Ching Johnson — Wikipédia

Ivan Johnson
Description de l'image Ivan Ching Johnson.jpg.
Surnom(s) Ching
Ivan the Terrible
Nationalité Drapeau du Canada Canada
Naissance ,
Winnipeg (Canada)
Décès ,
Silver Spring (États-Unis)
Entraîneur chef décédé
A entraîné LAH
Lions de Washington
AHA
Millers de Minneapolis
Activité 1938-1943
Joueur décédé
Position Défenseur
Tirait de la gauche
A joué pour LNH
Rangers de New York
Americans de New York
AHA
Millers de Minneapolis
Carrière pro. 1925-1954

Temple de la renommée : 1958

Ivan Wilfred Johnson, surnommé Ching (né le à Winnipeg, dans la province du Manitoba au Canada, mort le à Silver Spring, dans l'État du Maryland aux États-Unis), est un joueur professionnel canadien de hockey sur glace[1] qui a joué pour les Rangers de New York et les Americans de New York, équipes de la Ligue nationale de hockey. Il est membre de l'équipe originale des Rangers et remporte par la suite deux Coupes Stanley avec eux. Il est nommé à quatre reprises dans les équipes d'étoiles de la LNH et joue également lors du match au bénéfice d'Ace Bailey, le premier Match des étoiles de l'histoire de la ligue.

Vétéran de la Première Guerre mondiale, Johnson ne commence à jouer au hockey au plus haut niveau qu'à l'âge de 28 ans alors qu'il fait le saut dans la Ligue nationale de hockey. Reconnu comme l'un des meilleurs hommes forts de l'histoire du hockey, il est un favori de la foule quand il joue ses 436 matchs avec les Americans et les Rangers. Il finit sa carrière en rejoignant pour ses dernières saisons les ligues mineures en tant que joueur, entraîneur et officiel. Johnson est admis au Temple de la renommée du hockey en 1958, il est également membre du Manitoba Sports Hall of Fame et du Manitoba Hockey Hall of Fame.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et débuts[modifier | modifier le code]

Ivan Johnson naît à Winnipeg au Manitoba le . Il est un joueur accompli de football[Note 1] et de crosse dans son enfance[2]. Il joint le Corps expéditionnaire canadien en 1916 et se bat pendant trois ans dans les tranchées françaises aux commandes d'un mortier[3]. Après la guerre, il retourne à Winnipeg et travaille dans une compagnie de lumière électrique[3]. Il joue au hockey de compétition pour la première fois en 1918[1] alors qu'il joint les Monarchs de Winnipeg dans la Winnipeg Senior Hockey League[2]. Après deux saisons avec les Monarchs, il déménage à Eveleth où il joint l'équipe local pour jouer trois saisons dans la United States Amateur Hockey Association. Puis il joue trois saisons à Minneapolis, jouant la saison 1925-1936 avec les Millers de Minneapolis[1]. Il est nommé étoile de la ligue en défense en 1924 et 1926[4].

Surnommé « Ivan the Terrible » à ses débuts, Johnson reçoit le surnom de « Ching » lorsque des supporteurs du défenseur crient « Ching, Ching Chinaman » pour l'encourager, Chinaman signifiant « homme de Chine »[5]. Même s'il est de descendance irlandaise, il est surnommé « Chinaman », « Chink », puis finalement « Ching » puisqu'il est considéré comme ayant un visage asiatique[3]. Son type de défensive physique le rend populaire auprès des supporteurs ; il est souvent vu avec un large sourire lorsqu'il donne ou reçoit une mise en échec pendant un match[6].

Carrière dans la LNH[modifier | modifier le code]

Photographie d'Howie Morenz, ici présent sur la photographie, sous l'uniforme des Canadiens de Montréal
En 1931-1932, Johnson perd le Trophée Hart au profit d'Howie Morenz par un seul vote.

À la suite de cette saison, Johnson et son partenaire en défense Taffy Abel sont recrutés pour jouer avec la nouvelle franchise des Rangers de New York de la Ligue nationale de hockey[1]. À la signature de son contrat, Johnson a 28 ans et il insiste pour avoir un contrat de trois ans, persuadé qu'il n'en signerait pas d'autres par la suite[3]. Il fait ses débuts dans la LNH lors du match d'ouverture des Rangers le au cours d'une victoire de un à zéro contre les Maroons de Montréal[7]. Défenseur physique et robuste[3], Johnson participe à seulement 27 des 44 matchs des Rangers cette saison en raison d'une clavicule cassée[8], mais finit quand même deuxième des Rangers au niveau des pénalités avec un total de 66 minutes[9]. En 1927-1928, ses 146 minutes de pénalités le font terminer au premier rang de son équipe et au deuxième de la LNH derrière les 165 d'Eddie Shore des Bruins de Boston[10]. Offensivement, il réussit sa meilleure saison avec 10 buts[11]. Deuxièmes de la saison régulière, les Rangers parviennent à remporter la finale de la Coupe Stanley contre les Maroons de Montréal [12]. De plus, il reçoit le plus grand nombre de votes des partisans pour la récompense du joueur le plus utile[Note 2] des équipes de hockey sur glace basées à New York[13].

Johnson rate une grande partie de la saison 1928-1929 après s'être cassé la cheville lors d'un match en décembre contre les Maroons[14]. Quelques jours plus tard, il doit être secouru d'un feu dans l'hôpital de Montréal dans lequel il est en convalescence[15]. Il manque pratiquement l'intégralité de la saison 1928-1929, mais il est en mesure de revenir au jeu pour les séries éliminatoires. Il aide alors les Rangers à atteindre la finale mais ils sont défaits par les Bruins de Boston[16].

Après trois saisons passées avec les Rangers, le contrat de Johnson arrive donc à échéance. La franchise qui ouvre son camp d'entraînement a des réticences à accepter les prétentions salariales du joueur[17]. En novembre, ne voyant pas la situation se débloquer, il menace de prendre sa retraite[18] mais finalement les deux parties s'entendent pour une nouvelle période de trois ans[19]. Il joue 30 matchs avec les Rangers cette saison, mais en manque encore une fois une bonne partie en raison d'une mâchoire brisée[20]. Johnson revient à nouveau à temps pour les séries éliminatoires, mais doit porter un masque d'acier pour protéger son visage alors que son équipe est éliminée en demi-finale[3].

Johnson reste en santé pour l'intégralité de la saison 1930-1931 ; il joue les 44 matchs de son équipe et est nommé dans la seconde équipe d'étoiles en tant que défenseur[11]. Au cours de la saison suivante, il ne manque qu'une rencontre et est nommé dans la première équipe d'étoiles. Alors que son équipe perd en finale de la Coupe Stanley, Johnson est dans la course pour remporter le Trophée Hart du joueur le plus utile de la ligue. Il finit deuxième, un vote derrière Howie Morenz, joueur vedette des Canadiens de Montréal[21]. Il est encore nommé dans la première équipe d'étoiles en 1932-1933 alors que les Rangers remportent leur deuxième Coupe Stanley en battant les Maple Leafs de Toronto 3 matchs à 1[1].

En 1933-1934, Johnson est encore nommé dans une équipe d'étoiles, et ce pour une quatrième fois d'affilée. Cette fois-ci, il s'agit de la seconde équipe d'étoiles[11]. Il participe également au premier Match des étoiles de la Ligue nationale de hockey, non officiel, lorsque la ligue organise un match au bénéfice du joueur des Maple Leafs, Ace Bailey, dont la carrière prend fin à la suite d'un choc en début de saison[1]. Johnson songe à la retraite après cette saison puisqu'il est encore en conflit avec l'organisation des Rangers au sujet d'un nouveau contrat, mais signe finalement une prolongation avant le début de la saison[22]. Sa saison 1934-1935 est encore ralentie par une blessure, mais il est encore en mesure de revenir pour les séries éliminatoires[23].

Avant la saison 1936-1937, Johnson signe un contrat avec les Rangers pour prendre le rôle l’entraîneur de la défense de l'équipe en plus de son poste de titulaire[24]. Il joue 35 matchs, mais ne marque aucun point[11]. Alors qu'il joue peu et qu'une équipe mineure lui propose un poste d’entraîneur, il demande aux Rangers de le libérer à la fin de la saison[25]. Pensant que Johnson est devenu trop lent pour jouer au plus haut niveau, l'équipe accepte sa demande[3]. Malgré tout, il signe pour sa dernière saison dans la LNH avec les Americans de New York[26].

Après la LNH[modifier | modifier le code]

À l'âge de 40 ans, Johnson retourne avec les Millers de Minneapolis en tant que joueur et entraineur pour la saison 1938-1939. Il devient rapidement la vedette la plus connue de l'Association américaine de hockey et attire les spectateurs dans les matchs où il est présent[27]. Il est nommé dans la seconde équipe d'étoiles de l'AHA en 1939[4],[28]. Il reste avec ses deux emplois durant deux saisons avec de démissionner en 1940[29]. Il devient ensuite entraineur en Californie[30], avant de revenir dans l'est du pays pour entrainer les Lions de Washington dans la Ligue américaine de hockey[3]. Il office également en tant qu'arbitre dans l'Eastern Hockey League. Durant un match en 1944 au cours duquel il est juge de ligne, Johnson oublie qu'il n'est plus joueur et met en échec l'un d'eux. Lorsqu'il se fait interroger sur l'incident à la suite de la partie, il dit que c'est l'instinct qui lui a fait faire la mise en échec[31].

En reconnaissance de sa carrière, Johnson est admis au Temple de la renommée du hockey en 1958[1] puis au Manitoba Sports Hall of Fame and Museum en 1994[2]. Membre honoraire du Manitoba Hockey Hall of Fame, il est désigné comme faisant partie de sa seconde équipe d'étoiles du siècle[32].

Après avoir arrêté le hockey, Johnson travaille dans la construction à Washington[33] puis se retire dans la communauté avoisinante de Silver Spring au Maryland[3]. Lui et sa femme Ellen ont deux enfants : Geraldine et James. Il a quatre petits-enfants et un arrière petit-enfant au moment de sa mort en 1979[6].

Statistiques[modifier | modifier le code]

Comme joueur[modifier | modifier le code]

Statistiques par saison[11],[34]
Saison Équipe Ligue Saison régulière Séries éliminatoires
PJ  B   A  Pts Pun PJ  B   A  Pts Pun
1918-1919 Monarchs de Winnipeg WSrHL Statistiques indisponibles Statistiques indisponibles
1919-1920 Monarchs de Winnipeg WSrHL 7 6 3 9 10 - - - - -
1920-1921 Rangers d'Eveleth USAHA Statistiques indisponibles Statistiques indisponibles
1921-1922 Rangers d'Eveleth USAHA Statistiques indisponibles Statistiques indisponibles
1922-1923 Rangers d'Eveleth USAHA 20 4 0 4 26 - - - - -
1923-1924 Millers de Minneapolis USAHA 20 9 3 12 34 - - - - -
1924-1925 Rockets de Minneapolis USAHA 40 8 0 8 43 - - - - -
1925-1926 Millers de Minneapolis LCH 38 15 5 19 92 3 2 0 2 6
1926-1927 Rangers de New York LNH 27 3 2 5 66 2 0 0 0 6
1927-1928 Rangers de New York LNH 43 10 6 16 146 9 1 1 2 46
1928-1929 Rangers de New York LNH 9 0 0 0 14 6 0 0 0 26
1929-1930 Rangers de New York LNH 30 3 3 6 82 4 0 0 0 14
1930-1931 Rangers de New York LNH 44 2 6 8 77 4 1 0 1 17
1931-1932 Rangers de New York LNH 47 3 10 13 106 7 2 0 2 24
1932-1933 Rangers de New York LNH 48 8 9 17 127 8 1 0 1 14
1933-1934 Rangers de New York LNH 48 2 6 8 82 2 0 0 0 4
1934-1935 Rangers de New York LNH 26 2 3 5 34 3 0 0 0 2
1935-1936 Rangers de New York LNH 47 5 3 8 58 - - - - -
1936-1937 Rangers de New York LNH 34 0 0 0 2 9 0 1 1 4
1937-1938 Americans de New York LNH 32 0 0 0 10 6 0 0 0 2
1938-1939 Millers de Minneapolis AHA 47 2 9 11 60 - - - - -
1939-1940 Millers de Minneapolis AHA 48 0 4 4 26 - - - - -
1940-1941 Ironmen de Marquette NMHL Statistiques indisponibles Statistiques indisponibles
1943-1944 Wolves d'Hollywood PCHL Statistiques indisponibles Statistiques indisponibles
1953-1954 Flyers d'Edmonton WHL 19 5 0 5 6 - - - - -
Totaux LNH 435 38 48 86 808 60 5 2 7 159

Comme entraineur[modifier | modifier le code]

Statistiques par saison[34]
Saison Équipe Ligue PJ  V   D  N  Séries éliminatoires
1938-1939 Millers de Minneapolis AHA 54 31 17 6 Perd au 1er tour
1939-1940 Millers de Minneapolis AHA 48 26 22 0 Perd au 1er tour
1941-1942 Lions de Washington LAH 56 20 30 6 Perd au 1er tour
1942-1943 Lions de Washington LAH 56 14 34 8 Non qualifié

Trophées et honneurs personnels[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En Amérique du Nord, le football représente le football américain ou canadien et non le football, qui porte le nom de soccer.
  2. Le terme de joueur le plus utile correspond au meilleur joueur ou encore Most Valuable Player (MVP) en anglais.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (en) « Ching Johnson, honoured member », sur Legends of Hockey Net (consulté le )
  2. a b et c (en) « Ivan "Ching" Johnson », Manitoba Sports Hall of Fame and Museum (consulté le )
  3. a b c d e f g h et i Podnieks 2003, p. 407
  4. a et b Duplacey et Zweig 2010, p. 263
  5. Halligan 2003, p. 20
  6. a et b (en) Deane McGowen, « Ching Johnson, star of Rangers in 20's and 30's, is dead at 81 », New York Times, (consulté le )
  7. (en) Lawrence Seabury, « Ranger six wins debut in Garden », New York Times, (consulté le )
  8. (en) « Pirates and Rangers to meet here this evening », Pittsburgh Press, (consulté le )
  9. (en) « 1926–27 New York Rangers statistics », The Internet Hockey Database (consulté le )
  10. (en) « 1927–28 NHL league leaders », The Internet Hockey Database (consulté le )
  11. a b c d et e (en) « Ching Johnson, statistics awards and career, honoured member », sur Legends of Hockey Net (consulté le )
  12. (en) « New York Rangers 1927–28 », Hockey Hall of Fame (consulté le )
  13. (en) New York Times, « Johnson gets hockey cup », (consulté le )
  14. (en) Grover Theis, « Johnson, Rangers, has broken ankle », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) « Ching Johnson Carried Down Fire Escape When Flames Imperil Montreal Hospital », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « Rangers and Boston teams meet tonight », Pittsburgh Press,‎ , p. 31 (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) « Ching Johnson remains holdout », Montreal Gazette,‎ , p. 17 (lire en ligne, consulté le ).
  18. (en) « "Ching" Johnson to quit hockey », Ottawa Citizen,‎ , p. 11 (lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « Ching Johnson signs », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) « Hockey: Four games tonight », Milwaukee Journal,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) « Morenz again wins Dr. D. Hart Trophy », Ottawa Citizen,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (en) « Warming up the ice », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (en) « Johnson to skate in play-offs », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (en) « Ching Johnson signs », Montreal Gazette,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (en) « Remaining original Rangers growing weary », Windsor Daily Star,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (en) « "Ching" Johnson joins Americans », Ottawa Citizen,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (en) « "Ching" Johnson minor loop hero », Ottawa Citizen,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
  28. « Ivan Johnson - Statistiques », sur www.nhl.com (consulté le )
  29. (en) « Ching Johnson quits as coach », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (en) « Casual close-ups », Montreal Gazette,‎ , p. 16 (lire en ligne, consulté le ).
  31. Kreiser et Friedman 1996, p. 26
  32. (en) « Ivan Wilfrid (Ching) Johnson », Manitoba Hockey Hall of Fame (consulté le ).
  33. (en) « Boucher recalls memories of his 25 years », Regina Leader-Post,‎ , p. 21 (lire en ligne, consulté le )
  34. a et b (en) « Ching Johnson hockey statistics & profile », sur The Internet Hockey Database (consulté le ).
  35. (en) « Ivan Johnson », sur Eliteprospects.com (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) James Duplacey et Eric Zweig, Official Guide to the Players of the Hockey Hall of Fame, Firefly Books, , 544 p. (ISBN 978-1-55407-662-8 et 1-55407-662-5)
  • (en) Joe Halligan, Images of Sports : The New York Rangers, Arcadia Publishing, , 128 p. (ISBN 978-0-7385-1228-0, lire en ligne)
  • (en) John Kreiser et Lou Friedman, The New York Rangers : Broadway's Longest Running Hit, Sports Publishing LLC, , 360 p. (ISBN 1-57167-041-6, lire en ligne)
  • (en) Andrew Podnieks, Players : The ultimate A–Z guide of everyone who has ever played in the NHL, Toronto, Doubleday Canada, , 959 p. (ISBN 0-385-25999-9)