Crise politique britannique de 2022 — Wikipédia

Boris Johnson annonce sa démission le 7 juillet 2022.
Liz Truss annonce sa démission le 20 octobre 2022.

La crise gouvernementale britannique de 2022 est une crise politique survenue entre le 5 et le , menant à la démission du deuxième gouvernement Johnson, le gouvernement sortant du Royaume-Uni et ayant pour prélude le Partygate à partir de novembre 2021.

Elle connaît son prolongement avec la chute rapide du gouvernement Truss, qui démissionne en octobre 2022.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Défiance envers Boris Johnson[modifier | modifier le code]

Protestation à la suite du Partygate.

Le , le journal The Daily Mirror révèle que Boris Johnson aurait participé à des rassemblements illégaux en 2020 et en 2021 avec d'autres membres du gouvernement alors même que les autorités appliquent plusieurs restrictions sanitaires pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Il s'agit notamment de plusieurs fêtes organisées au 10 Downing Street par des personnes proches du Premier ministre Boris Johnson[1]. Johnson assume la responsabilité de ces manquements et présente des excuses publiques[2].

Une autre polémique apparaît au cours du mandat de Boris Johnson concernant le montant de la rénovation de son appartement de fonction, financée par un don privé[3].

Enfin, des scandales sexuels impliquant plusieurs députés conservateurs ont éclaté[4].

Démission de Boris Johnson[modifier | modifier le code]

Le , Boris Johnson est soumis à un vote de confiance des députés conservateurs, il parvient à conserver son poste grâce à 211 députés qui votent pour son maintien en fonctions alors que 148 votent contre. Il en ressort néanmoins affaibli politiquement[5].

Le , le chancelier de l'Échiquier Rishi Sunak et le secrétaire d'État à la Santé et aux Affaires sociales Sajid Javid ont démissionné de leurs fonctions[6]. Ce dernier indique n’avoir « plus confiance en ce leadership » à la suite des polémiques. Cela s'est produit à la suite du scandale Chris Pincher. Un grand nombre d'autres membres du gouvernement ont alors également démissionné[7], conduisant à d'intenses spéculations sur la question de savoir si Boris Johnson continuerait en tant que Premier ministre du Royaume-Uni[8],[9]. Le chef de l'opposition Keir Starmer a attaqué à la fois Johnson et ceux qui n'avaient pas démissionné, affirmant que rester fidèle au Premier ministre jusque-là signifiait qu'ils n'avaient pas « une once d'intégrité ». Il a également qualifié de manière moqueuse le nouveau frontbench (en) de Johnson de « Charge of the Lightweight Brigade »[10].

Le lendemain, c'est une vingtaine d’autres membres du gouvernement qui annoncent quitter leurs postes en exprimant leur profond désaccord avec la politique menée par Boris Johnson. À ce moment-là, le Premier ministre exclut encore de démissionner[11].

Au , 58 députés avaient démissionné des postes du gouvernement et du parti, et un autre, le secrétaire d'État à l'Égalité des chances, au Logement et aux Communautés Michael Gove, a été démis de ses fonctions par Johnson[12].

Après que plus de 50 personnes ont démissionné, Boris Johnson annonce finalement sa propre démission lors d'une allocution télévisée le [13].

Mandat éphémère de Liz Truss[modifier | modifier le code]

Liz Truss est finalement élue en et succède à Johnson.

Après plusieurs semaines de crise, déclenchée par la présentation des mesures fiscales en , et face à une fronde de plus en plus intense au sein du groupe parlementaire, Liz Truss annonce le sa démission de la direction du Parti conservateur, seulement six semaines après avoir pris ses fonctions de Première ministre[14], indiquant que « vu la situation, je ne peux pas remplir le mandat sur lequel j'ai été élue par le Parti conservateur » puis annonçant l’organisation d'une primaire pour la remplacer[15].

Cette démission intervient après 44 jours au poste de Premier ministre, qu'elle conserve à titre intérimaire jusqu'à l'élection de son successeur au sein du parti cinq jours plus tard. Avec 49 jours en fonction, elle établi ainsi le record du plus court mandat au 10 Downing Street, détenu depuis près de deux siècles par un autre conservateur, George Canning, mort en fonction[16]. Son gouvernement battait des records d'impopularité, avec un taux d'approbation de seulement 10 % à la mi-octobre[17].

Réactions[modifier | modifier le code]

Démission de Boris Johnson[modifier | modifier le code]

Le président Ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé sa tristesse quant à l'annonce de la démission du premier ministre britannique et l'a remercié pour son aide face à l'invasion russe[18].

Le président américain Joe Biden a déclaré que le Royaume-Uni et les Etats-Unis resteraient « des amis proches et des alliés »[19].

La ministre des Affaires étrangères Liz Truss a fait une déclaration après le départ du Premier ministre, la qualifiant de « bonne décision » et appelant au « calme et à l'unité »[20].

Le travailliste Keir Starmer a estimé qu’il s’agissait d’une « bonne nouvelle »[21].

Démission de Liz Truss[modifier | modifier le code]

Sources et références[modifier | modifier le code]

  1. Zone International- ICI.Radio-Canada.ca, « Partygate : accusé de mentir, Boris Johnson s’en défend | Coronavirus », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  2. Par Le Parisien avec AFP Le 19 avril 2022 à 18h25, « «Partygate» au Royaume-Uni : Boris Johnson s’excuse «sans réserve» devant le Parlement », sur leparisien.fr, (consulté le )
  3. « Rénovation de l’appartement de Boris Johnson : le Parti conservateur écope d’une amende », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Scandale sexuel, démissions de ministres en cascade… d’où vient la nouvelle crise politique qui affaiblit Boris Johnson ? », sur L'Obs, (consulté le )
  5. « « Partygate » : Boris Johnson obtient la confiance des députés conservateurs, mais sort très affaibli du vote », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « Rishi Sunak resigns as chancellor in devastating blow to Boris Johnson », sur The Independent,
  7. (en) « LISTED: All the Tory MPs who have resigned so far », sur The Northern Echo,
  8. (en) « Government resignations: Who resigned, who stayed? », sur BBC News,
  9. (en) « Chris Mason: Boris Johnson facing day of judgement », sur BBC News,
  10. (en) « ‘Charge of the lightweight brigade’: Starmer uses PMQs to mock Tories », sur The Guardian,
  11. « Royaume-Uni : démissions en cascade dans le gouvernement de Boris Johnson », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « Michael Gove sacked by PM, Welsh Secretary Simon Hart quits as Cabinet fallout continues », sur Inews,
  13. « DIRECT. Royaume-Uni : Boris Johnson laissera au prochain Premier ministre les "décisions budgétaires majeures" », sur Franceinfo, (consulté le )
  14. « Royaume-Uni : Liz Truss démissionne après seulement six semaines au pouvoir », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Liz Truss démissionne et annonce l’organisation d’une primaire », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Glenn Gillet, « Avec 44 jours en poste, Liz Truss est la Première ministre britannique la plus éphémère de l'histoire », BFM TV,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) Reuters, « Eight out of 10 Britons disapprove of Liz Truss-led government - poll », Reuters,‎ (lire en ligne)
  18. « Boris Johnson: World reacts as UK PM resigns - BBC News », sur web.archive.org, (consulté le )
  19. « Glee in Russia and sadness in Ukraine as Boris Johnson quits | Boris Johnson | The Guardian », sur web.archive.org, (consulté le )
  20. « Liz Truss appelle au «calme et à l’unité» après la démission de Boris Johnson, l’Ukraine le remercie pour son soutien », sur sudinfo.be, (consulté le )
  21. Avec AFP, « Démission de Boris Johnson : qui pour lui succéder au poste de Premier ministre ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le )