Cinéma chinois — Wikipédia

Le cinéma chinois désigne au sens large les films provenant de la Chine continentale, de Hong Kong et de Taïwan. Malgré leurs racines communes et leurs liens linguistiques, historiques et culturels, ses styles comportent des différences. Parfois confondus dans les pays occidentaux, ils ont une histoire et un style qui leur sont propres.

On peut également parler d'un cinéma de la diaspora chinoise.[précision nécessaire]

Histoire[modifier | modifier le code]

Tan Xinpei dans le premier film chinois La montagne Dingjun (1905)

Domination de Shanghai[modifier | modifier le code]

Le cinéma apparaît au début du XXe siècle dans le monde chinois. Il s'inspire principalement de l'opéra chinois. Le cinéma taïwanais est également marqué par l'influence japonaise.

Avant la première guerre mondiale, la capitale du cinéma chinois est Shanghai qui concentre la quasi-totalité des films chinois, avec des sociétés de production comme la Mingxing, la Tianyi, la Xinhua (en), et la Lianhua (en), et des vedettes comme Ruan Lingyu, Zheng Junli ou Jiang Qing[1]. On ne peut pas encore parler de cinéma taïwanais ou hongkongais.

Le premier film chinois à être récompensé dans un festival international est Le Chant des pêcheurs de Cai Chusheng sorti en 1934.

L'après Guerre[modifier | modifier le code]

La Seconde Guerre mondiale puis la guerre civile entraine le départ de nombreux artistes chinois continentaux vers Hong Kong et Taïwan. Le cinéma de la Chine continentale devient marqué par le modèle soviétique avec une production et des thématiques étroitement contrôlées par l'État[2]. La Révolution culturelle (1966-1975) entraine un quasi arrêt de la production en Chine communiste. Parallèlement, Hong Kong devient le cœur de la production cinématographique chinoise sous l'impulsion de la Shaw Brothers et des artistes émigrés de Chine. Ils produisent principalement des films d'arts martiaux qui conquièrent la diaspora chinoise puis même le public occidental grâce à Bruce Lee au début des années 1970.

Les succès des années 1980 et 1990[modifier | modifier le code]

Tous les cinémas chinois connaissent d'importants succès à partir des années 1980[3]. Tandis que les succès Hongkongais continuent avec des réalisateurs tels que Tsui Hark ou John Woo puis Wong Kar-wai dans les années 1990, on assiste aussi au renouveau en Chine Continentale et à Taïwan. La 5e Génération émerge en Chine continentale avec Zhang Yimou et Chen Kaige. La nouvelle vague taiwainaise se développe avec Edward Yang et surtout Hou Hsiao-hsien.

Les succès culminent en 1992-1993 avec la Palme d'or à Cannes en pour Chen Kaige et son film Adieu ma concubine, le Lion d'or de Venise pour Zhang Yimou en et son film Qiu Ju, une femme chinoise, et enfin l'Ours d'Or de Berlin en pour Ang Lee et Xie Fei pour leur film Garçon d'honneur.

Rapprochements[modifier | modifier le code]

Depuis la fin des années 1990 et notamment depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, les liens entre les différents cinémas en langue chinoise se sont développés.

C'est notamment le cas avec des super-productions rassemblant des stars de tout le monde chinois. Ainsi Tigre et Dragon réalisé par le taïwanais Ang Lee a des acteurs taïwanais mais également chinois et hongkongais. Dans la même veine on peut citer Le secret des poignards volants et Hero réalisés par le continental Zhang Yimou.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Zhang Yingjin, Chinese National Cinema, New York et Londres, Routledge, 2004, 328 p. (ISBN 0-415-172896)
  • (en) Jim Cheng, Annotated Bibliography For Chinese Film Studies, Hong Kong University Press, 2004, 416 p. (ISBN 962-209-703-0)
  • (en) Chris Berry et Mary Farquhar, China on Screen:Cinema and Nation, New York, Columbia University Press, 2006, 336 p. (ISBN 0231137079)
  • (fr) Geremie Barmé, Marie-Claire Quiquemelle et Jean-Loup Passek (sous la direction de), Le Cinéma chinois, Éditions Centre Georges Pompidou, 1992 (1re édition 1985). (ISBN 2-85850-263-3)
  • (fr) Régis Bergeron, Le Cinéma chinois, L'Harmattan, 1984 (tomes 1 à 4 : 1949-1983) ; Institut de l'Image, 1997 (tome 5 : 1984-1997)
  • (fr) Bérénice Reynaud, Nouvelles Chines, nouveaux cinémas, Cahiers du Cinéma, 1999.
  • (fr) Jean-Michel Frodon, Le Cinéma chinois, Cahiers du Cinéma/Scéren-CNDP, 2006, 96 p. (ISBN 2-86642-464-6)
  • (fr) Luisa Prudentino, Le regard des ombres, Bleu de Chine, 2003, 149p. (ISBN 978-2910884659)
  • (fr) Sous la direction de Damien Paccellieri, Les actrices chinoises, Écrans éditions, 2011, 148p. (ISBN 978-2919562008)
  • (fr) Eugenio Renzi, « Chinémascope. De films de genre rusés en francs-tireurs tenaces, un continent divers et vivace du cinéma », Le Nouveau Magazine littéraire no 18, Le Nouveau Magazine pensées et littéraire, Paris, , p. 47-48, (ISSN 2606-1368)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le cinéma de Shanghai
  2. Frodon, Jean-Michel, 1953-, Le cinéma chinois, Paris, CNDP, dl 2006, 95 p. (ISBN 2-86642-464-6 et 9782866424640, OCLC 421715541, lire en ligne)
  3. William Sanger, La Chine à travers ses films (Le Polyscope, 12 octobre 2008)

Liens externes[modifier | modifier le code]