Brighton Beach — Wikipédia

Little Odessa

Brighton Beach
Brighton Beach
Downtown Brighton Beach : carrefour de Brighton Beach Avenue et Coney Island Avenue (appelé Joel Samuel Plaza).
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Ville New York (Brooklyn)
Géographie
Coordonnées 40° 34′ 39″ nord, 73° 57′ 42″ ouest
Localisation
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Brighton Beach
Géolocalisation sur la carte : New York (État)
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Brighton Beach

Brighton Beach est un quartier sur la péninsule de Coney Island à la pointe sud de l'arrondissement de Brooklyn dans la ville de New York. Il porte aussi le surnom de « Little Odessa » (« Petite Odessa ») en raison des Juifs odessites qui s'y sont regroupés[1].

De Manhattan, on y arrive après un voyage d'environ une heure par la ligne Q du métro. Les limites de Brighton Beach sont le quartier de Coney Island à l'Ouest, le quartier de Manhattan Beach à l'Est et l'océan Atlantique au Sud.

Brighton Beach est connu pour sa population partiellement russophone (principalement de Russie et d'Ukraine) et de confession juive ou chrétienne orthodoxe.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'hôtel Brighton Beach, 1904.
Carte de Brighton Beach en 1873.
Boardwalk longeant la plage de Brighton Beach.
Une librairie russe (la « librairie de la mer Noire ») sous le métro aérien du quartier de Brighton Beach.

Brighton Beach était un lieu de villégiature qui s'est développé à partir de 1878. Il tire son nom de la célèbre station balnéaire de Brighton en Angleterre.

La « pièce maîtresse » du quartier est le « grand hotel Brighton » (ou Brighton Beach Hotel) situé sur la plage, au bout de ce qu'on appelle aujourd'hui la Coney Island Avenue et accessible par la ligne - Brooklyn, Flatbush et Coney Island - ouverte le et nommée plus tard BMT Brighton Line.

Le quartier résidentiel de Brighton Beach s'est considérablement densifié avec la transformation de la Brighton Beach railway en une ligne de transport rapide et faisant partie de la Division B du réseau métropolitain de la ville de New York.

Au début du XXe siècle, des Juifs d'Odessa, devenus une très importante communauté, après avoir subi les pogroms russes et les persécutions nazies, émigrèrent en grand nombre et se fixèrent à New York. Ils y trouvèrent un havre d’attache à Brighton Beach qui fut surnommée « Little Odessa » de ce fait (mais la légende locale affirme que ce serait en raison de la ressemblance entre les berges de la Lower New York Bay et les bords de la mer Noire).

Ainsi, cet endroit est devenu et deviendra le centre de l'immigration en provenance de l'Union soviétique. Dans les années 1970, les habitants de l'ex-Union soviétique se rendaient à Vienne puis choisissaient entre Israël et les États-Unis. On commençait ainsi à y trouver une nombreuse population russophone. Une autre vague migratoire correspond à la période de la perestroïka. Parfois passant par Israël, ils fuyaient déjà les conditions de vie précaires, l'absence de libertés civiles et la politique soviétique contre le « cosmopolitisme » supposé des Juifs. Après la dislocation de l'URSS beaucoup de Juifs russes fuirent un pays où les oligarques de la nomenklatura font peser tout le poids de la transition économique sur les plus humbles. Ainsi, depuis 1989, ce sont près de 600 000 Juifs russes qui quittèrent chaque année l'ex-Union soviétique pour gagner les États-Unis dans le cadre d'un programme d'immigration.

Ils ne quittèrent pas la Russie et l'Ukraine avec le statut de simples émigrants, mais, pour obtenir le statut de réfugié, ils durent démontrer qu'ils étaient forcés de partir en raison de persécutions politiques ou ethniques (antisémitisme, etc.). Aussi, dans cette masse de migrants, nombre de Russes et d'Ukrainiens chrétiens ou agnostiques se prétendirent juifs afin de bénéficier du « précieux sésame » et d'avoir l'opportunité de s'installer aux États-Unis. En plus de ces vagues migratoires contrôlées, beaucoup de Russes ont gagné clandestinement les États-Unis pour habiter principalement Little Odessa. Il y a aussi quelques autres quartiers russes à Brooklyn, plus spécialement Kings Highway et Sheepshead Bay.

Dans le cadre de ces migrations, des membres du crime organisé en ont profité pour gagner le nouveau continent. Lorsque la mafia russe débarque aux États-Unis dans les années 1970, elle fait de Brighton Beach son fief[2]. La dislocation de l'URSS en 1991 a accentué cette immigration et favorisé l'implantation de gangs très puissants[2].

Aujourd'hui on y compte environ 150 000 habitants et on trouve des commerces, des restaurants, des synagogues, églises orthodoxe. Les magasins sont approvisionnés en produits typiquement russes : pirojki, pelmeni, kéfir, Ryajenka, glace plombir

La proximité des plages et le fait que le quartier soit bien connecté, grâce au métro, sur le reste du réseau new-yorkais, fait de Brighton Beach un lieu particulièrement populaire, apprécié et régulièrement fréquenté le week-end par les habitants de New York. Vers la fin des années 1970 et au début des années 1980, on pouvait y assister aux curieuses gesticulations d'un amuseur public surnommé « Disco Freddy ».

Démographie[modifier | modifier le code]

Composition de la population en % (2010)[3]
Groupe Brighton Beach New York
Non hispaniques
Blancs 69,7 33,0
Asiatiques 12,9 12,6
Afro-Américains 1,0 22,8
Autres 0,6 1,0
Métis 1,2 1,8
Hispaniques
Hispaniques et Latino-Américains 14,6 28,6

69,5 % de la population de Brighton Beach est né à l'étranger[3].

Selon l'American Community Survey, pour la période 2010-2014, 50,7 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler le russe à la maison, 15,4 % l'anglais, 11,3 % déclare parler l'espagnol, 4,0 % une langue chinoise et 18,8 % une autre langue[3].

Hommages et références[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Musique[modifier | modifier le code]

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

Éducation[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Alexey Yurenev et Yelena Akhtiorskaya, « Welcome to Брайтон Бич, Brooklyn », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. a et b (en) Influx of Russian Gangsters Troubles F.B.I. in Brooklyn - Selwyn Raab, The New York Times, 23 août 1994
  3. a b et c (en) « NYC DCP Census Fact Finder », sur NYC.gov (consulté le )
  4. (en) In Web Age, Library Job Gets Update - Motoko Rich, The New York Times, 15 février 2009
  5. (en) Brighton Beach Library - Site officiel de la Bibliothèque publique de Brooklyn

Annexes[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]