Famille de Saint-Sépulcre — Wikipédia

Famille de Saint-Sépulcre
Image illustrative de l’article Famille de Saint-Sépulcre
Église Saint-Jean-Baptiste, bâtie au XIIe siècle

Période XIIe siècle au XIIIe siècle
Pays ou province d’origine Comté de Champagne
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Fiefs tenus Saint-Sépulcre

La famille de Saint-Sépulcre est une famille féodale du Moyen Âge, originaire du bourg de Saint-Sépulcre, dans le comté de Champagne, et était vassale des comtes de Champagne et qui faisait partie de l'arrière-fief de la maison de Chappes.

Origines[modifier | modifier le code]

Le village s'appelle Samblières jusqu'à la fin Xe siècle, quand saint Adérald, chanoine et archidiacre de Troyes, rapporte de son voyage à Jérusalem un morceau de pierre du sépulcre de Jésus christ. Il fait bâtir à Samblières un monastère clunisien et y dépose cette pierre. Ce monastère est appelé Saint-Sépulcre[n 1] (Saint-Sépulchre) et le village prend alors ce nom lui aussi[1].

Le nom actuel de Villacerf n'est donné au château qu'au XVIIe siècle[2],[3].

Généalogie[modifier | modifier le code]

  • Beuve (Bovon) Ier de Saint-Sépulcre, premier seigneur connu de Saint-Sépulcre, est signataire d'une charte de 1114 en tant que vassal de Hugues Ier (comte de Troyes 1093-1126)[4]. Le nom de son épouse est inconnu, mais il a au moins un enfant :
    • Zacharie de Saint-Sépulcre, qui suit.
  • Zacharie de Saint-Sépulcre, mort après 1130. Il épouse Emmeline de Chappes, dame de Dosches, fille de Clarembaud II de Chappes et d'Aélis du Donjon de Brienne, dont il a au moins trois enfants. Veuve, elle épouse en secondes noces Hilduin de Vendeuvre, dont elle a au moins un autre enfant[5].
    • Beuve II de Saint-Sépulcre, qui suit.
    • Isabelle de de Saint-Sépulcre, dite la Rousse, qui épouse en premières noces Guy Bordel de Payns, d'où postérité. Veuve, elle épouse en secondes noces Hugues de Romilly[6].
    • Emmeline de de Saint-Sépulcre, qui épouse un certain Eudes, fils de Joscelin, dont elle a au moins une fille, prénommée Comtesse et qui épouse probablement Gautier II de Montigny.
    • Béatrix de Saint-Sépulcre, qui épouse Thécelin, seigneur de Cirey, d'où postérité[7].
  • Beuve II de Saint-Sépulcre, le nom de son épouse est inconnu mais il a au moins un enfant :
    • Beuve III de Saint-Sépulcre, qui suit.
  • Beuve III de Saint-Sépulcre. Il fait une donation au chapitre Saint-Pierre de Troyes en 1200 avant de participer à la quatrième croisade. Il combat au siège de Constantinople puis obtient probablement des terres dans le royaume de Salonique car il figure comme témoin dans le concordat de Ravenique qui concerne uniquement ce royaume[8]. Il n'y a pas de sources connues sur son éventuel mariage ou sur sa descendance.

Autres seigneurs de Saint-Sépulcre[modifier | modifier le code]

Séier de Ganz, écuyer[9], est signalé par Jublainville comme seigneur de Saint-Sépulcre[10] avec sa femme Alix[11], au temps du comte Thibaut IV (vers 1250)[12]. Sont aussi mentionnés Eudes Ragot, et Gui Ragot de Saint-Sépulcre seigneur de Champlost[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Monastère ou prieuré du Saint-Sépulcre
    saint Adérald meurt en 1104 et est enterré dans l'église du monastère du Saint-Sépulcre[1].
    En 1114 Philippe évêque de Troyes donne aux religieux la présentation aux paroisses de Samblières, des Grands-Chapelles, des Petites-Chapelles et de Vilette près d'Arcies[1].
    Du temps de Thibaut II (comte de Champagne 1125-1152), le prieuré de Saint-Sépulcre reçoit la dîme sur la vente des pecus (porcs, ovins et caprins) aux foires de Troyes[13]. Voir aussi la charte (en latin) que lui donne Thibaut II en 1147[14].
    En 1155 Henri le libéral (comte de Champagne 1152-1181) fait une donation au prieuré de Saint-Sépulcre[15] et lui abandonne son droit de sauvement (voir une explication de « sauvement » dans « Jublainville 1861, t. 3, p. 291 ») et d'avouerie sur les hommes de Chapelle-Vallon[16].
    Henri I comte de Champagne prend le monastère sous sa protection vers 1163 contre Hugues de Romilly et son épouse qui veulent asservir les religieux à des coutumes injustes[1].
    En 1207 le pape Innocent III confirme par une bulle les possessions du monastère[1].
    Blanche de Navarre et son fils Thibaut IV, cherchant des alliances en Navarre afin d'assurer la succession de Sanche de Navarre pour Thibaut son neveu, donnent 100 livres de rente viagère en février 1220 à Rémi, chancelier de Champagne nouvellement élu évêque de Pampelune, et lui promettent de s'efforcer de lui obtenir la commende du prieuré du Saint-Sépulcre ; mais il semble que l'affaire n'est pas faite car Rémi, fils naturel de Sanche de Navarre, soutient pour cette succession son frère utérin Guillaume contre Thibaut - sans succès, car Thibaut hérite du royaume de Navarre en 1234[17].
    En 1784 le monastère est un prieuré simple à la collation du prieur de la Charité-sur-Loire ; l'évêque n'y a pas droit de visite mais il y a le droit de procuration[1].
Références
  1. a b c d e et f Courtalon-Delaistre 1784, p. 140.
  2. Babeau 1897, p. 41.
  3. Corrard de Bréban 1856, p. 64.
  4. Jubainville 1860, p. 158.
  5. Édouard de Saint Phalle, « Les Seigneurs de Chappes aux XIe et XIIe siècles », Mémoire de la Société Académique de l'Aube,‎ , p. 44.
  6. Thierry P.F. Leroy, Hugues de Payns : La naissance des Templiers, (1re éd. 2011) (ISBN 978-0-244-91860-6), p. 189.
  7. Édouard de Saint Phalle, « Histoire des seigneurs de Vendeuvre-sur-Barse » (1re partie), Mémoire de la Société Académique de l'Aube, vol. 138,‎ , p. 388.
  8. Jean Longnon, Les Compagnons de Villehardouin : Recherches sur les croisés de la quatrième croisade, Genève, Droz, (présentation en ligne), p. 74.
  9. Jubainville 1866, p. 189.
  10. Jubainville 1866, p. 133.
  11. a et b Jubainville 1866, p. 188.
  12. (en) Jillian M. Bjerke, Both count and king: composite lordship in thirteenth-century Champagne and Navarre (thèse de doctorat en histoire), University of Colorado Boulder, , 235 p. (lire en ligne [PDF]), p. 207.
  13. Jubainville 1860, p. 107.
  14. Jubainville 1860, p. 434.
  15. Jubainville 1860, p. 174.
  16. Jubainville 1860, p. 292, 331.
  17. Henri d'Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et comtes de Champagne, t. 4, Paris, Librairie Auguste Durand, (lire en ligne), p. 266-268, 527.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]