Fédération française des éclaireuses — Wikipédia

Fédération française des éclaireuses
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Sigle
FFEVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Siège
Paris (6, rue Ampère, 75017) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays

La Fédération française des éclaireuses (FFE) est un mouvement de guidisme, l'équivalent féminin du scoutisme, créé en 1921 et dissout en 1964. Elle est membre fondateur de la Fédération du scoutisme français en 1940.

Alors qu'en France les différentes associations de scoutisme sont nées selon une logique religieuse, la FFE constitue la seule tentative à grande échelle de créer un mouvement interconvictionnel selon le modèle anglo-saxon, c'est-à-dire de regrouper différentes convictions religieuses, philosophiques et spirituelles au sein d’une même association.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

En 1911, trois sections cadettes de l'Union chrétienne des jeunes gens (UCJG), un mouvement de jeunesse protestant masculin membre de la Young Men's Christian Association (YMCA), adoptent la méthode scoute. Dès l'année suivante, le scoutisme féminin naît en France sous le nom des « Unions Cadettes », dans le cadre des Unions chrétiennes de jeunes filles (UCJF) de Paris, l’équivalent féminin de l'UCJG[1]. Le , lors de la Fête de la Réformation, est fondée l'association des Éclaireurs unionistes, masculine. En parallèle, est lancé son homologue féminin, le Mouvement des éclaireuses unionistes, lors d'un congrès fondateur à Lyon.

Fondation[modifier | modifier le code]

En 1921, lors du congrès d'Épinal, est constituée une section « neutre », interconfessionnelle. Les deux sections, unionistes et « neutre », avec leurs unités locales respectives, forment alors la Fédération française des éclaireuses (FFE)[2]. L'équipe dite « La Main » est la première équipe dirigeante de la FFE. Elle est constituée de Georgette Siegrist, Marguerite Walther, Violette Mouchon, Renée Sainte-Claire Deville et Madeleine Beley.

Développement[modifier | modifier le code]

En 1928, des unités juives rejoignent la Fédération et une section « israélite » est créée. Cette année-là, la Fédération française des éclaireuses est membre fondatrice de l'Association mondiale des guides et des éclaireuses[3].

À partir de 1938, le FFE comporte une quatrième section, appelée « libre », regroupant des unités catholiques, et une section musulmane non officielle en Algérie française.

Les effectifs augmentent rapidement, passant d’environ 3 000 éclaireuses en 1925 à 5 000 en 1940 avant la Seconde Guerre mondiale.

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1940, la Fédération française des éclaireuses est membre fondatrice de la Fédération du scoutisme français[4].

Sa section unioniste forme avec les autres mouvements de jeunesse de la Fédération protestante de France (Éclaireurs unionistes, UCJG, UCJF et Fédération française des associations chrétiennes d'étudiants) le Comité inter-mouvements (CIM).

Ce comité forme notamment le Comité inter-mouvements auprès des évacués, connu sous l'acronyme de la CIMADE, qui sous la responsabilité de Suzanne de Dietrich, Georgette Siegrist, Jane Pannier et Madeleine Barot, œuvre auprès des réfugiés.

La CIMADE intervient d'abord auprès des Français évacués d'Alsace, souvent luthériens, puis auprès des étrangers, républicains espagnols, Tziganes, communistes, réfugiés politiques ayant fui le nazisme, puis enfin auprès des juifs persécutés pendant la Shoah en France, en fabriquant de faux papiers d'identité et en les aidant à se cacher, notamment au Chambon-sur-Lignon, dans les Cévennes, ou en Suisse. De nombreuses éclaireuses s'engagent, formant les « équipières » de la CIMADE.

L'après-guerre[modifier | modifier le code]

Le , Mlle Sainte-Claire Deville, commissaire générale de la Fédération française des éclaireuses, accueille aux côtés de ses homologues de la Fédération du scoutisme français, Olave Baden-Powell, épouse de Robert Baden-Powell, lors de sa visite officielle à Paris[5],[6]. En 1948, le siège de la Fédération déménage du 10 rue de Richelieu au 6 rue Ampère[2].

En 1960, au moment de son apogée, elles sont plus de 25 000[7].

La dissolution et ses suites[modifier | modifier le code]

Dans les années 1960, se généralise la coéducation dans l'enseignement public. En 1959, la réforme Berthoin légalise les lycées mixtes, et en 1963 la loi Fouchet-Capelle l'étend aux collèges d'enseignement secondaire .

En 1964, la Fédération française des éclaireuses s'auto-dissout et ses différentes sections rejoignent progressivement leurs équivalents masculins.

Dès 1964, la section neutre fusionne avec les Éclaireurs français et les Éclaireurs de France pour former les Éclaireuses Éclaireurs de France en 1964, définie comme laïque.

Cinq ans plus tard, en 1969, la section juive fusionne avec les Éclaireurs israélites de France pour former les Éclaireuses et éclaireurs israélites de France en 1969.

La section protestante commence par former en 1964 une Fédération française des éclaireuses unionistes, association indépendante. Elle collabore avec son homologue masculine au sein de l'Alliance des équipes unionistes[8]. Six ans plus tard, en 1970, les deux branches fusionnent enfin pour former les Éclaireuses et Éclaireurs unionistes de France[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les Unions chrétiennes de jeunes filles (UCJF) », sur Musée protestant (consulté le )
  2. a et b « Fonds de la fédération française des éclaireuses (section neutre) et du groupe Paris-Vivienne neutre (1923-1995) », sur FranceArchives (consulté le )
  3. « Notre histoire », sur WAGGGS (consulté le )
  4. « Notre Histoire », sur Scoutisme Français (consulté le )
  5. Victor Lapie, « Lady Baden-Powell vient à Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Victor Lapie, « Les scouts ont défilé à Paris en présence de lady Baden-Powell », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Le scoutisme féminin », sur Musée protestant (consulté le )
  8. « La nouvelle Fédération française des éclaireuses unionistes s'organise », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Histoire », sur Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]