Famille de Boëge — Wikipédia

Boëge (de)
Image illustrative de l’article Famille de Boëge
Armes.

Blasonnement Écartelé d'or et d'azur ou D'or, écartelé d'azur
Devise "nescit labi virtus"
Branches d'Avully, de Conflens, de Vallières
Période vers le XIIe siècle
Pays ou province d’origine Vallée de Boëge
Allégeance Sires de Faucigny
Fiefs tenus Boëge et sa vallée
Demeures Château de Boëge
Charges Bailli de Genevois
Fonctions ecclésiastiques abbé d'Aulps ;
prieur de Contamine-sur-Arve
 ; prieures de Mélan

La famille de Boëge est une famille noble d'extraction chevaleresque du Faucigny apparue très probablement au XIIe siècle, seigneur de la vallée de Boëge.

L'héraldiste Amédée de Foras, auteur de l'ouvrage Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, se proclame comme « son premier généalogiste » et dit qu'elle fut « parmi les plus anciennes races de noblesse immémoriale et chevaleresque de nos provinces »[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Famille de Boëge[modifier | modifier le code]

La famille de Boëge appartient à l'entourage des sires de Faucigny et semblent bien implantés dans les différentes vallées appartenant aux Faucigny. Les premières mentions de personnalités de la famille remontent aux environs de 1138 avec Aimon et Pierre qui se trouvent dans plusieurs affaires les opposants aux « abbayes d'Aulps, de Sixt et de Vallon »[2],[3]. Ainsi le Régeste genevois (1866) relève plusieurs signatures de seigneurs de Boëge dans des documents en liens avec ces différentes abbayes. Dans un acte, à la date non précisée, les deux seigneurs Aimon et Pierre accompagne le baron de Faucigny, Aymon ou Aymar Ier lors de son don à la chartreuse de Vallon, fondée en 1138[ReG 1]. En 1151, le chevalier Pierre de Boëge est témoin lors de la fondation, par Aymon Ier Faucigny, de la chartreuse du Reposoir[ReG 2]. On le retrouve dans d'autres actes concernant ces monastères, notamment en 1168 en compagnie de Rodolphe de Faucigny[ReG 3]. Après 1160, le chevalier Pierre de Boëge est opposé au prieur Ponce de Faucigny, frère d'Aymon Ier[ReG 4]. D'autres membres de la famille apparaissent dans différents actes au cours des siècles suivants : Guillaume (1188)[ReG 5] ; Albert et Gaufred (après 1197[ReG 6], 1209[ReG 7]) ; les frères Willelme (Guillaume) et Pierre (entre autres : 1202[ReG 8], 1218[ReG 9]). Un autre Guillaume de Boëge, chevalier, apparait comme témoins dans une huitaine d'actes entre 1221[ReG 10] et 1262[ReG 11].

Cette famille d'origine chevaleresque trouve son berceau au château de Rochefort, à proximité du village de Boëge d'où elle contrôlait la vallée jusqu'au col de Saxel[2]. Les différentes affaires les opposant aux monastères voisins, de Aulps, Sixt et de Vallon démontrent qu'ils possèdent de nombreuses terres dans les environs[2].

Le chevalier Pierre de Boëge apparaît dans une reconnaissance avec l'Église, en 1262, en compagnie de plusieurs membres de sa famille, ses fils, Aimon et Jacques, le chevalier Guillaume de Boëge (son père ?), précédemment cité, et les fils de Ponce de Boëge[ReG 11]. Un troisième fils de Pierre, Thomas, chanoine, est mentionné dans une confirmation des dons fait par ses frères à la chartreuse de Vallon de 1267[ReG 12]. Il passe également un accord avec le prieur de l'abbaye d'Aulps, en 1269[3]. En 1268, il passe une reconnaissance pour sa possession du château de Rochefort, « qui est près de Boëge en la terre de Faucigny », auprès du Dauphin[3]. Il possède aussi la place du marché de Boëge et la halle et les différents paiements liés[3]. Pierre a épousé Léonéte et a cinq fils Jacob, Guillaume, Aimon, Henri et Rodolphe[ReG 13].

Un Étienne de Boëge est mentionné comme ingénieur dans les comptes de Rodolphe de Montmayeur, bailli de Chablais et de Genevois, lors de l'attaque du château de Lullin[ReG 14],[ReG 15].

La famille s'est éteinte au milieu du XVe siècle[3],[1]. La dernière descendante de la famille, Claudine de Boège, se marie avec un membre de la famille de Rovorée, dont est issue une fille[3],[1]. Cette dernière apporte en dot l'ensemble des droits et possessions de la famille de Boëge à son mari, Jean de Montvuagnard[3],[1].

Famille de Boëge de Conflens[modifier | modifier le code]

La branche des Boëge de Conflens semble associer les deux noms vers la fin du XVIe siècle[4]. Antoine de Boëge est héritier de son oncle, Antoine de Conflans, avocat à Annecy, du château de Conflans (1599), et prit le nom d'Antoine de Conflans, dit de Boëge[5],[6]. Il est par ailleurs bailli du duché de Genevois[5].

Cette famille s'éteint vers la fin du XVIIIe siècle et les titres et biens passent à la famille Pelly[4]

Famille de Boëge de Vallières[modifier | modifier le code]

La famille de Boëge de Vallières est dite de Chebdal[7]. Pour Besson, cette famille serait un rameau de la famille précédente[7].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Famille de Boëge

Les armes de la famille de Boëge se blasonnent ainsi : Écartelé d'or et d'azur ou D'or, écartelé d'azur[8],[1].

Devise : "nescit labi virtus"[1].

La branche de Boëge Conflens semble porter écartelé de Boëge, brisé au second quartier d'un croissant d'argent, et de Conflens, qui est tranché d'hermines et de gueules[4]. On trouve également parti de Boëge et de Conflens[4].

La branche de Boëge de Vallières porte les couleurs de Boëge, le second quartier brisé d'un croissant d'argent[7].

Droits et possessions[modifier | modifier le code]

La famille de Boëge possède de nombreux biens dans la vallée de Boëge[3] :

Ils ont également des fiefs dans le haut-Faucigny[3]. Les seigneurs de Boëge possèdent « la leyde sur le grain et le sel apportés aux marchés de Sallanches »[1],[3]. Ils ont également les droits sur la mestralie[Note 1] de Cluses[1],[3].

Les possessions d'Avully de la famille donne naissance à une branche cadette de même que la branche de Conflens (Conflans)[1] :

Des membres de la famille ont été châtelains de :

Personnalités[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il s'agit d'une circonscription composée de plusieurs paroisses où un métral relève les impôts pour un châtelain[10].

Régeste genevois (1866)[modifier | modifier le code]

  1. Acte entre 1128 et 1148, (REG 0/0/1/293).
  2. Acte du , (REG 0/0/1/329).
  3. Acte du , (REG 0/0/1/384 BIS).
  4. Acte entre 1160 et 1180, (REG 0/0/1/387).
  5. Acte de 1188, (REG 0/0/1/448).
  6. Acte entre 1197 et 1201, (REG 0/0/1/477).
  7. Acte de , (REG 0/0/1/514).
  8. Acte de , (REG 0/0/1/481).
  9. Acte de juin 1218, (REG 0/0/1/569).
  10. Acte de mai 1221, (REG 0/0/1/589).
  11. a et b Acte de février 1262, (REG 0/0/1/936).
  12. Acte de 1267, (REG 0/0/1/1021).
  13. Acte de 1272, (REG 0/0/1/1090).
  14. Acte entre avril 1304 et mai 1305, (REG 0/0/1/1552).
  15. Acte de , (REG 0/0/1/1544).

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i Foras, p. 233.
  2. a b et c Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, vol. 7, Société d'histoire et d'archéologie de Genève (réimpr. 1978) (1re éd. 1956), 486 p., p. 349-.
  3. a b c d e f g h i j k et l Histoire des communes savoyardes 1980, p. 257-259, « Féodalité ».
  4. a b c et d Foras, p. 237.
  5. a et b Recueil des mémoires et documents de l'Académie de la Val d'Isère, 1931, Volume 7, p. 33.
  6. Georges Chapier, Châteaux savoyards : Faucigny et Chablais, vol. 5, Grenoble, Éditions Revue Les Alpes, , 128 p., p. 12.
  7. a b et c Foras, p. 238.
  8. Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Mémoires et documents, vol. 34, , 283 p..
  9. Histoire des communes savoyardes 1980, p. 259-260, « Châteaux ».
  10. Jacques Chocheyras, Le théâtre religieux en Savoie au XVIe siècle, Librairie Droz, , 261 p. (ISBN 978-2-600-02817-2, lire en ligne), p. 16.
  11. Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France 1987, p. 197.
  12. Histoire des communes savoyardes 1980, p. 399.
  13. Arnaud Delerce, « Liste commentée des abbés réguliers de l’abbaye cistercienne Sainte-Marie d’Aulps (1097-1468) », dans De la pierre au parchemin, Trésors d’histoire savoyarde, Mélanges en l'honneur de Gérard Détraz, t. 114, Académie salésienne, coll. « Mémoires et documents », (lire en ligne [PDF]), p. 19-53
  14. Arnaud Delerce, Didier Méhu, « L'impossible réforme. Les visites de l'abbaye cistercienne Sainte-Marie d'Aulps du XVIe au XVIIIe siècle », Académie salésienne,‎ (ISBN 978-2-90110-228-1, lire en ligne).
  15. François Bouchage, Le prieuré de Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie) et les sœurs du même lieu, Chambéry, impr. de Drivet et Ginet, , 424 p. (lire en ligne), p. 33.
  16. a et b Hilaire Feige, « Histoire de Mélan. Monastère de moniales chartreuses », Mémoires et documents, vol. 20,‎ , p. 518 (lire en ligne).
  17. Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société (tome I), vol. 113, t. 1, Académie salésienne, , 540 p. (lire en ligne), p. 291.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 978-2-7171-0099-0), p. 259-260.
  • Comte Amédée de Foras, continué par le comte F.-C. de Mareschal, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, vol. 1, Grenoble, Allier Frères, 1863-1910 (lire en ligne), p. 233-238, « Boëge (de) »
  • Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne).
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877).

Articles connexes[modifier | modifier le code]