Claude Batho — Wikipédia

Claude Batho
Portrait de Claude Batho par John Batho.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 46 ans)
Saint-CloudVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Claude Louise BodierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Enfant

Claude Bodier, devenue après son mariage Claude Batho (née le à Chamalières et morte le à Saint-Cloud[1]) est une photographe française, connue pour ses photos intimistes, ses portraits d'enfants et ses natures mortes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après ses études à l'école supérieure des arts appliqués Duperré à Paris, Claude Bodier commence à travailler aux Archives nationales, comme photographe spécialisée dans la reproduction documentaire[2]. C'est là qu'elle rencontre son mari John Batho, lui-même photographe.

En marge de cette activité professionnelle, elle réalise des photos empreintes de sensibilité pour saisir des petits moments de son quotidien — ses enfants, Marie Angèle et Delphine, les lieux et les objets qui l'entourent — qui constituent une sorte de journal intime, qu'elle va commencer à montrer à partir de 1975. Elle publie à cette date un portfolio, intitulé Portraits d'enfants, dont les modèles sont ses deux filles, avec une préface de Jean-Claude Lemagny, conservateur chargé de la photographie contemporaine au département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France.

Antoinette Fouque, militante féministe et figure historique du Mouvement de libération des femmes (MLF), fondatrice des éditions Des femmes, publie 1977, son premier livre — Le Moment des choses« qui montre l'univers quotidien d'une femme qui se dévoile et se laisse contempler » comme l'écrit Marie Gautier dans la notice qu'elle consacre à Claude Batho dans le Dictionnaire universel des créatrices. Les photos du livres sont exposées cette même année à la galerie Agathe Gaillard, à Paris.

Dans l'article intitulé « Claude Batho, la pharaonne » qu'il a consacré à l'exposition rétrospective présentée au musée d'art moderne de la Ville de Paris en 1982, Hervé Guibert écrit :

« Si peu de photographes savent photographier ce qu'ils connaissent, et vont chercher des choses inconnues qui en deviennent obtuses, Claude Batho, elle, a photographié les choses de rien, du ménage, de la cuisine, qui ne coupaient pas sa vie de femme[3]. »

Chaque année, à partir de 1956 jusqu'à sa mort en 1981, Claude Batho séjourne dans le hameau de Héry, sur la commune d'Ugine, en Savoie. Au fil des années, au cours de ces séjours, elle réalise des milliers de photographies qui relatent la vie de la communauté paysanne de ce village. À propos de ces photos, elle estime que « ces photographies sont trop proches, trop intérieures pour qu'avec elles je puisse prendre de la distance. Elles sont remplies du temps qui passe, sur les enfants, les gens, les choses. J'ai voulu rendre sensible des instants très simples, en retenir les silences[4]. »

Elle meurt à l'âge de 46 ans des suites d'un cancer[5].

Postérité[modifier | modifier le code]

Quarante ans après la disparition de la photographe, ces images font l'objet d'une exposition au Centre d'art et de rencontres Curiox à Ugine en 2021[6],[7], puis l'année suivante au Centre d'art et de photographie de Lectoure, dans le Gers[8].

En 2022, le critique Fabien Ribery écrit à son sujet :

« La singularité de Claude Batho est d’avoir su photographier son quotidien le plus immédiat comme s’il s’agissait de moments sacrés à partir d’un point de solitude irrémédiable[9]. »

Vie privée[modifier | modifier le code]

Mariée au photographe John Batho, Claude Batho est la mère de deux filles : Marie Angèle et la femme politique Delphine Batho[10].

Œuvres[modifier | modifier le code]

En 2023, la famille Batho fait don à l’État français du fonds photographique de Claude Batho. Celui-ci est affecté à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, service à compétence nationale du ministère de la Culture. Les œuvres de Claude Batho font par ailleurs partie des collections de la Bibliothèque nationale de France et de plusieurs musées, notamment le musée Nicéphore-Niépce de Chalon-sur-Saône, Le Château d'eau - pôle photographique de Toulouse, le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou ou encore le musée d'Art moderne de Paris.

On peut voir, sur le site du Centre Pompidou les œuvres appartenant à ses collections :

  • Le Vent dans l'orme (1980) Voir
  • Le Plat ovale (1978) Voir
  • Poireaux (1980) Voir
  • Le Linge mouillé (1981) Voir
  • L'Éponge et son image (1980) Voir
  • Le Chat à la fenêtre du cerisier (1981) Voir
  • Le Dessus de la cheminée (1971) Voir
  • Le Rideau de douche (1981) Voir
  • Brume aux Annuits (1981) Voir
  • La Fenêtre de la grande salle à Hery (1972) Voir
  • Le Canapé (1972) Voir

Le site Paris Musées présente les œuvres appartenant aux collections du musée d'Art moderne de Paris :

  • Le Couloir, Olette (1970) Voir
  • L'Éponge neuve (1980) Voir
  • Le Bain (1980) Voir
  • Le Papier peint beige (1976) Voir
  • La tasse et les deux cuillères (1977) Voir
  • La Casserole, Héry (1980) Voir
  • Le Chaudron de cuivre, Héry (1972) Voir
  • Dernière photographie, Héry (1981) Voir
  • Le rêve, Giverny (1980) Voir
  • La Photo du père (1977) Voir
  • Le Pavillon des Franches-terres (1971) Voir
  • Le Chat à la fenêtre du cerisier (1980) Voir
  • Le Canapé (1972) Voir
  • La Vitre embuée (1971) Voir
  • Autoportrait (1980) Voir
  • Printemps (1980) Voir
  • La Toile cirée neuve (1971) Voir
  • Le Rideau de douche (1981) Voir
  • Choux-fleur, Paimpol (1978) Voir
  • L'Éponge et son image (1980) Voir

Publications[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
  2. a et b Ferréol de Ferry. « Une photographe d'archives : Claude Batho ». Gazette des Archives, 1981, no 115, pp. 254-255. Lire en ligne
  3. Hervé Guibert, « Claude Batho, la pharaonne », in Le Monde, 20 décembre 1982.
  4. Citation extraite du dossier de presse de l'exposition
  5. Françoise-Marie Santucci, « Delphine Batho En sécurité auprès de Ségo », sur Libération (consulté le ).
  6. Claude Batho, Visages et paysages d’en haut (exposition). Le Littéraire, 9 juin 2021. Lire en ligne
  7. Christel Cerruti. Des photographies inédites de Claude Batho à découvrir à la nouvelle exposition de Curiox. Le Dauphiné, 25 mai 2021. Lire en ligne.
  8. Martine Barbirolo. « Vernissage de l'exposition de Claude Batho et Myriam Richard au centre d'art et de photographie ». Le Journal du Gers, 12 février 2022. Lire en ligne.
  9. Fabien Ribery, « La présence, l’absence, par Claude Batho, photographe », in L'Intervalle, 13 janvier 2022.
  10. Lucien Clergue, « À propos de Delphine Batho et de sa famille ». Le Huffington Post, 8 juillet 2013. Lire en ligne.
  11. Claude Batho, « La poésie de l'intime ». Le Journal de Saône-et-Loire, 18 octobre 2014. Lire en ligne.
  12. Claude Batho, « La poésie de l'intime », musée Nicéphore-Niépce.
  13. « Instants très simples » de Claude Batho et « Plage de couleurs » de John Batho. Réponses Photo, juin 2016. Lire en ligne.
  14. Du 31 mai au 27 novembre 2021.
  15. Du 18 février au 8 mai 2022.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]