Commission de l'énergie atomique des États-Unis — Wikipédia

Commission de l'énergie atomique des États-Unis
Histoire
Fondation
Dissolution
Successeurs
Energy Research and Development Administration (en), Commission de réglementation nucléaire des États-UnisVoir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Sigle
(en) AECVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Siège
Pays
L'écusson de la Commission de l'énergie atomique des États-Unis.

La Commission de l'énergie atomique des États-Unis (en anglais, United States Atomic Energy Commission, ou AEC) est un organisme fédéral américain établi dans le but de promouvoir et de contrôler le développement pacifique des applications atomiques et nucléaires tant au niveau scientifique que technique. Environ un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le président des États-Unis Harry S. Truman, en accord avec le Congrès des États-Unis, signe l’Atomic Energy Act of 1946 (aussi connu comme le McMahon Act) le , lequel transfère le contrôle de l'énergie atomique des militaires aux civils à partir du .

Historique[modifier | modifier le code]

Signature par le Président Truman de l'Atomic Energy Act of 1946.

Le transfert des développements techniques nucléaires des militaires aux civils reflétait l'optimisme américain après la Seconde Guerre mondiale, le Congrès des États-Unis déclarant que l'énergie atomique devait être employée à la fois pour défendre le pays, pour promouvoir la paix dans le monde, pour améliorer le bien-être du public et pour augmenter la compétitivité des entreprises. La signature de la loi est le point culminant de longs débats entre les politiciens, les militaires et les scientifiques à propos du sort de cette nouvelle source d'énergie. Le président Truman nomme David Lilienthal comme premier directeur de l'AEC.

Le congrès donne de grands pouvoirs et une grande indépendance à l'AEC quant à la poursuite de sa mission. Dans le but de favoriser l'embauche de scientifiques et de techniciens de haut calibre, ses employés sont exempts du service militaire. Pour favoriser la sécurité des installations et du personnel, tous les laboratoires et tous les réacteurs nucléaires sont détenus par le gouvernement fédéral américain, alors que tous les documents produits sont sous le contrôle de l'AEC. Un système national de laboratoires est établi à partir des installations du projet Manhattan. Le Laboratoire national d'Argonne est l'un des premiers laboratoires privés à recevoir l'autorisation de travailler pour le compte de l'AEC.

Avant l'avènement de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis (Nuclear Regulatory Commission, NRC), la réglementation du nucléaire aux États-Unis était l'apanage de l'AEC, organisme établi par le congrès en 1946. Huit ans plus tard, le congrès remplace cette loi par les Atomic Energy Act Amendments en 1954, lois qui permettent pour la première fois le développement d'applications commerciales de l'énergie nucléaire. La nouvelle loi donne des pouvoirs à l'AEC qui lui permettent d'encourager l'utilisation de l'énergie nucléaire tout en promulguant son utilisation sécuritaire[1][réf. incomplète]. Les programmes de l'AEC tendent à assurer la santé et la sécurité du public face aux dangers du nucléaire sans imposer des normes excessives à l'industrie bourgeonnante. C'est un but difficile à atteindre, étant donné que la science nucléaire est alors très jeune ; les programmes de l'AEC font en conséquence l'objet de nombreuses controverses. De plus en plus de critiques pendant les années 1960 arguent que les règlements imposés par l'AEC ne sont pas suffisamment rigoureux dans différents domaines, notamment les normes de protection face aux radiations, la sécurité des réacteurs nucléaires, les sites de production d'énergie et la protection de l'écologie. Parmi diverses mesures, l'AEC commande à partir de cette période plusieurs études sur l'effet des radiations sur l'environnement à l'équipe de recherche d'Eugene Odum, de l'université de Géorgie[2].

En 1974, les programmes mis en place par l'AEC sont tellement attaqués que le congrès américain décide de dissoudre l'organisme. Tant les supporters que les critiques s'entendent pour affirmer que la promotion et la réglementation mises en place par l'AEC doivent être gérées par d'autres organismes. Le Energy Reorganization Act of 1974 remet les fonctions de régulation dans les mains de la nouvelle NRC, qui commence à opérer le . La promotion est assignée à la Energy Research and Development Administration, qui sera plus tard intégrée au département de l'Énergie des États-Unis.

Liste des présidents de l'AEC[modifier | modifier le code]

Durée Nom Président des États-Unis
1946–1950 David E. Lilienthal Harry S. Truman
1950–1953 Gordon Dean Harry S. Truman, Dwight D. Eisenhower
1953–1958 Lewis Strauss Dwight D. Eisenhower
1958–1961 John McCone Dwight D. Eisenhower
1961–1971 Glenn Theodore Seaborg John Fitzgerald Kennedy, Lyndon B. Johnson, Richard Nixon
1971–1973 James Schlesinger Richard Nixon
1973–1975 Dixy Lee Ray Richard Nixon, Gerald Ford

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. (en) Hewlett et Richard G. & Oscar E. Anderson, A History of the United States Atomic Energy Commission, University Park: Pennsylvania State University Press, , « The Five-year Plan », p. 3.
  2. (en) D. E. Reichle et S. I. Auerbach, U.S. Radioecology Research Programs of the Atomic Energy Commission in the 1950s, Oak Ridge National Laboratory, (lire en ligne [PDF]), p. 18.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Alice L. Buck, A History of the Atomic Energy Commission, U.S. Department of Energy, DOE/ES-0003, (lire en ligne [PDF])
  • (en) Richard G. Hewlett et Oscar E. Anderson, A History of the United States Atomic Energy Commission, vol. I : The New World, 1939/1946, University Park, Pennsylvania State University Press,
  • (en) Richard G. Hewlett et Francis Duncan, A History of the United States Atomic Energy Commission, vol. II : Atomic Shield, 1947-1952, University Park, Pennsylvania State University Press,
  • (en) Richard G. Hewlett et Jack M. Holl, A History of the United States Atomic Energy Commission, vol. III : Atoms for Peace and War, 1953-1961, University of California Press, (ISBN 978-0-5200-6018-0)