Erna Blencke — Wikipédia

Erna Blencke
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Erna Blencke, née le à Magdebourg et morte le à Bad Sodenet am Taunus est une pédagogue et femme politique allemande. Avant la Seconde Guerre mondiale, elle est membre de l'Internationaler Sozialistischer Kampfbund au sein duquel elle s'engage dans la résistance contre le nazisme. Elle s'exile en France en 1938 où elle est rapidement internée au camp de Gurs. Elle réussit à s'évader et à partir pour les États-Unis. Après la Guerre, elle retourne en Allemagne où elle occupe diverses responsabilités dans le secteur de l'éducation des adultes et du Parti social-démocrate.

Biographie[modifier | modifier le code]

Erna Blencke est née le à Magdebourg[1]. En 1917, elle obtient son diplôme d'enseignement pour les écoles élémentaires puis étudie les mathématiques, la physique, la philosophie et la pédagogie à l'Université Georg-August de Göttingen à partir de 1919[1],[2]. Elle y est l'élève de Leonard Nelson et, en 1923, elle passe l'examen d'État pour enseigner dans les écoles secondaires.

Elle enseigne dans une école élémentaire de Magdebourg-Neustadt où elle côtoie la pauvreté des familles ouvrières[2].

Elle est membre active de la Jeunesse ouvrière socialiste (Sozialistischen Arbeiterjugend) et des Jeunes socialistes (Jungsozialisten)[3].

De l'automne 1923 à , Erna Blencke enseigne à Francfort-sur-le-Main et à Hanovre, dans une école collective d'éducation réformée[3],[4]. Elle enseigne également au Walkemühle (de), le centre de formation de l'ISK prenant en charge l’éducation de pupilles recueillies par des membres ou à des enfants légitimes de membres de l’association[5]. Elle est impliquée dans l'Association des enseignants allemands (de), l'Association des libres penseurs et devient membre de l'Internationaler Sozialistischer Kampfbund (Ligue internationale de combat socialiste, ISK) fondée par son ancien professeur Leonard Nelson et Minna Specht[6].

Résistance et émigration[modifier | modifier le code]

En 1933, avec l'arrivée au pouvoir des nazis et l'adoption de la loi de rétablissement de la fonction publique professionnelle, Erna Blencke est renvoyée de l'enseignement en raison de son engagement politique. Elle gère un commerce du pain, ce qui lui permet aussi de camoufler ses activités de résistance avec l'ISK[2],[3],[7]. Erna Blencke met sur pied des groupes ISK dans la région de Hanovre, et en 1937 devient la cheffe de la résistance ISK pour tout le pays[8],[9].

En 1938, plusieurs membres de l'ISK sont victimes d'une vague d'arrestations, ce qui pousse Erna Blencke à fuir vers la France via la Suisse[3].

Le siège de la ligne étrangère ISK se trouve à Paris[10]. Sous le pseudonyme de Rosa Fricke, elle écrit pour le Sozialistische Warte et est membre de l'Association des enseignants émigrés allemands[10].

Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Erna Blencke est internée en France en 1939[11]. Elle parvient à s'évader du camp de Gurs début et arrive aux États-Unis en avec l'aide de comités d'aide internationaux via le Portugal et Porto Rico[10],[12]. Elle y reste politiquement active et travaille dans de plusieurs organisations syndicales et de défense des droits humains, comme l'American Labour Education Service (ALES)[13], l'International Ladies' Garment Workers' Union, la Ligue internationale des droits de l'homme, le Parti socialiste d'Amérique, le Civil Rights Union et l'Association nationale pour l'avancement des personnes de couleur (NAACP)[10].

Retour en Allemagne[modifier | modifier le code]

En , Erna Blencke retourne en Allemagne, à la demande de la Fédération allemande des syndicats de Hanovre, qui lui confie la direction du Centre d'éducation des adultes de Springe am Deister[3]. Les personnes qui l'ont connue la décrivent comme une personnalité impressionnante dotée d'une grande intégrité morale et d'une grande crédibilité. Erna Blencke est une des «s ocialistes éthiques » autour notamment de Leonard Nelson et Willi Eichler. Lorsqu'elle quitte Springe, elle offre à l'école l'œuvre principale de Leonard Nelson avec une dédicace de sa part : « En vérité, l'éducateur ne peut pas avoir une assez haute opinion du destin des personnes qu'il est censé éduquer »[14].

Elle occupe ce poste jusqu'en 1954, puis déménage à Francfort-sur-le-Main, où elle continue à travailler dans le secteur de l'éducation des adultes. Erna Blencke dirige les Sokratische Gespräche, une méthode d'enseignement philosophique, et s'occupe de constituer les archives de Leonard Nelson, de l'ISK et de Minna Specht[11]. La plupart de ces archives font maintenant partie des Archives de la social-démocratie.

Dans les années 1960 et 1970, Erna Blencke siège au conseil d'administration du SPD à Francfort-sur-le-Main et, de 1978 à 1982, elle est présidente de la Philosophisch-Politische Akademie[11].

Erna Blencke décède le à Bad Soden am Taunus[15].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Des rues à Göttingen et à Hanovre portent le nom de Erna-Blencke-Weg.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • (de) Zur Geschichte der Neuen Fries’schen Schule und der Jakob Friedrich Fries-Gesellschaft, dans Archiv für Geschichte der Philosophie, vol. 60 (2), 1978, p. 199-208
  • (de) Hakenkreuz am Galgen, dans M. Köttenheinrich, U. Neveling, U. Paetzold, H. Schmidt (éd.): Rundfunkpolitische Kontroversen. Zum 80. Geburtstag von Fritz Eberhard, Francfort, Cologne, Europäische Verlagsanstalt, 1976 (ISBN 9783434003212)
  • Le catalogue de la Bibliothèque nationale allemande répertorie 34 publications d'Erna Blencke, presque exclusivement des publications de la Socialist Watch des années 1938 à 1940.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (de) Deutsche Biographie, « Blencke, Erna - Deutsche Biographie », sur www.deutsche-biographie.de (consulté le )
  2. a b et c (de) Beatrix Herlemann, « Blencke, Erna Elisabeth », sur www15.ovgu.de (consulté le )
  3. a b c d et e « Hessische Biografie : Erweiterte Suche : LAGIS Hessen », sur www.lagis-hessen.de (consulté le )
  4. Beatrix Herlemann: Blencke, Erna Elisabeth. Zur Bedeutung und Geschichte der Sammelschulen in Hannover siehe: Klaus Mlynek und Waldemar R. Röhrbein: Geschichte der Stadt Hannover, Band 2 – Vom Beginn des 19. Jahrhunderts bis in die Gegenwart, Schlütersche Verlagsanstalt und Druckerei, Hannover 1994 (ISBN 3-87706-364-0), S. 477
  5. Karim Fertikh, « Une organisation pédagogique de la révolution. La ligue de la jeunesse et Ligue pour la lutte socialiste internationale dans l’Allemagne des années 1920 »,
  6. Beatrix Herlemann: Blencke, Erna Elisabeth
  7. (de) Kai Schöneberg, « Mit Walnüssen, dicken Socken und Schürze », Die Tageszeitung: taz,‎ , p. 32 (ISSN 0931-9085, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Shelley Baranowski, Armin Nolzen et Claus-Christian W. Szejnmann, A Companion to Nazi Germany, John Wiley & Sons, (ISBN 978-1-118-93690-0, lire en ligne)
  9. (de) « Tierausbeutung und Antifaschismus », sur graswurzelrevolution, (consulté le )
  10. a b c et d (de) Reimut Schmitt, « Gegen den Strom, Erna Blencke », sur www.spd-rhaunen.de, (consulté le )
  11. a b et c (de) « Mitglieder der PPA – PPA » (consulté le )
  12. Hildegard Feidel-Mertz/Hermann Schnorbach: Lehrer in der Emigration, S. 227
  13. Zum ALES siehe den Artikel von Eleanor G. Coit and John D. Connors: Agencies and Programs in Workers' Education, in: The Journal of Educational Sociology, vol. 20, no 8 (), p. 520-528
  14. (de) « Woher wir kommen », sur Bildungs- und TagungsZentrum HVHS Springe e.V. (consulté le )
  15. (en) « Blencke, Erna », sur De Gruyter (consulté le )