Archidiocèse de Poitiers — Wikipédia

Archidiocèse de Poitiers
(la) Archidioecesis Pictaviensis
La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers.
La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers.
Informations générales
Pays France
Affiliation Église catholique en France
Archevêque Pascal Wintzer
Langue(s) liturgique(s) français
Superficie 12 989,8 km2
Création du diocèse IIIe siècle
Élévation au rang d'archidiocèse
Patron saint Hilaire (de Poitiers)
Province ecclésiastique Poitiers
Diocèses suffragants Angoulême
Limoges
La Rochelle et Saintes
Tulle
Adresse Archevêché de Poitiers
1-3, place Sainte-Croix
86000 Poitiers
Site web https://www.poitiers.catholique.fr
Image illustrative de l’article Archidiocèse de Poitiers
Localisation du diocèse
Image illustrative de l’article Archidiocèse de Poitiers
Diocèses suffragants
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

L'archidiocèse de Poitiers (en latin : Archidioecesis Pictaviensis) est un archidiocèse métropolitain de l'Église catholique en France. Le siège épiscopal est à Poitiers.

Érigé au IIIe siècle, le diocèse de Poitiers est le diocèse historique du Poitou. Depuis le concordat de 1801, il s'étend sur deux départements, les Deux-Sèvres et la Vienne.

Il a été élevé au rang d’archidiocèse en , avec comme diocèses suffragants ceux d'Angoulême, La Rochelle et Saintes, Limoges et Tulle.

Depuis , l’archevêque de Poitiers est Pascal Wintzer.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les débuts mouvementés du diocèse de Poitiers[modifier | modifier le code]

Hilaire de Poitiers.

À l'époque gallo-romaine, les territoires diocésains sont fondés en s'appuyant sur les cités organisées par les Romains. Celle des Pictons, dénommés ensuite Pictaves a été évangélisée très tôt. L'histoire du christianisme en Poitou est très obscure jusqu'à l'épiscopat d'Hilaire de Poitiers, premier évêque réellement attesté de la cité au IVe siècle. Celui-ci mène une action énergique en faveur de l'orthodoxie chrétienne. Protecteur de saint Martin, il l'aide à fonder l'abbaye de Ligugé, une des premières de France. Il est enseveli dans l'église qui porte son nom.

À la chute de l'Empire romain, plusieurs peuples s'installent en Poitou dont les Wisigoths qui réunissent le territoire au royaume d'Aquitaine au IVe siècle. En , la bataille de Vouillé marque le début de la domination franque sur la région, avec Clovis à sa tête. Les Francs s'installent en Poitou dès l'époque des Mérovingiens et jusqu'au début de l'époque carolingienne.

Sous les Mérovingiens, le Poitou connaît une forte instabilité, dépendant successivement des différents royaumes du nord de la France, disputé dans des guerres au cours desquelles le pays est ravagé. Poitiers est alors une ville importante, sainte Radegonde, l'épouse de Clotaire, s'y retire et y fonde l'abbaye Sainte-Croix vers . Un proche de celle-ci, Venance Fortunat, poète de l'époque, est consacré évêque de Poitiers vers l'an [1].

Le Poitou est administré sous Dagobert Ier au même titre que l'ensemble du royaume franc. L'Aquitaine est ensuite cédée à son frère Caribert, puis à ses descendants. Rattaché à l'Austrasie, puis à la Neustrie, il est cependant surtout gouverné par ses évêques, qui appartiennent à la famille de Léodegaire. Ceux-ci prennent part aux troubles du nord du royaume, tel Dido et Ansoald.

En , les Omeyyades organisent l' invasion du territoire au nord des Pyrénées, menés par le général Abd al-Rahman, général et chef des armées musulmanes, leur chevauchée n'est interrompue que par les armées de Charles Martel à la bataille de Poitiers.

Le diocèse dans le Poitou des comtes-ducs[modifier | modifier le code]

Sous les Carolingiens, le Poitou devient un comté dont le premier comte fut Abbon. Cependant, cela n'épargne pas à la région de subir des troubles en raison du partage de l'Empire par Louis Ier entre ses fils.

Les Vikings menés par leur chef Hasting attaquent, puis occupent à la fin du VIIIe siècle les îles du Bas-Poitou, Yeu et Noirmoutier. Ils s'en servent ensuite de bases arrière pour leurs actions, en remontant les cours des fleuves et réseaux hydrographiques de l'Ouest de la France, détruisant les monastères de Luçon et de Saint-Michel-en-l'Herm, et jusqu'à piller Melle et Poitiers de à . En effet, les Vikings dévastèrent Poitiers en , incendièrent l'église Saint-Hilaire en , et forcèrent la ville à payer rançon. Poitiers fut encore brûlée en [2].

Le territoire poitevin a souffert de diverses amputations au cours des siècles. Au milieu du IXe siècle , ce sont les Bretons qui s'emparent du pays de Retz, rattaché alors au Pays nantais[3]. Avec les invasions normandes et les attaques des comtes d’Anjou au Xe siècle, les pays d’Herbauges et une grande partie de ceux de Tiffauges et des Mauges sont séparés du diocèse de Poitiers et du Poitou[4].

Au XIe siècle, et surtout au XIIe siècle, le Poitou a connu un élan de construction de monuments religieux dans un contexte d'épanouissement de l'art roman dont il reste de nombreux témoignages aujourd'hui.

Au début du XIe siècle, un incendie détruit une partie de la ville de Poitiers. Le comte Guillaume III de Poitiers, dit aussi duc Guillaume V d'Aquitaine, fait reconstruire la cathédrale en . Des conciles se tiennent à Poitiers en et . Comme leurs deux prédécesseurs Guillaume III et Guillaume IV d'Aquitaine, les comtes-ducs se retirent dans des monastères tels que Saint-Maixent ou Maillezais pour finir leurs jours. Guy-Geoffroy, connu sous le nom Guillaume VIII d'Aquitaine est un comte-duc guerrier. Cependant, il connait des démêlés avec l'Église, d'où un concile à Poitiers le concernant. Ayant de bons rapports avec l'évêque de Poitiers et le roi de France, il se tire d'affaire. Il est à l'origine de la construction pour des moines clunisiens de Saint-Eutrope de Saintes et de l'abbaye Saint-Jean de Montierneuf à Poitiers.

Son fils, Guillaume IX d'Aquitaine est en conflit presque constant avec la papauté. Excommunié une première fois pour avoir soutenu Philippe Ier contre le pape, il l'est de nouveau pour avoir enlevé la vicomtesse de Châtellerault et avoir eu une scène violente avec l'évêque. Guillaume X d'Aquitaine subit l'influence de Gérard, évêque d'Angoulême qui l'entraîne du côté d'Anaclet contre Innocent II dans le schisme qui déchire alors la chrétienté. L'évêque de Poitiers, partisan d'Innocent, est chassé. La fille de Guillaume, Aliénor ou Éléonore épouse le fils du roi de France Louis VI. En , cette dernière divorce de Louis VII pour épouser Henri Plantagenêt, comte d'Anjou puis roi d'Angleterre. Ensemble, ils sont à l'origine de la construction de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers à partir de [5]. Après la domination d'Aliénor et de ses fils sur le Poitou, celui-ci passe sous l'autorité des rois de France avec Philippe-Auguste. Il est l'objet de conflits entre l'Angleterre et la France jusqu'en . C'est Alphonse de Poitiers qui gouverne le Poitou à partir de cette date.

Lors de la guerre de Guyenne, Philippe le Bel signe la paix par l'intervention du pape Clément V à Poitiers, deux entrevues entre le roi et le pape s'y déroulent au sujet de l'affaire des templiers en -. En , le pape demeure à Poitiers pendant plusieurs mois.

Une réduction au Haut-Poitou[modifier | modifier le code]

Par la bulle Salvator Noster du de Jean XXII, le diocèse est démembré avec la création de ceux de Luçon et de Maillezais en raison principalement de l'extension territoriale de celui-ci et de l'augmentation considérable du nombre de ses habitants, atteignant presque un million de personnes. En effet, l'évêque ne pouvait alors fournir tous les services spirituels nécessaires pour son diocèse. Les abbayes de Luçon et de Maillezais deviennent ainsi deux évêchés. Luçon reçoit la partie occidentale du diocèse de Poitiers, et Maillezais la partie médiane. Il se retrouve ainsi réduit au Haut-Poitou. Les choix des nouveaux évêchés s’appuient notamment sur la forte implantation monastique qui a insufflé au sud du Bas-Poitou un remarquable dynamisme. Ces créations ne sont pas des faits isolés : elles font partie d'un mouvement plus important de réorganisation de l'administration pontificale menée par le pape, qui aboutit à un total de seize nouveaux évêchés dans le sud de la France entre le et le [6].

Un territoire de conflits[modifier | modifier le code]

La guerre de Cent Ans est une période d'épreuves pour le territoire diocésain car s'il est l'objet de peu de batailles, il n'en est pas moins la cible des pillages.

En , le traité de Brétigny cède le Poitou à l'Angleterre. L'évêque de Poitiers, Aymeri de Mons, refuse le serment de fidélité. Le Prince Noir fait son entrée dans Poitiers en . Mais les Anglais en sont chassés en par Du Guesclin. En , Poitiers devint pour quatorze ans l'une des villes où s'est établie la cour du roi de France, et pour cela est définitivement rattachée au domaine royal. Après qu'elle s'est présentée à Charles VII à Chinon en , c'est dans cette ville que Jeanne d'Arc est soumise à un interrogatoire par les autorités ecclésiastiques. Le roi y fait installer une université, instituée par une bulle du pape Eugène IV le , et les lettres patentes du [7]. Elle comprend quatre facultés en théologie, droit, médecine et arts. À l'issue de la guerre, et Paris reprise aux Anglais, la vie de cour se retire de la ville.

À la fin du XVe siècle, le diocèse de Poitiers s'illustre avec Pierre III d'Amboise, nommé évêque par Louis XI en . Celui-ci est conseiller du roi Charles VIII. Souvent en désaccord avec le chapitre, il se consacre à la réparation des églises et monastères de son diocèse (comme l'abbaye Saint-Jouin de Marnes où il fait reconstruire le monastère et le cloître du XIIe siècle[8]), ainsi qu'à la reconstruction du château de Dissay sur les bords du Clain. Il devint par la suite une résidence pour l'évêque de Poitiers jusqu'à la Révolution[9]. En ce lieu, il y fonda une collégiale.

Au début du XVIe siècle, le diocèse est traversé par les idées religieuses nouvelles de la Réforme, et les querelles qui en découlent. En effet, Calvin en se lie avec plusieurs personnes appartenant à l'université, au palais ou au clergé. Des répressions ont lieu contre les huguenots dans les années qui suivent. Ceux-ci le pillent le couvent des Jacobins. En , ils se rendent maîtres de Poitiers. Les églises y sont pillées et ravagées comme à Châtellerault. L'armée royale s'empare de la capitale poitevine le , et les habitants sont désarmés, comme dans d'autres villes de la région. En , les troubles recommencent. Condé et Coligny occupent La Rochelle et le Bas-Poitou, base arrière afin de prendre le contrôle du Poitou et notamment de Poitiers. La région connaît beaucoup de sièges et de massacres. En , les huguenots s'emparent de petites villes autour de Poitiers, et tentent le siège de la capitale en vain le . Les protestants sont obligés d'abandonner le Poitou, puis s'implantent en Bas-Poitou à partir de La Rochelle. À l'issue de la Saint-Barthélemy, la peur amène beaucoup de conversions. Les guerres de Religion prennent un caractère de plus en plus politique, et les années à sont rythmées par les avancées des catholiques et des protestants dans la région incarnés par des chefs comme Henri de Navarre et Condé. En , l'édit de Poitiers accorde le droit au culte réformé dans les faubourgs, et dans les lieux occupés par les huguenots[10]. Le , un autre édit rétablit le culte catholique seul à Poitiers et dans les autres villes. L'édit de Nantes permet la mise en place de villes de sûreté pour le culte réformé en Poitou.

Sous le règne d'Henri IV, la paix revient en Poitou. En , les Jésuites s'installent à Poitiers sur l'ordre du roi. La compagnie entre en possession du collège fondé en [11]. Cependant, sous le règne de Louis XIII, en , les huguenots pillent les régions de Châtellerault et Chauvigny. Les conflits religieux amènent de nouveaux troubles, le parti protestant étant fort dans le Poitou. En , Louis XIII vient dans la province afin de lutter contre l'influence de Benjamin de Rohan. Celui-ci s'enfuit, et le traité de Montpellier met fin aux hostilités en . Avec Richelieu, Poitiers est le siège du gouvernement pendant le siège de La Rochelle du au . En même temps, en , une assemblée du clergé de France se réunit à Poitiers et accorde au roi un subside de 3 millions pour le siège de La Rochelle. Pendant cette période, Henri-Louis Chasteigner de la Roche-Posay est évêque de Poitiers. Sous son épiscopat, de nombreux calvinistes professent la foi catholique. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de théologie, d'éthique, de commentaires de l'Écriture Sainte, ainsi que d'un livret des litanies des saints du Poitou.

Marie-Louise Trichet et Louis-Marie Grignion de Montfort.

La période des conflits religieux en Poitou est aussi l'occasion de l'exil d'un nombre assez important de Poitevins, souvent au départ du port de La Rochelle, pour chercher fortune vers les Antilles et La Réunion, le Québec, l'Acadie et la Louisiane.

La Fronde a un retentissement faible dans le Poitou. Les rigueurs de Louis XIV vis-à-vis des protestants s'y manifestent par contre fortement. Des temples sont détruits, et la région est traversée par les épisodes de dragonnades. Les dragons sont employés tant à convertir par force qu'à poursuivre ceux qui se réfugient dans les bois. Hardouin Fortin de La Hoguette, évêque de Poitiers, fait en sorte pendant son épiscopat de convertir « des milliers de calvinistes ».

Dans le contexte des famines et des épidémies qui marquent la fin du règne de Louis XIV, Marie-Louise Trichet de Poitiers, est fondatrice avec saint Louis-Marie Grignion de Montfort des Filles de la Sagesse en dans le but d'évangéliser les pauvres, elle a été béatifiée en par le pape Jean-Paul II.

Les bouleversements de la Révolution[modifier | modifier le code]

Martial-Louis de Beaupoil de Saint-Aulaire.

En , aux États généraux, Martial-Louis de Beaupoil de Saint-Aulaire, évêque de Poitiers, se montre dans l'Assemblée préparatoire de son ordre tenue à Poitiers pour la rédaction des cahiers, très opposé aux prétentions du bas-clergé défendues par l'abbé Jacques Jallet qui sera élu député le . Il siège parmi les plus obstinés défenseurs de l'ancien régime et se montre, dès le début, l'adversaire de toutes les innovations et de toutes les réformes proposées dont la Constitution civile du clergé.

En conséquence de cette dernière, de à , Poitiers est le siège épiscopal du diocèse du département de la Vienne, un des quatre-vingt-trois diocèses de l'Église constitutionnelle. Le , un évêque constitutionnel est élu pour le département de la Vienne en la personne de René Lecesve, qui meurt le d'une crise cardiaque. Son décès imprévu laisse vacant le siège épiscopal de la Vienne. Charles Montault-Désilles est élu le , par une assemblée présidée par son frère Pierre Montault-Désilles et tout acquise à sa candidature.

La partie occidentale du diocèse de Poitiers devient le diocèse des Deux-Sèvres dont le siège épiscopal est l'abbaye de Saint-Maixent. L'évêque Jean-Joseph Mestadier (-) s'affaire à traquer les nobles et les insermentés. En , il accepte sa déprêtrisation et se démet en . Après la Terreur, il tente de récupérer son siège épiscopal en vain.

Le diocèse au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Avec le concordat de 1801, ratifié par le pape par la bulle Ecclesia Christi du , le diocèse est réagencé, et couvre les deux départements de la Vienne et des Deux-Sèvres. À l'occasion de ce concordat, ce sont 93 paroisses, qui avaient appartenu au diocèse de Maillezais qui réintègrent celui de Poitiers, en même temps que quelques paroisses de l'ancien diocèse de Saintes, issues des archiprêtrés de Surgères et de Mauzé.

L'évêque de Poitiers Jean-Baptiste-Luc Bailly s'emploie à réparer les maux matériels et moraux de la période révolutionnaire dans son diocèse confronté notamment à la Petite Église des Deux-Sèvres. Il réinstalle par un mandement le chapitre de chanoines de sa cathédrale. Le suivent des évêques proches du pouvoir impérial, dont Sylvestre-Antoine Bragouse de Saint-Sauveur qui administre le diocèse de jusqu'à la Restauration sans jamais recevoir la confirmation épiscopale de la part du pape Pie VII.

Le diocèse de Poitiers est marqué par le martyre de deux missionnaires au Tonkin : Jean-Charles Cornay, déclaré Vénérable le par Grégoire XVI, inscrit au martyrologe le par Léon XIII, béatifié par Léon XIII le . Théophane Vénard (admiré par Thérèse de Lisieux), déclaré bienheureux le , par le pape Pie X. Ils sont tous deux canonisés par le pape Jean-Paul II le , parmi les 117 martyrs du Viêt-Nam[12],[13].

Louis-Édouard Pie.

Le diocèse est mis en lumière à la fin du XIXe siècle par la personnalité de Louis-Édouard Pie[14]. Celui-ci contribue à faire décerner à saint Hilaire et plus tard à saint François de Sales le titre de docteur de l'Église. Il est un défenseur de la doctrine catholique et combat le libéralisme contemporain. Il s'emploie à faire reprendre la célébration des conciles provinciaux. Tenu en rigueur par le pouvoir civil, il défend les droits de l'Église et du Saint-Siège notamment dans le cadre de l'annexion des territoires des États pontificaux par le royaume d'Italie en . Dans son diocèse, il érige de nouvelles paroisses. II fait venir dans son diocèse des congrégations religieuses. Promoteur des sciences ecclésiastiques, il crée une faculté de théologie catholique de l'université de Poitiers[15]. En , le pape Léon XIII le crée cardinal.

De diocèse à archidiocèse[modifier | modifier le code]

Le , la commune du Puy-Saint-Bonnet à l'occasion de son intégration à la commune de Cholet, est par la même occasion intégrée au département de Maine-et-Loire. Elle est rattachée au diocèse d’Angers le .

En , le diocèse de Poitiers est élevé au rang d'archidiocèse métropolitain. Il a depuis pour suffragants les diocèses d'Angoulême, Limoges, La Rochelle et Tulle[16]. La province ecclésiastique de Poitiers couvre ainsi les deux anciennes régions administratives de Poitou-Charentes et du Limousin. Albert Rouet en devient le premier archevêque.

Depuis , Pascal Wintzer est l'archevêque de Poitiers.

Abus sexuels[modifier | modifier le code]

En , Pascal Wintzer annonce dans un communiqué qu'il a « promulgué une censure à l’encontre du prêtre Gabriele-Arcangelo Biagioni. Il est interdit de tout ministère public. Il ne doit avoir aucun contact avec les mineurs ». Gabriele-Arcangelo Biagioni a informé l'archeveque de Poitiers qu'il avait commis des agressions sexuelles sur des mineurs lorsqu'il était au Brésil dans les années 90. Pascal Wintzer en a informé le parquet de Poitiers[17].

Géographie[modifier | modifier le code]

Le territoire diocésain s'étend sur les deux départements poitevins de la Vienne et des Deux-Sèvres qui avoisinent les 800 000 habitants. Celui-ci est constitué de trois villes principales : Niort, Poitiers et Châtellerault. La ville de Poitiers, siège épiscopal offre une longue tradition intellectuelle avec son université créée en . Le diocèse a cependant des fondements ruraux et agricoles.

Le diocèse est frontalier de ceux de Luçon (Vendée), Angers (Maine-et-Loire), Tours (Indre-et-Loire), Bourges (Cher et Indre), Limoges (Haute-Vienne et Creuse), Angoulême (Charente) et La Rochelle et Saintes (Charente-Maritime et Saint-Pierre-et-Miquelon)

Organisation territoriale[modifier | modifier le code]

Depuis , le diocèse est divisé en 28 paroisses.

Cathédrale et basiliques[modifier | modifier le code]

La cathédrale Saint-Pierre de Poitiers est l'église cathédrale du diocèse. Elle a été élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie X le .

L'autre basilique du diocèse est l'église Saint-Hilaire le Grand à Poitiers.

Églises[modifier | modifier le code]

Le Poitou est une région où l'art roman s'est épanoui de façon plus importante que dans d'autres régions de France. Cet art a bénéficié de l'influence de l'architecture gallo-romaine, expliquant la présence d'édifices exceptionnels. Aussi, de façon plus discrète se distinguent des édifices d'art gothique, dont certains d'influence angevine. Au XIXe siècle, quelques églises sont élevées de manière assez académique afin de remplacer des églises jugées vétustes.

Abbayes[modifier | modifier le code]

De nombreuses abbayes ont été fondées dans le diocèse de Poitiers. Si certaines ont fermé, d'autres demeurent actives aujourd'hui.

Deux-Sèvres

Vienne

Évêques et archevêques de Poitiers[modifier | modifier le code]

Statistiques[modifier | modifier le code]

En , l'archidiocèse comptait 652731 baptisés sur une population de 801 601 personnes, correspondant à 81.4% du total.

année population prêtres diacres religieux paroisses
baptisée totale % nomb séculiers réguliers nombre de baptisés par prêtre hommes femmes
1950 580.000 613.487 94,5 792 666 126 732 152 1.703 643
1970 632.000 666.718 94,8 729 606 123 866 168 1.105 605
1980 665.000 698.000 95,3 543 456 87 1.224 2 129 851 604
1990 693.000 716.000 96,8 437 379 58 1.585 20 117 1.015 604
1999 672.610 725.942 92,7 314 300 14 2.142 25 47 699 604
2000 670.000 744.342 90,0 306 294 12 2.189 26 27 674 604
2001 669.000 743.416 90,0 303 290 13 2.207 26 44 665 604
2002 669.000 743.411 90,0 291 279 12 2.298 27 45 595 604
2003 670.000 743.417 90,1 277 268 9 2.418 30 39 558 604
2004 670.000 743.417 90,1 297 261 36 2.255 33 53 535 604
2013 670.000 790.900 84,7 223 198 25 3.004 39 47 379 604
2016 652.731 801.601 81,4 181 171 10 3.606 44 36 352 600

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fortunatus, Venantius Honorius Clementianus, approximately 540-approximately 600. et Bibliothèque municipale de Poitiers. 250. (trad. du latin), La vie de sainte Radegonde par Fortunat : Poitiers, Bibliothèque municipale, manuscrit 250 (136), Paris, Seuil, , 269 p. (ISBN 2-02-023823-3 et 978-2-02-023823-6, OCLC 37509650, lire en ligne)
  2. « Invasions: les Normands ou Vikings », sur oc.land.free.fr (consulté le )
  3. Combes, Jean, 1936- et Bernard, Gilles., Histoire du Poitou et des pays charentais : Deux-Sèvres, Vienne, Charente, Charente-Maritime, De Borée, (ISBN 978-2-84494-084-1 et 2-84494-084-6, OCLC 48558436, lire en ligne)
  4. Cyprien Henry, « Teddy Véron. L’intégration des Mauges à l’Anjou au XIe siècle, 2007 », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 166, no 2,‎ , p. 589–591 (lire en ligne, consulté le )
  5. Dillange, Michel., Les comtes de Poitou : ducs d'Aquitaine (778-1204), Mougon, Geste éditions, , 303 p. (ISBN 2-910919-09-9 et 978-2-910919-09-2, OCLC 35212897, lire en ligne)
  6. Jean-Nicolas Rondeau, « La création des diocèses de Maillezais et de Luçon au début du XIVe siècle », dans L'abbaye de Maillezais : Des moines du marais aux soldats huguenots, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-2305-0, lire en ligne), p. 229–249
  7. Charles Chergé, Le guide du voyageur à Poitiers, H. Oudin, (lire en ligne)
  8. Benoît Garros, « Saint-Jouin-de-Marnes », ADLFI. Archéologie de la France - Informations,‎ (ISSN 2114-0502, DOI 10.4000/adlfi.611, lire en ligne, consulté le )
  9. « Château de Dissay », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  10. « VIII. Paix de Bergerac. Édit de Poitiers », sur elec.enc.sorbonne.fr (consulté le )
  11. Joseph Delfour, Les Jésuites à Poitiers (1604-1762), Paris, Hachette, (lire en ligne)
  12. « Saint Jean-Charles Cornay », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  13. « Saint Jean-Théophane Vénard », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  14. Baunard, Louis (1826-1919), Histoire du Cardinal Pie, évêque de Poitiers, H. Oudin, (OCLC 971631897, lire en ligne)
  15. « Cardinal Louis-François-Désiré-Edouard PIE (1815-1880), Cardinal Louis-Edouard PIE, Nos Auteurs - Chiré », sur www.chire.fr (consulté le )
  16. « Église catholique. Diocèse. Poitiers », sur data.bnf.fr (consulté le )
  17. « Communiqué de Mgr Wintzer », sur DIOCÈSE DE POITIERS, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hugues Du Tems, « Poitiers », dans Le Clergé de France, ou Tableau historique et chronologique des archevêques, évêques, abbés, abbesses et chefs des chapitres principaux du royaume, depuis la fondation des églises jusqu'à nos jours, t. 2, Paris, Chez Delalain, (lire en ligne), p. 391-515

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]