Cavatine — Wikipédia

Note cavatine

Une cavatine (de l'italien cavare « extraire »[1]) est une courte pièce vocale pour soliste utilisée dans les opéras ou les oratorios du XVIIIe siècle et du XIXe siècle, et qui ne comporte qu'une ou deux sections sans reprises. À l'origine, elle n'était qu'un prolongement plus mélodique du récitatif accompagné, avant l'air proprement dit. Par la suite, elle devint une sorte d'intermédiaire entre l'air et l'arioso (auquel on l'a parfois assimilée), utilisé comme air de présentation.

Parmi les cavatines les plus connues : « Casta Diva » dans l'opéra Norma de Vincenzo Bellini (1831), « Salut, demeure chaste et pure » dans Faust de Gounod et « Una voce poco fa » dans Le Barbier de Séville de Rossini.

Une autre cavatine célèbre est tirée des Noces de Figaro de Mozart : celle chantée par Barberine au quatrième acte « L'ho perduta, me meschina ». Elle est reprise entre autres dans les films Kaos (1984) des frères Taviani et Les Témoins d'André Téchiné (2007).

Dans le domaine de la musique de chambre, Camille Saint-Saëns a composé une Cavatine en ré bémol majeur op.144 pour trombone et piano (1915).

Poésie[modifier | modifier le code]

Dans ses premiers textes des années 1870, Arthur Rimbaud utilise le terme « cavatine » dans l'un de ses poèmes :

ROMAN

I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. - Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! - On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin ! L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ; Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin - A des parfums de vigne et des parfums de bière....

II

- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon D'azur sombre, encadré d'une petite branche, Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond Avec de doux frissons, petite et toute blanche...

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser. La sève est du champagne et vous monte à la tête... On divague ; on se sent aux lèvres un baiser Qui palpite là, comme une petite bête....

III

Le cœur fou robinsonne à travers les romans, Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère, Passe une demoiselle aux petits airs charmants, Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...

Et, comme elle vous trouve immensément naïf, Tout en faisant trotter ses petites bottines, Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif.... - Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

IV

Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août. Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire. Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût. - Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire...!

- Ce soir-là,... - vous rentrez aux cafés éclatants, Vous demandez des bocks ou de la limonade.. - On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.

Arthur Rimbaud,

Le terme « cavatine » au vers 24, outre son sens premier explicité ci-dessus, désigne sans doute des romances à la française dont Baudelaire déjà soulignait l'importune mièvrerie.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « cavatine » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. « Site dedie au trompettiste Maurice ANDRE, french trumpet player - enregistrements, recordings », sur www.maurice-andre.fr (consulté le )
  3. BunkLaplace, « MARCEL LAGORCE -1961- Cavatine (Michel Legrand) », (consulté le )
  4. Télé Loisirs n° 81, du 19 au 25 septembre 1987, p. 49

Bibliographie[modifier | modifier le code]