Camp de concentration de Farge — Wikipédia

Camp de concentration de Farge
Valentin01.jpg
Bunker Valentin, vue depuis la Weser.
Présentation
Type Camp de concentration
Gestion
Victimes
Géographie
Pays Allemagne
Région Basse-Saxe
Coordonnées 53° 13′ 02″ nord, 8° 32′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Camp de concentration de Farge

Le camp de concentration de Farge était une annexe du camp de concentration de Neuengamme. Il a existé d' au , et les prisonniers de ce camp ont construit le bunker Valentin à environ quatre kilomètres de là[1]. Le camp de concentration était situé à Neuenkirchener Heide, près du village de Farge, entre les villages de Schwanewede, Lüßum et Rekum, dans la région de l'actuel Land de Basse-Saxe.

De nombreux prisonniers ont été logés dans des soutes à combustibles construites pour le WiFo (Wirtschaftliche Forschungsgesesellschaft, alors responsable de l'approvisionnement de l'armée en matières premières stratégiques). Le toit avait été camouflé avec du sable. Sur ce plafond de bunker, des baraques supplémentaires ont été construites pour la cuisine, les toilettes, les baraques de malades, pour d'autres prisonniers et pour l'administration du camp. Les conditions de vie dans ce bunker circulaire étaient extrêmement mauvaises. Ce sont des soldats de la marine qui étaient responsables de la surveillance[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le monument devant le bunker symbolise la souffrance et la mort des détenus qui furent forcés de travailler au chantier de la construction du bunker. Il se trouve sur l'ancien tracé du chemin de fer naval Farge-Schwanewede, qui fut également utilisé pour les trains de déportation.

Les prisonniers du camp provenaient de différents camps de concentration. Ils devaient construire un bunker pour sous-marin, appelé bunker Valentin. La production des chantiers navals de sous-marins allemands avait été considérablement réduite par les bombardements anglo-américains. Pour pallier ce problème, les Allemands entreprirent de construire des bunkers pour y établir des chantiers navals à l'abri des bombardements alliés. Le bunker Valentin à Rekum faisait partie de cet effort de construction et devait avoir un accès direct à la Weser. Le bunker Valentin mesure 426 mètres de long et près de 100 mètres de large. Le complexe a été construit par environ 10 000 prisonniers des camps de concentration et des travailleurs forcés. Un véritable camp de concentration a été établi en . Ce camp était subordonné au camp principal de Neuengamme.

En , le camp de concentration de Farge reçut un transport de 3 000 prisonniers[1], ce qui en fit l'un des plus grands camps annexes de Neuengamme. La plupart des prisonniers venaient de France, de l'Union soviétique et de Pologne. Les prisonniers étaient employés par des sociétés telles que Siemens et Krupp.

Le camp de concentration se trouvait à environ quatre kilomètres du chantier de construction du bunker dans la zone de l'actuelle municipalité de Schwanewede. Les prisonniers étaient également logés dans des soutes à combustible (cf. supra). Les conditions de vie étaient inhumaines, c'est pourquoi de nombreux prisonniers sont morts de faim, de malnutrition ou d'épuisement.

Les SS n'ont documenté que 553 victimes au cours de cette période, bien que le nombre soit beaucoup plus élevé. Les travaux sur le bunker ont été arrêtés après des violents bombardements à la fin du mois de .

Face à l'avancement des troupes alliés, tous les détenus des différents camps de concentration de la région de Brême sont déplacés au camp de concentration de Farge. Les premières marches ont atteint le camp le . Les prisonniers des camps de Schützenhof, Bahrsplate et Riespott y ont été rassemblés, le nombre de prisonniers à Farge atteignant environ 5 000 personnes[1].

Le camp a été évacué par les SS le et les prisonniers ont été répartis dans d'autres camps. Certains ont marché vers le Stalag X-B de Sandbostel, tous les malades ont été entassés dans des trains et déportés en direction de Bergen-Belsen. Cependant, le train n'a jamais atteint ce camp et n'a pas pu aller plus loin que Bremervörde. Tous les prisonniers ayant survécu à cette épreuve sont évacués vers le Stalag de Sandbostel. Dans certains cas, cependant, les prisonniers ont également été renvoyés au camp principal de Neuengamme via Winsen/Luhe.

À partir de 1944, le commandant du camp était le capitaine de réserve de la Waffen-SS Ulrich Wahl[1].

Lieu de mémoire[modifier | modifier le code]

Depuis 2005, un lieu de mémoire et de documentation relatif au bunker Valentin est ouvert au public (Denkort Bunker Valentin)[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (de) « KZ Farge — Spurensuche-Bremen », sur spurensuche-bremen.de (consulté le ).
  2. (de) « Rüstungsprojekt Bunker Valentin — Spurensuche-Bremen », sur spurensuche-bremen.de (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Nils Aschenbeck, Hartmut Roder, Fabrik für die Ewigkeit. Der U-Boot-Bunker in Bremen-Farge, Hambourg, Éditions Junius, 1995 (ISBN 3-88506-238-0).
  • (de) Marc Buggeln, Der Bunker Valentin. Zur Geschichte des Baus und des Lagersystems, lire en ligne [PDF].
  • (de) Rainer W. Habel, « „Blumen für Farge“. Erinnerungswege zum Bremer U-Boot-Bunker », dans Silke Wenk (dir.), Erinnerungsorte aus Beton. Bunker in Städten und Landschaften, Berlin, Links, 2001 (ISBN 3-86153-254-9), p. 167-179.
  • (de) Raymond Portefaix, André Migdal, Klaas Touber, Hortensien in Farge. Überleben im Bunker „Valentin“, Édité et présenté par Bärbel Gemmeke-Stenzel et Barbara Johr, Brême, Éditions Donat, 1995 (ISBN 3-924444-88-9).
  • (de) Michèle Callan, Forgotten Hero of Bunker Valentin. Die Geschichte von Harry Callan, Rotenburg/Wümme, Édition Falkenberg, 2018.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]