Edmé Bouchardon — Wikipédia

Edmé Bouchardon
Edmé Bouchardon par François-Hubert Drouais, 1758,
Paris, Musée Carnavalet
Naissance
Décès
(à 64 ans)
Paris
Activités
Maître
Lieu de travail
Mouvement
Père
Fratrie
Distinction
Œuvres principales

Edmé Bouchardon (souvent orthographié Edme Bouchardon), né à Chaumont-en-Bassigny le et mort à Paris le , est un sculpteur et dessinateur réputé du milieu du XVIIIe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Edmé (ou Edme) Bouchardon naît dans une famille d'artistes. Son père Jean-Baptiste et son frère Jacques-Philippe sont sculpteurs. Il est l'élève de Guillaume Coustou avant d'obtenir en 1722 le prix de Rome avec un relief ayant pour sujet Gédéon choisit ses soldats en observant leur manière de boire. Il part en 1723 se perfectionner à l'Académie de France à Rome où il reste neuf ans. Il se trouve dans la cité papale au même moment que le sculpteur Adam, et présente un projet pour la fontaine de Trévi. Il profite également de son séjour pour réaliser une copie du Faune Barberini. À son retour en 1732, il obtient immédiatement (fait rare) un logement au Louvre. Il est nommé sculpteur du roi en 1732, obtient l'agrément de l’Académie en 1733 avant d'être reçu en 1744. Enfin, il en devient professeur en 1745.

On lui connaît une cinquantaine de statues[1]. Parmi ses réalisations majeures, on compte la fontaine de la rue de Grenelle. Elle illustre son intérêt pour la problématique de cet élément urbain, qu'il avait développé dans son projet pour celle de Trévi. L'Amour se faisant un arc de la massue d'Hercule (1750) conservé au musée du Louvre est un autre de ses chefs-d'œuvre. Cette sculpture, commandée par le directeur des Bâtiments du roi, Philibert Orry, est destinée au château de Versailles[2].

L'artiste est connu pour ses portraits.

Il réalise en 1758 dans son atelier de fonderie de la rue du Faubourg-du-Roule (emplacement des actuels 195 à 205 rue du Faubourg-Saint-Honoré) une statue équestre de Louis XV transportée par chariot place Louis XV (place de la Concorde). Sa mort en 1762 interrompt sa conception du piédestal[3]. On le considère comme un point d'équilibre entre la sévérité de l'Antique et la grâce du naturel rocaille. Il est également vu comme un précurseur du néoclassicisme en sculpture et connu pour ses talents de dessinateur. Nous conservons aujourd'hui de nombreux dessins et esquisses de sa main, essentiellement des sanguines[4].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Bustes de Clément XII, des cardinaux de Rohan et Melchior de Polignac à Rome ;
  • Allegoria della Religione (Allégorie de la Religion), terre cuite, vers 1730-32. Museo di Palazzo Venezia, Rome ;
  • Buste de Charles-Frédéric de la Tour du Pin. Ce buste (en marbre blanc), mis en vente à l'hôtel Drouot en 2012 par les descendants du marquis, a été adjugé 3,75 millions d'euros et a été préempté par le Musée du Louvre. Réalisé par Bouchardon à son retour de Rome ce buste est inspiré par les chefs-d’œuvre de l’Antiquité découverts par l'artiste lors de son séjour à la Villa Medicis. Exposé au Salon de 1738, cette œuvre, qui marque une rupture dans la tradition Française du portrait en sculpture, a définitivement établi la réputation du sculpteur.
  • Les figures du Christ à la colonne, de la Vierge de douleurs et de huit des douze apôtres, Paris, chœur de l'église Saint-Sulpice[5] ;
  • L'Amour se faisant un arc de la massue d'Hercule (1750), marbre, Paris, musée du Louvre ;
  • Fontaine des Quatre-Saisons, Paris, à côté du musée Maillol - Fondation Dina Vierny, rue de Grenelle ;
  • Louis XV, statue équestre (détruite à la Révolution). Un modèle par son élève Louis-Claude Vassé est visible au musée du Louvre ;
  • Calvaire à Remiremont, Vosges, offert par Charles Marie David en 1858 ;
  • Plusieurs sujets pour les bassins du château de Versailles, dont Protée pour le bassin de Neptune.
  • Beaux-Arts de Paris :
    • Vase à couvercle[6], sanguine, H. 0,231 ; L. 0,161 m. À la fin des années 1730, Bouchardon réalisa deux Livres de vases, constitués chacun de douze planches gravées par Gabriel Huquier. Ce dessin est préparatoire pour la onzième eau-forte de la première série[7].
    • Tête de femme coiffée d'un fichu[8], sanguine, H. 0,445 ; L. 0,292 m. Cette tête de femme, de grand format, est à rapprocher d'un dessin similaire aujourd'hui conservé au Département de Arts graphiques du musée du Louvre. Il s'agit du même modèle étudié sous des angles différents, et dont l'expression du visage varie[9].
    • Etude d'homme étendu sur le côté[10], sanguine, H. 0,400 ; L. 0,562 m. Cette académie ne fut pas gravée mais fit l'objet d'une contre-épreuve (Nationalmuseum de Stockholm). Bouchardon réservait vraisemblablement cette feuille aux amateurs, et exécuta la contre-épreuve pour alimenter son fonds d'atelier, destinée à servir de modèle à ses élèves[11].
    • Etude d'après "L'Amour tendant son arc", sanguine, H. 0,341 ; L. 0,245 m, d'après un Eros de Lysippe que le sculpteur a du étudier à Rome, on connait cinq autres copies de la main de Bouchardon. De cet antique, Bouchardon su en tirer un de ses plus célèbres sculptures : L'Amour se faisant un arc dans la massue d'Hercule.[12],[13]
  • Edme Bouchardon : Projet de jeton pour « Les parties casuelles, 1757 », 1756, sanguine sur papier vergé, 38,2 x 24,8 cm, Orléans, musée des Beaux-Arts[14].                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        

Photographies[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Entrée du lycée Édmé-Bouchardon à Chaumont.

À Chaumont, sa ville natale, son nom a été donné au lycée d'enseignement général, à une fontaine avec son buste et à une rue du centre-ville.

La ville de Paris comporte une rue Bouchardon (10e arrondissement).

Une grande « Exposition Bouchardon » a été organisée au musée du Louvre à l'automne 2016[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Scherf g, Bouchardon, rénovateur des arts, Dossier de l'art n° 242, septembre 2016, p4-9
  2. L'Antiquité rêvée: innovations et résistances au XVIIIe siècle [exposition], Paris, Musée du Louvre, 2 décembre 2010-14 février 2011, Louvre éd. Gallimard, (ISBN 978-2-07-013088-7), P.120
  3. Geneviève Bresc-Bautier, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris, action artistique de la Ville de Paris, (ISBN 2 905118 49 0), « Fonderie et ateliers du Roule », p. 373
  4. Trey J, Bouchardon dessinateur, l'art parfait de la sanguin, Dossier de l'art n° 242, septembre 2016, p38-45
  5. Saint-Sulpice, brochure vendue dans l'église, p. 18.
  6. « Vase à couvercle, Edme Bouchardon », sur Cat'zArts
  7. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, François Boucher et l'art rocaille dans les collections de l'Ecole des beaux-arts, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 2003-2006, p. 180-183, Cat. 37
  8. « Tête de femme coiffée d'un fichu, Edme Bouchardon », sur Cat'zArts
  9. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, François Bouchardon et l'art rocaille dans les collections de l'Ecole des beaux-arts, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 2003-2006, p. 184-186, Cat. 38
  10. « Etude d'homme nu étendu sur le côté, Edme Bouchardon », sur Cat'zArts
  11. Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles, François Boucher et l'art rocaille dans les collections de l'Ecole des beaux-arts, Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 2003-2006, p. 187-189, Cat. 39
  12. « Cat'zArts - Affichage d'une notice », sur www.ensba.fr (consulté le )
  13. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Poussin, Géricault, Carpeaux ... A l'école de l'antique, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2019, p. 74-77, Cat. 16.
  14. Dominique Brême et Mehdi Korchane, Dessins français du musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le Trait et l’Ombre, Orléans, musée des Beaux-Arts, , 9 788836 651320, n°61
  15. Sur le site du Louvre.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie et sources[modifier | modifier le code]

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Edmé Bouchardon » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Nicolas Bouillet, Alexis Chassang, « Edme Bouchardon dans Dictionnaire universel d'histoire et de géographie », sur gallica BNF, (consulté le ), p. 262
  • Alphonse Roserot, Edme Bouchardon, dessinateur, p. 588-616, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction publique, 1895, 19e session (lire en ligne)
  • Yvonne Rickert, Edme Bouchardon : réseau familial d’un sculpteur originaire de Chaumont, Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles (lire en ligne)
  • Anne-Lise Desmas, Édouard Kopp, Guilhem Scherf et Juliette Trey, Edme Bouchardon (1698-1762), coédition musée du Louvre, éditions Somogy, 2016.
  • Juliette Trey, avec Hélène Grollemund, Inventaire général des dessins du musée du Louvre. École française. Edme Bouchardon (1698-1762), coédition Mare & Martin, musée du Louvre, 2016.
  • Henriette Pforr, d'après Alphonse Roserot, Bouchardon, Prisma, 2016.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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