Emil Mangelsdorff — Wikipédia

Emil Mangelsdorff
Emil Mangelsdorff en 2009.
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Emil Mangelsdorff ([ˈɛmɪl ˈmaŋl̩s.dɔʁf]), né le et mort le , est un musicien de jazz allemand qui joue du saxophone alto, du saxophone soprano, de la clarinette et de la flûte. Il est un pionnier du jazz sous le régime nazi qui a conduit à son emprisonnement. Après la Seconde Guerre mondiale et des années comme prisonnier de guerre, il est membre fondateur de l'ensemble de jazz Hessischer Rundfunk en 1958. Il joue avec plusieurs groupes et est actif, également en tant qu'éducateur, jusqu'à un âge avancé.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mangelsdorff est né à Francfort[1], fils du relieur Emil Albert Joseph Mangelsdorff (1891–1963), né à Ingolstadt, et de sa femme Luise, née Becker (1896–1976), de Wertheim[2]. Mangelsdorff est initié au jazz à l'âge de neuf ans, lorsque sa mère passe à Radio Luxembourg et qu'il entend la voix de Louis Armstrong[3]. Son premier instrument est l'accordéon[3],[4]. En 1942 et 1943, Mangelsdorff étudie la clarinette au Conservatoire Hoch de Francfort[5]. En tant que membre du Frankfurt Hotclub Combo (de), avec le trompettiste Carlo Bohländer, le bassiste Hans Otto Jung (de) et le batteur Hans Podehl (de), il joue du jazz et devient une figure de proue du Swingjugend[2], ce qui le conduit à être emprisonné par la Gestapo[3],[6]. Il est intégré de force dans l'armée allemande et est prisonnier de guerre russe pendant quatre ans[7]. En 1949, il retourne à Francfort et décide de devenir musicien de jazz professionnel. Il joue dans les groupes de Joe Klimm et Jutta Hipp, et est également membre des Frankfurt All Stars et de l'ensemble de jazz du radiodiffuseur Hessischer Rundfunk à partir de 1958[8],[9]. En 1966, il fonde Swinging Oil Drops, avec Joki Freund (de), Volker Kriegel (en), Fritz Hartschuh (de) et Günter Lenz (en)[5],[10].

Emil Mangelsdorff en 2015.

Mangelsdorff a été influencé par le swing[5]. Il continue à se développer musicalement, jouant du bebop, du jazz fusion et du cool jazz[11],[12]. En 1964, il écrit un manuel d'instructions pour le « jazz saxophone »[13]. Il joue avec Charles Mingus à New York[5] et s'est souvent produit au Jazzkeller (littéralement « cave à jazz ») de la Kleine Bockenheimer Straße à Francfort, parfois avec son frère, le tromboniste Albert Mangelsdorff[8],[14]. Il donne son dernier concert au Holzhausenschlösschen (en) de Francfort le [5]. Il a également témoigné dans les écoles sur l'époque nazie, poursuivant un travail de mémoire jusqu'à un âge avancé[4].

Sa première épouse Simone Mangelsdorff (de), une soprano lyrique, est morte en 1973[5]. Monique (morte en 2018[15] ) est sa deuxième épouse[16]. Mangelsdorff meurt à Francfort-sur-le-Main le , à l'âge de 96 ans[8],[9].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Jazzlegende Emil Mangelsdorff gestorben » Accès libre, BR24, (consulté le )
  2. a et b (de) Mozer, « Mangelsdorff, Albert » Accès libre, Frankfurter Personenlexikon (consulté le )
  3. a b et c (de) Alexander Jürgs, « Jazz-Musiker Emil Mangelsdorff: Swing Heil » Accès libre, sur FAZ, (consulté le )
  4. a et b (de) Matthias Halbig, « Jazz gegen Hass – Saxofonist Emil Mangelsdorff stirbt mit 96 Jahren » Accès libre, RND.de, (consulté le )
  5. a b c d e et f (de) « Wegbereiter des deutschen Jazz: Trauer um Emil Mangelsdorff » Accès libre, Süddeutsche.de, (consulté le )
  6. (de) Lange, « Gaienhofen: Wie sich Emil Mangelsdorff als Jazzer durch die NS-Zeit kämpfte » Accès libre, SÜDKURIER Online, (consulté le )
  7. (de) Von Claus-Jürgen Göpfert, « Botschafter des Jazz » Accès libre, Frankfurter Rundschau, (consulté le )
  8. a b c d e f et g (de) Christian Riethmüller, « Saxofonist Emil Mangelsdorff gestorben » Accès libre, sur FAZ, (consulté le )
  9. a et b (de) « Frankfurter Jazzlegende Emil Mangelsdorff ist tot » Accès libre, sur Hessenschau, (consulté le )
  10. (de) « Swinging Oil Drops – CD (2008, Re-Release, Remastered) von Emil Mangelsdorff » Accès libre, Musik-Sammler.de (consulté le )
  11. (de) Göpfert, « Jazz als Friedensbotschaft » Accès libre, Frankfurt, (consulté le )
  12. (de) « Der Frankfurter Jazzmusiker Emil Mangelsdorff ist tot » Accès libre, swr.online, (consulté le )
  13. (en + de) « Anleitung zur Improvisation » Accès libre, Schott Music (consulté le )
  14. (de) « Traurige Nachricht: Frankfurter Jazz-Legende Emil Mangelsdorff ist tot » Accès libre, Frankfurt, (consulté le )
  15. (de) Wolfgang Sandner, « Pionier und Zeitzeuge: Jazzer der ersten Stunde » Accès libre, FAZ.net, (consulté le )
  16. (de) Oliver Teutsch, « Die Puste reicht noch – Jazz-Saxophonist Emil Mangelsdorff wird 85 – neue musikzeitung » Accès libre, nmz, (consulté le )
  17. (de) « KulturPortal Frankfurt: Goetheplakette der Stadt Frankfurt am Main » Accès libre, KulturPortal Frankfurt (consulté le )
  18. (de) « Jazzer Emil Mangelsdorff wird Ehrenprofessor » Accès libre, sur welt.de, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]