Critique du bouddhisme — Wikipédia

La critique du bouddhisme a pris de nombreuses formes différentes. Une partie de ces critiques vient du fait que ses adeptes agissent d'une manière contraire aux principes bouddhistes; une autre critique vient de ce que ces principes marginalisent souvent les femmes. Il existe de nombreuses sources critiques, anciennes et modernes, provenant d'autres religions, des non-religieux et des bouddhistes eux-mêmes.

Critiques de pratiques bouddhistes[modifier | modifier le code]

Les femmes dans le bouddhisme[modifier | modifier le code]

La plupart des écoles de bouddhisme ont plus de règles pour les bhikkunis (nonnes) que pour les lignées bhikkus (moines). Les bouddhistes du courant Theravada expliquent[Où ?] qu'à l'époque du Bouddha, les religieuses avaient des problèmes de sécurité pour se déplacer en forêt entre les villes. Ainsi, davantage de règles avaient été créées pour les religieuses; par exemple: il est interdit aux religieuses de voyager seules.

Une doctrine critiquée se trouve dans le trente-cinquième vœu du Bouddha Amida, que Shinran (1173-1262) commente ainsi : « La grande compassion d'Amida est si profonde / que, manifestant l'inconcevable sagesse de Bouddha, / le Bouddha a établi le Vœu de transformation en hommes, / Il a ainsi fait le vœu de permettre aux femmes d'atteindre l'état de Bouddha »[1],[Note 1]. Les limitations antérieures à la réalisation de la bouddhéité par les femmes ont été abolies dans le Sūtra du Lotus qui a ouvert la voie directe à l'illumination pour les femmes, tout comme pour les hommes[2].

Nationalisme[modifier | modifier le code]

Dans l'Asie du Sud-Est médiévale, on trouve des États bouddhistes, parmi lesquels le royaume de Pagan, le royaume de Sukhothaï et le royaume de Polonnaruwa.

Dans le Sri Lanka contemporain que les moines modernes s'impliquent fréquemment dans la politique nationaliste[3], et les nationalistes bouddhistes se sont opposés aux droits des Tamouls et autres non-bouddhistes[4]. Le Sarvodaya Shramadana s'est opposé à eux. Il s'agit d'un mouvement d'autogestion dirigé par l'activiste bouddhiste des droits de l'homme, A. T. Ariyaratne (en). Celui-ci se fonde sur des idéaux bouddhistes pour condamner ce recours à la violence des nationalistes et leur déni des droits[4].

Le Birman Maung Zarni, défenseur de la démocratie dans son pays, militant des droits de l'homme et chercheur à la London School of Economics, qui a écrit sur la violence dans son pays et au Sri Lanka, déclare qu'il n'y a pas de place pour le fondamentalisme dans le bouddhisme. Selon lui, « Aucun bouddhiste ne peut être nationaliste », et il ajoute: « Il n'y a pas de pays pour des bouddhistes. Je veux dire, rien de tel que "moi", "ma" communauté, "mon" pays, "ma" race ou même "ma" foi. »[5].

Accusations de violence[modifier | modifier le code]

La violence dans le bouddhisme fait référence aux actes de violence et d'agression commis par des bouddhistes ayant des motivations religieuses, politiques et socioculturelles. Le bouddhisme est généralement considéré comme l'une des traditions religieuses les moins associées à la violence[6] mais dans l'histoire du bouddhisme, il y a eu des actes de violence dirigés, fomentés ou inspirés par les bouddhistes[7].

Critique de la doctrine bouddhiste[modifier | modifier le code]

Accusations de nihilisme[modifier | modifier le code]

Friedrich Nietzsche, à travers Schopenhauer dont le pessimisme était fortement influencé par la philosophie bouddhiste, a interprété le bouddhisme comme une philosophie qui nie la vie et cherche à échapper à une existence dominée par la souffrance. Mais selon Omar Moad, Nietzsche a mal compris le sens de la doctrine bouddhiste[8]. Le terme dukkha (« souffrance, malaise ») a plusieurs significations et il n'est ni pessimiste ni optimiste. Dukkha peut ainsi signifier « déception, désirs, envies, deuil, insatisfaction ou insatisfaction »[9].

Critique confucéenne[modifier | modifier le code]

Le bouddhisme est parfois considéré comme antithétique à une grande partie de la philosophie confucéenne. Alors que le bouddhisme implique la croyance qu'il n'y a rien à juste titre considéré comme le soi, le confucianisme a beaucoup insisté sur le soi dans leurs doctrines de développement personnel et les rôles sociétaux. En conséquence, le bouddhisme était considéré par beaucoup comme nihiliste[10].

Critiques d'origine laïque[modifier | modifier le code]

Sam Harris, un partisan éminent du nouvel athéisme et praticien de la méditation bouddhique, affirme que de nombreux pratiquants se trompent en qualifiant le bouddhisme de religion, et il critique leurs croyances comme « naïves, pétitionnaires et superstitieuses ». Il affirme que de telles croyances entravent la diffusion des principes bouddhistes[11]. Cependant, il a également souligné que ces croyances découlent de la tendance de certains bouddhistes à ne pas suivre un enseignement fondamental du bouddhisme; à savoir, croire un enseignement uniquement quand on dispose des preuves suffisantes[11],[Note 2].

Stephen Batchelor, auteur de Bouddhisme sans croyances, a écrit sur le karma et la renaissance, affirmant que le Bouddha « ne prétendait pas avoir eu une expérience qui lui accordait une connaissance privilégiée et ésotérique de la manière dont l'univers fonctionne »[réf. nécessaire].

Notes et Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le vœu complet dit ceci: « Si, moi [Amida] devenu bouddha, dans tous les mondes de Bouddha innombrables (...), il y a des femmes qui, en entendant mon nom, en éprouvent de la joie, y croient joyeusement et émettent le désir de l'Illumination en ayant du dégoût pour la nature féminine, et que, après leur mort, elles reprennent de nouveau l'aspect d'une femme, je ne veux pas la Parfaite Illumination. » (Trois Soûtras et un Traité de la Terre pure. Aux sources du bouddhisme mahâyâna, trad. Jean Eracle, Paris, Seuil, coll. « Points Sagesses », 2008, 224 p. (ISBN 978-2-757-80765-1) p. 71.
  2. On relèvera toutefois que la question de savoir si le bouddhisme est ou n'est pas une religion est largement débattue dans la bouddhologie. Voir un point de la question dans l'article « Bouddhisme », sous « Le bouddhisme est-il seulement une religion ? ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Rev. Patti Nakai, « Women In Buddhism Part IV » (La citation est tirée de The Collected Works of Shinran, Vol. 1, Dennis Hirota et. al., trans., Kyoto, Jodo Shinshu Hongwanji-ha, 1997, p. 341), sur web.archive.org, livingdharma.org (consulté le )
  2. (en) « The Enlightenment of Women »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur sgi.org, Soka Gakkai
  3. (en) Ananda Abeysekara, « The Saffron Army, Violence, Terror(ism): Buddhism, Identity, and Difference in Sri Lanka », Numen, vol. 48, no 1,‎ , p. 1–46 (ISSN 0029-5973, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (en) Thomas Banchoff et Robert Wuthnow, Religion and the Global Politics of Human Rights, Oxford, Oxford University Press, , 336 p. (ISBN 978-0-199-84103-5, lire en ligne), p. 178
  5. (en) Anuradha Sharma, « Nirvanaless: Asian Buddhism’s growing fundamentalist streak », sur religionnews.com, The Washington Post, (consulté le )
  6. (en) Michael Jerryson and Mark Juergensmeyer, Buddhist Warfare, New York, Oxford University Press, 2010, 257 p. (ISBN 978-0-19-539484-9) p. 3
  7. (en) Michael Jerryson et Mark Juergensmeyer, Buddhist Warfare, New York, Oxford University Press, , 257 p. (ISBN 978-0-195-39483-2, lire en ligne), p. 24
  8. (en) Omar Moad, « A Look at Nietzsche's Critique of Buddhist Philosophies », sur the-philosopher.co.uk, (consulté le )
  9. (en) BBC - Religions, « Buddhism: The Four Noble Truths », sur bbc.co.uk, (consulté le )
  10. (en) « Confucian Responses to Buddhism Throughout Chinese History » [Archived copy], sur history.cultural-china.com (consulté le )
  11. a et b (en) Sam Harris, « Killing The Buddha », sur samharris.org, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]