Chartreuse de Hildesheim — Wikipédia

Chartreuse du cloître-Notre-Dame
Domus Claustri Beatæ Mariæ
Portail baroque de l'ancienne chartreuse
Portail baroque de l'ancienne chartreuse
Existence et aspect du monastère
Nom local Kartause Hildesheim
Identité ecclésiale
Culte Catholique
Diocèse Hildesheim
Type Monastère d'hommes
Présentation monastique
Fondateur Gerhard vom Berge
Ordre Ordre des Chartreux
Province cartusienne Rhin
Historique
Date(s) de la fondation 1387
Essaimage Chartreuse de Marienhe (1398)
Fermeture 1777
Architecture
Localisation
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Land Basse-Saxe
Arrondissement (Landkreise) Hildesheim
Commune Hildesheim
Coordonnées 52° 08′ 50″ nord, 9° 56′ 54″ est

La chartreuse de Hildesheim (Kartause Hildesheim) est une chartreuse d'Allemagne, aujourd'hui disparue, qui se trouvait à Hildesheim.

Histoire[modifier | modifier le code]

La chartreuse placée sous le vocable de Notre-Dame (Domus Claustri Beatae Mariae) est fondée par Gerhard vom Berge (de), évêque de Hildesheim de 1365 à 1398, en action de grâce à la victoire sur le duc Magnus de Brunswick-Wolfenbüttel à la bataille de Dinklar. L'acte de fondation date du . Les premiers moines viennent de la chartreuse d'Erfurt[1]. Ils s'installent en dehors des murs de la ville au-delà de la tour de Damm (tour de Dammstadt), à l'ouest de la ville; le terrain est mis à la disposition par la famille von Rössing, famille patricienne de Hildesheim.. C'est en 1448 que la chartreuse devient pleinement propriétaire du sol bâti[2]

La chartreuse est totalement incendiée le par les habitants de la ville de Hildesheim à la fin de la longue période d'opposition des guelfes menés par les Brunswick-Wolfenbüttel contre la noblesse locale protégeant les biens territoriaux épiscopaux (à l'origine du phénomène du Hochstift). En 1542, le conseil de la ville passe à la Réforme protestante; la chartreuse est pillée et saccagée à plusieurs reprises par la population au cours des années 1542 et 1543 ce qui oblige les moines et leur prieur Dietrich Loher (vers 1495-1554) à s'enfuir à la chartreuse de Cologne. Lorsque Loher devient en 1543 prieur de la chartreuse de Buxheim (près de Memmingen), plusieurs moines le suivent là-bas en Haute-Souabe.

La chartreuse est de nouveau saccagée le par les habitants de la ville. Le trésor, objets liturgiques, actes et manuscrits sont confisqués par le conseil municipal de la ville. Une partie des bâtiments de la chartreuse sert de défense de la ville. Les chartreux ne peuvent récupérer leur monastère qu'en 1613; mais le - en pleine Guerre de Trente Ans - les troupes danoises et les habitants de la ville de Hildesheim s'emparent de la chartreuse et la détruisent. Les restes sont totalement rasés en 1632.

Sous le prince-évêque Maximilien-Henri, le monastère, en 1659-1660, est installé cette fois-ci à l'intérieur des murs afin d'être plus en sécurité. il est construit entre la Domhof et le Langelinienwall. En 1708, un « Turc de butin » (c'est-à-dire un ancien membre des prisonniers de l'Empire ottoman envoyés en Allemagne et assimilés) du nom d'Ali (ou Aly) entre à la chartreuse. Il reçoit le nom de baptême de Bernard et le nom de famille de Weißenburg (d'après la traduction en allemand du nom de sa ville natale, Belgrade). En entrant à la chartreuse, il prend le nom de religion de Joseph. il était toujours vivant en 1758[3].

La chartreuse est supprimée en 1777 par le prince-évêque Frédéric-Guillaume de Westphalie en accord avec le pape Pie VI et l'empereur Joseph II, afin de mettre ses biens immobiliers et ses revenus à la disposition du séminaire de Hildesheim[4]. les chartreux se répartissent dans d'autres monastères. Une partie de la bibliothèque est transférée à la bibliothèque de la cathédrale de Hildesheim. Les bâtiments servent d'abord au séminaire, puis d'hospice et d'école pour les pauvres[5].

Le , l'évêque de Hildesheim, Mgr Wedekin, inaugure dans la partie sud un hôpital qui existe toujours, sous le nom de St. Bernward Krankenhaus.

Architecture[modifier | modifier le code]

Le portail baroque de l'ancienne chartreuse est le seul vestige visible de la chartreuse de Hildesheim. Les représentations de la Vierge à l'Enfant, de saint Jean-Baptiste et de saint Bruno (fondateur de l'ordre des Chartreux) se dressent au-dessus du portail. Les locaux servent aujourd'hui à la St. Bernward Krankenhaus.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Sönke Lorenz, Oliver Auge, Robert Zagolla: Bücher, Bibliotheken und Schriftkultur der Kartäuser - Festgabe zum 65. Geburtstag von Edward Potkowski, Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2002, p. 139
  2. (de) Edmund Koken, Hermann Adolf Lüntzel: Mittheilungen geschichtlichen und gemeinnützigen Inhalts - Zeitschrift für das Fürstenthum Hildesheim und die Stadt Goslar, Verlag Gerstenberg, Hildesheim, 1832, pp. 263–267
  3. (de) Muhammad Salim Abdullah: Geschichte des Islams in Deutschland. Verlag Styria, Graz-Wien-Köln, 1981, pp. 19, (ISBN 3-222-11352-1)
  4. (de) Martin Homza: Mitteleuropäische Kartausen in der Familie des Kartäuserordens, Verlag Institut für Anglistik und Amerikanistik der Universität Salzburg, Salzburg, 2008, p. 34
  5. (de) Architektenverein zu Berlin (éd.): Deutsche Bauzeitung, vol. 20, Berlin, 1886, p. 120

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 322.
  • Anonyme, Maisons de l'Ordre des Chartreux : Vues et notices, t. 4, Parminster, Sussex, Chartreuse de Saint-Hugues, , 318 p. (lire en ligne), p. 111-113.
  • (de) Friedrich Eymelt: Zur Geschichte der Hildesheimer Kartause, in: Die Diözese Hildesheim in Vergangenheit und Gegenwart - Jahrbuch des Vereins für Heimatkunde im Bistum Hildesheim, Band 55 (1987), pp. 79–88
  • (de) Harald Goder: Die Aufhebung der Kartause Hildesheim im Jahre 1777, in: Die Kartäuser im 17. und 18. Jahrhundert - Akten des VIII. Internationalen Kongresses für Kartäuserforschung, Ittingen, 1988, pp. 185–211
  • (de) Sönke Lorenz (éd.): Bücher, Bibliotheken und Schriftkultur der Kartäuser - Festgabe zum 65. Geburtstag von Edward Potkowski, Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2002, (ISBN 3-515-08093-7)
  • (de) Gerhard Schlegel: Anmerkungen zur Geschichte der Kartause Hildesheim, in: Die Diözese Hildesheim in Vergangenheit und Gegenwart - Jahrbuch des Vereins für Heimatkunde im Bistum Hildesheim, Bd. 56 (1988), pp. 7–17

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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