Clairvoyance (parapsychologie) — Wikipédia

Diagramme par l'ésotérique français Paul Sédir pour expliquer la clairvoyance.

La clairvoyance est une forme de perception extrasensorielle[1] qui englobe la rétrocognition et la précognition. Cette faculté supposée de l'homme appartient au domaine des perceptions extrasensorielles. Elle fait l'objet de recherches scientifiques depuis la fin du XIXe siècle.

La recherche en parapsychologie, telle que tester la capacité d'un sujet à prédire l'ordre des cartes dans un jeu mélangé, n'a pas encore fourni de preuves concluantes quant à l'existence de la clairvoyance[1].

Définition[modifier | modifier le code]

La clairvoyance est la capacité paranormale de voir des personnes et des événements éloignés dans le temps ou l'espace. Elle peut être divisée en trois catégories : la précognition, qui est la capacité de percevoir ou de prédire des événements futurs, la rétrocognition, qui est la capacité de voir des événements passés, et la vision à distance, qui est la perception d'événements contemporains se produisant en dehors du champ de la perception normale[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

La clairvoyance signifie littéralement « claire vision »[3]. Cette forme de perception sans intervention d'un émetteur, comme dans le cas de la télépathie, a fait l'objet de deux types de recherches scientifiques depuis la fin du XIXe siècle. Tout d'abord, en utilisant des cartes, puis vers la deuxième moitié du XXe siècle, par la méthode du remote viewing[4].

Des expériences de clairvoyance ont été rapportées en 1884 par Charles Richet. Des cartes à jouer ont été placées dans des enveloppes et un sujet mis sous hypnose a tenté de les identifier. Le sujet aurait réussi une série de 133 essais, mais les résultats sont retombés au niveau du hasard lorsqu'ils ont été effectués devant un groupe de scientifiques à Cambridge. J. M. Peirce et E. C. Pickering ont rapporté une expérience similaire dans laquelle ils ont testé 36 sujets sur 23 384 essais, qui n'ont pas obtenu de scores supérieurs à ceux du hasard[5].

Un développement significatif dans la recherche en clairvoyance a eu lieu lorsque J.B. Rhine, un scientifique de l'Université Duke, a introduit une méthodologie basée sur une approche statistique standard pour l'analyse des données, dans le cadre de ses recherches sur la perception extrasensorielle. Plusieurs départements de psychologie ont tenté de reproduire les expériences de Rhine, sans succès. W.S. Cox (1936) de l'Université de Princeton a effectué une expérience d'ESP avec des cartes à jouer impliquant 132 sujets, pour un total de 25 064 essais. Cox a conclu : « Il n'y a aucune preuve de perception extrasensorielle, que ce soit chez l'homme moyen ou dans le groupe étudié, ou chez un individu particulier de ce groupe. La divergence entre ces résultats et ceux obtenus par Rhine est due soit à des facteurs incontrôlables dans la procédure expérimentale, soit à la différence entre les sujets. »[6].

La remote viewing, également connue sous les noms de vision à distance, télesthésie et clairvoyance, est une prétendue capacité paranormale à percevoir une cible éloignée ou cachée sans le soutien des sens[7].

Une étude sur la vision à distance a été le projet financé par le gouvernement américain à l'Institut de recherche de Stanford durant les années 1970 jusqu'à la fin des années 1990[8]. En 1972, Harold Puthoff et Russell Targ ont initié une série d'études sur des sujets humains pour déterminer si les participants (les observateurs ou les percipients) pouvaient identifier de manière fiable et décrire avec précision les caractéristiques saillantes de lieux ou de cibles éloignés. Dans les premières études, un émetteur humain était généralement présent sur le site distant, faisant partie du protocole de l'expérience. Un processus en trois étapes était utilisé, la première étape consistant à sélectionner aléatoirement les conditions cibles à expérimenter par les émetteurs. Ensuite, lors de l'étape de la visualisation, les participants devaient exprimer verbalement ou dessiner leurs impressions de la scène distante. Enfin, lors de l'étape d'évaluation, ces descriptions étaient comparées par des juges distincts, aussi précisément que possible, avec les cibles prévues. Le terme "vision à distance" a été créé pour décrire ce processus global. Le premier article de Puthoff et Targ sur la vision à distance a été publié dans Nature en mars 1974 ; dans celui-ci, l'équipe a rapporté un certain degré de réussite de la vision à distance[source secondaire nécessaire][9].

Point de vue scientifique[modifier | modifier le code]

La clairvoyance qui relève d'une perception extrasensorielle et qui suppose que la conscience n'est pas locale et produite par le cerveau n'est pas reconnue par la communauté scientifique.

Des études tentant de prouver la réalité de la clairvoyance ont été réalisées, notamment des expérimentations sur des cartes entre les années 1880 et 1940. Elles seraient globalement positives selon leur défenseurs[10] sans qu'aucune preuve scientifique réelle n'ait été apportée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Clairvoyance. Britannica, 2023
  2. (en) J. Gordon Melton, Encyclopedia of occultism & parapsychology, Gale Research Inc, coll. « Gale virtual reference library », , 5e éd. (ISBN 0-7876-7778-7, 978-0-7876-7778-7 et 0-8103-8570-8, OCLC 55969991, lire en ligne), p. 287
  3. Dean Radin (trad. Renaud Evrard, préf. Deepak Chopra), Super pouvoirs : science et yoga : enquête sur les facultés humaines extraordinaires [«  Supernormal : science, yoga, and the evidence for extraordinary psychic abilities »], InterÉditions, coll. « Nouvelles évidences », (ISBN 978-2-7296-1386-0 et 2-7296-1386-2, OCLC 887600173, lire en ligne)
  4. Dean Radin (trad. Gabriel Veraldi et Véronique Chalmet), La conscience invisible : le paranormal à l'épreuve de la science [« The conscious universe »], J'ai lu, coll. « J'ai lu. Aventure secrète », impr. 2006, 502 p. (ISBN 978-2-290-35410-0 et 2-290-35410-4, OCLC 470753211, lire en ligne), p. 144
  5. (en) Paul Kurtz, A Skeptic's handbook of parapsychology, Prometheus Books, , 727 p. (ISBN 0-87975-302-1, 978-0-87975-302-3 et 0-87975-300-5, OCLC 13073577, lire en ligne), p. 97-127
  6. (en) William S. Cox, « An experiment on extra-sensory perception. », Journal of Experimental Psychology, vol. 19, no 4,‎ , p. 429–437 (ISSN 0022-1015, DOI 10.1037/h0054630 Accès payant, lire en ligne, consulté le )
  7. Jan Dirk Blom, A dictionary of hallucinations (dictionnaire), Springer, (ISBN 978-1-4419-1222-0, 1-4419-1222-3 et 978-1-4419-1236-7, OCLC 618047801, DOI 10.1007/978-1-4419-1223-7, lire en ligne), p. 451
  8. Jessica Utts. An Assessment of the Evidence for Psychic Functioning. Journal of parapsychology, 2019, p. 118-146
  9. (en) Russell Targ et Harold Puthoff, « Information transmission under conditions of sensory shielding », Nature, vol. 251, no 5476,‎ , p. 602–607 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/251602a0, lire en ligne, consulté le )
  10. « Situation de la parapsychologie scientifique : bilan et perspectives », sur Institut Métapsychique International, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]