Claude-Ferdinand Gaillard — Wikipédia

Claude-Ferdinand Gaillard
Portrait dessiné par Gaston Vuillier.
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Claude Ferdinand GaillardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Lieux de travail
Distinctions
Tombe de Claude-Ferdinand Gaillard au cimetière du Montparnasse (division 10).

Claude-Ferdinand Gaillard né à Paris le et mort dans la même ville le [1] est un graveur, peintre, illustrateur et écrivain français[2].

Lauréat du prix de Rome en 1856 et président de la Société des graveurs au burin, le critique contemporain Henri Beraldi le qualifia de « grand et d'incomparable graveur »[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un serrurier du Quartier latin, Ferdinand Gaillard — il signait ainsi ou « F. Gaillard » — étudie à l'École des beaux-arts de Paris en 1849-1850, dans l'atelier de Léon Cogniet[4], auprès de qui il apprend l'art de la gravure, auquel il se consacrera toute sa vie — même si on compte quelques rares portraits peints. Les collections de l'école de la rue Bonaparte conservent un fonds de ses travaux d'élève[5].

En 1853, il entre au service de l'atelier de gravure de James Hopwood (en) (1795-1855) et Lecouturier pour des raisons alimentaires : il n'y exécute que des gravures de reproduction et n'abandonne pas pour autant ses études, puisqu'il présente deux fois le concours et remporte, d'abord le deuxième prix de Rome de gravure en taille-douce en 1852, puis le premier prix de Rome de gravure en taille-douce en 1856. Ce prix lui ouvre les portes du traditionnel voyage en Italie qui le mène jusqu'à Naples et Pompéi, où il exécute quelques dessins et peintures d'après nature (1859).

En 1860, il commence à exposer à Paris ses gravures originales, essentiellement en pointe sèche, ce qui lui vaut de nombreuses critiques — notamment de la part de la Gazette des beaux-arts — mais l'artiste s'entête et finit par produire, en buriniste méticuleux, une texture singulière. Il refuse de se plier aux modes et rejoint même en 1863 le Salon des refusés, où il est repéré par le critique Philippe Burty. En 1867, il produit les gravures d'un recueil du poète occitan Frédéric Mistral, le Calendau, pouèmo nouvèu.

Dom Prosper Guéranger (1874), gravure.

Il exécute des portraits très réalistes de personnalités : son Dom Prosper Guéranger est l'une de ses gravures les plus célèbres, sans parler de L'Homme à l'œillet d'après Jan van Eyck qui lui demanda seulement huit jours de travail et qu'acheta 100 dollars, une somme confortable à l'époque, un collectionneur américain. Beraldi raconte qu'il passait un temps infini — deux ans parfois — à méditer avant d'attaquer et tailler la planche[3].

En 1876, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, puis promu officier en 1886. Cette année-là, il prend la présidence de la Société des graveurs au burin.

Il est présent à l'Exposition universelle de 1878 à la fois comme peintre et comme graveur[6].

Il fut le professeur du graveur français François-Eugène Burney (1845-1907) et de Tiburce de Mare avec lequel il se lia[7], et enseigna la technique de l'eau-forte à Vassili Mate[8]. En 1885, il exposa et fut membre du jury dans la section de gravure au burin de la première Exposition internationale de blanc et noir au pavillon de Flore à Paris.

Après sa mort, son atelier et ses collections de tableaux sont dispersés à Paris à l'hôtel Drouot, les 8 et . En , Léonce Bénédite présente une rétrospective parisienne de son travail au musée du Luxembourg.

Sous le pseudonyme de Caroline de Beaulieu[9], Gaillard a également écrit quelques critiques et essais portant sur des graveurs, ainsi que deux courts romans. Il fait montre, sur le tard, d'un hommage appuyé à l'église catholique.

Une partie de sa production fut achetée par le département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France.

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Caroline de Beaulieu (pseudonyme), Ferdinand Gaillard, maître graveur (1834-1887), Paris, Bloud et Barral, 1888 (lire sur Gallica). — Selon la BnF, il utilisait le pseudonyme de « Caroline de Beaulieu » : cet ouvrage est donc un ouvrage posthume portant sur lui-même.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris, acte de décès no 259 dressé le , vue 11 / 31.
  2. Certaines sources le qualifient par erreur d'« artiste allemand » (voir par exemple l'Union List of Artist Names du Getty Research Center).
  3. a et b Henri Beraldi, Les Graveurs du XIXe siècle, tome VI, Paris, L. Conquet, p. 176-196.
  4. (en) « Claude-Ferdinand Gaillard », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
  5. Notice sur Cat'zArts, catalogue de l'École nationale supérieure des beaux-arts en ligne.
  6. Nouveau Larousse illustré - Dictionnaire universel encyclopédique, tome 4, p. 731.
  7. « Mare (Tiburce de) », in: Henri Beraldi, Les Graveurs du dix-neuvième siècle, tome IX, Paris, Conquet, 1889, p. 215-216.
  8. (ru) Лазаревский И. (I. Lazarevski) (repris dans «Массовая библиотека» Артпоиск - русские художники / artpoisk.info), Василий Васильевич Матэ [« Vassili Vassilievtch Mate »],‎ (lire en ligne).
  9. « A aussi utilisé le pseudonyme de Caroline de Beaulieu », cité dans Catalogue général de la BNF, notice en ligne.
  10. « Gaillard, Claude Ferdinand », dans la base Cat'zArts.
  11. « Toilette d'Hermaphrodite », sur Cat'zArts.
  12. a b c d et e Emmanuelle Brugerolles (dir.), Pompéi à travers le regard des artistes françaises du XIXe siècle, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN 978-2-84056-502-4), p. 64-71.
  13. « Adonis blessé dans les bras de Vénus », sur Cat'zArts.
  14. « La Préparation de la prêtresse », sur Cat'zArts.
  15. « Concert », sur Cat'zArts.
  16. « Education d'Achille », sur Cat'zArts.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :