Espion — Wikipédia

L'Espion d'Alphonse de Neuville, 1880.

Un espion, ou encore un agent secret, est un individu qui pratique l'espionnage ou, de manière plus générale, une activité relative à la collecte clandestine de renseignements ou d'informations secrètes classifiées, le plus souvent pour les livrer à un État.

Par extension, on appelle aussi espion ou agent secret, toute personne exerçant une activité clandestine au service d'un État, comme le sabotage, la destruction, la capture de matériel, l'assassinat, l'enlèvement ou encore l'exfiltration de personnes.

Terminologie[modifier | modifier le code]

Dans les services de renseignement, la terminologie distingue :

  • les officiers traitants, qui sont membres permanents d'un service de renseignement, c'est-à-dire des fonctionnaires civils ou des militaires en activité[1], chargés de recruter et de manipuler des agents ;
  • les agents, qui fournissent à proprement parler les renseignements à la demande des officiers traitants, en général contre rétribution[2].

La confusion entre ces deux rôles, pourtant totalement différents, est presque la règle dans les œuvres de fiction, alors que cette distinction est un fondement de l'activité des services de renseignement.

Au-delà de la fonction stricto sensu d'officier traitant, tous les fonctionnaires travaillant dans un service de renseignement (cadres, analystes, direction) sont en général qualifiés d'espions.

Parmi les agents et les membres des services de renseignement, on distingue :

  • pour les agents :
    • agent dormant : un individu installé en toute clandestinité sur un territoire et attendant d'être activé pour une mission.
    • transfuge (ou défecteur) : un membre des services secrets qui fuit son pays pour se réfugier dans un autre pays, auquel il propose les renseignements qu'il détient.
    • walk-in : un individu appartenant à une organisation considérée comme intéressante par les services de renseignement (service de renseignement adverse, cellule terroriste, etc.) qui vient spontanément proposer sa collaboration à ces derniers.
    • agent double : un agent d'un service de renseignements qui est également agent pour un second service de renseignements, adversaire du premier, pour découvrir ses méthodes, ses officiers traitants, et le genre de renseignements qu'il recherche[3]. En revanche, un officier d'un service de renseignements qui espionne pour un service de renseignement adverse n'est pas un agent double[4],[5] mais une « taupe » (formellement, en anglais, une penetration ou un agent-in-place).
    • agent illégal
    • agent provocateur
    • agent d'influence
    • agent de pénétration : un agent recruté pour s'intégrer dans une organisation dont il n'est pas membre à l'origine.
    • honorable correspondant : un individu collaborant avec un service de renseignement par patriotisme.
    • indicateur

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Représentation caricaturale d'un espion.

Les stéréotypes fictionnels de l'agent secret proviennent de la guerre froide, durant laquelle les services secrets et les barbouzes des grandes puissances s'affrontaient dans l'ombre.

Parmi ces stéréotypes, l'espion viril et séducteur, tiré à quatre épingles, collectionnant les femmes et les gadgets les plus sophistiqués, est littéralement dominé par le personnage créé par Ian Fleming : James Bond ; même si d'autres personnages ont faits les beaux jours de la littérature du genre des années 1960 aux années 1980 : OSS 117, Coplan et, à la limite du genre, San Antonio et SAS.

Littérature[modifier | modifier le code]

Notamment dans les romans d'espionnage. Voir la catégorie :   Roman d'espionnage 

Quelques exemples :

Cinéma[modifier | modifier le code]

Notamment dans les films d'espionnage. Voir la catégorie :   Film d'espionnage 

Quelques exemples de films qui mettent en scène des espions :

Les parodies rencontrent aussi un vif succès. Parmi les plus connues : Le Magnifique (1973), Drôles d'espions (1985), Austin Powers (1997), Double zéro (2004), mais aussi les films sur l'agent OSS 117 (OSS 117 : Le Caire, nid d'espions en 2006, et ses suites).

Télévision[modifier | modifier le code]

Voir la catégorie :   Série télévisée d'espionnage 

Quelques exemples :

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

Voir la catégorie :   Bande dessinée d'espionnage 

Quelques exemples :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Officier », in Paul Lefèbvre, Dictionnaire du renseignement (2018), pages 569 à 571
  2. DGSE - Site du ministère de la défense.
  3. (en) Nigel West, Historical Dictionary of Cold War Counterintelligence, Lanham, Maryland, Scarecrow, , p. 90.
  4. (en) Nigel West, Historical Dictionary of International Intelligence, Lanham, Maryland, Scarecrow, , p. 105.
  5. (en) Joseph C. Goulden, The Dictionary of Espionage : Spyspeak into English, New York, Dover, , p. 66-67.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Dewerpe, Espion, une anthropologie historique du secret d’État contemporain, Paris, Galimard, 1994
  • Chantal Antier, Marianne Walle, Olivier Lahaie, Les Espionnes dans la Grande Guerre, Ouest-France, 2008
  • Yvonnick Denoël, Comment devient-on espion ?, Nouveau Monde éditions, 2014
  • Dalila Kerchouche, Espionnes : double vie sous haute tension, Flammarion, 2016
  • Chloé Aeberhardt, Les espionnes racontent, Robert Laffont, 2017
  • Valentin Baricault, L'espionnage au Moyen Âge, Passés/Composés, 2023.

Ressources radiophoniques[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]