Centrale nucléaire de Kozlodouy — Wikipédia

Centrale nucléaire de Kozlodouy
Administration
Pays
Lieu
Coordonnées
Propriétaire
Bulgarian Energy Holding (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Construction
1970
Mise en service

28 octobre 1974
1974 (réacteur 1)
1975 (réacteur 2)
1980 (réacteur 3)
1982 (réacteur 4)
1987 (réacteur 5)

1991 (réacteur 6)
Statut
Opérationnelle
Réacteurs
Type
Réacteurs actifs
Réacteurs 5 & 6 (2x REP VVER 1000)
Puissance nominale
2000 MWe
Production d’électricité
Production annuelle
15.9 GWh

Source froide
Site web
Localisation sur la carte de Bulgarie
voir sur la carte de Bulgarie

La centrale nucléaire de Kozlodouy est située à Kozlodouy (Bulgarie) sur le bord du Danube à la frontière de la Roumanie. Il s'agit de la seule centrale nucléaire bulgare, elle couvre 34 % de la consommation électrique du pays en 2018.

Quatre anciens réacteurs de Kozlodouy, de 440 MW, ont été fermés en 2002 et 2006 sous la pression de l'Union européenne (condition nécessaire pour l'entrée du pays dans l'Union européenne). La centrale de Kozlodouy exploite encore deux réacteurs, les tranches 5 et 6, de type VVER et de 1 000 MW chacun, dont la licence de fonctionnement a été prolongée de 10 ans, ce qui leur permet de fonctionner jusqu'en 2027 et 2029.

Caractéristiques des réacteurs[modifier | modifier le code]

Nom du réacteur Modèle Puissance brute(MW) Puissance nette(MW) Début de construction Raccordement au réseau Mise en service commerciale Statut
Kozlodouy-1[1] VVER-440/230 440 408 01.04.1970 24.07.1974 28.10.1974 Mise à l'arrêt définitif en décembre 2002
Kozlodouy-2[2] VVER-440/230 440 408 01.04.1970 24.08.1975 10.11.1975 Mise à l'arrêt définitif en

décembre 2002

Kozlodouy-3[3] VVER-440/230 440 408 01.10.1973 17.12.1980 20.01.1981 Mise à l'arrêt définitif en

décembre 2006

Kozlodouy-4 [4] VVER-440/230 440 408 01.10.1973 17.05.1982 20.06.1982 Mise à l'arrêt définitif en

décembre 2006

Kozlodouy-5[5] VVER-1000/320 1000 1003 09.07.1980 29.11.1987 23.12.1988 Opérationnel, mise à l'arrêt prévu en 2027[6]
Kozlodouy-6[7] VVER-1000/320 1000 1003 01.04.1982 02.08.1991 30.12.1993 Opérationnel, mise à l'arrêt prévu en 2029[6]

En 2019, la centrale de Kozlodouy exploite encore deux réacteurs, les tranches 5 et 6, de type VVER et de 1 000 MW chacun[8], dont la licence de fonctionnement a été prolongée de 10 ans, ce qui leur permet de fonctionner jusqu'en 2027 et 2029[9],[6].

Place dans le système électrique bulgare[modifier | modifier le code]

La centrale nucléaire de Kozlodouy couvrait 35 % de la consommation électrique du pays en 2011[10].

En 2018, elle fournissait 34 % de l’électricité du pays[6].

Incidents[modifier | modifier le code]

Le , au moment du tremblement de terre de Vrancea en Roumanie qui fait 1 500 victimes, la centrale est arrêtée manuellement.

En septembre 2001, les autorités bulgares reconnaissent pour la première fois, un incident nucléaire à la centrale de Kozlodouy et une « tendance inquiétante à la dégradation de la sécurité » dans cette centrale. En réaction, la Roumanie dénonce l'aggravation de la dégradation de la sécurité et demande l'accès de ses experts à la centrale.

Le , des fumées sont détectées dans la gaine d'isolation d'une conduite de la tranche 2. La panne, « qui ne trouve pas son origine dans un incendie », est détectée dans la salle des machines du réacteur, « dont la sécurité n'a pas été affectée », indique la centrale dans un communiqué.

Le , une tempête met hors-service l'une des six tranches de la centrale nucléaire. La direction de la centrale précise qu'il n'y a pas eu de fuites radio-actives.

En mars 2006, la tranche 5 à 1000 MW est arrêtée après une panne de la chaîne électrique, sans provoquer de fuite radioactive. La panne est classée au niveau 1 sur l'échelle internationale des incidents nucléaires (Échelle INES). Selon l'expert Gueorgui Kastchiev, « il y a eu un blocage massif des systèmes de protection sans précédent de l'histoire mondiale de l'énergie atomique », ce qui correspond selon lui à « un incident des 2e ou 3e niveau » sur l'INES. Selon le directeur de la centrale, « vingt-deux des 62 dispositifs de protection (de la centrale) ne fonctionnaient pas » au moment de la panne mais sans qu'« il y ait de danger d'explosion ».

Fin avril 2011, une hausse du niveau de radioactivité est enregistrée dans l'enceinte de confinement dans le circuit primaire du réacteur numéro 5 lors d'une maintenance. Une hausse du niveau de gaz radioactif xénon (Xe 133) est constatée lors de travaux dans le circuit primaire du réacteur 5 alors que la centrale est apparemment à l'arrêt. Le personnel est évacué mais a cependant été exposé à des radiations de moins de 0,05 mSv (millisieverts) soit un dixième de la dose annuelle autorisée (0,5 mSv). L'incident a été classé niveau 0[11]. Le niveau de radioactivité est revenu à la normale le 26 avril vers 6 heures du matin[12].

Le 26 mai 2012, le réacteur n°6 est mis à l'arrêt, à la suite de l'activation automatique d'un système de protection de son générateur[13]

Fermeture de 4 réacteurs[modifier | modifier le code]

En 2002, les deux réacteurs les plus anciens, 1 et 2, sont fermés à la demande de l'Union européenne.

Entre 1990 et 2000, les réacteurs 3 et 4, initialement prévus pour être exploités jusqu'au 2011 et 2013 respectivement, font l'objet d'améliorations notables de sécurité. Les réacteurs 3 et 4 (440 mégawatts chacune) sont équipés d'un système de condensation supplémentaire. Les rapports de l'IAEA et de la WANO (World Association of Nuclear Operators) confirment qu'il n'existe pas de raisons techniques pour leurs fermetures. Le gouvernement, fort de ce soutien, demande à la Commission européenne un report de la fermeture ; cela lui est refusé, pour des raisons à la fois légales et politiques. Les réacteurs 3 et 4 sont arrêtés le 31 décembre 2006 à 22 heures, juste avant l'entrée dans l'Union européenne. L'Union européenne a prévu des compensations de 210 millions d'euros pour la fermeture de ces quatre réacteurs.

Avant la fermeture de réacteurs 3 et 4, la centrale nucléaire de Kozlodouï assurait 44 % de la production d'électricité du pays.

Mouvement antinucléaire[modifier | modifier le code]

Depuis 2008, le physicien nucléaire Guéorgui Kotev, qui a travaillé dans la centrale de Kozlodouy comme expert pendant dix-sept ans, dénonce des malversations portant sur plusieurs centaines de millions d'euros, l'insécurité du site et des risques écologiques énormes[14].

Selon Atanas Tchobanov, fondateur du site BalkanLeaks - petit frère bulgare du site Wikileaks - le « lobby nucléaire » bulgare serait une criminalité organisée infiltrant l'État bulgare, ce qui serait selon lui confirmé par l'analyse de l'ambassadeur américain à Sofia, James Pardew, publiée dans un télégramme « confidentiel  » de 2005 et dévoilé en 211 par BalkanLeaks[15].

Projets de nouveaux réacteurs[modifier | modifier le code]

En décembre 2014, le gouvernement bulgare ouvre les négociations entre la Holding bulgare de l’énergie (BEH) et le groupe Toshiba pour la construction d’un nouveau réacteur nucléaire de type AP 1000[16]. En juillet 2014, Westinghouse, filiale du groupe Toshiba, négocie un contrat d’au moins 500 milliards de yens (3,6 milliards d’euros) portant sur la construction de ce nouveau réacteur dont la mise en service est prévue en 2025[17].

En mai 2019, le pays a lancé un appel à projets pour relancer la construction d’une deuxième centrale nucléaire à Béléné, à l’ouest de Kozlodoui, devant accueillir deux réacteurs russes VVER-1000/V-466 (1000 MW). Sept groupes, dont le chinois CNNC, le russe Rosatom et le sud-coréen KHNP ont déposé des offres[9],[6].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « PRIS - Reactor Details », sur pris.iaea.org (consulté le )
  2. « PRIS - Reactor Details », sur pris.iaea.org (consulté le )
  3. « PRIS - Reactor Details », sur pris.iaea.org (consulté le )
  4. « PRIS - Reactor Details », sur pris.iaea.org (consulté le )
  5. « PRIS - Reactor Details », sur pris.iaea.org (consulté le )
  6. a b c d et e « Prolongation de l’exploitation du 2ème réacteur en Bulgarie | toutes les infos par la Revue Générale Nucléaire | SFEN », sur www.sfen.org (consulté le ).
  7. « PRIS - Reactor Details », sur pris.iaea.org (consulté le )
  8. AFP - 27/10/2011 : Bulgarie: Redémarrage d'un réacteur de la centrale de Kozlodoui
  9. a et b Nucléaire: la Bulgarie prolonge l’exploitation de la centrale de Kozlodoui, Libération, 1er octobre 2019.
  10. AFP - 02/06/2011 : La Bulgarie veut augmenter la part de l’énergie nucléaire
  11. AFP - 27/04/2011 : Bulgarie: hausse de la radioactivité dans un réacteur nucléaire
  12. (en) RSOE EDIS
  13. Daily Bourse - 27/05/2012 : Bulgarie: activité arrêtée dans un des réacteurs de la centrale nucléaire
  14. Le combat d’un « dissident nucléaire » bulgare - Blog d'Alexandre Levy, journaliste du Monde basé à Sofia, 17 juillet 2010
  15. L’atome bulgare est-il sûr ? - Blog D'alexandre Levy, journaliste du Monde basé à Sofia, 15 mars 2011
  16. Projet de réacteurs : le gouvernement bulgare autorise les négociations - article publié le 13 décembre 2013 sur http://lenergiedavancer.com/
  17. Toshiba sur le point de construire une centrale nucléaire en Bulgarie - Les Echos du 3 juillet 2014