Famille de Gaulle — Wikipédia

Famille de Gaulle
Branches Branche de Châlons-en-Champagne
Branche de Paris
Période XVIIe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Châlons-en-Champagne
Charges Portefaix, facteur de grain, marchand, marguillier, huissier, procureur, avocat, président de la République française, député, sénateur, conseiller d'État, conseiller-maitre à la Cour des Comptes
Fonctions militaires Amiral, général de brigade
Récompenses civiles Ordre national de la Légion d'honneur, ordre de la Libération, ordre national du Mérite

La famille de Gaulle, anciennement Degaulle, est une famille subsistante d'ancienne bourgeoisie française, originaire de Châlons-en-Champagne (Marne) et dont une branche s'est établie à Paris au milieu du XVIIIe siècle.

Cette famille compte parmi ses membres de nombreuses personnalités : Charles de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) du au , fondateur de la Ve République française et 18e président de la République de 1959 à 1969 ; son fils l'amiral Philippe de Gaulle ; des résistants, notamment Geneviève de Gaulle-Anthonioz (nièce du général) ; des parlementaires ; ou encore des hauts fonctionnaires.

Nom de famille[modifier | modifier le code]

Le nom de famille de Gaulle serait, d'après Albert Dauzat, un nom d'origine flamande calqué du néerlandais Van De Walle, où De Walle signifie « Le Rempart » (nom d'origine : maison située près du rempart), dans lequel de = le et walle = mur, le w germanique ayant muté en g[1]. Selon cette étymologie, le De ne serait pas une préposition, une particule précédant un nom de terre, mais l'article Le (en néerlandais), qui de ce fait prendrait une majuscule en Belgique. Il existe néanmoins d'autres étymologies possibles. En suivant l'hypothèse d'Albert Dauzat, l'éventuelle origine flamande de la famille De Gaulle remonterait à une époque très ancienne, peut-être au Moyen Âge.

Conformément aux conventions de la langue française relatives à l'usage de la particule, le mot « Gaulle » étant monosyllabique, le « de » se conserve même quand le nom n'est pas précédé du prénom ou d'un titre de civilité[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

La famille de Gaulle, originaire de Châlons-en-Champagne, a deux branches. L'une est restée à Châlons-en-Champagne. L'autre s'est établie à Paris et s'est illustrée à partir de la deuxième moitié du XXe siècle où elle a donné des personnalités notoires.

À Châlons-en-Champagne[modifier | modifier le code]

La filiation suivie de la famille de Gaulle commence avec un certain Jehan Degaulle, dit « le Jeune » (11/01/1615 à Châlons-en-Champagne – 26/07/1672 à Châlons-en-Champagne), portefaix, facteur de grain, puis marchand à Châlons-en-Champagne, qu'on s'accorde à considérer aujourd'hui comme le fils probable d'un laboureur de Châlons-en-Champagne, Nicolas (17/02/1578 à Vauvillers – vers 1609), issu d'une lignée de vignerons, laboureurs et marchands, ayant pour premier auteur connu un Thébault (1475 – ?), et dont le nom fut orthographié indifféremment de Gaulle ou Degaulle[3].

Les descendants de Jehan Degaulle le Jeune s'enrichirent par le commerce, devenant de petits notables champenois : on relève, parmi eux, un juge consul et marguillier, un sergent puis archer royal en la maréchaussée de la généralité de Champagne, des huissiers[4],[5].

Une branche cadette de la famille de Gaulle demeura à Châlons-en-Champagne, que l'on suit jusqu'au XIXe siècle, et qui est aujourd'hui vraisemblablement éteinte (voir généalogie ci-après).

À Paris[modifier | modifier le code]

De Gaulle, de Châlons-en-Champagne, procureur au parlement de Paris (entré en charge en 1752, en remplacement de Pelée de Varenne), rue de la Mortellerie, d'après l'Almanach Royal de 1766, p. 291
La Boisserie, demeure achetée par Charles et Yvonne de Gaulle en 1934.

L'Almanach Royal de 1766 (p. 319) indique parmi les « huissiers-priseurs » : « De Gaulle, rue et vis-à-vis Saint Severin » entré en charge en 1756[6]. Le même Almanach Royal indique également un De Gaulle entré en charge en 1752 parmi les procureurs au parlement de Paris[7] : il s'agit de Jean-Baptiste de Gaulle (1720-1797), premier de Gaulle établi à Paris, père d'autre Jean-Baptiste de Gaulle (1759-1832), qui suit.

Jean-Baptiste de Gaulle (1759-1832) est avocat au parlement de Paris, puis directeur des Postes militaires de la Grande Armée. Son fils Julien-Philippe de Gaulle (1801-1883) enseigne l'histoire et écrit divers ouvrages ; son épouse, Joséphine Maillot, est écrivain, et publie sous son nom de femme mariée et sous divers pseudonymes des romans religieux et pour la jeunesse, ainsi que des biographies historiques[8].

Le couple a deux fils, Charles de Gaulle (1837-1880), écrivain sous le nom de « Barz Bro C'hall », spécialiste de la langue et de la civilisation celtique, et Henri de Gaulle (1848-1932), docteur en droit, ancien chef de bureau-adjoint d'une des directions de l'administration centrale du Ministère de l'Intérieur et qui, après avoir démissionné, devint avocat à la cour d'appel de Paris, professeur de lettres, d'histoire et de mathématiques au lycée Stanislas, créateur d'une institution d'enseignement privé et père du général Charles de Gaulle.

Charles de Gaulle, général de brigade à titre temporaire, chef de la France libre et de la France combattante (1940-1943) durant la Seconde Guerre mondiale, président du gouvernement provisoire de la République française (1944-1946), créateur en 1947 du parti politique Rassemblement du peuple français, fondateur (1958) et premier président de la Ve République française (1959-1969), est l'un des personnages les plus illustres de l'histoire de France du XXe siècle.

De ce dernier est issu l'aîné agnatique de la famille de Gaulle, en la personne de Philippe de Gaulle (1921-2024), amiral, sénateur de Paris, et qui a hérité du domaine de la Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, demeure achetée par ses parents en 1934. A sa mort, son fils Charles (né en 1948) devient l'aîné de la famille.

On peut citer d'autres personnalités comme François de Gaulle (1922-2020), missionnaire de la Société des missionnaires d'Afrique (Pères blancs), notamment en Haute-Volta, auteur de J'ai vu se lever l'Église d'Afrique[9],[10], neveu du général de Gaulle, et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, résistante et présidente d'ATD Quart monde[11].

Deux petits-fils du général sont des hauts fonctionnaires, Yves de Gaulle et son frère Jean de Gaulle, ce dernier ayant eu également une carrière politique.

Armoiries[modifier | modifier le code]

La famille du général de Gaulle utilise des armoiries : « Tiercé en fasce, d’argent, de gueules et d’azur, l’argent chargé de trois noix de Galles de gueules tigées et feuillées de sinople, l’azur chargé de trois trèfles d’or »[4].

Il s'agit en fait des armes d'une autre famille, les de Gaules, famille de Bourgogne éteinte et dont il est démontré qu'elle n'a pas de lien avec la famille du général de Gaulle[3].

Liens de filiation entre les personnalités notoires[modifier | modifier le code]

Par commodité, de Gaulle est systématiquement orthographié en deux mots, bien que la particule ne fût pas toujours disjointe, notamment pendant la Révolution française.

La famille de Gaulle à Châlons-en-Champagne[modifier | modifier le code]

La filiation n'est certaine qu'à partir de Jehan, dit le Jeune (11/01/1615 à Châlons-en-Champagne – 26/07/1672 à Châlons-en-Champagne)[3],[5].

La famille de Gaulle à Paris[modifier | modifier le code]

Personnalités de la famille et apparentées[modifier | modifier le code]

Personnalités apparentées à la famille de Gaulle[modifier | modifier le code]

Quelques portraits[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Famille de Gaulle[modifier | modifier le code]

  • André Delavenne, Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne, vol. 1, , p. 200 (la filiation débute à Paris)
  • Michel Sementéry, Les présidents de la République française et leur famille, éditions Christian, (lire en ligne)
  • Charles Cuvelier, Tableau d'ascendance de Charles De Gaulle, GGRN, 1985
  • Charles Cuvelier, Famille De Gaulle, Travaux et études généalogiques n° 2, GGRN
  • Joseph Valynseele, À la découverte de leurs racines, vol. 1, , p. 108-109 et 198-199 (la filiation débute à Paris)
  • Joseph Valynseele et Nicole Dreneau, La parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, Patrice du Puy éditeur, (la filiation débute avec Antoine de Gaulle 1669-1730)
  • Jean-Paul Denise, Les Degaulle avant De Gaulle, revue Champagne Généalogie, no 68, 3e trimestre 1995, p. 222
  • Denis Sarazin-Charpentier, De Gaulle et ses origines champenoises, XXe Congrès national de généalogie, 2009
  • Jean-Louis Beaucarnot, De César à Sarkozy : l'étonnante histoire des noms de pouvoir, Paris, J'ai lu, , 153 p. (ISBN 978-2-290-01461-5 et 2290014613)
  • Bottin mondain, édition 2009

Charles de Gaulle[modifier | modifier le code]

  • Jean Lacouture, de Gaulle, 3 volumes : 1 — Le Rebelle (1890-1944), 2 — Le Politique (1944-1959), 3 — Le Souverain (1959-1970), Paris, Le Seuil, 1984, 1985 et 1986, Paris, Points Histoire, 1990

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Albert Dauzat, Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France, Larousse,
  2. Mémento typographique, Ch. Gouriou, éditions du Cercle de la Librairie, §58
  3. a b et c Jean-Louis Beaucarnot, De César à Sarkozy : l'étonnante histoire des noms de pouvoir, Paris, J'ai lu, , 153 p. (ISBN 978-2-290-01461-5 et 2290014613)
  4. a et b Michel Sementéry, Les présidents de la République française et leur famille, Christian, (lire en ligne)
  5. a et b Joseph Valynseele, La parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, Patrice du Puy éditeur, 1990
  6. Voir aussi Almanach royal 1789 (p. 418) : le même « De Gaulle, rue Saint Jacques, vis-à-vis celle de la Parcheminerie », toujours « huissier-commissaire-priseur ». Selon le Dictionnaire du Grand Siècle (sub verbo « Auxiliaires de Justice »), cette fonction consistait à pratiquer les ventes volontaires de biens meubles.
  7. Almanach Royal de 1789-1790 : liste des Procureurs au Parlement de Paris (l'équivalent d'un avoué) : « De Gaulle, Cloître des Bernardins, de Châlons-en-Champagne » (entré en charge en 1752, en remplacement de Pelée de Varenne).
  8. « Gaulle, Joséphine-Marie de (1806-1886) », sur Bibliothèque nationale de France.
  9. a et b « Notice biographique », sur peres-blancs.cef.fr
  10. a et b Témoignage chrétien, article du 16 avril 2012
  11. a et b Frédérique Neau-Dufour, Geneviève de Gaulle-Anthonioz : l'autre de Gaulle, 2004
  12. a et b Almanach Royal, 1766, p. 291 : « 1752, De Gaulle, rue de la Mortellerie, de Châlons-en-Champagne »
  13. « Deces & esperance de vie - décès et espérance de vie en france (de 1970 à aujourd'hui) », sur Politologue.com (consulté le ).
  14. https://www.dansnoscoeurs.fr/henry-de-gaulle/2502962
  15. Mathieu Garnier, « Ces 200 personnalités sont les stars des rues françaises », sur Slate.fr, (consulté le )