Cheikh Abdelkrim El Maghili — Wikipédia

Cheikh Abdelkrim El Maghili
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Cheikh Abdelkrim El Maghîlî ou aussi Cheikh Abdelkrim El Mer'ili (en arabe: الشيخ عبد الكريم المغيلي) est un érudit musulman algérien, né à Tlemcen en 1425 et mort à Zaouiet Kounta en 1505.

Il a poursuivi ses études à Alger et à Béjaïa où il a été successivement l'élève de Abderrahmane at-Taalibi et Cheikh Ben Yahia Yadir.

Critique des juifs et du judaïsme[modifier | modifier le code]

Abou Abdellah Mohammed Ibn Abdelkarim Al M’Ghili, grand défenseur de la sunna, émigra à Tamantit, dans le Touat, où il était connu par sa lutte contre les Juifs de la région qui contrôlaient le commerce transsaharien, et cela surtout après l’assassinat de son fils. Il est l'instigateur d'une controverse avec ses pairs tels que Abdellah al-Asnoni, juge du Touat, au sujet des Juifs qui voulaient déstabiliser les Musulmans dans la région[réf. nécessaire]. Ce combat contre les Juifs de Touat lui valut des appuis comme celui de Cheikh Mouhamed et-Tenssi et de Mohammed as-Senouci.

Al-Maghîlî est connu pour ses écrits incendiaires et ses fatwas contre les Juifs de Touat et d’autres villes du Sahara[1]. Il y remet en cause le « statut de ahl al-Dhimma dont bénéficiaient les Gens du livre en terre d’islam. Ses prises de position contre la présence des Juifs dans l’espace saharien ont fait l’objet des controverses théologiques dans le  milieu des fuqaha »[2],[1]. Des historiens comme Fenton et Littman portent un regard critique[3] sur l'oeuvre de Maghîlî à l'égard des Juifs, qui les persécuta particulièrement, alors qu'avant son intervention, ils vivaient depuis longtemps en toute liberté dans la région et y assuraient le développement du commerce par le crédit et l’échange[1] :

« La prospérité matérielle des Juifs maghrébins et la reconnaissance de leurs capacités administratives furent à l'origine d'un des chapitres les plus sombres de l'histoire juive de l'Afrique du Nord. 'Abd al-Karîm al-Maghîlî, un docteur tlemcénien d'une intransigeance implacable à l'égard des infidèles et des Juifs, désireux de propager l'Islam parmi les Noirs africains, se rendit à l'intérieur du pays (...), il incita la population à se distancier des Juifs, à détruire leurs synagogues et à les massacrer. Ses prédications sulfureuses déclenchèrent l'élimination totale des populations juives qui s'étaient probablement repliées vers le sud à l'époque des persécutions almohades. [...][3] »

Voyages et décès[modifier | modifier le code]

Cheikh El Maghili fut aussi un grand voyageur : il séjourna au Touat, visita le territoire du Soudan, Kano, la ville de Kagho, le pays de Takrour (Afrique de l'Ouest), avant de revenir à Touat, où il mourut le 17 février 1505 ; son darih (mausolée) se trouve à Zaouiet Echeikh, localité administrativement liée à Zaouiet Kounta.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jean-Pierre Allali, « La douloureuse histoire des juifs en terre d'islam. », sur JForum, (consulté le )
  2. Seyni MOUMOUNI, « Aspects de la pensée du Cheikh Abdelkarim Al-Maghîlî dans », sur studylibfr.com (consulté le ), p. 305
  3. a et b Paul B. Fenton et David G. Littman, L’exil au Maghreb, la condition juive sous l’islam 1148-1912, Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2010, réédition 2012, 800 pp. Présentation en ligne

Sources[modifier | modifier le code]