Ecdysozoa — Wikipédia

Les Ecdysozoaires (Ecdysozoa) sont un super-embranchement d'animaux protostomiens dont le développement s'effectue par une ou plusieurs mues cuticulaires. Il rassemble huit embranchements, dont les plus connus sont les Arthropodes (comprenant notamment les Insectes et les Crustacés) et les Nématodes.

Historique[modifier | modifier le code]

Ecdysozoa vient du grec ancien ἔκδυσις / ékdusis, « mue » et ζῷον / zôion, « animal ». Le premier mot a aussi donné le mot « ecdysis », signifiant "mue".

Le groupe des Ecdysozoa a été proposé par Aguinaldo et al. en 1997 sur la base d'une analyse phylogénétique moléculaire de séquences 18S. Ce clade comprenait initialement les Onychophora, les Tardigrada, les Nematoda, les Nematomorpha, les Kinorhyncha et les Priapulida[1]. Il n'existait pas encore de données moléculaires pour les Loricifera qui ont été inclus au sein des Ecdysozoa par la suite.

Cette étude a invalidé le clade des Articulata, proposé par Georges Cuvier en 1817[2],[3], qui regroupait les Annelida et les Arthropodes sur l'idée que la segmentation était un caractère dérivé partagé (une synapomorphie)[1]. Les données génétiques montrent que la segmentation s'est développée de façon indépendante chez les Ecdysozoaires et chez les Lophotrochozoaires.

Description[modifier | modifier le code]

La synapomorphie principale de ce groupe est la présence d'une croissance par mue. Aguinaldo et al. discutent également d'autres hypothèses, comme la perte des cils locomoteurs de l'épiderme. Ce caractère est absent chez tous les ecdysozoaires, mais il l'est également chez d'autres groupes de prostostomiens (chaetognathes et acanthocéphales), qui ont pu le perdre par convergence[1]. C'est la mue qui constitue un caractère dérivé partagé et justifie de regrouper les Ecdysozoaires, la segmentation étant une convergence évolutive[4].

La mue des arthropodes est déclenchée par l'ecdysone, mais cette hormone n'est probablement pas présente chez tous les Ecdysozoaires : le nématode Caenorhabditis elegans utilise une autre hormone stéroïde.

Parmi les autres synapomorphies des ecdysozoaires, on peut mentionner :

Phylogénie[modifier | modifier le code]

Un tardigrade et un nématode

Cladogramme selon une étude réalisée par Yamasaki en 2015[5]:

Ecdysozoa
Scalidophora

Priapulida



Kinorhyncha




Nematoidea

Nematomorpha



Nematoda





Loricifera


Panarthropoda


Onychophora



Tardigrada




Arthropoda






Liste des embranchements actuels[modifier | modifier le code]

Selon ITIS (19 juillet 2017)[6] :

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Aguinaldo AMA, Turbeville JM, Lindford LS, Rivera MC, Garey JR, Raff RA, Lake JA, « Evidence for a clade of nematodes, arthropods and other moulting animals », Nature, vol. 387,‎ , p. 489-93 (DOI 10.1038/387489a0, lire en ligne)
  2. Gerhard Scholtz, « The Articulata hypothesis – or what is a segment? », Organisms Diversity & Evolution, vol. 2,‎ , p. 197-215
  3. Gonzalo Giribet et Gregory D. Edgecombe, « Current Understanding of Ecdysozoa and its Internal Phylogenetic Relationships », Integrative and Comparative Biology, vol. 57,‎ , p. 455–466 (DOI 10.1093/icb/icx072)
  4. Denis Poinsot, Maxime Hervé, Bernard Le Garff, Mael Ceillier, Diversité animale. Histoire, évolution et biologie des Métazoaires, De Boeck Superieur, (lire en ligne), p. 60
  5. Hiroshi Yamasaki, Shinta Fujimoto et Katsumi Miyazaki, « Phylogenetic position of Loricifera inferred from nearly complete 18S and 28S rRNA gene sequences », Zoological Letters, vol. 1,‎ , p. 18 (PMCID 4657359, DOI 10.1186/s40851-015-0017-0, lire en ligne)
  6. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 19 juillet 2017

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :