Bourguibisme — Wikipédia

Portrait de Habib Bourguiba.

Le bourguibisme (arabe : البورقيبية ou al-Būrqībiyah) fait référence à la politique de Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie, et de ses partisans.

Définition[modifier | modifier le code]

Le bourguibisme est défini par :

Le bourguibisme est parfois décrit comme une variété du kémalisme mais avec un accent sur l'identité tunisienne[10].

Approche[modifier | modifier le code]

En tant que style ou stratégie politique, le bourguibisme se caractérise par une intransigeance dans la poursuite de certains objectifs et par des principes non négociables, combinée à une flexibilité dans les négociations et une volonté de compromis en considérant les moyens de les atteindre[11]. Il est donc décrit comme pragmatique, non idéologique, modéré, procédant progressivement plutôt que révolutionnaire, mais déterminé et implacable à la fois[12],[13].

Par exemple, bien qu'il soit résolument laïciste, Bourguiba s'est assuré de ne réduire le rôle public de l'islam que de manière prudente et progressive, afin de ne pas susciter l'opposition de la part des musulmans conservateurs[14].

Réalisations[modifier | modifier le code]

C'est grâce au bourguibisme que des lois tunisiennes modernes garantissant des droits égaux pour les hommes et les femmes dans le mariage (contrairement à la charia), l'économie, la société et le travail a pu être développé[15],[16].

Même si les bourguibistes condamnent les Tunisiens qui ont collaboré avec les dirigeants coloniaux français[17], ils ne répriment pas la forte influence culturelle européenne sur la Tunisie et le français continue à être la langue de l'enseignement supérieur et de la culture de l'élite[14].

Partis politiques[modifier | modifier le code]

Représentation parlementaire[modifier | modifier le code]

Durant la IIe législature de l'Assemblée des représentants du peuple, les groupes parlementaires qui se proclament comme bourguibistes sont quatre : Au cœur de la Tunisie, le Parti destourien libre (PDL), La Réforme et Tahya Tounes. Ces groupes regroupent 75 députes (soit 34 % du total de sièges). Il y a aussi onze autres députés bourguibistes (neuf démissionnaires d'Au cœur de la Tunisie, un démissionnaire du PDL et un membre du Parti socialiste destourien), ce qui donne un nombre total de 86 députés bourguibistes (40 % du total).

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bourguibism » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Christopher Alexander, Tunisia : Stability and Reform in the Modern Maghreb, Londres/New York, Routledge, coll. « The Contemporary Middle East », , 160 p. (ISBN 978-0-415-48330-8), p. 100-101.
  2. (en) Michael Hudson, Arab Politics : The Search for Legitimacy, New Haven, Yale University Press, , 434 p. (ISBN 978-0-300-02411-1, lire en ligne), p. 385.
  3. Alexander 2010, p. 7 et 112.
  4. (en) Nazih N. Ayubi, Over-stating the Arab State : Politics and Society in the Middle East, Londres/New York, I.B. Tauris, , 514 p. (ISBN 978-1-4416-8196-6), p. 212.
  5. (en) Jean-Pierre Cassarino, « Participatory Development and Liberal Reforms in Tunisia: The Gradual Incorporation of Some Economic Networks », dans Steven Heydemann, Networks of Privilege in the Middle East: The Politics of Economic Reform Revisited, New York, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-1-349-52756-4), p. 229.
  6. « Mériem Bourguiba Laouiti : Bourguiba construisait un Etat républicain et non une dynastie », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  7. (en) Elie Podeh et Onn Winckler, « Introduction: Nasserism as a Form of Populism », dans Rethinking Nasserism: Revolution and Historical Memory in Modern Egypt, Gainesville, University of Florida Press, (ISBN 978-0-813-02704-3), p. 27.
  8. Hudson 1977, p. 380-381.
  9. (en) John Obert Voll, Islam : Continuity and Change in the Modern World, Syracuse, Syracuse University Press, , 439 p. (ISBN 978-0-8156-2639-8, lire en ligne), p. 331.
  10. (en) Steve A. Cook, « Tunisia: First Impressions », sur blogs.cfr.org, Council on Foreign Relations, (consulté le ).
  11. (en) Clement Henry Moore, Tunisia Since Independence : The Dynamics of One-Party Government, Cambridge University Press, , 230 p., p. 44-45.
  12. Alexander 2010, p. 111.
  13. (en) Ronald Steel (en), North Africa, New York, H. W. Wilson Company, coll. « The Reference Shelf » (no 38), , 224 p., p. 104.
  14. a et b (en) John L. Esposito et John Obert Voll, Makers of Contemporary Islam, Oxford, Oxford University Press, , 272 p. (ISBN 978-0-19-514128-3, lire en ligne), p. 92.
  15. (en) David S. Sorenson, An Introduction to the Modern Middle East : History, Religion, Political Economy, Politics, Westview Press, , 560 p. (ISBN 978-0-8133-4922-0), p. 383.
  16. (en) Michaelle L. Browers, Democracy and Civil Society in Arab Political Thought : Transcultural Possibilities, Syracuse, Syracuse University Press, coll. « Modern Intellectual and Political History of the Middle East », , 292 p. (ISBN 978-0-8156-3099-9, lire en ligne), p. 173.
  17. (en) Michele Penner Angrist, Party Building in the Modern Middle East, Seattle, University of Washington Press, , 224 p. (ISBN 978-0-295-98646-3), p. 112.

Bibliographie[modifier | modifier le code]