Commanderie d'Épailly — Wikipédia

Épailly
Image illustrative de l’article Commanderie d'Épailly
Le site de la commanderie d’Épailly vu du ciel.
Présentation
Fondation Drapeau de l'Ordre du Temple Templiers XIIIe siècle
Reprise Othon 1er de Grandson 1308
Drapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers 1328
Protection Logo monument historique Classé MH (2010)
Logo monument historique Inscrit MH (2010)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Ville Courban
Géolocalisation
Coordonnées 47° 55′ 50″ nord, 4° 43′ 06″ est[1]
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
(Voir situation sur carte : Côte-d'Or)
Épailly
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Épailly
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Épailly

La commanderie d'Épailly fut une importante commanderie rurale au nord de la Côte-d'Or, fondée vers 1200 par les Templiers. Elle a conservé sa chapelle, classée monument historique en 2010, divers autres éléments étant eux inscrits (corps de logis, cellier, granges, colombier, mur d'enceinte, tour)[2]. Les Hospitaliers la fortifient aux XIVe et XVe siècles et en font une chambre prieurale du grand prieuré de Champagne.

Description géographique[modifier | modifier le code]

La commanderie se situe sur la RD 102 à Épailly, écart au nord-ouest de la commune de Courban, à l'extrémité nord de la Côte-d'Or tout près de l'Aube[1].

État[modifier | modifier le code]

Le lieu est toujours le siège d'une exploitation agricole, et le domaine cultural n'a pas été morcelé. Les bâtiments disparus ayant été remplacés par d'autres, Il est encore possible de se faire une idée assez vraisemblable de l'aspect que pouvait avoir la commanderie sous l'Ancien Régime.

Histoire[modifier | modifier le code]

Malgré sa création relativement tardive, et la proximité de la grosse baillie de Bure, qui étend son emprise sur tout le Châtillonnais, Épailly parvient à devenir une riche commanderie autonome.

Le premier acte citant la commanderie est de l'an 1200 (il n'est pas conservé mais cité dans un inventaire du XIIe siècle) [3]. Vers 1210, les donations affluent. Milon, comte de Bar-sur-Seine, en est le principal bienfaiteur. Les commandeurs à la tête d'Épailly sont souvent des personnages de premier plan dans l'Ordre.

  • André de Colours, mentionné en 1213, est commandeur des maisons du Temple en France.
  • Hugues de Pairaud, commandeur d'Épailly de 1280 jusqu'au moins la fin de 1284, deviendra le représentant du maître de l'Ordre en France. Il continue de s'intéresser à son ancienne commanderie jusqu'à la fin. Il y reçoit des frères, s'implique dans sa gestion, et y dirige des réunions.

La commanderie ne devint pas propriété des Hospitaliers en 1312 car elle avait été donnée à Othon Ier de Grandson par le pape Clément V en 1308 au même titre que celles de Coulours et de Thors. Ce n'est qu'à la mort d'Othon en 1328 que le différend qui opposait son héritier, Pierre de Grandson et les hospitaliers fut tranché en faveur de ces derniers. Cependant Jean de Montagny était déjà commandeur d'Épailly à cette date[4].

Commandeurs templiers[modifier | modifier le code]

Nom du commandeur Période
Andre de Colours[5] 1221
frère Martin[6] 1256
Hugues de Pairaud[7],[8] 1280 - 1284
Hugues de Villers[9],[10] 1292 - 1293
Hugues de Chalon[10] 1295 - 1296
Robert de Vianesio[10] 1299
Robert Lescolhé[10],[11] 1301
Laurent de Beaune[10],[11] 1304 - 1307

Commandeurs hospitaliers[modifier | modifier le code]

Nom du commandeur Période
Jean de Montagny[4] 1328 - 1338
Mile de Nanton[12] c.1360/70
Girard de Vienne († 1386)
Gérard de Vienne, prieur de France (1378-1386)
1362 - 1379[12]
Guillaume de Fontenay

Prieur de Champagne

1418[13]

Possessions[modifier | modifier le code]

Organisation[modifier | modifier le code]

La commanderie a conservé sa chapelle de l'époque templière, la maison principale a été reconstruite au XIXe siècle, sur l'emplacement de l'ancien logis, mais les caves du XIIe siècle ont été conservées : « Ce cellier comporte des Voûtes d'arêtes reposant sans chapiteau sur deux colonnes massives »[17] D'après Jean-Marc Roger, « cette magnifique salle voûtée[...] n'était pas une crypte : un cellier ou une salle de chapitre ? »[18]. Il reste une tour de la fin du XVe siècle, un reste de courtines au nord-est. Dans la basse-cour, une grange à forte charpente date de la fin du Moyen Âge. La chapelle étonne par ses dimensions imposantes. Depuis quelques années, d'importants travaux ont permis son sauvetage.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Notice no PA00112238, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Vaivre 2005, p. 15
  4. a et b Vaivre 2002, p. 503-504
  5. Vaivre 2005, p. 18
  6. Vaivre 2005, p. 20
  7. Miguet 2009, p. 111
  8. Vaivre 2005, p. 22 à 34
  9. voire Gérard ...
  10. a b c d et e Miguet 2009, p. 112
  11. a et b Vogüé 1899, p. 240
  12. a et b Vaivre 2005, p. 53, 223 (doc. 49)
  13. Convention entre le chapitre de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem en Champagne et le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, au sujet de certains revenus, le mercredi après la fête des Saints-Pierre-et-Paul (6 juillet) 1418. Archives Départementales de la Côte-d'Or, B 1300.
  14. a et b Marie 2004, p. 130
  15. a et b Marie 2004, p. 131
  16. Miguet 2009, p. 44
  17. Vaivre 2005, p. 85
  18. Roger 2003, p. 1701

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Bernard de Vaivre, La commanderie d'Epailly et sa chapelle templière : Durant la période médiévale, t. XXXIII, Paris, diffusion De Boccard, coll. « Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres », , 295 p. (ISBN 2-87754-158-4, présentation en ligne)
  • Jean-Bernard de Vaivre, « Deux commandeurs de l'ordre de l'Hôpital, d'origine fribourgeoise, dans la Bourgogne du XIVe siècle (note d'information) », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 146, no 2,‎ , p. 499-530 (lire en ligne)
  • Jean-Bernard de Vaivre, Il faut sauver la chapelle de la Commanderie d’Epailly (Bulletin n° 16 de la Société de l'Histoire et du Patrimoine de l'Ordre de Malte, 2005).
  • Michel Miguet, Les Templiers en Bourgogne, Précy-sous-Thil, Éditions de l'Armançon, , 152 p. (ISBN 978-2-84479-138-2)
  • Nicole Bériou (dir. et rédacteur), Philippe Josserand (dir.) et al. (préf. Anthony Luttrel & Alain Demurger), Prier et combattre : Dictionnaire européen des ordres militaires au Moyen Âge, Fayard, , 1029 p. (ISBN 978-2-2136-2720-5, présentation en ligne)
  • Jean-Marc Roger, Le prieuré de Champagne des Chevaliers de Rhodes : Thèse de paris IV 2001, Université Paris-Sorbonne, , 2000 p.
  • Delphine Marie, Les Templiers dans le diocèse de Langres : des moines entrepreneurs aux XIIe et XIIIe siècles, Langres, D. Guéniot, , 189 p. (ISBN 2-87825-260-8)
  • Amédée-Louis-Alexandre Trudon des Ormes, « Liste des maisons et de quelques dignitaires de l'ordre du Temple en Syrie, en Chypre et en France d'après les pièces du procès », dans Charles-Jean-Melchior de Vogüé, Revue de l'Orient latin, vol. VII., Paris, Ernest Leroux, (réimpr. 1964) (ISSN 2017-716X, lire en ligne), p. 223-274, lire en ligne sur Gallica

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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