Crément — Wikipédia

Un crément (appelé « lône » dans la vallée du Rhône) est un terrain gagné sur un fleuve par dépôt de sédiments.

Aspect géomorphologique[modifier | modifier le code]

Les créments sont les zones de dépôt qui compensent les zones d'érosion des cours d'eau[1].

Aspect juridique[modifier | modifier le code]

La propriété des créments est depuis le Moyen Âge un sujet de réglementation : ces terrains, bien qu'instables et inondables, sont souvent riches d'un point de vue agricole (dans les campagnes, servant principalement de pâtures[2]) ou foncier (en ville).

Ainsi, à Lyon, au Moyen Âge, les créments de la Saône sont propriété de la puissance publique. À partir de 1157 et de la Bulle d'or, cette dernière est représentée par l'archevêque[3].

Quand il ne peut tirer directement profit de ces terrains, le suzerain cherche à en accaparer le fruit, par le biais des impôts. Ainsi, un arrêt du conseil du diocèse d'Uzès « ordonne que les détenteurs des isles, islots, créments & atterrissements, & autres biens & droits sur le Rhône, qui ont justifié ou justifieront d’une possession antérieure à l’année 1694, par eux ou leurs auteurs, & que les objets dont ils jouissent ont été compris dans le rôle arrêté au Conseil en exécution de l’Edit du mois de Décembre 1693 ; pour le rachat du droit de champart, ne seront tenus de payer aux Domaines, outre les anciennes censives ou rentes, qu’une redevance d’un denier par arpent »[4].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Yves-François Le Lay et Émeline Comby, « Habiter les îles fluviales : Géographie d’un eau-delà », Géographie et cultures, L'Harmattan, no 84,‎ , p. 121-140 (ISSN 1165-0354, lire en ligne, consulté le ). Accès libre
  2. Jacques Bethemont, Le thème de l'eau dans la vallée du Rhône, Saint-Étienne, Université Jean Monnet Saint-Étienne, , 649 p. (ISBN 978-2-85145-215-3, lire en ligne), chap. VI (« Les structures agraires : du cadre hérité au cadre adapté »), p. 302.
  3. Nicolas Reveyron et Ghislaine Macabéo, « Un chantier médiéval à étapes : XIIe – XVe siècle », dans Nicolas Reveyron (dir.), Jean-Dominique Durand (dir.), Didier Repellin (dir.), Michel Cacaud (coord.), Lyon, Strasbourg, La Nuée bleue, coll. « La grâce d'une cathédrale » (no 3), , 512 p. (ISBN 978-2716507899, présentation en ligne), Le projet de Guichard de Pontigny (1165-1182), p. 56-57.
  4. Élisabeth Dandel, Monographie historique des inondations : Synthèse, Pujaut, Syndicat mixte d'aménagement des bassins versants du Gard Rhodanien, , 255 p. (lire en ligne), chap. 3.1.2.1 (« Les créments du Rhône ou de nouvelles terres appelant de nouvelles législations »), p. 56.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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