Campagne électorale — Wikipédia

Hillary Clinton serrant la main à des militants en août 2015.

La campagne électorale est la période précédant une élection, durant laquelle les candidats et leurs partis font leur promotion dans le but de récolter le plus grand nombre de voix possible.

Concept[modifier | modifier le code]

La campagne électorale est généralement basée sur un programme électoral (ou programme politique) mis en avant par le candidat, qui permet de le situer politiquement. Elle est appuyée au niveau local par les militants politiques[1]. La campagne permet de réactiver les opinions politiques[2].

Les campagnes sont suivies par les médias, avec une intensité différenciée selon les scrutins[3].

Dans de très nombreux pays, les campagnes électorales politiques importantes sont strictement réglementées au niveau du budget, de l'étendue de la période, des cadeaux électoraux, etc. En contrepartie, les partis représentés peuvent recevoir des financements publics pour mener leurs campagnes, comme cela se pratique notamment en France.

Évolutions[modifier | modifier le code]

Dans les années 2010, à la suite de l'explosion du Web 2.0, puis des réseaux sociaux, les outils et algorithmes d'analyse du Big data se sont développés. C'est notamment le cas pour la collecte et l'analyse des données personnelles, traces volontairement ou involontairement laissées sur le Net par les internautes, et parfois illégalement collectées. Sur ces bases des outils de profilage psychologique des internautes/électeurs ou abstentionnistes se sont fortement développés, et le « courtage de données personnelles » et de « profils psychologiques » est devenu un marché important, associé à un autre marché qui est celui de l'« influence »[4] ou de l'« industrie de la désinformation »[5]

La part des campagnes électorales (ou de référendums) qui se joue sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter notamment) et les médias en ligne a considérablement augmenté. Le pourcentage des budgets consacrés à la propagande électorale via le marketing numérique aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni est en forte croissance ; en 2016, les campagnes présidentielles en ligne auraient englouti aux États-Unis au moins 20% de leur budget total, via des entreprises d'analyse numérique embauchées souvent controversées (ex : AggregateIQ, Cambridge Analytica ou leur maison-mère SCL), et/ou cachées[6] ; avec comme inconvénient d'artificiellement fortement polariser les débats[4].

Selon les lanceurs d'Alerte (internes à Cambridge Analytica, tels Christopher Wylie et ), le camp du Brexit (principalement quatre groupes conservateurs : Vote Leave, BeLeave, Veterans for Britain et le Parti unioniste démocrate ou DUP pour Democratic Unionist Party d'Irlande du Nord) qui - via Darren Grimes - versé au moins 3,5 millions de livres sterling à AggregateIQ pour influencer l'opinion publique) aurait perdu s'il n'avait pas utilisé les méthodes de profilage (notamment basées sur le vol de données de dizaines de millions de comptes Facebook), et sans les stratégies d'influences basées sur ce profilage, notamment mise en œuvre par AggregateIQ[réf. nécessaire].

Malgré l'importance croissante des médias électroniques, la présence physique dans une "campagne de terrain" reste incontournable, autant pour une élection nationale que municipale : la proximité avec l'électeur de base dans des meetings, dans la rue, sur les marchés ou dans des animations grand public comme le Salon de l'agriculture donne une image positive du candidat même si sa poignée de main ne touche en fait qu'une petite fraction de l'électorat[7].

Campagnes notables[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Yves Dormagen et Daniel Mouchard, Introduction à la sociologie politique, Louvain-la-Neuve/impr. aux Pays-Bas, De Boeck Superieur, , 287 p. (ISBN 978-2-8073-2151-9, lire en ligne)
  2. Frédéric Lambert et Sandrine Lefranc, 50 fiches pour comprendre la science politique, Rosny-sous-Bois, Éditions Bréal, , 223 p. (ISBN 978-2-7495-0791-0, lire en ligne)
  3. Anne-Cécile Douillet, Sociologie politique : Comportements, acteurs, organisations, Armand Colin, , 192 p. (ISBN 978-2-200-62042-4, lire en ligne)
  4. a et b (en) Yong, Christine, « Divide and Conquer: How social media analytics changed democracy », sur christineyong.com, (consulté le )
  5. RFI, « Révélations sur l'industrie de la désinformation, une activité lucrative à l'échelle de la planète - Les dessous de l'infox », sur web.archive.org, (consulté le )
  6. ‘2016 US Digital Marketing Budgets’; ‘US Digital Ad Spend to Outstrip TV This Year, All Thanks to Mobile [#ChartoftheDay]’; ‘The State of Australian Digital Ad Spending and Why It Matters’; ‘UK Online Ad Spend’.
  7. Rémi Lefebvre, « Faire campagne pour l'élection présidentielle. La légitimation par le terrain », sur Métropolitiques, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]