Caravelle (navire) — Wikipédia

Modèle de caravelle portugaise à voiles latines.

La caravelle (en portugais : caravela[1], en espagnol : carabela) est un navire à voiles à hauts bords inventé par les Portugais au XVe siècle dans le cadre de l'entreprise d'exploration lancée en 1415 par le prince Henri le Navigateur le long des côtes d'Afrique et dans les îles de l'océan Atlantique (Madère et les Açores)[2] .

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot « caravelle » est une francisation du mot portugais caravela, dérivé de cáravo, lui-même issu du latin tardif carabus (« barque recouverte de peaux ») utilisé au VIe siècle, transposition de carabus signifiant « crabe »[3].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

La combinaison d'une coque haute, d'un faible tirant d'eau et d'une voilure très manœuvrable fait des caravelles des bateaux révolutionnaires.

Les premières caravelles[modifier | modifier le code]

La caravelle apparaît au xvème siècle au Portugal. C'est une embarcation d'une longueur de 20 à 30 mètres, avec un tonnage de l'ordre de 200 tonnes et un tirant d'eau réduit.

Les bords élevés permettent d'affronter les lames de l'océan Atlantique. Au cours des campagnes d'exploration de Henri le Navigateur, les caravelles se révèlent adaptées à la navigation en haute mer. La coque large qui n'a qu'un faible tirant d'eau, et le fond plat renforcé conviennent aussi à une exploration côtière.

Comme la caraque, la caravelle a plusieurs mâts où sont fixées des voiles auriques (trapézoïdales) favorables au vent arrière. Et des voiles latines (triangulaires) fixées librement au mât avec de longues vergues (cf. la Boa Esperança ci-contre) qui permettent de naviguer contre le vent.

Évolution[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, les coques étaient construites à partir d'un assemblage de bordés renforcé ensuite par des membrures. À la fin du XVe siècle, une nouvelle technique apparaît dans la construction des caravelles, consistant à installer d'abord les membrures sur la quille, et à les garnir ensuite de bordés.

Le gaillard d'avant et le château arrière augmenté sont apparus ultérieurement (cf. la Lisa von Lübeck). Ils donnent aux caravelles une plus grande stabilité et une meilleure manœuvrabilité, permettant une meilleure remontée au vent.

Utilisation durant les grandes découvertes[modifier | modifier le code]

Les caravelles en haute mer
« Les caravelles en haute mer », extrait du livre Christophe Colomb vu par un marin[4].

De grands navigateurs ont utilisé la caravelle.

Reproductions de caravelles[modifier | modifier le code]

Le quai des Caravelles à Palos de la Frontera[modifier | modifier le code]

Les trois navires, dont deux caravelles, du premier voyage de Christophe Colomb ont été reproduits en 1992 et sont aujourd'hui installés à Palos, sur le quai des Caravelles (Muelle de las Carabelas), situé sur le Rio Tinto en contrebas de la colline de la Rábida. Les trois reproductions font partie d'un musée géré par la province de Huelva.

La caravelle de Lagos[modifier | modifier le code]

Une reproduction de la caravelle Boa Esperança a été construite en 1990 au Portugal[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « caravelle » (sens 2) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. Jean Amsler, La Renaissance (1415-1600) dans le tome II de l'Histoire Universelle des Explorations, Paris, Nouvelle Librairie de France F. Sant'Andrea, , p. 25-227 Livre 1er Chapitre 1
  3. FEW, tome 2, « Caravelle » : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), « caravelle », sur www.cnrtl.fr, CNRTL, (consulté le ).
  4. « Christophe Colomb vu par un marin », sur manioc.org (consulté le ).
  5. Notice touristique.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]