Cancún — Wikipédia

Cancún
Blason de Cancún
Héraldique
Cancún
Administration
Pays Drapeau du Mexique Mexique
État Quintana Roo
Maire Lourdes Latife Cardona Muza (MORENA)
Code postal 77500
Fuseau horaire UTC -6
Indicatif (+52) 998
Démographie
Gentilé Cancunense
Population 888 797 hab. (2020)
Densité 449 hab./km2
Géographie
Coordonnées 21° 09′ 39″ nord, 86° 50′ 51″ ouest
Superficie 197 875 ha = 1 978,75 km2
Divers
Fondation 1970
Localisation
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Cancún
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Cancún
Liens
Site web www.cancun.gob.mx

Cancún (/kaŋˈkun/ Écouter) est une ville mexicaine située dans l'État du Quintana Roo, au nord-est de la péninsule du Yucatán. Ayant connu une transformation remarquable en seulement quelques années, Cancún est désormais une ville célèbre mondialement pour son activité touristique très importante. D'après le recensement de 2020, elle compte 888 797 habitants, pour une superficie de 1 978,75 kilomètres carrés

Malgré sa prospérité touristique, Cancún comprend une « ceinture de misère » formée de plus de deux cents quartiers informels, où 250 000 personnes vivent sans eau courante ou système de traitement des eaux usées, parfois sans électricité, souvent dans des cabanes de fortune[1].

Située au bord de la mer des Caraïbes, la ville est un des points les plus à l'est du pays et, avec sa zone hôtelière, une capitale mondiale du tourisme de masse.

La ville est le siège de la municipalité de Benito Juárez.

Géographie[modifier | modifier le code]

Zone hôtelière.

Site[modifier | modifier le code]

La ville de Cancún est divisée en deux parties :

  • une zone très hôtelière et touristique, située sur une bande de terre de vingt-trois kilomètres entre la mer des Caraïbes et la lagune Nichupte, et traversée par le boulevard Kukulcan ;
  • une zone urbaine où se regroupe la majorité de la population et où est installée la plupart des institutions de la ville.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat est tropical à saison sèche, cela signifie que l’année est divisée en deux grandes périodes. Une saison sèche commençant en novembre et se terminant en mai et une saison humide de juin à octobre.

Si les pluies sont effectivement sporadiques durant la saison sèche, en revanche la saison humide est surtout appelée ainsi pour le taux d’humidité très élevé durant cette période. La saison humide est aussi appelée saison des ouragans. En effet, il arrive que certaines dépressions tropicales se transforment en ouragan lors cette période (principalement en septembre – octobre). On peut citer les exemples de l'ouragan Gilbert en 1988, de l'ouragan Wilma en 2005 et de l'ouragan Dean en 2007.

Relevé météorologique de Cancún
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température moyenne (°C) 23 24 26 27 28 29 29 29 28 27 26 24 26,7
Précipitations (mm) 81 25 30 36 104 185 124 97 119 188 104 104 1 197
Source : [2]


Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Cancún était située sur une route commerciale des Mayas en direction du Honduras actuel. Selon des recherches archéologiques, plusieurs sites de l'île ont été habités lors de l'époque pré-colombienne, jusqu'au XVIe siècle. La zone fut découverte par les Espagnols, par Francisco Hernández de Córdoba en 1517.

Le nom de Cancún apparaît pour la première fois au XVIIIe siècle sur une carte géographique. Il signifie en maya « trou de serpents », « nids de serpents » ou « trône du serpent ».

La ville moderne[modifier | modifier le code]

Dans les années 1960, seule une centaine de pêcheurs vivent encore sur le site. C'est à cette époque que le gouvernement mexicain décide de construire une station balnéaire sur la côte du Quintana Roo pour faire face au développement de l'industrie touristique. Le choix se porte finalement sur Cancún, à la suite des calculs d'un ordinateur. Le site présente alors un grand potentiel pour la construction des infrastructures nécessaires (hôtel, maisons, éventuel gare ou hôpital aéroport...). Les travaux débutent en 1969, sous l'impulsion de fonds gouvernementaux pour le développement. Le premier hôtel est édifié en 1974. Avec l'explosion du tourisme, la ville grandit de façon spectaculaire, à l'image de la croissance démographique. En 2010, la ville comptait 628 000 habitants permanents.

La cinquième Conférence ministérielle de l'OMC s'y est tenue, du 10 au .

La seizième conférence internationale sur le changement climatique (sous l'égide de l'ONU) y a eu lieu, du au [3]. Les applaudissements ont été nourris avant même que commencent les débats. Les représentants de quelque 190 pays signataires de la convention sur le changement climatique ont adopté le texte de compromis, après l'échec de la conférence de Copenhague, où 120 chefs d'État avaient forgé un accord qui n'avait pu être adopté formellement par l'assemblée.

Transports[modifier | modifier le code]

L’aéroport international de Cancún y est implanté. C'est le second aéroport mexicain après celui de Mexico, mais le premier quant au trafic de passagers. Il est également desservi par le Train maya.

La zone hôtelière est reliée à la ville mexicaine par les lignes de bus R-1, R-2 et R-15 ainsi qu'un BHNS.

Sport[modifier | modifier le code]

En football, le club CF Atlante s'est installé à Cancún en provenance de Mexico en mai 2007. Il joue ses matchs locaux au stade Andres Quintana Roo, construit en 2007 également. En Ligue mexicaine de baseball, les Tigres de Quintana Roo sont basés à Cancún où se trouve leur stade, l'Estadio Beto Ávila, enceinte de 9000 places.

Critiques[modifier | modifier le code]

Emblématique du tourisme de masse et des divers problèmes qu'il soulève, Cancún a fait l'objet de vives critiques. Dans un article de la rubrique « carton rouge » de son site, l'association Echoway, qui milite pour un tourisme solidaire, insiste sur l'exploitation des travailleurs qui caractérise Cancún et, plus généralement, sur la Riviera maya : « les « tout inclus » ont réussi à fragiliser un peu plus l'économie locale. Les conséquences sont particulièrement dures pour les restaurants et commerces locaux. Les milliers d'employés de ces chaînes gagnent le salaire minimum. Au Tucancun hôtel de la chaîne espagnole Barcelo, les salariés gagnent en 2007, 47 pesos (2 ) par jour pour huit heures de travail. La majorité habite à une heure de trajet de leur lieu de travail, dans un des faubourgs de Cancún, sans services (pas de route, pas d'électricité, pas d'eau potable, pas de drainage). EchoWay s'est rendu dans un de ces 300 quartiers que l'on nomme « illégaux » et où vivent la majorité des employés des « tout inclus ». Leur illégalité n'est pas très rationnelle. En effet, Cancún attire des travailleurs de tout le Mexique, qui croient que les dollars des touristes vont atterrir dans leurs poches. Le contraste avec la réalité est saisissant : Cancún est cher, le travail mal payé et les conditions de vie n'ont rien à envier au premier bidonville »[4]. L'article mentionne aussi de graves problèmes de pollution causés par la production de quelque 750 tonnes d'ordures au quotidien.

Un reportage paru sur Rue 89 signale que Cancún a été signalée par un rapport de l’Institut des statistiques mexicain (Inegi) comme la ville au plus fort taux de suicide du Mexique[5]. « Une étude complémentaire a été aussitôt commandée à l’Observatoire de la violence sociale à Cancún. La question : pourquoi le taux de suicide à Cancún (9,8) est presque le triple du taux de suicide national (3,4) ? ». Elle signale également le désastre écologique généré par le tourisme : « 95 % des mangroves originelles qui protégeaient des ouragans ont disparu ».

Dans un éditorial au ton de pamphlet publié sur Voyageurs du Net, l'auteur dénonce le caractère artificiel de la zone hôtelière : « Ici est l’empire du faux, un paradis hors du monde des humains, éloigné de 6 kilomètres de la ville elle-même où vivent les vrais Mexicains. Bulle abstraite où tout n’est que parodie, paradis artificiel, paradis des artifices et des fesses, sans art. Jugez-en plutôt les noms des établissements qui, pour faire « couleur locale », arborent tous les mots attendus du répertoire « latino » et rappellent les heures les plus sombres de Sur un air latino de Lorie : Casa Tequila, Plaza la Fiesta, El Sombrero – Too bueno to be true, etc. »[6].

Le documentaire Mayapolis, de Renaud Lariagon (2023), montre comment les hôtels « tout compris » exploitent la main-d’œuvre indigène te relève qu'à Cancún « la division du travail est autant sociale que raciale »[1],[7].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Cancún est jumelée avec les villes suivantes :

Télévision[modifier | modifier le code]

  • Le début de la série Soy Luna se déroule à Cancún.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Luis Alberto Reygada, « Un train nommé « Maya » », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  2. « Quand partir au Mexique : Climat, Météo et Températures moyennes », sur VoyageMexico, (consulté le ).
  3. La 15e avait eu lieu à Copenhague, voyez Conférence de Copenhague de 2009 sur le climat.
  4. « Les "tout inclus" de Cancún », Echoway.org.
  5. « Cancún, paradis des touristes, Enfer pour les Mexicains », Anne Vigna, Rue 89, 15 août 2008.
  6. Cancún : « Anatomie d’une capitale du tourisme de masse », Mikaël Faujour, Voyageurs du Net, 20 novembre 2014.
  7. (fr-fr) MAYAPOLIS - Documentaire Consulté le .

Articles connexes[modifier | modifier le code]