Charles François Dumouriez — Wikipédia

Charles François Dumouriez
Charles François Dumouriez
Le général Dumouriez par Jean-Sébastien Rouillard (1834).

Naissance
Cambrai
Décès (à 84 ans)
Turville-Park
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France (1758-1791)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France (1791-1792)
Drapeau de la France République française (1792-1793)
Grade Général de division
Années de service 17581793
Commandement Armée des Ardennes
Armée du Nord
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerres de la Révolution
Faits d'armes Bataille de Valmy
Bataille de Jemmapes
Bataille de Neerwinden
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile (3e colonne)
Autres fonctions Ministre des Affaires étrangères
Ministre de la guerre
Famille Fils d'Anne-François Duperrier-Dumouriez

Charles François du Perrier du Mouriez, souvent appelé Dumouriez, né le à Cambrai et mort le à Turville-Park, près de Londres, est un officier français, général de la Révolution, particulièrement connu en raison de la victoire qu'il remporte aux côtés du général Kellermann le 20 septembre 1792 à Valmy face à l'armée prussienne.

Opposé à l'avènement de la République, qui est proclamée le 21 septembre par la Convention, et choqué par le procès de Louis XVI, il conserve cependant son commandement jusqu'à ce qu'il passe dans les lignes autrichiennes le 4 avril 1793, suivi par plusieurs de ses officiers, notamment Louis-Philippe d'Orléans (futur roi des Français).

Il vit ensuite dans l'émigration, mais isolé des royalistes légitimistes qui le honnissent. Son retour ayant été refusé par le Premier Consul Napoléon Bonaparte en 1800, il se met au service du gouvernement britannique et se voit de nouveau refuser le retour par Louis XVIII après la restauration des Bourbons (1814-1815).

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales et formation[modifier | modifier le code]

Les du Mouriez sont issus d’une famille ancienne de Provence portant le nom de Du Périer ou Du Perrier. « Du Mouriez » vient de Mouriez (actuel Pas-de-Calais), nom de l'épouse du bisaïeul du général[pas clair].

Son grand-père paternel, François Dumouriez du Périer (1650-1723), comédien de la troupe de Molière, puis sociétaire de la Comédie-Française de 1686 à 1703[1] sous le nom de « Du Périer », mais aussi homme d'affaires, est à l'origine du premier corps de pompiers professionnels de France[2]. Il est aussi apparenté au Du Périer (grand-oncle de l'acteur) pour qui Malherbe a écrit un poème célèbre : « Ta douleur, Du Périer, sera donc éternelle ? ».

Charles-François est le fils d'Anne-François Duperrier-Dumouriez (1707-1769), officier d'infendance (commissaire des guerres), longtemps en résidence à Cambrai. Il perd sa mère très jeune.

Il reçoit une éducation poussée chez les jésuites du collège Louis-le-Grand à Paris[3].

Sous l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Débuts dans la guerre de Sept Ans (1756-1763)[modifier | modifier le code]

Dumouriez entre à 19 ans dans la carrière des armes sous la conduite de son père qui est alors commissaire des armées et qui l'entraîne avec lui sur les divers terrains d'opération de la guerre de Sept Ans[3]. Il fait sa première campagne comme cornette dans le régiment d'Escars cavalerie, accédant au grade de capitaine, avec lequel il sert pendant la campagne de Westphalie durant laquelle il reçoit vingt-deux blessures[3]. En 1763, une fois le traité de paix de Paris signé (10 février), son régiment est réformé.

Il se retrouve alors dans une situation délicate, n’ayant recueilli de ses sept années de service qu’un brevet de pension de 600 livres, jamais honoré, et la croix de Saint-Louis (il est fait chevalier le ). Il envisage d'épouser une de ses cousines, mais son père s'oppose à ce mariage[3].

Implication dans les affaires corses[modifier | modifier le code]

Il quitte alors la France pour l'Italie, où il propose ses services à la république de Gênes qui mène une guerre en Corse, mais ils sont refusés. Il va trouver Pascal Paoli, chef de l'insurrection corse, qui le repousse également. Il tente alors de révolutionner la Corse au profit de la démocratie sans plus de succès[réf. nécessaire]. Il finit par aller à Versailles présenter au duc de Choiseul, secrétaire d’État à la Guerre et à la Marine un plan pour la conquête de l’île : nouvel échec.

Le beau-frère de Madame du Barry le fait rentrer en grâce[réf. nécessaire]. Le duc de Choiseul accorde à Dumouriez une gratification de 18 000 livres et le charge d'une mission secrète à la cour de Madrid.

Au retour de cette mission[réf. nécessaire], il reçoit un brevet d’aide-major général pour aller faire la guerre en Corse, sous les généraux Chauvelin et de Vaux. En 1768, on l’envoie participer à l'occupation de la Corse qui vient d’être achetée par Louis XV à la république de Gênes et qui se soulève contre la nouvelle tutelle française. Il participe à la bataille de Ponte-Novo[3].

Mission en Pologne (1770-1772)[modifier | modifier le code]

En 1770, on le charge d’une mission en Pologne auprès des chefs de la confédération de Bar, insurgés contre le roi Stanislas II et contre l'emprise russe, rassemblés à Eperies en Hongrie. Mais le duc de Choiseul tombe en disgrâce alors qu'il se trouve sur place et il se retrouve privé d'instructions. Il se met alors à la tête d’un parti de confédérés, attaque 5 000 Russes commandés par Alexandre Souvorov, qui le bat à la bataille de Lanckorona (23 mai 1771). Le duc d'Aiguillon, successeur de Choiseul, le rappelle en 1772, au moment où la confédération ayant été vaincue, a lieu le premier partage de la Pologne.

Arrestation et séjour à la Bastille (1774)[modifier | modifier le code]

Il part alors aider le roi de Suède Gustave III dans sa lutte contre l’aristocratie suédoise, mission qui lui a été donnée par le duc de Broglie, ministre de la Correspondance secrète de Louis XV. D’Aiguillon, qui n'en a pas été informé, le fait arrêter à Hambourg et enfermer près de six mois à la Bastille[3], puis au château de Caen, d’où il ne sort qu’à la mort de Louis XV (10 mai 1774), sans doute pour avoir détourné une partie des fonds destinés à ses missions pour payer ses dettes.

Sous le règne de Louis XVI, jusqu'à la Révolution (mai 1774-juillet 1789)[modifier | modifier le code]

En , il épouse sa cousine germaine Marie Marguerite Eléonore Estienne de Broissy[4] à Pont-Audemer (église Saint-Ouen.

Louis XVI lui rend son grade de colonel et l'envoie à Lille enseigner l'exercice à la prussienne. Puis il le nomme gouverneur de Cherbourg, où il dirige pendant onze ans, avec talent et activité[réf. nécessaire], les travaux du nouveau port.

Il est nommé brigadier en 1787, maréchal de camp (général de brigade) le .

Il devient commandant de la garde nationale de Cherbourg, puis, en 1789, gouverneur du château de Caen.[pas clair][n 1]

Débuts de la Révolution (1789-1792)[modifier | modifier le code]

Comme bien des membres de la noblesse, il espère une réforme de la monarchie absolue. Dès la convocation des États généraux (août 1788), il s'enthousiasme pour les principes de la Révolution française et écrit en leur faveur[réf. nécessaire]. Mais ce militaire qui joue d'importantes sommes[pas clair], ne réussit pas à se faire élire député.

Le 9 juillet 1789, les États généraux deviennent l'Assemblée nationale constituante. Le 14 juillet a lieu l'insurrection de Paris pour défendre l'Assemblée. Cela se répercute en province : le 18 juillet 1789, le château de Caen est pris d'assaut par les bourgeois et le peuple de la ville, mais son commandant arbore la cocarde tricolore, rétablissant ainsi sans incident majeur[pas clair] le calme dans la ville. Il quitte alors Caen[n 2] pour s'établir à Paris. Là, il se lie avec Armand Gensonné, La Fayette et Mirabeau et entre au Club des jacobins en 1790.

Il obtient un commandement en Vendée[pas clair] en 1791, et est nommé lieutenant-général le puis général en chef le suivant et commandant de la garde nationale de Cherbourg en . Avec l'appui des Girondins, il est ministre des Affaires étrangères le , pousse à la guerre contre l’Autriche, fait licencier la Garde constitutionnelle du roi Louis XVI et opère le renvoi des ministres Roland, Servan et Clavière. Au mois d'avril, La Fayette, inquiet du sort du roi, envoie un de ses aides de camp, le lieutenant-colonel de Langlais, auprès de Dumouriez, avec une lettre. Le , Dumouriez lui répond et l'assure de leur confiance mutuelle. Le , Dumouriez annonce à l'Assemblée législative la déclaration de guerre au roi de Hongrie et de Bohème[3].

Il est chargé un moment du ministère de la Guerre, mais, disgracié, il se retire du ministère en démissionnant le , et reprend du service. C'est à cette époque qu'il réprimera le deuxième soulèvement indépendantiste belge, après l'avoir alimenté en 1789 contre l'Autriche.

Général des armées de la République[modifier | modifier le code]

Buste de Dumouriez par Houdon, 1792 - musée des Beaux-Arts d'Angers.

Il part à l’armée du Nord (Luckner) commander la division du camp de Maulde. Ses troupes sont engagées dans les Pays-Bas autrichiens selon un plan qu'il a conçu, mais c'est un échec : les soldats paniquent et se débandent[3] à Mons et à Tournai. Pendant ce temps, les troupes prussiennes du duc de Brunswick pénètrent en France et mettent le siège devant Verdun, qui tombe rapidement.

Après la journée du 10 août (chute de Louis XVI), grâce à l'influence de son ami Danton, il reçoit le commandement de l'armée des Ardennes que La Fayette vient de quitter. Dumouriez a seulement 28 000 hommes à opposer aux 60 000 de Brunswick : il s'empare donc des défilés de l'Argonne, seul moyen d'arrêter la marche des Prussiens[n 3] vers Paris.

L’armée prussienne étant retardée pour diverses raisons, Kellermann a le temps de rejoindre Dumouriez le , avec 27 000 hommes, ainsi que Beurnonville avec 10 000 hommes. Le , ils mettent fin à l'avance de l’ennemi : les Prussiens, attaqués à Valmy, se retirent après une bataille qui est surtout un échange de tirs de canons[3],[5]. Cette bataille fait assez peu de victimes, 300 chez les Français, 184 chez les Prussiens[5]. Dans la mémoire nationale française, le nom de Dumouriez est associé avec celui de Kellermann à la bataille de Valmy, à laquelle la proclamation de la République par la Convention le lendemain donne une importance symbolique considérable[3].

Pourtant Dumouriez a un comportement peu patriote après Valmy. Au lieu de harceler l'armée en retraite, il se contente de la suivre sans l’inquiéter, ne voulant pas enlever à Louis XVI, dont il n’a jamais été l'ennemi, tout espoir d'être protégé à l'extérieur[réf. nécessaire]. Il fait même prévenir secrètement le roi de Prusse que Custine va envahir ses États. En contrepartie, le roi de Prusse lui abandonne les Pays-Bas autrichiens qu'il pourrait diriger avec le titre de duc de Brabant[réf. nécessaire].

Venu à Paris, il obtient le commandement de l'armée du Nord. Le , il publie à Valenciennes une proclamation incitant les Belges à se soulever contre l'Autriche. Il envahit les Pays-Bas autrichiens le . Le , alors qu'il se dispose à attaquer l’armée autrichienne sur les hauteurs fortifiées de Jemappes, ce sont les Autrichiens qui attaquent. Avec le général Ferrand qui commande l'aile gauche de l’armée, il est vainqueur du duc Albert de Saxe-Teschen lors de cette bataille (), permettant l'occupation des Pays-Bas autrichiens. Dumouriez prône alors la formation d'une république indépendante de Belgique, s’opposant à la Convention, dominée par les girondins, qui envisage l'annexion.

Du putsch manqué (janvier 1793) à l'émigration (avril 1793)[modifier | modifier le code]

Dumouriez fait arrêter les députés François Lamarque, Armand-Gaston Camus, Nicolas-Marie Quinette, Jean Henri Bancal des Issarts et le ministre de la Guerre Pierre Riel de Beurnonville venus pour le suspendre et le ramener s'expliquer devant la Convention nationale.

Séjour inutile à Paris (janvier 1793)[modifier | modifier le code]

Dumouriez repart à la fin de pour Paris, afin d'essayer de sauver Louis XVI dont le procès, estime-t-il, a été précipité. Impuissant à sauver le monarque, il veut s’assurer de faire ratifier certains marchés avec les Belges[réf. nécessaire]. Mal reçu par les Montagnards, notamment par le ministre de la Guerre Jean-Nicolas Pache, qu'il accuse de désorganiser l'approvisionnement des troupes, il se lie aux Girondins. Eux comptent sur lui, lui espère d’eux[pas clair]. Il quitte Paris le .

Offensive contre les Provinces-Unies et revers de Neerwinden (mars 1793)[modifier | modifier le code]

Arrivé à Amiens, il y apprend la rupture diplomatique de la France avec l’Angleterre, et conséquemment avec les Provinces-Unies.

Pour prendre de vitesse les armées de la coalition qui s'étoffe, il lance l'offensive contre cette république avec 13 500 hommes mal équipés et mal nourris, par la faute de l'administration de Pache. Il prend Bréda et Berg-op-Zoom, repousse le prince Frédéric Josias de Saxe-Cobourg et livre la bataille de Neerwinden (), où les troupes françaises, tout en restant maître du champ de bataille, subissent de lourdes pertes et de nombreux prisonniers. Cette bataille, qui a pour lui toutes les conséquences d'une défaite, renverse ses projets.

Menacé d'arrestation (2 avril 1793)[modifier | modifier le code]

Après ce revers, il se trouve en butte à de virulentes attaques de la part de ceux-là mêmes qui ont favorisé la défaite[réf. nécessaire]. La Convention, au sein de laquelle une foule d’accusations s'élèvent contre lui, le convoque à Paris. Se voyant menacé, après un passage devant l'Assemblée, d'être décrété d'arrestation, puis déféré au Tribunal révolutionnaire récemment établi, il accepte les ouvertures du prince de Cobourg qui lui propose de réunir leurs forces pour dissoudre la Convention, rétablir la constitution de 1791 et la monarchie constitutionnelle et sortir Marie-Antoinette et ses enfants de la prison du Temple.

Mais ces projets ayant transpiré, la Convention envoie le à son quartier général de Saint-Amand-les-Eaux le ministre Beurnonville et les députés Armand-Gaston Camus, Jean Henri Bancal des Issarts, François Lamarque et Nicolas-Marie Quinette pour le suspendre et lui ordonner de venir rendre compte de sa conduite. Dès leur arrivée, Dumouriez les fait arrêter, puis les livre aux Autrichiens[n 4]. Ils resteront prisonniers à Olmütz pendant trente mois.

Passage du côté autrichien (4 avril 1793)[modifier | modifier le code]

Le , Dumouriez, qui a promis aux Autrichiens de livrer la place-forte de Condé-sur-l'Escaut, est contraint de rebrousser chemin, les troupes de la garnison ayant eu vent de la trahison, tout en envoyant un aide-de-camp avec ordre au général Neuilly de faire sortir le 18e régiment de cavalerie. Se dirigeant alors vers Valenciennes, il croise trois bataillons de volontaires de l'Yonne, dont l'un est commandé par le chef de bataillon adjoint Louis-Nicolas Davout, et leur enjoint de rebrousser chemin. Une partie de la colonne s'avance alors vers lui d'un air menaçant. Effrayé, il s'enfuit à travers champs, avec son escorte vers Bruille, sous les coups de feu des volontaires, qui ont appris la trahison de leur général en chef.

Abandonné par une grande partie de ses soldats, poursuivi comme traître, Dumouriez n’échappe qu’avec peine à la mousqueterie très vive qui l'accompagne presque jusqu’aux lignes autrichiennes[pas clair]. Il est rejoint quelques jours après par environ 1 500 hommes, que le prince Frédéric Josias de Saxe-Cobourg prend à la solde de l’Autriche. Parmi les officiers qui le suivent se trouve le fils de Philippe-Égalité (ci-devant duc d'Orléans), Louis-Philippe (ci-devant duc de Chartres).

Vie dans l'émigration[modifier | modifier le code]

Dumouriez ne reste pas longtemps avec l'armée autrichienne. À partir de ce moment, il mène une vie errante : mal vu de l'émigration royaliste qui le rejette comme « constitutionnel », il voyage à travers l’Europe. Il se rend en Franconie, d’où il est éconduit par l’électeur de Cologne, puis à Stuttgart, où il n’est pas mieux accueilli, puis sous un nom d’emprunt, en Suisse, en Italie, en Angleterre ; mais tout séjour lui est interdit dès qu’il est reconnu. Il se fixe finalement près d'Altona[6], près de Hambourg, mais dans un territoire détenu par le roi de Danemark.

Sous le Consulat et le Premier Empire[modifier | modifier le code]

À aucun moment, Napoléon Bonaparte, Premier Consul (1799), puis empereur (1804) n'accepte de revenir sur la proscription qui frappe Dumouriez[3].

En 1800, il se rend en Russie offrir ses services au tsar Paul Ier, mais celui-ci se prononce tout à coup pour la France contre l'Angleterre[réf. nécessaire].

En 1800, il finit par se fixer au Royaume-Uni, dont le gouvernement lui octroie une pension pour prix des conseils qu’il lui donne. En 1803, à l’époque du camp de Boulogne (projet de Napoléon d'invasion de l'Angleterre), il va habiter l’Angleterre[pas clair] pour laquelle il fait de l’espionnage[réf. nécessaire].

En 1805, il fait un voyage en Prusse[7]. En 1807, il se lie avec le roi de Suède Gustave IV et il est question de lui donner le commandement de l’armée suédoise, mais la paix de Tilsitt entre Napoléon, la Russie et la Prusse, à la fin de la guerre de la Quatrième Coalition (1806-1807), le contraint à retourner en Angleterre.

En 1808, il offre ses services au Portugal menacé par la France. Puis il parcourt l’Espagne, donne aux Espagnols le système des guérillas, et leur fournit des instructions et des directives, traduites sous le titre de Pardidas de guerillas, dont les plans ont beaucoup contribué à l’efficacité des guérilleros lors de la guerre des Espagnols contre Napoléon (1808-1814). Largement distribué, cet ouvrage a longtemps servi de manuel à ces derniers[8].

De 1812 à 1814, il est le conseiller du premier ministre britannique Castlereagh et du général Wellington, qu’il conseille avant l'invasion de la France de 1814[9].

Sous la Restauration[modifier | modifier le code]

Monument funéraire de Dumouriez, église Sainte-Marie-la-Vierge, Henley.

Ses activités de conseiller auprès de Wellington lui valent de se voir refuser l'autorisation de rentrer en France par les Bourbons[9].

Il reste donc en Angleterre, continuant à recevoir une pension de 1 200 livres sterling ainsi qu'une somme de 40 000 francs, qu'un de ses anciens amis[Qui ?] lui fait remettre chaque année jusqu'à sa mort.

Au mois de , il quitte sa résidence de Little-Ealing pour aller demeurer à Turville (Buckinghamshire). On lui achète un troupeau, des vaches.[réf. nécessaire]

Mort et funérailles[modifier | modifier le code]

Il meurt le à 84 ans. Il est inhumé dans l'église de Henley-on-Thames.

Selon son biographe Jean-Pierre Bois[3], sa mort a lieu dans l'indifférence générale.

Hommages[modifier | modifier le code]

Son nom figure sur l’arc de triomphe de l'Étoile à Paris, parmi les généraux de la Révolution et de l'Empire.

Il existe des rues Dumouriez à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), Les Sables-d'Olonne (château d'Olonne) (Vendée), Rouvroy (Pas-de-Calais), Bully-les-Mines (Pas-de-Calais).

À Valmy, il y a seulement une rue Kellermann.

Publications[modifier | modifier le code]

Dumouriez a beaucoup écrit sur la Révolution. Il a publié ses Mémoires sous ce titre : Vie et ouvrages du général Dumouriez, Hambourg, 1795. Il existe également 2 tomes reliés en un seul volume publié à Londres en 1794 sous le titre : Mémoires du général Dumouriez, écrits par lui-même.

Et aussi : État présent du Royaume de Portugal en l'année MDCCLXVI Lausanne chez François Grasset et Comp., 1775.

Charles-François Dumouriez, Correspondance du général Dumouriez avec Pache, Ministre de la Guerre pendant la Campagne de Belgique en 1792, Paris, Denné libraire, (lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Datation à préciser. La garde nationale date du 15 juillet 1789, c'est un des éléments de la Révolution.
  2. Son successeur, Henri de Belzunce, est moins habile[pas clair] et est massacré par la foule le 12 août 1789.
  3. Le 4 septembre 1792, il écrit à Paris la dépêche suivante : « Verdun est pris, j’attends les Prussiens. Les défilés de l’Argonne sont les Thermopyles de la France ; mais je serai plus heureux que Léonidas. » II s’y maintient en effet.
  4. Dumouriez, qu’ils trouvent entouré de son état-major, leur demande quelle était leur mission. Les députés refusent de s’expliquer devant un aussi grand nombre d'officiers et demandent à passer dans une pièce voisine. Dumouriez y consent, mais les officiers exigent que la porte reste ouverte. Camus lui lit alors le décret de la Convention. Dumouriez répond qu'il ne peut quitter son armée dans l’état de désorganisation où elle se trouve. Camus déclare que l’ordre est impératif ; Dumouriez répond qu’il ne serait pas assez sot pour se livrer lui-même aux tigres qui brûlent de l’immoler à Paris. Puis il engage les commissaires à prendre un arrêté par lequel ils déclarent que, obéissant à une impérieuse nécessité, ils ont jugé qu’il est dangereux d’enlever un général en chef à une armée battue et en retraite. Il les quitte ensuite, passe avec Beurnonville dans la salle où sont les officiers de son état-major.— Les commissaires s'y présentent un instant après.
    « Voulez-vous obéir à la Convention ? dit Camus.— Non. — Eh bien ! vous êtes suspendu de vos fonctions, vos papiers vont être saisis et votre personne est arrêtée. — C’est trop fort, s'écrie Dumouriez ; à moi ! hussards ! »
    Les hussards de Bercheny se présentent : « Arrêtez ces hommes-là », leur dit-il en allemand. Beurnonville demande à partager le sort des députés. — « Oui, répondit-il, je vous rends un service ; je vous sauve du tribunal révolutionnaire. » Puis après avoir offert quelques aliments à ses prisonniers, il les envoie à Tournai, au quartier général des Autrichiens. Le lendemain, il harangue ses troupes qui restent muettes.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Notice sur le site de la Comédie-Française.
  2. D'après C. Mullié.
  3. a b c d e f g h i j k et l Emma Demeester, « Dumouriez, héros républicain ou « misérable intrigant » ? », La Nouvelle Revue d’histoire, no 88,‎ , p. 34-36.
  4. Louis Gosselin, « L'île Saint-Jean » Le mois à Caen, octobre 1967, no 58, p. 16.
  5. a et b « Modeste canonnade à Valmy », herodote.net, 21 janvier 2016.
  6. Marc Belissa, Le moment thermidorien de Charles-François Dumouriez. Œuvres politiques (1795), Paris, Éditions Kimé, (lire en ligne), p. 7-61
  7. Rappel : la Prusse au sens strict est alors un royaume situé hors du Saint-Empire, dont la capitale est Königsberg (à partir de 1773 : « province de Prusse-Orientale »). Le royaume de Prusse au sens du XVIIIe siècle rassemble la Prusse et l'électorat de Brandebourg (capitale : Berlin), aux mains de la maison de Hohenzollern.
  8. (en) John Gorton, A General Biographical Dictionary, t. 4, Londres, Henry G. Bohn, , 4 vol (OCLC 796960363, lire en ligne), p. 233.
  9. a et b (en) Linda Frey, Linda S. Frey et Marsha Frey, The French Revolution, Westport, Greenwood Publishing Group, , 190 p. (ISBN 978-0-31332-193-1, OCLC 694843934, lire en ligne), p. 89.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages récents[modifier | modifier le code]

  • Tugdual de Langlais, Marie-Étienne Peltier, capitaine corsaire de la République, Nantes, Éditions Coiffard, 2017, 240 p. (ISBN 978-2-91933-947-1).
  • Sophie de Lastours, Fers croisés sur Dumouriez (1739-1823), Paris, L'Harmattan, 2013, (ISBN 978-2-343-01444-9).
  • Jean-Pierre Bois, Dumouriez : héros et proscrit : un itinéraire militaire, politique et moral entre l’Ancien régime et la Restauration, Paris, Perrin, 2005, 484 p. (ISBN 978-2-262-02058-3).
  • Isabelle Henry, Dumouriez général de la Révolution (1789-1823), Paris, L'Harmattan, 2002, (ISBN 2-7475-2199-0).

Ouvrages anciens[modifier | modifier le code]

  • Arthur Chuquet, Dumouriez, Paris, Hachette, 1914, en ligne sur Gallica.
  • Alfred Barbou, Les généraux de la République, Paris, Jouvet et Cie, coll. « Bibliothèque instructive », , « Dumouriez », p. 136-155

Liens externes[modifier | modifier le code]