Compagnie maritime d'expertises — Wikipédia

Comex
Création 17 avril 1962
Fondateurs Henri Germain Delauze
Personnages clés Henri Germain Delauze, Michèle Fructus[1] (1945 - 2016), fille de Henri Germain Delauze, dirigeante de Comex de 1994 à 2016
Forme juridique SAS
Siège social Marseille
Drapeau de la France France
Direction Alexandra Oppenheim-Delauze (née en 1966), petite fille du fondateur et fille de Michèle Fructus
Activité Ingénierie, études techniques
Produits Ingénierie, recherche océanographique et essais hyperbares
Effectif 49 en 2017
SIREN 062 802 459
SIREN 062802459[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web Site officiel

Fonds propres 11 699 700  fin 2017
Chiffre d'affaires 4 205 800  en 2017
Résultat net −492 000  en 2017 (perte)
Capsule réalisée par la Comex.
Tourelle de plongée pour travaux industriels sous-marins.

Comex (souvent appelée « La Comex ») est une société spécialisée dans l'ingénierie et le monde sous-marin. « Comex » est l'abréviation de « Compagnie Maritime d'Expertises »[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'entreprise est fondée à Marseille en 1962 par Henri Germain Delauze. Elle devient la première société mondiale d'ingénierie, de technologie et d'interventions humaines ou robotisées sous-marines. Dès 1964, Comex lance la construction de son premier Centre d'Essais Hyperbare et en 1968, elle met en place sur son site à Marseille, situé sur les bas de Riaux à l'Estaque, un ensemble hyperbare 300 mètres et un grand ensemble modulaire de saturation pour des études physiologiques. Ce dernier est adapté à la plongée en saturation sous hydrogène jusqu'à 800 mètres. En cinquante ans, Comex conduit plus de 5 300 opérations avec plus de mille plongeurs, dont près de 2 700 plongées expérimentales humaines et plus de 400 plongées animales. Elle tient les plongées record en mer à −534 mètres de profondeur (Hydra 8, 1988) et en caisson à −701 mètres (Hydra 10, 1992).

Le Groupe Comex réalise à son apogée en 1981 un chiffre d'affaires annuel de 322 millions d'euros[4], notamment au travers de sa filiale Comex Services, qui comptait elle-même de nombreuses filiales dans le monde. La Comex jouit dans les années 1970 et 1980 d'une très grande notoriété, à tel point que Léonid Brejnev demande à visiter l'entreprise.

En 2006, le groupe réalise cinquante millions d'euros de chiffre d'affaires[4]. Puis, Comex s'est recentré sur son métier d'origine, et son chiffre d'affaires s'établit en 2014 à quatre millions d'euros.

Filiales[modifier | modifier le code]

En 1985, dans le cadre d'une politique de diversification, Comex fonde à Marseille, aux côtés de Technicatome, la société Cybernetix, devenue leader mondial de la robotique des systèmes complexes et des milieux hostiles. Elle en reste l'actionnaire majoritaire jusqu'en 2006. La société est cotée au second marché en 1997 et cédée à Technip en 2011[5].

Longtemps leader mondial dans le domaine pétrolier offshore, Comex a cédé, courant 1992, sa filiale pétrolière, Comex Services, au Groupe Stolt Tankers & Terminals, qui est aujourd'hui intégrée dans Subsea Seven[6].

La filiale Comex Nucléaire spécialisée dans les services pour le secteur nucléaire est cédée au Groupe Onet en 1999[7].

En juillet 2020, le Département des Opérations Marines (DOM), appelé Comex Marine et regroupant les moyens maritimes côtiers et hauturiers (navires Janus2, Minibex et Survex), les ROV (SuperAchille et Apache) et un important parc d'instrumentation océanographique (USBL, sonars, magnétomètre, blaster, pompe archéo, caméras acoustiques, largeurs acoustiques, pingers, etc.), est cédé[8] à la société SerEnMar - Ship As A Service(r), qui crée ainsi une filiale spécialisée : SAAS Offshore SAS. SAAS élargit ainsi son offre de services maritimes et d'assistance technique pour la Croissance Bleue, dans la continuité de ce qui a fait le succès de Comex : une culture opérationnelle forte et une expertise reconnue, orientées résultat. L'ensemble du personnel de Comex Marine rejoint le groupe SAAS.

Activités actuelles[modifier | modifier le code]

Comex est connue dans le monde entier pour ses techniques liées aux explorations sous-marines en grande profondeur. Cinquante années d'utilisation sur les chantiers sous-marins et hyperbares du monde entier ont assuré la pérennité de l'entreprise. La société offre aujourd'hui son expertise dans la conception d'équipements et de méthodes spécifiques pour l'intervention dans des milieux extrêmes.

Comex propose des activités de services telles que :

  • ingénierie hyperbare et conception de machines spéciales ;
  • tests hyperbares et hypobares dans le Centre d'essais hyperbares (CEH) ;
  • opération marines avec les moyens des navires de recherche océanographique (Minibex et Janus) ;
  • essais en flottabilité neutre dans des bassins d'essais.

Services sur et sous la mer[modifier | modifier le code]

Comex dispose d’une flotte de navires à positionnement dynamique pour la recherche océanographique, les travaux sous-marins, la recherche scientifique (cartographie, archéologie sous-marine) et le support à la R&D.

Ces moyens sont exploités depuis juillet 2020 par le groupe Ship As A Service(r), qui a fait l'acquisition de Comex Marine.

Minibex[modifier | modifier le code]

Le Minibex est un navire de recherche hauturier facilement transportable par cargo pour les transits transocéaniques, assurant l’exploration et les travaux sous-marins sur tout le plateau continental. Il est en permanence équipé d'un ROV SuperAchille, d'un système de positionnement sous-marin, d'une rampe de gonflage de blocs de plongée, d'un caisson hyperbare.

Janus2[modifier | modifier le code]

Dernier-né de la flotte Comex, ce catamaran hauturier en aluminium offre une large plate-forme de travail. Sa grande autonomie de vingt jours et ses coûts opérationnels faibles permettent des opérations hauturières complexes. Il est en permanence équipé d'un ROV SuperAchille, d'un système de positionnement sous-marin, d'une rampe de gonflage de blocs de plongée, d'un caisson hyperbare. Il sert de support au déploiement du ROV Apache.

Remora 2000[modifier | modifier le code]

Le Remora 2000 est un sous-marin d’observation biplace capable de plonger jusqu’à 610 mètres (« 2000 » dans son appellation correspond à 2 000 pieds). Conçu par la Comex, il dispose d’un grand hublot hémisphérique qui permet une vue panoramique. Ses déplacements sont assurés grâce à cinq moteurs hydrauliques. Le Remora 2000 n'est plus en exploitation.

Super Achille[modifier | modifier le code]

Super Achille est un véhicule sous-marin téléguidé (ROV) léger, capable de plonger jusqu'à 1 000 mètres de profondeur. Il est télécommandé par un câble depuis le navire de surface. Il est équipé de caméras haute définition, d'éclairages, de trois bras manipulateurs, de sondes de contrôle de protection cathodique, d'un sonar panoramique et d'un appareil photo numérique. Cet engin téléopéré peut être mis en œuvre depuis les navires à positionnement dynamique Minibex ou Janus.

Apache[modifier | modifier le code]

Capable de plonger jusqu'à 2 500 mètres de profondeur, l'Apache est un véhicule sous-marin téléguidé (ROV) équipé de deux caméras, d’un bras hydraulique et d’un sonar panoramique lui permettant d’effectuer des tâches aussi variées que l’observation des fonds marins, les prélèvements scientifiques, la recherche et la récupération d’éléments perdus en mer, ainsi que l’inspection de structures.

Ingénierie hyperbare[modifier | modifier le code]

Le Département ingénierie en milieux extrêmes conçoit de nouvelles technologies dans les systèmes hyperbares, fabrique et met en service des chambres d’oxygénothérapie hyperbare en milieu hospitalier ainsi que tous les systèmes industriels où la pression engendre des contraintes auxquelles seuls des spécialistes peuvent faire face.

Il assure également la maintenance et les opérations du Centre d’Essais Hyperbares (CEH) et de son complexe de simulation de plongée dimensionné pour 800 mètres (où s’est déroulé le record du monde de plongée humaine à −701 mètres). Les moyens de tests en pression d’équipement sont dimensionnés pour des profondeurs allant jusqu’à 4 000 mètres (401 bar).

Activités aérospatiales[modifier | modifier le code]

Bed-Rest[modifier | modifier le code]

Entre 1987 et 1992, Comex développe des programmes de recherche dans le domaine spatial pour le compte du Centre national d'études spatiales (CNES) et de l’Agence spatiale européenne (ESA). C'est d’abord la participation des plongeurs Comex aux premières expérimentations de « Bed Rest » à Toulouse pour lesquelles les sujets doivent rester allongés durant un mois. À la fin de cet alitement, les sujets sont redressés à la verticale lors du « tilt test », simulant le retour sur terre des spationautes à la gravité 1 g.

Études de confinement et isolation[modifier | modifier le code]

En 1989, lors de la plongée expérimentale Hydra 9 au CEH, un programme de recherche européen (Hydremsi) est mené sur la vie en confinement et isolation en longue durée. La vie des plongeurs dans des caissons en saturation est un moyen pour l’ESA de simuler les conditions que rencontrent les spationautes lors des vols habités. Les installations de la Comex (bassins d’essais et le CEH) figurent parmi les « Ground Support Facilities » de l’ESA[9].

Simulation EVA[modifier | modifier le code]

Un grand nombre d’EVA (Extravehicular activity : sortie extravéhiculaire) sont simulées dans des bassins d’essais Comex. Un scaphandre immergeable (« Gandolfi ») est spécialement conçu pour ces simulations dans le cadre des programmes Aragaz (Soyouz TM-7 mission sur la station Mir), Hermès (navette spatiale) et du laboratoire européen Columbus. Le scaphandre permet de reproduire les contraintes propres aux sorties extravéhiculaires, tant sur le plan ergonomique que comportemental. Son utilisation par les spationautes français (Jean-Loup Chrétien, Jean-Pierre Haigneré, Michel Tognini et Jean-François Clervoy) et européens concourt à la mise au point et la validation des procédures d’EVA. Le scaphandre est modifié en 2012 pour simuler des EVA sur la surface lunaire (1/6e de gravité) pour une préparation de ce type d’essais sur des sites analogues sous-marines en rade de Marseille[10].

Club des Anciens de Comex[modifier | modifier le code]

Le Club des Anciens de Comex[11] regroupe deux cents membres et a pour but de maintenir le lien de fraternité entre tous les anciens collaborateurs de la Comex.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La Comex cherche un nouveau souffle dans le spatial et l'offshore », sur Les Échos, .
  2. Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  3. « Comex », sur societe.com (consulté le ).
  4. a et b « La Comex », sur LExpansion.com (consulté le ).
  5. Admin, « Technip acquiert le contrôle de Cybernétix à travers l'acquisition de blocs d'actions détenus par les actionnaires de référence », sur Technip, (consulté le ).
  6. « La Comex cherche un nouveau souffle dans le spatial et l'offshore », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  7. « Services : Onet prend la majorité de Comex Nucléaire », sur usinenouvelle.com (consulté le ).
  8. Lire en ligne, sur comex.fr.
  9. « ESA », sur European Space Agency.
  10. « Comex magazine no 12 janvier 2013 ».
  11. « Club des anciens de Comex », sur anciencomex.com.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]