Clarinette d'amour — Wikipédia

Clarinette d'amour
Image illustrative de l’article Clarinette d'amour
Deux clarinettes d'amour (collection Bate d'instruments de musique).

Variantes historiques
  • D'abord développé autour de 1740 à Berchtesgaden, Allemagne
  • Développement continu au cours des XVIIIe et XIXe siècles dans une grande partie de l'Europe occidentale
  • Développement ultérieur à partir du début du 21e siècle
Classification Instrument à vent
Famille Bois à anche simple
Instruments voisins Flûte, Hautbois, Basson, Saxophone
Tessiture Ecrit: (instrument historique) mi3 à sol6
(instrument moderne) do3 à au moins do7

Réel: (instrument historique) si2 à ré6
(instrument moderne) sol2 à au moins sol6

Facteurs bien connus Georg Walch, I. Dotzell, Kraus, Johann Michael Stinglwagner...

La clarinette d'amour ou clarinetto d'Amore ou clarinetto dolce est un instrument de musique ancien, membre de la famille des clarinettes . En comparaison avec les clarinettes soprano en si bémol et en la, la clarinette d'amour est similaire en forme et en fabrication, mais elle est plus grande, le plus souvent accordée en sol (des modèles en la bémol, en fa et en sont également connus). Cependant, elle possède des trous d'harmonie et une perce proportionnellement plus petits, et un pavillon en forme de poire ou de bulbe (appelé pavillon d'amour ou «Liebesfuß») semblable à celui du hautbois d'amour et du cor anglais ; ces caractéristiques donnent à l'instrument son timbre distinctif.

Histoire[modifier | modifier le code]

La clarinette d'amour est apparue pour la première fois vers le milieu du XVIIIe siècle et était populaire en Europe centrale, mais a été abandonnée au milieu du XIXe siècle. On suppose que le cor de basset, qui à l'époque partageait les caractéristiques de son grave et de petite perce, était issu de la clarinette d'amour[1].

A sa création, elle disposait généralement de 3 clés et d'un bocal courbe. Au début du 19e siècle, on lui a ajouté 1 ou 2 clés supplémentaires. Sa production s'est tarie avec l'arrivée de la clarinette à 13 clés d'Iwan Müller après 1810.

Le pavillon piriforme à la base de l'instrument est la caractéristique principale de l'instrument et crée un timbre tendre et suppliant qui est presque aussi doux que le miel; ce timbre particulièrement mélodieux était très apprécié à l'époque du mouvement allemand Sturm und Drang. La clarinette d’amour est néanmoins passée de mode et a été oubliée.

Une trentaine d'exemplaires de clarinettes d'amour produites entre et est présente dans les collections des musées publics consacrés aux instruments de musique (base MIMO).

Développements modernes[modifier | modifier le code]

Les travaux récents autour de cet instrument portent sur un projet d'enregistrement dirigé par le clarinettiste Vlad Weverbergh de la musique du compositeur bruxellois Henri-Joseph de Croes pour clarinettes d'amour historiques (disponible chez Etcetera Records)[2] en 2019 et sur la fabrication d'une clarinette d'amour moderne en sol (avec un registre écrit descendant au do3 grave, sonnant sol2) pour le clarinettiste Richard Haynes[3] par le facteur Schwenk & Seggelke[4] :

Une clarinette d'amour moderne, en sol, construite par Schwenk & Seggelke, Bamberg; commandée par Richard Haynes.

Autres :

Une clarinette d'amour moderne, reconstruite à partir d'une clarinette chinoise en sol.
Une clarinette de basset allemande en la avec Pavillon d'amour, haut et bas, construite par Gerold-Clarinets, Fritzens, Autriche.

Œuvres pour ou comprenant la clarinette d'amour / dolce ou « en sol »[modifier | modifier le code]

Répertoire ancien[modifier | modifier le code]

  • Johann Christian Bach - Temistocle: Acte Trois - "Ah si resta" (1772) incl. 3 clarinettes d'amour en (bien que probablement considérées comme des cors de basset en )
  • Anonyme - Concertante en sol majeur pour deux clarinettes d'amour et ensemble
  • Henri-Joseph de Croes - Partita (1788) pour deux clarinettes en sol, deux altos et violone (enregistré avec des clarinettes d'amour par Terra Nova Collective)
  • Johann Simon Mayr - Qui sedes, pour soprano, ténor et clarinetto dolce ou cor de basset
  • Johann Simon Mayr - Gloria patri, pour soprano, cor et clarinetto dolce
  • Jan Václav Kněžek : Concerto pour deux clarinettes et orchestre en la majeur, composé à l'origine pour la clarinette d'amour[5],[6]

Répertoire moderne[modifier | modifier le code]

  • Henrik Strindberg - Musique pour clarinette d'amour et cordes (2018)
  • James Gardner - Carica d'amore (2020)
  • Richard Haynes - Shorelines (2020)
  • Samuel Andreyev - A Line Alone (2020)
  • Chris Dench - Ghosts of motion (2020)
  • Walter Feldmann - ... süsses Unheil ... (2020)
  • Matthias Renaud - Schattenlinie (2020)
  • Jonah Haven - huso huso (2020)
  • Sean Quinn - Incubation (2020)
  • Martin Gaughan - Sonatina (Hushed in the Twilight) (2020/21)
  • Samuel Andreyev — Sonata da camera (2021)
  • Catherine Lamb – Curva Triangulus (2018/2021)
  • Sachie Kobayashi — être (2022)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Albert R. Rice, « The Clarinette d'Amour and Basset Horn. », The Galpin Society Journal, vol. 39,‎ , p. 97–111 (DOI 10.2307/842136).
  2. (en) « Music - Clarinetto d'amore », sur terranovacollective.com, (consulté le ).
  3. (en) Richard Haynes, « A Brief Introduction to the Modern Clarinet d'Amore », sur richardehaynes.com, (consulté le ).
  4. (de) « Bassettinstrumente », sur schwenk-und-seggelke.de, (consulté le )
  5. Dieter Klöcker, notice du CD Drei Klarinettekonzerte "Die Böhmischen" - Three Clarinet Concertos, Jan Václav Kněžek, par Dieter Klöcker et le Südwestdeutches Kammerorchester Pforzheim, dir. Gernot Schmalfuss (Novalis, 150 158-2, 2000).
  6. Joachim, « Jan Vaclav Knezek (1745-1806) », sur Musique classique forum, .

Photothèque[modifier | modifier le code]

Clarinette d'amour à quatre clés carrées du facteur Gehring à Leipzig (1783-1793).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Brenet, Dictionnaire pratique et historique de la musique, Paris, Librairie Armand Colin, , 493 p. (BNF 31829600, lire en ligne).
  • (en) F. Geoffrey Rendall, The Clarinet - Some Notes Upon Its History and Construction. Second Revised Edition., Londres, Ernest Benn Limited, (ISBN 9780510367015).
  • (en) Albert R. Rice, From the clarinet d’amour to the contra bass : a history of large size clarinets, 1740–1860, New York, Oxford University Press, , 512 p. (ISBN 978-0-19-534328-1 et 0-19-534328-X, OCLC 5105205326, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Liens externes[modifier | modifier le code]