Emphase (linguistique) — Wikipédia

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Les procédés d'emphase sont des tournures très employées à l'oral : la dislocation, l'extraction (phrase clivée) et la phrase pseudo-clivée. On ajoute à ces deux procédés les accents d'insistance :

  • Louis Jouvet a créé les pièces de Jean Giraudoux (et non les romans : un accent d'insistance est mis sur les pièces, qui consiste en une élévation de l'intonation, comme à la fin d'une question).

On regroupe, sous le nom d'emphase, tous les procédés d'insistance ou de mise en relief. Ce terme, issu d'une figure de rhétorique[1], a pris en français un sens courant péjoratif (exagération, grandiloquence).

Au Québec, le mot est souvent employé, à tort, comme traduction de l'anglais emphasis.

Dislocation[modifier | modifier le code]

La dislocation, ou le détachement, consiste en l'extraposition d'un constituant (appelé antécédent) en tête ou en fin de phrase, constituant repris par un pronom :

  • Je la trouve géniale, cette fille.
  • Des vacances, j’en ai vraiment besoin.

Les pièces de Jean Giraudoux, Louis Jouvet les a créées (anaphore).

Louis Jouvet les a créées, les pièces de Jean Giraudoux (cataphore).

Dans la phrase canonique Louis Jouvet a créé les pièces de Jean Giraudoux, le thème est Louis Jouvet et le prédicat est a créé les pièces de Jean Giraudoux. Dans les deux dislocations ci-dessus, une partie du prédicat devient thème, soit les pièces de Jean Giraudoux : c'est sur ces pièces qu'on apporte une information nouvelle.

Extraction ou phrase clivée[modifier | modifier le code]

L'extraction consiste en la mise en relief d'un constituant grâce à un présentatif (tel que c'est.. qui) en tête de phrase (contrairement à la dislocation, elle ne peut pas être en fin de phrase) :

C'est Marie qui a mangé le gâteau.

C'est Louis Jouvet qui a créé les pièces de Jean Giraudoux (et non Bertolt Brecht : qui est ici le pronom qui remplace le sujet).

Ce sont les pièces de Jean Giraudoux que Louis Jouvet a créées (et non celles de Molière : que est ici le pronom qui remplace le complément ou l'attribut).

Phrase pseudo-clivée[modifier | modifier le code]

La phrase pseudo-clivée présente des aspects de la dislocation et de l'extraction. Elle a une structure à présentatif (c'est... qui / c'est... que) avec un outil relatif :

Ce que je veux, c'est un peu de calme (on peut la différencier de la phrase clivée grâce à la virgule, qui marque un détachement).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Beck, Marie-Virginie Speller, Frantz BADUFLE, Anne-Marie Vallejo-Bouvier, Jean-François Bocquillon, Martine Mariage, Concours Contrôleur des finances publiques: Tout-en-un - Concours 2020, Dunod, (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat, René Rioul, Grammaire méthodique du français, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Linguistique nouvelle », , 5e éd., XXIII-646 p., 23 cm (ISBN 2-13-050249-0, BNF 43762452)