Dominique Bertinotti — Wikipédia

Dominique Bertinotti
Illustration.
Dominique Bertinotti en 2012.
Fonctions
Ministre déléguée à la Famille

(1 an, 10 mois et 15 jours)
Président François Hollande
Premier ministre Jean-Marc Ayrault
Gouvernement Ayrault I et II
Prédécesseur Claude Greff
Successeur Laurence Rossignol
Maire du 4e arrondissement de Paris

(11 ans et 3 mois)
Élection
Réélection
Prédécesseur Lucien Finel
Successeur Christophe Girard
Conseillère de Paris

(17 ans et 9 jours)
Élection 18 juin 1995
Réélection 18 mars 2001
16 mars 2008
Maire Jean Tibéri
Bertrand Delanoë
Successeur Claire Guidi
Biographie
Nom de naissance Dominique Autaa
Date de naissance (70 ans)
Lieu de naissance Paris (Seine)
Nationalité Française
Parti politique PS (1988-2017)
G.s (2017-2020)
(depuis 2020)
Diplômée de Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Profession Maître de conférences à l'université Paris-VII

Maître de conférences université de Picardie Jules-Verne Amiens

Ministres de la Famille

Dominique Bertinotti, née Autaa le à Paris (Seine), est une historienne et femme politique française.

Membre du Parti socialiste, elle est maire du 4e arrondissement de Paris de 2001 à 2012, ministre déléguée à la Famille dans les gouvernements Ayrault I et II du au et conseillère d'État depuis .

Elle est en parallèle maître de conférences à l'université Paris VII - Diderot.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Dominique Autaa naît dans le 16e arrondissement de Paris, le 10 janvier 1954[1]. Elle habite en Seine-Saint-Denis pendant 20 ans. Elle suit des études d'histoire et est admise, en 1977, à l'agrégation d'histoire.

Elle commence sa carrière comme professeur dans un collège de l'Oise, puis au collège Jean-Baptiste-Clément à Dugny en Seine-Saint-Denis. En 1984, elle soutient une thèse de troisième cycle en histoire contemporaine sous la direction de René Rémond, dont le sujet est « La vision de la France chez François Mitterrand, de 1945 à 1981 (à travers ses œuvres et son action politique) », et pour laquelle elle réalise des entretiens auprès de François Mitterrand.

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

En 1984, elle devient assistante d'histoire contemporaine à l'université d'Amiens. En 1989, elle est nommée maître de conférences d’histoire contemporaine à l'université Paris-VII. De 1992 à 1995, elle devient chargée de mission auprès de François Mitterrand à l'Élysée, où elle est chargée du suivi des archives de l'Élysée. Elle rédige des notes historiques pour les écrits personnels de François Mitterrand sur les thématiques de politique étrangère et de défense[2].

De 1993 à 1997, elle est chargée de conférences de méthode « lecture de textes historiques » (SAS histoire) à l’Institut d'études politiques de Paris.

Elle continue de travailler avec François Mitterrand à la fin de son second septennat et au-delà. De 1994 à 1995, elle participe activement à la création d’une fondation qui deviendra l’Institut François-Mitterrand. De à , elle travaille avenue Frédéric-Le-Play, où elle collabore à la rédaction et à la relecture des ouvrages de François Mitterrand : De l’Allemagne, de la France et Mémoires interrompus, publiés après sa mort, aux éditions Odile Jacob.

En 1995, elle est nommée par François Mitterrand mandataire des archives présidentielles des deux septennats : suivi du fonds constitué de plus de 10 000 cartons et examen des dérogations en collaboration avec les Archives nationales.

1996-2001 : secrétaire générale de l’Institut François-Mitterrand. Membre du conseil d’administration de l’Institut depuis 2001.

1993 : première candidature aux élections législatives dans la 1re circonscription de Paris.

1995 : tête de liste socialiste lors des élections municipales, elle recueille 48 % des voix et devient conseillère de Paris.

2001 : élue maire du 4e arrondissement de Paris qui pour la première fois bascule à gauche (54 % des voix).

2006-2007 : membre active de la campagne présidentielle de Ségolène Royal et mandataire financière de la candidate du PS.

2008 : réélue maire du 4e arrondissement avec près de 62 % des voix.

2010 : publication de Être maire à Paris, livre d'entretiens, préface de Théo Klein, Éditions Téraèdre.

2011 : directrice de campagne de Ségolène Royal lors des « primaires socialistes de 2011 ». Membre du groupe chargé du projet présidentiel de François Hollande.

2012 : ministre déléguée à la Famille. Elle quitte ses fonctions de maire d'arrondissement et est remplacée par Christophe Girard.

2014 : nommée au Conseil d'État[3]

2015 : dans la perspective du congrès socialiste de Poitiers, elle prend position en faveur de la motion D « La fabrique socialiste », dont la première signataire est Karine Berger.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Membre de la section du PS du 4e arrondissement de Paris depuis 1988, Dominique Bertinotti se présente pour la première fois aux élections législatives de 1993 dans la 1re circonscription de Paris où elle obtient, dans un contexte défavorable à la gauche, un score de 45 % au second tour face à Laurent Dominati.

Tête de liste socialiste (listes « Paris s’éveille, Bertrand Delanoë ») dans le 4e arrondissement de Paris lors des élections municipales de 1995, elle recueille 48 % des voix et devient conseillère de Paris. De 1995 à 2001, elle joue un rôle d’opposition actif et suit les principaux dossiers du 4e arrondissement.

En 2001, la liste « Changeons d’ère » qu’elle conduit dans le 4e arrondissement obtient 54 % des voix. Dominique Bertinotti devient alors maire du 4e arrondissement le .

De 2001 à 2007, Dominique Bertinotti engage le 4e arrondissement dans 5 directions prioritaires : développer la démocratie locale, réaffirmer la vocation résidentielle de l’arrondissement, créer un meilleur environnement urbain pour améliorer la qualité de vie, favoriser la solidarité dans l’arrondissement et enfin dynamiser la vie économique et culturelle.

Au sein du Parti socialiste, Dominique Bertinotti devient membre suppléant au Conseil national de 2001 à 2003. Marquant son désaccord profond avec l'appel au « non » de Laurent Fabius sur le référendum sur la Constitution européenne, elle quitte le courant fabiusien en .

Elle est à l’initiative du groupe « Nouvelle Voix », créé au sein du parti socialiste en 2005 avec Gaëtan Gorce, Christophe Caresche et Jean-Louis Bianco. Ce regroupement de parlementaires, d’élus et de responsables fédéraux tente de donner une voix différente à la politique socialiste. Dominique Bertinotti travaille alors sur les sujets relatifs au modèle social français, à l’exclusion et à la précarité, à la politique de proximité et à l’enseignement supérieur et la recherche. La majorité de ce groupe rejoint Ségolène Royal en au moment de la campagne interne. Membre actif de la campagne de Ségolène Royal, elle devient mandataire financière de la candidate à l’élection présidentielle le .

Dominique Bertinotti habite dans le 4e arrondissement depuis 1976 et continue à enseigner l'histoire contemporaine à l'Université.

Aux dernières élections municipales de , la liste qu'elle conduisait a obtenu 60,95 % des suffrages au second tour, contre 39,05 % à Vincent Roger UMP.

En 2010, elle a fait paraître le livre Être maire à Paris, livre d'entretiens avec Jean Ferreux aux éditions Tétraèdre.

Fin 2012 puis début 2013, elle participe activement au projet de loi sur le mariage homosexuel jusqu'à son adoption.

Le , elle annonce qu'elle souffre d'un cancer du sein[4],[5],[6],[7].

Lors de l'élection régionale de 2015 en Île-de-France, elle est candidate en position non éligible sur la liste parisienne conduite par Marie-Pierre de La Gontrie[8].

Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire citoyenne de 2017, elle est nommée responsable thématique « Famille, questions sociétales » de sa campagne présidentielle[9],[10]

Le , elle quitte le Parti socialiste pour rejoindre Génération·s de Benoît Hamon[11].

En 2020, elle quitte Génération·s pour rejoindre Génération écologie en tant que « vice-présidente, chargée de l’innovation démocratique »[12]. Début 2023, elle ne figure plus dans l’organigramme[13].

Prise de position[modifier | modifier le code]

S'appuyant sur l'importance du nombre de familles déjà concernées en France, Dominique Bertinotti a pris parti pour une reconnaissance dans la loi de l'homoparentalité[14]. Elle a, dans ce cadre, rencontré l'association nationale Le Refuge[15], le [16].

Controverses[modifier | modifier le code]

Un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France publié en janvier 2015 constate des irrégularités dans la gestion de l'Espace d'animation des Blancs-Manteaux lorsque Dominique Bertinotti était maire du 4e arrondissement de Paris. Le procureur financier a décidé de déférer Dominique Bertinotti devant la Cour. Cette dernière a demandé la protection fonctionnelle à la ville de Paris[17].

En tant que mandataire des archives présidentielles des deux septennats de François Mitterrand[18], elle empêche, malgré les déclarations de François Hollande d'ouverture des archives, de faire la lumière sur le rôle de la France et particulièrement celui de l’Élysée dans le génocide des Tutsis au Rwanda avant le , jour où le mandat lié au protocole en vigueur spécifique de 25 ans cessera de s'appliquer. Le Conseil d'État, le , a annulé les décisions rendues par le tribunal administratif de Paris, en estimant : « Au regard de la liberté de recevoir et de communiquer des informations et des idées pour nourrir les recherches historiques et le débat sur une question d’intérêt public, un intérêt légitime sans qu’y fasse obstacle sa qualité de physicien, directeur de recherche au CNRS. Il est vrai que la communication des archives litigieuses aurait pour effet de révéler des informations relevant du secret des délibérations du pouvoir exécutif et touchant à la conduite des relations extérieures. Mais d’une part, les documents litigieux, dont aucun élément au dossier ne conduit à penser qu’ils comporteraient des éléments de nature à compromettre, à la date de la présente décision, les intérêts fondamentaux de l’État ou la sécurité des personnes, portent sur des événements qui sont survenus il y a plus d’une génération et dont les acteurs ne sont plus, pour la plupart, en activité. D’autre part, il ressort des pièces du dossier que la consultation anticipée des documents litigieux a fait l’objet de plusieurs autorisations ayant donné lieu à leur utilisation dans le cadre de divers articles, ouvrages et rapports. Par ailleurs, certaines des informations qu’ils comportent ont déjà été rendues publiques, en particulier par le rapport d’information n°1271 de l’Assemblée nationale du sur les opérations militaires menées par la France, d’autres pays et l’ONU au Rwanda entre 1990 et 1994 ». Il autorise par conséquent la consultation des archives[19].

Décorations[modifier | modifier le code]

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • Le Jour où la gauche s'est perdue, Calmann-Lévy, 2016.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. LesBiographies.com, « Moteur de recherche biographique », sur lesbiographies.com (consulté le ).
  2. « Dominique Bertinotti, une proche de Royal au gouvernement », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. David Doukhan, « L'ex-ministre Dominique Bertinotti va être nommée conseillère d'État », europe1.fr, 28 juin 2014.
  4. Dominique Bertinotti, ministre et malade du cancer, Le Monde, 22 novembre 2013.
  5. Le courage de Dominique Bertinotti, Le Point, 22 novembre 2013.
  6. La ministre Dominique Bertinotti révèle son cancer, Le Figaro, 22 novembre 2013.
  7. Ayrault "très touché par le courage" de Dominique Bertinotti, Le Point, 22 novembre 2013.
  8. Tristan Quinault Maupoil, « Régionales : l'ex-ministre Dominique Bertinotti privée de place éligible par le PS », lefigaro.fr, 27 juillet 2015.
  9. Marie-Pierre Haddad , « Présidentielle 2017 : ce que traduit le nouvel organigramme de l'équipe de Hamon », rtl.fr, 26 février 2017.
  10. Organigramme de campagne de Benoît Hamon
  11. Rachid Laïreche, « Après le plantage, Benoît Hamon arrache la rose de son jardin », sur Libération, (consulté le )
  12. « L'équipe d'animation », sur Génération Ecologie (consulté le )
  13. « L'équipe d'animation », sur Génération Ecologie (consulté le ).
  14. Site officiel de Dominique Bertinotti
  15. Site de l'association Le Refuge.
  16. Christophe Martet, « Le Refuge satisfait de sa rencontre avec Dominique Bertinotti », sur yagg.com, (consulté le )
  17. Florian Bardou avec AFP, « L’ex-maire PS du 4e arrondissement épinglée par un rapport de la Chambre régionale des comptes » (consulté le )
  18. « Archives de l’Élysée sur le Rwanda : « Le verrou militaire a sauté, mais pas le politique » », sur lemonde.fr, (consulté le )
  19. « Génocide au Rwanda : un recours devant la CEDH pour déverrouiller les archives de Mitterrand », sur lci.fr, (consulté le )
  20. Challenges.fr, « Légion d'honneur : Tirole, Proglio... Qui sont les autres nommés ? », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]