Dissolution de la Tchécoslovaquie — Wikipédia

La Tchécoslovaquie, au temps de la République socialiste, avec ses deux composantes d’alors : la République socialiste tchèque et la République socialiste slovaque.

La dissolution de la Tchécoslovaquie est le processus politique qui conduit, en 1992, à la dissolution de la République fédérale tchèque et slovaque et à la partition et transformation de l'État tchécoslovaque en deux États indépendants : la Tchéquie, sous la forme de la République tchèque, et la Slovaquie, sous la forme de la République slovaque.

Histoire[modifier | modifier le code]

À la suite de la chute des régimes communistes en Europe, fin 1989, le Parti communiste tchécoslovaque abandonne le pouvoir et cesse d'être parti unique[1],[2] : le 10 décembre, le premier gouvernement non-communiste est formé. Alexander Dubček, qui vingt ans auparavant avait initié le « socialisme à visage humain », est élu à la tête du parlement le 28 décembre ; le lendemain, le porte-parole de la contestation, le dramaturge dissident Václav Havel, est élu à la présidence de la fédération, peu après rebaptisée « République fédérale tchèque et slovaque »[3].

La désignation à la tête des gouvernements slovaque et tchèque respectivement du nationaliste slovaque Vladimír Mečiar, et du néolibéral pro-européen Václav Klaus révèle les divergences d'intérêt des deux républiques fédérées, les Slovaques réclamant notamment plus de décentralisation, alors que Prague souhaitait un gouvernement fédéral plus fort, capable de représenter les deux nations face aux exigences de l'Union européenne[4].

Des négociations ont lieu durant l'été entre les deux parties afin de tenter de trouver une formule fédérale adaptée. Mais, le , le parlement slovaque adopte la déclaration d'indépendance de la nation slovaque. Six jours plus tard, Vladimír Mečiar et Václav Klaus se rencontrent à Bratislava et s'accordent sur les modalités de la séparation du pays. Václav Havel, regrettant la partition, démissionne le  ; le Premier ministre Jan Stráský, qui a remplacé Marián Čalfa, assure l'intérim à la tête de l'État tchécoslovaque. Le , l'assemblée fédérale divise formellement les territoires tchèque et slovaque. Le , un acte constitutionnel établit le calendrier de la dissolution de la Tchécoslovaquie, qui devient effective le à minuit. Le , Václav Havel est élu président de la nouvelle République tchèque indépendante. Michal Kováč devient président de la République slovaque, tandis que Václav Klaus et Vladimír Mečiar restent à la tête de leurs gouvernements respectifs[5].

« Divorce de velours »[modifier | modifier le code]

Cette séparation « à l'amiable », contrastant avec la violence de la dissolution de la Yougoslavie et de la dislocation de l'URSS, a été appelée « divorce de velours » par référence à la « révolution de Velours » qui, du au , avait mis fin sans violences à la dictature de la République socialiste tchécoslovaque[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Tandis que le " rôle dirigeant " du PC est aboli Le premier ministre tchécoslovaque souhaite le retrait des troupes soviétiques », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. (cs) « Ústavní zákon ze dne 11. července 1960 - Ústava Československé socialistické republiky », sur Parlamentu České Republiky, (consulté en ).
  3. « Désagrégation du bloc de l'Est », sur Laguerrefroide.fr, (consulté le ).
  4. Programme PHARE de la CEE et de l’UE.
  5. Jaroslava Gissübelová, « Il y a vingt ans, la Tchécoslovaquie vivait ses derniers jours », sur Radio Praha, (consulté le ).
  6. Laura Andrieu, « Vingt-cinq ans après le « divorce de velours », Tchèques et Slovaques conservent des relations exemplaires », sur Le Figaro, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]