Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa — Wikipédia

Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa
illustration de Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa
Bureaux de la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa.

Création 1897
Disparition Voir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Société par actionsVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège social ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Exploitation minière, fret ferroviaire (en)[1], extraction des minéraux chimiques et d'engrais minéraux (d)[1], autres industries extractives (d)[2] et transport ferroviaire[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Société suivante Compagnie des phosphates de GafsaVoir et modifier les données sur Wikidata

La Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa est une ancienne entreprise de droit français créée en 1897 pour construire et exploiter un chemin de fer et des gisements miniers dans la région de Métlaoui, au sud de la Tunisie.

Histoire[modifier | modifier le code]

La compagnie est chargée d'exploiter les très riches gisements de phosphate découverts par Philippe Thomas dans le sud-ouest de la Tunisie entre 1885 et 1886. À cette fin, une convention est signée le entre le directeur des Travaux publics Georges Pavillier et une société financière représentée par Maurice de Robert.

Cette convention attribue à la société « le droit exclusif d'exploiter pendant 60 ans les gisements de phosphates qui seront rencontrés sur les terrains domaniaux situés au sud-ouest de Gafsa dans une zone d'environ 50 kilomètres de longueur sur 10 kilomètres de largeur, s'étendant jusqu'à la frontière algérienne et comprenant notamment les djebels Zitoun, Zimra, Alima, Seldja, Metlaoui et Stah ainsi que ceux situés au nord et dans le voisinage de Tamerza ».

L'article VIII de la convention précise en outre que « le concessionnaire jouira d'un droit de préférence à conditions égales pour l'exploitation de tous les gisements de phosphates connus ou à découvrir, compris dans un périmètre de protection limité : au nord par le parallèle de Sfax, à l'est par la mer, au sud par le parallèle d'El Hamma et à l'ouest par la frontière algérienne ».

Le concessionnaire bénéficie en outre de « la cession à titre gratuit, en toute propriété de trente mille hectares de terrains domaniaux cultivables situés dans le contrôle civil de Sfax ».

En échange, le concessionnaire s'engage dans « la construction et l'exploitation d'un chemin de fer partant de Sfax, desservant Gafsa et aboutissant à l'oued Selja ou à tout autre point de la zone des gisements situés entre Gafsa et l'oued Selja ».

Le , un décret beylical approuve la création de la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa qui se substitue à Maurice de Robert[3],[4].

La compagnie est liée aux banques Mirabaud-Hottinger, à la compagnie des minerais de fer de Mokta-el-Hadid (Algérie) et au groupe Nervo[5].

La compagnie développe un réseau ferroviaire comprenant plusieurs lignes construites à voie métrique. Alphonse Parran, dauphin de Paulin Talabot à la Société Mokta El Hadid, prend une participation au capital en 1886.

En 1949, la société est la première entreprise tunisienne par la capitalisation[6], derrière la Société du Djebel Djerissa.

La compagnie perd son domaine ferroviaire, absorbé par la Société nationale des chemins de fer tunisiens, le . Elle devient par conséquent, en 1976, la Compagnie des phosphates de Gafsa, une société de droit tunisien.

Lignes[modifier | modifier le code]

Évolution du réseau des chemins de fer tunisiens entre 1880 et 1941.
Tracé des lignes au-delà de Métlaoui.

Matériel roulant[modifier | modifier le code]

Pont à Gabès au passage d'un train.
Locomotive no 25, de type 140, construite par la SACM.
Locomotive no 111 de type 140, construite par SLM.
Locomotive série 81 à 116 construite par SLM Winterthur

Le matériel roulant est muni du double tamponnement et du frein à air type Westighouse.

  • Locomotives à vapeur
    • no 1 à 3, type 130, Corpet-Louvet, livrées en 1898 (n° construction 699 à 701)
    • no 4 à 8, type 130, Corpet-Louvet, livrées en 1899 (n° construction 724 à 728)
    • no 9 à 12, type 130, Corpet-Louvet, livrées en 1899 (n° construction 734 à 737)
    • no 13 à 17, type 130, Corpet-Louvet, livrées en 1900 (n° construction 822 à 826)[7]
    • no 18 à 26, type 140, SACM, livrées en 1905[8]
    • no 41 à 45, type 130, Baldwin Locomotive Works, livrées en 1899 (n° construction 17882 à 17886)[9]
    • no 51 à 56, type 030T, Corpet-Louvet, livrées en 1900-1901 (n° construction 827 à 832)
    • no 57, type 030T, Corpet-Louvet, livrées en 1904 (n° construction 1016)
    • no 58, type 030T, Corpet-Louvet, livrées en 1904 (n° construction 1022)
    • no 59 à 61, type 030T, Corpet-Louvet, livrées en 1907 (n° construction 1136 à 1138)
    • no 62 à 64, type 030T, Corpet-Louvet, livrées en 1907 (n° construction 1155 à 1157)
    • no 81 à 90, type 150, SLM Winterthur, livrées en 1908[10]
    • no 91 à 96, type 150, SLM Winterthur, livrées en 1909
    • no 97 à 100, type 150, SLM Winterthur, livrées en 1913
    • no 101 à 106, type 150, SLM Winterthur, livrées en 1914
    • no 107 à 110, type 150, SLM Winterthur, livrées en 1909
    • no 111 à 116, type 150, SLM Winterthur, livrées en 1925
    • no 151 à 154, type 040T, SLM Winterthur, livrées en 1913
    • no 155 à 158, type 040T, SLM Winterthur, livrées en 1925
  • Locomotives diesel
    • no 201 à 217, type Bo-Bo, Alsthom/Sulzer 610 CV, livrées en 1950[11]
    • no 301 à 314, type Bo-Bo, Whitcomb, livrées en 1949-50 (n° construction 61 067 à 61 080)
    • no 351 à 354, type B dh, Decauville, livrées en 1955
    • no 401 à 404, Bo-Bo, General Electric, livrées en 1962
    • no 405 à 408, Bo-Bo, General Electric, livrées en 1965
    • no 501 à 506, Co-Co, EMD, livrées en 1964-66

Présidents[modifier | modifier le code]

En 1906, Léon Isidore Molinos (1928-1914) est président du conseil d'administration de la Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa (Tunisie), dont le siège social est au no 60 de la rue de la Victoire.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), [lire en ligne], consulté le Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. a et b Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), [lire en ligne], consulté le Voir et modifier les données sur Wikidata
  3. Paul Zeys, Code annoté de la Tunisie, t. II, Nancy, Imprimerie Berger-Levrault et Cie, , 1292 p. (lire en ligne), p. 766.
  4. Paul Vigné d'Octon, La sueur du burnous, Paris, Les Nuits Rouges, , 310 p. (ISBN 978-2-913112-12-4), p. 224.
  5. Moncef Guen, Les défis de la Tunisie, une analyse économique, Paris, L'Harmattan, , 256 p. (ISBN 978-2-296-15236-6, lire en ligne), p. 61.
  6. René Clozier, « Les sociétés milliardaires en France », L'Information géographique, vol. 14, nos 14-2,‎ , p. 69 (ISSN 0020-0093, lire en ligne, consulté le ).
  7. « Locomotive type 130 Corpet-Louvet no 16 de la compagnie » [image], sur sfax1881-1956.com (consulté le ).
  8. « Locomotive type 140 SACM de la compagnie » [image], sur images-03.delcampe-static.net (consulté le ).
  9. (en) « Bone-Guelma 2-6-0 Locomotives in Tunisia », sur steamlocomotive.com (consulté le ).
  10. « Locomotive type 150 no 82 » [image], sur railfaneurope.net (consulté le ).
  11. « Locomotive type Bo-Bo de la compagnie » [image], sur derbysulzers.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]