Camion — Wikipédia

Camion
Camion
Un Renault Gamme T avec sa remorque.

Utilisation
Utilisation Transport routier de marchandises
Années Depuis 1896
Caractéristiques
Type Poids lourd
Énergie Principalement diesel
Poids à vide De 3 500 à 44 000 kg

Un camion est un véhicule automobile destiné au transport routier de marchandises. Anciennement, cela a été un véhicule à bras tiré par des hommes ou des bêtes[1].

Sur le plan technique, le camion se distingue du véhicule léger, principalement par une charge à l'essieu et des dimensions plus importantes.

Le routier (routière) ou camionneur (camionneuse) a pour tâche de conduire un camion et de surveiller ou de s'occuper du chargement et du déchargement de la marchandise. Il est nécessaire d'avoir le permis de conduire approprié pour manœuvrer le poids lourd. Dans la plupart des pays, la circulation des véhicules lourds (autobus, autocar, trolleybus, tracteur routier munis d'une remorque) est soumise à une réglementation particulière, notamment en ce qui concerne les temps de conduite.

Étymologie[modifier | modifier le code]

C'est dans les domaines linguistiques normands et picards qu'apparaît le mot camion à l'époque médiévale. Il s'agit d'un chariot apte au transport ou charriage lourd, modèle décliné en diverses tailles selon l'emploi, par l'art du charron. Le mot passe tardivement en français au début du XIXe siècle, les dérivés comme le substantif camionnage et le verbe camion(n)er sont seulement attestés entre 1820 et 1830 en français écrit. Pourtant, le conducteur de cet équipage de transport lourd, le cammion(n)eur est déjà connu dès le milieu du XVIe siècle. En réalité, le mot chamion est parfaitement attesté en ancien français vers 1352[2]. Et il est possible de remonter à une forme analogue et expressive, admissible en latin classique, soit carrus magnae rotae ou carrum magnae rotae, c'est-à-dire un « char ou chariot à grandes ou hautes roues »[a]. Détaillons cette expression romane que l'usage va transformer en carmagnio (forme hypothétique), camion ou chamion. Les mots latins de genre neutre carrus,i ou carrum,i désignent un chariot, le char à quatre roues, le fourgon. C'est un mot emprunté au celtique continental ou langue gauloise. L'expression complète possède un sens proche du mot latin tardif, de genre neutre, carrǎcutium, ii désignant un char à très hautes roues, selon Isidore, apte à la « ruptio », c'est-à-dire à la « route » au sens ancien, précisément là où il n'y a pas de voie aménagée[b]. La carruca via n'est qu'une vague trace tout terrain ou un chemin champêtre, en absence de voie correctement aménagée sur un soubassement en dur. On comprend la nécessité de hautes roues ou à défaut, d'une construction robuste.

Les autorités régissant la langue française n'ont jamais considéré les variantes dialectales du français, héritières de l'ancien français. Il en résulte une grande ignorance de ce terme technique au XIXe siècle. En effet, le mot « camion » est polysémique en français, il apparaît d'abord officiellement pour désigner une « très petite épingle[3] ». À partir de sa 6e édition (1832-5), le Dictionnaire de l'Académie française ajoute que camion « se dit aussi d'une espèce de petite charrette, ou de haquet, ordinairement traînée par un cheval ou par deux hommes ».

Le Littré définit le camion comme une charrette dont les roues ont très peu de hauteur mais aussi comme un « vase de terre servant à délayer le badigeon » ; camion désigne aussi à l'époque une « petite tête de chardon à carder » et, encore, un « sabot d'enfant ». Émile Littré précise que le mot a aussi pu s'écrire « chamion » et « gomion », au XVIe siècle ; il considère l'étymologie du mot comme inconnue, mais le lexique de Corblet estime que camion, ancien dans la langue, est un mot picard passé dans le français. Camion est aussi le nom donné au bac dont se sert le peintre pour tremper son rouleau ou son pinceau.

Littré fait une approche érudite hasardeuse, rappelant que campolus et camuleus, signifient chariot en bas-latin, et évoquent selon lui le radical cam (peut-être le latin cama ; lit très bas). L'espagnol cama signifiait à la fois un lit bas et le fond d'un chariot. Le chamuleus d'Ammien Marcellin est une sorte de traîneau, de voiture très basse[4].

En 1932, le Dictionnaire de l'Académie française définit avec plus de perspicacité le camion comme « espèce de charrette basse et lourde qui sert au transport des colis, des pierres, des barriques. Camion à chevaux. Camion automobile. Camion de louage » ; « il désigne aussi le char bas sur roues avec lequel les maçons transportent les pierres de taille » et on l'appelle aussi « fardier ».

Actuellement[Quand ?] les linguistes rappellent que cela a été un véhicule à bras tiré par des hommes ou des bêtes[1] avant d'être un véhicule automobile.

Histoire[modifier | modifier le code]

Daimler, 1896.
Camion Peugeot au Critérium de Consommation du journal l'Auto (février 1903).
Camion Peugeot de plus d'une tonne (1904).
Camion Citroën des années 1950.

Historiquement dans son sens moderne, c'est le Fardier de Cugnot (le fardier est un chariot qui sert à transporter un « fardeau »), créé en 1769, qui apparaît comme le premier véhicule motorisé capable de transporter plusieurs tonnes de chargement. En 1879 et 1880, Amédée Bollée fabrique une petite série de trains routiers à vapeur de 100 ch et d'une capacité de 100 t, premiers véhicules à moteur de transport de marchandises sur route. Le premier camion moderne serait celui inventé en 1896 par Gottlieb Daimler. À la même époque, le constructeur bordelais Valentin Purrey réalise un camion à vapeur dont les raffineries de sucre Say commandent 34 exemplaires[5].

Plusieurs constructeurs, parmi lesquels Marius Berliet, produisent ensuite ce type de véhicules qui se développe au rythme de nombreuses innovations techniques : roues jumelées en 1908, transmission, freinage, suspensions, sellette d'attelage de remorque, etc.

Parmi les grandes marques de camions, une grande partie est européenne, comme MAN et Mercedes en Allemagne, Steyr en Autriche, Iveco en Italie, Renault Trucks (anciennement Berliet, puis Saviem après les années 1950, puis Renault Véhicules Industriels, maintenant marque du groupe Volvo) en France, DAF aux Pays-Bas, Volvo et Scania en Suède.

Aux États-Unis, les principales marques sont Chevrolet, Ford, GMC pour les camions de gamme moyenne, les camions légers et les pick-up trucks ; Freightliner LLC, International, Kenworth, Mack, Peterbilt, Sterling, Volvo et Western Star pour les camions lourds.

Au Japon, les principales marques sont les suivantes : Hino (Toyota), Isuzu, Mitsubishi et Nissan (camions de moyen tonnage, légers et « pick-up trucks »).

Description[modifier | modifier le code]

Presque tous les camions partagent une structure commune : ils sont constitués d'un châssis, d'une cabine, d'un espace pour charger de la marchandise ou de l'équipement, des essieux, la suspension et des roues, un moteur et une transmission. Des accessoires pneumatiques tels que nacelle ; hydrauliques tels que grue auxiliaire et hayon, multibenne ; des systèmes électriques tels gyrophare, feu de travail, klaxon peuvent également être présents. Ce sont des machines complexes.

Cabine[modifier | modifier le code]

La cabine est un espace clos où le conducteur s'assied. Il peut y avoir en plus un compartiment rattaché à la cabine où le chauffeur peut se reposer pendant qu'un autre conduit ou dans le cas où le(s) chauffeur(s) est (sont) en repos.

Types de cabines[modifier | modifier le code]

Il existe différents types de cabines : principalement la « cabine avancée », presque omniprésente en Europe, et la « cabine conventionnelle », bien plus courante aux États-Unis.

Cabine avancée[modifier | modifier le code]

Cabine avancée (Renault Magnum).

Une cabine avancée, ou « nez plat », est une cabine où le siège du chauffeur est au-dessus de l'essieu avant ; le moteur se trouvant sous la cabine. Cette conception est presque omniprésente en Europe, où les camions sont strictement réglementés, mais aussi largement utilisée dans le reste du monde. Ils étaient fréquents aux États-Unis, mais ils ont perdu de leur importance à cause de l'extension des voies de circulation, ce qui a conduit à l'utilisation de camions plus grands et à l'autorisation de leur circulation au début des années 1980. Pour accéder au moteur, la cabine entière bascule vers l'avant. Ce type de cabine est particulièrement bien adapté aux conditions de livraison en Europe, où de nombreuses routes suivent le tracé de parcours beaucoup plus anciens et voies de roulement qui exigent une capacité de virage supplémentaire de la cabine. La conception de cabine avancée est due à Viktor Schreckengost (en)[6].

Cabine conventionnelle[modifier | modifier le code]

Cabine conventionnelle (Kenworth).

Une cabine conventionnelle, ou cabine à capot, ou cabine reculée, est une cabine où le poste de conduite est situé derrière le compartiment moteur et non pas au-dessus de l'essieu avant. Ce type de cabine est beaucoup plus présent aux États-Unis où la longueur des ensembles routiers est moins réglementée qu'en Europe. Ce type de cabine permet de s'affranchir du capot moteur, souvent présent dans les cabines avancées, la partie couchette est -sur les modèles outre-Atlantique les plus anciens- une cellule rapportée, aménageable à volonté et, sur les modèles plus récents, est désormais intégrée au reste de la cabine.

Cabine surbaissée[modifier | modifier le code]

Camion à cabine surbaissée servant au transport de voussoirs pour la construction de tunnel.

Les camions travaillant régulièrement dans des environnements à hauteur limitée comme les tunnels et les galeries de mines doivent être munis de cabines en position basse. Elle est par exemple placée en avant du groupe motopropulseur.

Cabine double[modifier | modifier le code]

Camion double cabine.

Il s'agit d'une cabine allongée présentant une seconde rangée de sièges permettant de transporter jusqu'à huit personnes, chauffeur compris (exemple : Scania crewcab longue). Il peut s'agir par ailleurs d'une cabine avancée ou d'une cabine conventionnelle.

Modèles et configurations[modifier | modifier le code]

Les camions se déclinent en de multiples modèles en fonction du type de biens transportés. Ils doivent se conformer à des réglementations très précises. En France, on parle aussi de poids lourd (PTAC supérieur à 3,5 tonnes).

Il existe plusieurs configurations possibles :

  • un porteur auquel est parfois accroché une remorque ;
  • un tracteur auquel est accrochée une semi-remorque.

Les camions les plus gros sont appelés en France « convois exceptionnels » lorsqu'ils doivent circuler sur des routes ouvertes à la circulation publique alors qu'ils excèdent les dimensions ou les tonnages autorisés par le code de la route.

Le plus grand camion au monde, un tombereau, destiné aux mines, est le Liebherr T 282B.

En Australie circulent des « trains routiers » de 140 tonnes.

En Suède circulent des eco combis, pouvant transporter 75 % de plus de marchandises (en volume comme en masse) qu'un semi-remorque conventionnel.

Ils sont actuellement en phase d'essai dans certains pays de l'UE, comme les Pays-Bas ou l'Allemagne.

Porteur[modifier | modifier le code]

Communément appelé « rigide » dans le jargon professionnel, le porteur possède, sur le même châssis, la cabine et un volume de chargement pour transporter les marchandises. Ce volume peut être un plateau, une citerne, une benne, une caisse souple (savoyarde ou PLSC (parois latérales souples coulissantes communément appelé Tautliner)), une caisse rigide (fourgon) ; ces dernières peuvent être amovibles.

Une remorque peut être attelée pour augmenter la capacité du véhicule mais le tonnage ne doit pas excéder 44 tonnes ; on appelle cette configuration « ensemble routier ».

Beaucoup de porteurs sont des véhicules de livraison urbaine ou régionale (messagerie, distribution).

Tracteur et semi-remorque[modifier | modifier le code]

Le tracteur est la partie motrice, comprenant le châssis le moteur et la cabine, à laquelle on attelle une semi-remorque ; cet ensemble constitue un véhicule articulé, communément appelé « articulé » dans le jargon professionnel.

Il existe différents types de semi-remorques : citerne, fourgon frigorifique, plateau, bâchée, savoyarde, porte conteneurs, porte verre, etc.

Le terme Maxicode définit les véhicules homologués par l'administration en tant que véhicules aptes à transporter les charges maximales autorisées par le code de la route. Un tracteur routier ou porteur de petite ou moyenne gamme, tout comme une remorque ou une semi-remorque de petit ou moyen tonnage, n'est pas un véhicule Maxicode. Dans les limites de son homologation, un véhicule Maxicode (tracteur ou semi-remorque) peut servir au transport exceptionnel (convoi exceptionnel) ou de masse indivisible (lourde charge et dimensions supérieures au véhicule standard — voir plus haut).

On adapte aussi les camions à des activités spécifiques : chargement, déchargement et transport de bois en grumes ou autres matériaux (sables, poudres, liquides, déchets de métaux destinés au retraitement, résidus minéraux ou organiques inertes ou en décomposition). On les équipe alors de grues, de compresseurs ou de pompes pour élever les charges, les aspirer ou les pousser vers leur lieu de stockage ou d'utilisation.

Méga-camions[modifier | modifier le code]

Un méga-camion, est un camion qui fait entre 18,75 et 25,25 m, et dont le poids peut atteindre 60 t. Actuellement[Quand ?] autorisés dans plusieurs pays de l'Union européenne et courants en Amérique du Nord ou en Australie, leur expérimentation en France est sujette à de vives polémiques[7].

Dispositifs de sécurité spécifiques[modifier | modifier le code]

En France et en Europe :

  • essieux à roues jumelées : à partir d'un certain tonnage, quatre roues par essieu, au lieu de deux pour une automobile ;
  • contrôle technique annuel obligatoire[8] ;
  • présence obligatoire d'au-moins un extincteur ;
  • barres anti-encastrement (pare-chocs) à l'avant et à l'arrière ;
  • protections latérales entre les essieux (barres anti-cyclistes) afin d'éviter la chute de deux-roues sous les roues du camion ;
  • rétroviseur(s) spécifique(s) dit(s) « grand angle » afin de réduire les angles morts ; « antéviseur » : rétroviseur situé à l'avant de la cabine pour voir les premiers mètres à l'avant du véhicule ; rétroviseur droit d'accostage bas (villes de Belgique et des Pays-Bas), pour voir vélos et voitures basses[9] ;
  • feux de gabarit servant à déterminer la dimension du camion ;
  • temps de conduite en continu limité avec repos obligatoire pour les chauffeurs (loi européenne no 3820/85 du conseil du ), contrôlés par un disque enregistreur (chronotachygraphe), et, depuis par un enregistreur numérique sur carte numérique à puce dite « carte conducteur ».

Économie du transport par camion[modifier | modifier le code]

Données générales[modifier | modifier le code]

Un camion roule en moyenne 49 256 km par an en France, selon l'INSEE qui se base sur les distances parcourues par des véhicules qui ne sont pas que des camions lourds, ni affectés au transport public de marchandises (statistiques toutes tendances confondues), et inclut également des véhicules qui ne sont pas tous en service (véhicules d'occasion…). Ce kilométrage est assez théorique car un routier moyenne ou longue distance peut effectuer plus de dix mille kilomètres par mois — 120 000 km/an.

On distingue transport privé et transport pour compte d'autrui. Les transporteurs pour compte d'autrui ont une activité transport généralement plus intense que les sociétés qui exploitent un ou plusieurs camions pour leur propre compte, ce qui rend toute statistiques globales assez difficile à interpréter, dès qu'il s'agit de distance parcourue par un camion.

En 2019, environ 80 % des marchandises transitent par route, et le nombre de camions en circulation devrait augmenter de 40 % sur les cinq années suivantes. Un tiers des camions roule à vide[10].

Selon plusieurs études, un seul camion de quarante tonnes dégrade autant les routes, sinon plus, que cent mille voitures[11].

Marché[modifier | modifier le code]

Caterpillar 740, un tombereau (camion de chantier tout-terrain bennant).

Europe[modifier | modifier le code]

Répartition, par constructeur, du marché européen des poids lourds de plus de six tonnes, en 2011[12] :

Salons internationaux[modifier | modifier le code]

Un Shockwave (en) présenté à l'Alliance Air Show à Fort Worth, Texas en 2014.

Europe[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Constructeurs[modifier | modifier le code]

Constructeurs disparus[modifier | modifier le code]

Camion décoré au Pakistan, base Bedford truck (Royaume-Uni) sous licence.
Camion russe Kamaz sur le rallye Paris-Dakar.

Constructeurs qui ont réorganisé leurs activités[modifier | modifier le code]

  • Henschel (Drapeau de l'Allemagne Allemagne), vend sa division camion à Mercedes, fabrique maintenant divers équipements industriels.
  • Krupp AG (Drapeau de l'Allemagne Allemagne), vend sa division camion à Mercedes, fusionne avec Thyssen pour devenir ThyssenKrupp AG.
  • Saurer (Drapeau de la Suisse Suisse), vend sa division camion à Mercedes, devient un fabricant de machines de textiles. Le bureau d'études des camions Saurer est resté fidèle à Iveco.
  • Steyr (Drapeau de l'Autriche Autriche), vend sa division camion[14] à MAN, devient un fabricant d'équipements motorisés.

Constructeurs d'automobiles qui ont fabriqué des camions[modifier | modifier le code]

Autres constructeurs[modifier | modifier le code]

  • Beiben Heavy-Duty Truck Co. Ltd. (Drapeau de la République populaire de Chine Chine), principal constructeur de camions poids lourds du pays ; capacité de production de 100 000 camions par an, dont 50 000 dans la plus longue ligne d'assemblage de camion de la Chine[15]. Cette société est basée à Baotou (région autonome de la Mongolie-Intérieure). La société a fait un chiffre d'affaires de 7,89 milliards de yuans en sept mois.
  • SNVI (Drapeau de l'Algérie Algérie) Société nationale des véhicules industriels, anciennement « Société nationale de construction mécanique » (SONACOME), est un constructeur de véhicules industriels et de bus créé en 1967 à Alger[16].

Dans la culture[modifier | modifier le code]

L'art des camions sur la route N-5 National Highway (en) entre Thatta et Karachi au Pakistan. Motifs réalisés par l'artisanat pakistanais (en). Février 2020.

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Jeux vidéo[modifier | modifier le code]

Expressions[modifier | modifier le code]

Un tracteur custom.
  • « Beau comme un camion » est une expression populaire — particulièrement adaptée aux énormes et rutilants trucks américains — qui n'est pas uniquement due à Marguerite Duras.

Camions, santé et environnement[modifier | modifier le code]

La qualité des pneumatiques, un profilé aérodynamique des camions et des assemblages permettent d'économiser un peu de carburant.

Des pots catalytiques et une motorisation optimisée permettent aussi de réduire, par tonne transportée, les émissions de nombreux types de camions, mais le nombre de véhicules et de kilomètres parcourus a tant augmenté que « la pollution due à la circulation reste nocive pour la santé dans de nombreuses régions d'Europe[17] ». Ainsi, en 2013, en Europe, l'AEE estime qu'en termes sanitaires, malgré les progrès de la motorisation, des carburants et des pots catalytique, la pollution des camions coûte environ 45 milliards d’euros par an à la collectivité[18]. La tarification routière pour les poids lourds pourrait mieux intégrer ces effets, selon l'Agence, avec des taxes plus élevées pour les camions plus polluants, un meilleur report modal et transport intermodal[18].

Normes européennes[modifier | modifier le code]

Des normes européennes, dites normes Euro, visent à réduire les émissions polluantes mesurées en « mg/km » (milligrammes par kilomètre) par le biais[19] de catalyseur à NOx et l'addition d'un produit à base d'urée (AdBlue[20]) ou d'un pot d'échappement à filtre catalytique.

Pour les poids lourds automoteurs mis en service au , la norme est « Euro 0 » ; cette norme est régulièrement réévaluée, et la norme actuelle, depuis le , est l'« Euro 6 » ; en plus de la réduction des émissions, cette norme fait aussi économiser de 2 à 6 % de carburant par rapport à l'« Euro 5 »[21].

L'échéance de la norme « Euro 7 » n'est pas encore décidée car « les responsables techniques ne voient pas aujourd'hui ce qu'ils vont pouvoir encore réduire[22] ».

Sécurité[modifier | modifier le code]

En matière de sécurité, l'Union européenne cherche à réduire la mortalité et les blessures causées par les accidents impliquant des poids lourds[23]. Par ailleurs, l'UE a commencé à travailler sur une réglementation sécuritaire plus poussée, la General Safety Regulation[24], initialement prévue pour 2022. Avec elle, verront les jours des systèmes de détection des usagers vulnérables de la route (piétons, cyclistes, etc.).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cela signifie simplement au niveau technique que les roues cerclées de fer sont grandes relativement au châssis ou à la caisse (ou carrosserie), si on veut assurer une vitesse de roulage. Ici la roue ou rōta diffère de la petite roue ou rōtula, ae. Une autre technique est de concevoir des roues larges et épaisses, donc grande en largeur, pour supporter une masse importante. Mais, dans ce dernier cas, il s'agit d'un véhicule lent.
  2. La carrūca désigne alors le carrosse, le mot masculin carrūcārius, ii son conducteur, le cocher.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Voiture basse à bras ou à chevaux utilisée pour le transport de charges lourdes notamment à l'intérieur des villes » Site CNRTL (consulté le 28/12/2019).
  2. Glossaire de Du Cange.
  3. Dictionnaire de l'Académie française, , 5e éd., 189 p.
  4. Dictionnaire de la langue française, Émile Littré, 1872-1877.
  5. « Histoire du poids lourd »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], sur fondationberliet.org (consulté le ).
  6. (en) « Dream of a Viktor Schreckengost museum fades as collection of designer's work lingers in limbo at CSU », sur cleveland.com, (consulté le ).
  7. « Qui a peur des méga-camions ? », sur lexpress.fr, .
  8. « La visite technique périodique », sur utac-otc.com.
  9. « Document traitant des angles morts »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  10. « Fret, pollution, embouteillages… les dégâts du transport routier diésel en Europe », sur La Tribune.
  11. Owen Jones, « Crédits publics pour le secteur privé britannique. Le socialisme existe, pour les riches », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne).
  12. Renault Trucks, cité dans La Tribune, 2 juin 2008, p. 5.
  13. (en) « Truck and Bus Worldforum - La sixième édition du Truck & Bus World Forum s’est déroulée les 21 et 22 novembre 2013 au sein du Conseil régional de la région Rhône-Alpes, à Lyon », sur truckandbusworldforum.com.
  14. (es) « Comprendre les camions dans le monde. », sur P.L.Camions.
  15. Mise en service de la plus longue ligne d'assemblage de camion en Chine, Le Quotidien du peuple en ligne, (lire en ligne).
  16. « Entreprise Nationale des Véhicules Industriels », sur snvigroupe.dz (consulté le ).
  17. « La pollution due à la circulation reste nocive pour la santé dans de nombreuses régions d'Europe », sur eea.europa.eu, (consulté le ).
  18. a et b « Réduire les 45 milliards d’euros de coûts sanitaires générés par la pollution atmosphérique causée par les camions », sur eea.europa.com, (consulté le ).
  19. « Des véhicules aux normes pour réduire la pollution de l’air » [PDF], sur developpement-durable.gouv.fr, (consulté le ).
  20. « L’AdBlue pour les véhicules poids lourds », sur infodiesel.fr (consulté le ).
  21. Hélène Markt, « Comparatif poids lourds Euro 5 et Euro 6 », sur europe-camions.com, (consulté le ).
  22. Jean Remerond, « Le Diesel et la santé — Les camions ne sont plus cancérigènes », Les Routiers, no 941,‎ , Quid d'Euro 7 ? (lire en ligne, consulté le ).
  23. (en) European Commission, « Traffic Safety Basic Facts 2017 – Heavy Goods Vehicles and Buses » [PDF], sur europa.eu, (consulté le ).
  24. (en-GB) Daniele D'Onofrio, « New General Safety Regulation (EU) 2019/2144 – CITA International Motor Vehicle Inspection Committee » (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Camion.

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]