaren, Maserati, Mercedes-Benz, Rolls-Royce et autres…

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

Dépôt de la Compagnie générale des Omnibus[modifier | modifier le code]

Harnachement de chevaux dans un dépôt de la CGO.

Dans tout le triangle formé par le boulevard, l'avenue des Ternes et le boulevard Pereire[12] se trouvait le dépôt des Ternes, l'un des plus importants de la CGO[13]. Il desservait deux lignes régulières :

  • la ligne C : Porte Maillot - Hôtel de Ville (soit 5,600 km) ;
  • la ligne D : Ternes - Boulevard des Filles-du-Calvaire (soit 7,447 km)[14].

Chaptal et son usine chimique[modifier | modifier le code]

En 1797, entre le chemin de la Révolte (boulevard Gouvion-Saint Cyr), la rue de l'Arcade (rue Bayen) et la rue de Villiers (rue Guersant), Jean-Antoine Chaptal fonda la société Coustou et Cie, fabrique d'acides minéraux aux Ternes. Il y implanta une importante fabrique[15] qui devait connaître que peu expansion[16] mais ce fut, paraît-il, dans les laboratoires de l'usine des Ternes que Chaptal fit ses principales découvertes[17]. À son époque, jusqu'à 150 ouvriers furent employés à fabriquer de l'acide sulfurique et de l'alun.

La brigade de sapeurs-pompiers de Paris[modifier | modifier le code]

Sur l'emplacement du bastion no 49 de l'enceinte de Thiers a été créée à la fin des années 1920 la place Jules-Renard. Légèrement en retrait du boulevard Gouvion-Saint-Cyr, elle est située à l'intersection formée par la rencontre des rues Alexandre-Charpentier et Claude-Debussy et abrite la caserne Champerret des sapeurs-pompiers de Paris et son état-major.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. On lui doit une loi sur la conscription datée du 18 mars 1818 qui restera en vigueur jusqu'en 1872.
  2. « La ceinture de Paris après la démolition des fortifications », L'Illustration, no 3646, , p. 32.
  3. Les terrains vagues sont progressivement réhabilités à partir des années 1930 et occupés par la construction de logements sociaux (les habitations à bon marché ou HBM) souvent construits en brique rouge, d’équipements sportifs et de parcs. Le boulevard périphérique de Paris est construit au-delà de l'emprise proprement dite de l'enceinte de Thiers, en bordure de la Zone et continue de matérialiser la séparation entre Paris et sa banlieue.
  4. « Promenade Pereire », sur mairie paris 17 (consulté le ).
  5. Jusqu'en 1928, la capitale s'arrêtait[Quoi ?]. Les façades de ces immeubles donnaient sur les vestiges des fortifications et sur la Zone, frappée d'une servitude non ædificandi, c'est-à-dire où les propriétaires du sol ne sont autorisés à élever que des constructions précaires pouvant être démolies à la première réquisition. Il n'y avait dans ce secteur aucune maison d'habitation, seulement quelques baraquements rassemblés : garages de réparation ou casses de voitures, mais aussi de grands hangars.
  6. Voir permis de construire du au 83, boulevard Gouvion-Saint-Cyr : remises et ateliers pour voitures automobiles par Armand Peugeot (à Valentigney) et F. Michelin, 21, rue de Clichy [1] (voir en ligne).
  7. « Decauville, de la betterave à la voiturette », sur gazoline.net (consulté le ).
  8. Membre du congrès de l'automobile en 1900, M. Neubauer habitait au 218, boulevard Pereire. Ses activités débutèrent avec des calèches puis dans l'automobile : adaptations de moteurs et de carrosseries, ventes d'automobiles. Il est également connu pour son association avec l'aviateur Maurice Farman. En 2014, la famille est distributeur officiel de la marque McLaren et Rolls-Royce avec magasin d'exposition boulevard Gouvion-Saint-Cyr www.neubauer.fr.
  9. La firme Rosengart fut fondée par Lucien Rosengart, associé à Jules Salomon, l'homme qui a conçu les premières Citroën, dans l'ancienne usine Bellanger au 1-35, route de la Révolte alors à Neuilly-sur-Seine.
  10. Mariage Paris 8e, 3 août 1939 (acte n° 549)-2 novembre 1939 (acte n° 727), cote 8M283, page 24/31 acte no 688
  11. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, dessins, modeles, Veuve Hérissany, (lire en ligne).
  12. Plan cadastral de la ville de Paris établi d'après les documents officiels les plus récentes et comprenant l'Exposition universelle de 1900, par Max Mabyre « Plan cadastral 1900 », sur gallica.bnf.fr ou plan de détail du quartier sur Fortifs gouvion.jpg.
  13. Compagnie générale des omnibus ou CGO, société qui exploita de 1856 à 1920 les tramways et autobus parisiens.
  14. Au cœur de l’organisation de la CGO, le dépôt se présente sous la forme immuable d’une cour entourée d’écuries, de remises et de greniers. Les réserves de fourrages sont détachées par mesure de sécurité. Les écuries conçues pour accueillir de 200 à plus de 1 000 chevaux peuvent couvrir trois niveaux accessibles par des rampes.
  15. Sur des terrains où étaient installées auparavant la poudrière de Peyre et la fabrique de fers antirouille de Samson-Nicolas Lenoir. Exposition « Des Ternes aux Batignolles » par la mairie du 17e et le musée Carnavalet, 1986.
  16. La fabrique d'acide sulfurique de Chaptal, qui dégageait une fâcheuse odeur d'œuf pourri, avait soulevé de furieuses protestations en 1798. Au moment de sa fermeture, en 1825, elle produisait 20 m3 d'acide par jour. « Des bienfaits de l'urbanisme empirique », sur mairie17.paris.fr/ (consulté le ).
  17. Serges Adamowicz, Paris 17e. Historique et pittoresque, M. Danse, éditeur, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]