Faux-poivrier odorant — Wikipédia

Schinus molle

Schinus molle, communément appelé « faux-poivrier » ou « poivrier sauvage », est une espèce d’arbres de la famille des Anacardiaceae originaire d'Amérique du Sud.

Description[modifier | modifier le code]

Ses feuilles finement divisées sont persistantes. Froissées, elles dégagent une forte odeur de poivre. Son port est retombant, sa silhouette rappelle celle du saule pleureur.

Au printemps apparaissent des grappes de petites fleurs blanc-crème, suivies à l'automne de fruits qui sont de petites drupes pisiformes[1], semblables à des grappes de raisin ou à des grains de poivre, de couleur rose à maturité (appelés « baies roses » dans le commerce). C'est d'ailleurs un Schinus d'une espèce côtière du Pérou qui donne le fameux « poivre rose » utilisé comme condiment.

De rusticité moyenne, il est défolié dès −5 °C et les parties aériennes ne résistent pas à un froid prolongé de −8 °C. Il pousse depuis la côte jusqu'à 3 200 mètres d'altitude maximum, dans les Andes sèches.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Dans les Andes péruviennes, où il est nommé « molle » (prononcer « moyé »), il sert comme combustible, comme barrière dans les champs et les pâturages, il est planté le long des murets de pierre sèche pour les soutenir. Son écorce et sa résine ont des vertus médicinales reconnues[2],[3] depuis des temps reculés : la résine servait à embaumer les rois incas. Cette résine blanche, opaque, aurait des propriétés purgatives et fortifiantes pour les gencives. Elle était utilisée comme le mastic chez les orientaux[1].

Taillé, il rejette immédiatement sans dommage, c'est pourquoi il est utilisé comme le saule têtard d'Europe par les paysans andins, toujours à la recherche de bois et de combustible.

On fabrique encore de nos jours dans les Andes une chicha (bière) à partir des fruits du molle[1]. Par macération dans l'eau, on obtient une sorte de bière rougeâtre plus enivrante que la chicha à base de maïs. Aigrie, elle est utilisée comme vinaigre[1].

L'espèce est également cultivée pour son caractère ornemental en Amérique du Sud et Centrale et dans les jardins méditerranéens, notamment en Andalousie[1].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Flore et faune d'une vallée de la cordillère des Andes méridionales du Pérou, Pierre-Olivier Combelles et Katia Humala-Tasso, Le Courrier de la Nature, no 288 (mai-), p. 24-31.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e François-Victor Mérat de Vaumartoise, Dictionnaire universel de matière médicale & de thérapeutique générale: R-Z, J.-B. Baillière, Méquignon-Marvis, (lire en ligne)
  2. Schinus_areira
  3. de Mendonça Rocha PM, Rodilla JM, Díez D, Elder H, Guala MS, Silva LA, Pombo EB. Synergistic antibacterial activity of the essential oil of aguaribay (Schinus molle L.). Molecules. 2012 Oct 12;17(10):12023-36

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :