Coup d'État de 1999 au Niger — Wikipédia

Niger

Le coup d’État de 1999 au Niger est survenu le . Il a abouti à la mort du général Ibrahim Baré Maïnassara, lui-même parvenu au pouvoir par un coup d'État et à l'instauration d'un autre militaire, Daouda Malam Wanké, comme nouveau président le .

Contexte[modifier | modifier le code]

Ibrahim Baré Maïnassara, officier parachutiste, s'était emparé du pouvoir par un coup d'état de janvier 1996. Il a, à l'époque, renversé le premier président élu démocratiquement au Niger, Mahamane Ousmane, et annoncé son intention de rendre rapidement le pouvoir aux civils. Dans les faits, il a organisé des élections présidentielles. Il s'est porté candidat à ces élections, marquées par des fraudes, et qu'il a remportées[1]. Des élections législatives ont suivi quatre mois plus tard, mais elles ont été boycottées par les différents partis de l'opposition pour protester contre les fraudes électorales. Les candidats favorables à Ibrahim Baré Maïnassara ont donc obtenu tous les sièges de l'assemblée[2]. Désormais bien installé à la tête du pays, Ibrahim Baré Maïnassara a associé au pouvoir son propre frère, qui s'est trouvé impliqué dans des opérations douteuses, et n'a pas voulu ou su instaurer un dialogue avec l'opposition[2],[3].

Des élections de conseils locaux ont eu lieu en . Elles constituaient une étape de la décentralisation souhaitée, mais aussi une tentative de remise en place d'un processus démocratique après le mauvais souvenir des élections présidentielles et législatives qui ont suivi le coup d’État de 1996. Mais des violences et des irrégularités, perpétrées par des forces de sécurité et les membres du RDP-Jama’a, le parti créé par le général Baré Maïnassara, ont caractérisé à nouveau ces élections. La tension est resté vive entre le pouvoir et les partis d'opposition, s'ajoutant à des contestations de Baré Maïnassara au sein même de cette armée nigérienne dont il est issu et qui l'a porté au pouvoir[2].

Les événements[modifier | modifier le code]

Le , la Cour suprême du Niger proclame les résultats des élections locales organisées le  ; l’arrêt de la Chambre constitutionnelle  : ces résultats donnent une avance à la coalition des partis de l’opposition, mais stipulent néanmoins qu’environ 80 % des électeurs doivent retourner aux urnes, du fait des irrégularités[2].

Le , le général Baré Maïnassara est assassiné sur le tarmac de l’aéroport militaire de Niamey par des membres de sa propre garde présidentielle, un « accident malheureux ». Certains témoignages accusent directement le commandant Daouda Malam Wanké d'avoir dirigé cet assassinat[2],[4].

Le calme prévaut après ce nouveau coup d’État militaire, une union se faisant entre les ex-compagnons de Baré Maïnassara, déçus par celui-ci, quelques personnalités civiles et les partis d'opposition[2].

Suites du coup d'État[modifier | modifier le code]

Daouda Malam Wanké fait élaborer une nouvelle Constitution, adoptée par référendum en . Cette constitution inclut, dans son article 141, l'amnistie des auteurs des deux coups d’État de 1996 et de 1999[4].

Ce nouveau militaire aux commandes du pays, Wanké, dirige un gouvernement de transition, le Conseil de réconciliation nationale, vers une élection présidentielle démocratique, qui ont lieu en octobre et . Sept candidats briguent le fauteuil présidentiel dans un scrutin très ouvert[3]. Cette élection permet à Mamadou Tandja de devenir président du Niger en [5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Rédaction LM 1996, Le Monde.
  2. a b c d e et f Boubacar Issa 1999, Revue Politique africaine.
  3. a et b Pompey 1999, Le Monde.
  4. a et b Rédaction LM 1999, Le Monde.
  5. Rédaction LM, AFP et Reuters 1999, Le Monde.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Thomas Sotinel, « Un putschiste en campagne au Niger », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction LM, « Paris « s'interroge » sur la régularité de l'élection présidentielle au Niger », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction LM, « Amnesty International dénonce la « culture de l'impunité » au Niger », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Fabienne Pompey, « Au Niger, les militaires s'apprêtent à rendre le pouvoir lors d'une présidentielle « ouverte » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction LM, AFP et Reuters, « Mamadou Tandja élu président du Niger huit mois après le coup d’État militaire », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Abdourhamane Boubacar Issa, « Alternances militaires au Niger », Politique africaine, vol. 2, no 74,‎ , p. 85-94 (DOI 10.3917/polaf.074.0085, lire en ligne).