Eugène Claudius-Petit — Wikipédia

Eugène Claudius-Petit
Illustration.
Eugène Claudius-Petit en 1948.
Fonctions
Député français

(5 ans)
Élection 11 mars 1973
Circonscription 15e de Paris
Législature Ve (Cinquième République)
Groupe politique UC (1973-1974)
RCDS (1974-1978)
Prédécesseur Michel de Grailly
Successeur Yves Lancien

(5 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 11 mars 1967
Réélection 30 juin 1968
Circonscription 4e de la Loire
Législature IIIe et IVe (Cinquième République)
Groupe politique PDM
Prédécesseur Théo Vial-Massat
Successeur Roger Partrat

(3 ans et 10 mois)
Élection 30 novembre 1958
Circonscription 4e de la Loire
Législature Ire (Cinquième République)
Groupe politique ED
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Théo Vial-Massat

(10 ans et 25 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Loire
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire et IIe (Quatrième République)
Groupe politique UD-GRG-UDSR
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale

(2 mois et 15 jours)
Gouvernement Mendès France
Prédécesseur Paul Bacon
Successeur Louis Aujoulat
Maire de Firminy

(17 ans et 11 mois)
Prédécesseur Marcel Combe
Successeur Théo Vial-Massat
Ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme

(4 ans, 3 mois et 27 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Queuille I, Bidault II et III, Queuille II, Pleven I, Queuille III, Pleven II, Faure I, Pinay
Prédécesseur René Coty
Successeur Pierre Courant
Biographie
Nom de naissance Eugène Petit
Date de naissance
Lieu de naissance Angers (Maine-et-Loire)
Date de décès (à 82 ans)
Lieu de décès Paris 4e
Nationalité Française
Parti politique JR, UDSR
Profession Professeur de dessin

Eugène Petit (il a ajouté par la suite son pseudonyme de résistance « Claudius »), est un homme politique français, né le à Angers et décédé le à Paris[1]. Il participe à de nombreux gouvernements de la IVe République et est l'initiateur du projet urbanistique de Firminy-Vert.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de cheminot, il fréquente l'école primaire de sa ville natale, puis devient apprenti et fait son tour de France de compagnon artisan. Il travaille chez un ébéniste à Paris puis au sein de la Société Rambault Meubles à Angers. Il suit des cours qui lui permettent de devenir professeur de dessin. Il enseignera notamment au Lycée Ampère à Lyon tout au début des années 1940. Ce catholique de tempérament anarchiste milite brièvement dans la mouvance libertaire. Il anime également une section syndicale CGTU puis adhère au Sillon après une rencontre avec Marc Sangnier.

Il entre dans la Résistance sous le pseudonyme de Claudius. En 1942, il appartient au comité de direction de Franc-Tireur où il fait entrer Pierre Degon à ses côtés. En 1943, il fut un des membres fondateurs du CNR où il représente les MUR (Mouvements unis de la Résistance). Il quitte la France pour rejoindre Londres puis Alger où il est délégué à l'Assemblée consultative provisoire. De retour à Paris, il préside le Mouvement de libération nationale.

Il est fait compagnon de la Libération, est décoré de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il est élu député de la Loire à la première et à la seconde Assemblée nationale constituants, puis à l'Assemblée nationale de 1946 à 1955 sous l'étiquette Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR).

Au cours de la Quatrième et de la Cinquième République, Claudius-Petit, qui considérait que la politique était un combat pour « ceux qui n'ont rien de matériel », est une des figures d'un centrisme moderniste et social. Nommé ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme le , il mène une vaste politique d'équipement et de planification dans une France de l'après-guerre qui doit réparer les dégâts du conflit et faire face à une pénurie de logements sans précédent.

En , il présente devant le conseil des ministres un rapport publié en brochure sous le titre Pour un plan national d'aménagement du territoire qui est considéré comme le manifeste fondateur de la politique qui est menée au cours du demi-siècle suivant. Afin de combattre les trop grandes inégalités de peuplement et d'activité, tout en harmonisant le logement aux nécessités industrielles, Claudius-Petit prône un engagement important en matière d'investissements et de réglementation.

Il s'efforce de mener ce programme[2], conservant son poste dans les gouvernements Henri Queuille (1), Georges Bidault (2), Henri Queuille (3), René Pleven (1) et Henri Queuille (3) jusqu'au .

Il est ensuite Ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 19 juin au dans le gouvernement Pierre Mendès France avant d'assumer l'intérim du ministère du Logement du 14 août au . Il démissionne après le rejet de la CED.

Au ministère du Logement, il dépose des projets de loi relatifs à l'acquisition d'habitations et à l'équipement industriel, la procédure de codification des textes législatifs concernant l'urbanisme et l'habitat. Il lutte contre les taudis.

Battu aux élections de 1956, il retrouve son siège à l'Assemblée nationale de 1958 à 1962, puis de 1967 à 1978 sous différentes étiquettes centristes en se faisant réélire dans la Loire (1967-1973) puis à Paris (1973-1978).

Autres activités[modifier | modifier le code]

De 1961 à 1975, il est président de l’Union Centrale des Arts décoratifs.

De sa création en 1956 à 1977, il dirige la Sonacotra, Société nationale de construction pour les travailleurs (Sonacotral, Société nationale de construction pour les travailleurs algériens jusqu'aux accords d'Évian de 1962) principal gestionnaire de foyers de travailleurs migrants en France.

Catholique pratiquant, très respecté des autres parlementaires, sa position est décisive lors du dernier jour du débat sur l'avortement, le  : « En conclusion, et précisément parce que je n'ai pas laissé au vestiaire mes convictions spirituelles, je ne peux pas me défaire de la solidarité qui me lie à la société dans laquelle je vis. Pour obéir à mes exigences, je suis avec ceux qui souffrent le plus, avec celles qui sont condamnées le plus, avec celles qui sont méprisées le plus (...) À cause de cela, à cause de Lui, je prendrai ma part du fardeau. Je lutterai contre tout ce qui conduit à l'avortement, mais je voterai la loi »[3].

Firminy-Vert[modifier | modifier le code]

Ami de Le Corbusier, il se lance dans une vaste opération de rénovation de sa ville de Firminy. Élu maire en 1953, il rêve d'édifier à côté de la cité « noire » minière et sidérurgique, « une ville du XXe siècle qui soit le meilleur de son temps », une sorte de petite Brasilia, un condensé d'architecture moderne.

En 1955, il commande plusieurs bâtiments à Le Corbusier, dont la maison de la Culture, une « cité radieuse », un stade et l'église Saint-Pierre.

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès d’Eugène Pierre Claudius-Petit », sur MatchID.
  2. Témoin en est le lotissement concerté dit lotissement M.R.U. à Meudon, dû à Jean Prouvé.
  3. 2e séance du jeudi 28 novembre 1974.
  4. « Eugène CLAUDIUS-PETIT », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le ).
  5. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  6. Nom des rues de Saint-Étienne
  7. Description de « La Goupille ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Pour un plan national d'aménagement du territoire », Les grands textes de l'aménagement du territoire et de la décentralisation. Christel Alvergne, Pierre Musso, DATAR (avant-propos de Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre), 2004, (ISBN 2110052392)
  • Benoît Pouvreau, Danièle Voldman, Un politique en architecture : Eugène Claudius-Petit (1907-1989), préf. de Dominique Claudius-Petit, éd. Le Moniteur, coll. « Architextes », 2004, 358 p., (ISBN 2281192237)
  • Benoît Pouvreau, "La politique d'aménagement du territoire d'Eugène Claudius-Petit", dans revue XXe siècle, no 79 –2003/3, p. 43-52 [lire en ligne]
  • Hommage à Eugène Claudius-Petit, fondateur du corps des architectes-conseils de l'État, éd. Thotm, 2007, 36 p. [lire en ligne]

Les papiers personnels d'Eugène Claudius-Petit sont conservés aux Archives nationales sous la cote 538AP [lire en ligne].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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