Fayez el-Sarraj — Wikipédia

Fayez el-Sarraj
فايز السراج
Illustration.
Fayez el-Sarraj en 2017.
Fonctions
Ministre de la Défense

(1 an, 11 mois et 23 jours)
Chef de l'État Lui-même (président du Conseil présidentiel)
Premier ministre Lui-même
Gouvernement el-Sarraj
Prédécesseur Ewhid Najim (intérim)
Al-Mahdi Ibrahim al-Barghathi
Successeur Salah Eddine al-Namrouch
Premier ministre de Libye
(gouvernement d'union nationale)

(5 ans et 1 jour)
Élection
Chef de l'État Lui-même (président du Conseil présidentiel)
Gouvernement el-Sarraj
Législature Ire législature
Prédécesseur Khalifa al-Ghowel (gouvernement de Tripoli)
Successeur Abdel Hamid Dbeibah
Président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale de l'État de Libye
(chef de l'État)[N 1]

(4 ans, 11 mois et 26 jours)
Vice-président Ahmed Miitig
Premier ministre Lui-même
Prédécesseur Nouri Bousahmein (gouvernement de Tripoli)
Successeur Mohammed el-Menfi
Député de la Chambre des représentants

(1 an, 7 mois et 8 jours)
Élection 25 juin 2014
Circonscription Tripoli
Législature Congrès général national
Ministre du Logement et des Services publics

(15 jours)
Chef de l'État Nouri Bousahmein (transition)
Premier ministre Ahmed Miitig
Gouvernement Miitig
Député du Congrès général national

(1 an, 11 mois et 27 jours)
Élection 7 juin 2012
Circonscription Tripoli
Biographie
Nom de naissance Fayez Moustafa el-Sarraj
Date de naissance (64 ans)
Lieu de naissance Tripoli
Nationalité Libyenne
Parti politique Indépendant
Profession Architecte et homme d'affaires
Religion Islam sunnite

Fayez el-Sarraj
Chefs d'État libyens
Premiers ministres de Libye

Fayez el-Sarraj (en arabe : فايز السراج), né le à Tripoli[1], est un architecte, homme d'affaires et homme d'État libyen. En vertu des accords de Skhirat, il est désigné, en décembre 2015, président du Conseil présidentiel et Premier ministre. Il prend ses fonctions le en exil à Tunis. Le 30 du même mois, son gouvernement s'installe à Tripoli.

Bien que reconnu internationalement, il ne réussit pas obtenir la reconnaissance de l'Est du pays, qui demeure dirigé de facto par Khalifa Haftar. Courant 2021, il est finalement remplacé par un nouveau Conseil présidentiel et un nouveau gouvernement, cette fois-ci reconnu par le Parlement de Tobrouk.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le 20 février 1960 à Tripoli, issu de la minorité Kouloughlis, il est le fils de Moustafa el-Sarraj, plusieurs fois ministre sous le royaume de Libye[2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Carrière de député[modifier | modifier le code]

Architecte[3] et homme d'affaires[4], Fayez el-Sarraj est élu en juillet 2012 au Congrès général national où il siège pendant deux ans[5], avant d'être élu le à la Chambre des représentants qui entre en fonction le 4 août suivant[6].

Chef de l'État et du gouvernement[modifier | modifier le code]

Désignation et entrée en fonction[modifier | modifier le code]

Le , un accord est conclu sous l'égide de l'ONU entre les deux autorités rivales libyennes, siégeant respectivement à Tobrouk et à Tripoli, dans le but de mettre fin à la guerre civile[7]. Sarraj est alors désigné pour prendre la tête du gouvernement d'union nationale dont la composition doit être validée par un vote des deux parlements antagonistes.

Le , il est victime d'une tentative d'assassinat sur la route entre Zliten et Misrata[8].

Le 19 janvier, il forme son gouvernement[9], auquel la Chambre des représentants refuse d'accorder sa confiance le 25 janvier[10], entraînant par conséquent la démission de Sarraj et de l'ensemble de ses ministres[11]. Le lendemain 26 janvier, il annonce cependant la formation d'un nouveau gouvernement dans les dix jours[12].

Le 2 février, il rencontre le général Khalifa Haftar[13]. Le 9 février, il demande une semaine de plus pour former le gouvernement[14] dont il annonce la composition cinq jours plus tard[15]. Cependant, reportée d'une semaine, faute de quorum suffisant[16], la séance censée approuver la composition du nouveau gouvernement n'a finalement pas lieu.

Malgré cet échec, il prend ses fonctions à Tunis le 12 mars suivant[17] à la tête d'un gouvernement installé sans vote de confiance, mais qui est soutenu par la France, les États-Unis, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni[18].

Le nouvel exécutif, qui justifie sa légitimité par une pétition signée par la majorité des membres de la Chambre des représentants[18], s'installe à Tripoli le 30 mars[19]. Le lendemain, dix villes de l'Ouest du pays, dont Sabratha, Zaouïa et Zouara annoncent leur soutien au gouvernement d'union nationale[20]. Enfin, le 5 avril, le gouvernement de Tripoli lui cède également le pouvoir[21]. Le 18 avril 2016, son gouvernement prend possession de deux ministères[22]. Après sa prise de fonction, il devient le seul dirigeant libyen reconnu par la communauté internationale et c'est ainsi que le pétrole commercialisé par ses rivaux de Tobrouk est restitué à son administration[23].

Politique intérieure[modifier | modifier le code]

Le 5 mai suivant, le gouvernement d'union crée une cellule d'opérations militaires contre la branche État islamique en Libye[24]. Le 10 du même mois, son gouvernement annonce la création d'une garde présidentielle[25].

Le , son gouvernement s'installe dans des locaux officiels situés dans le centre de la capitale[26].

Le , Khalifa al-Ghowel annonce finalement que son gouvernement reprend le pouvoir après s'être emparé du siège du Haut Conseil d'État[27]. Le , al-Ghowel est de nouveau chassé du pouvoir après la reprise par les forces du GNA de l'hôtel Rixos, combats au cours desquels il est blessé[28].

Le 18 mai 2017, des forces liées à son gouvernement massacrent 140 personnes - civils ou militaires favorables au maréchal Haftar - dans une attaque dans le centre de la Libye. La Mission d’assistance des Nations unies pour la Libye se déclare « indignée » par les « crimes contre l’humanité » que constitueraient les égorgements et exécutions sommaires perpétrés durant le massacre[29].

Le 16 avril 2020, face à la pandémie de coronavirus, il décrète un confinement[30].

Politique étrangère[modifier | modifier le code]
Fayez el-Sarraj avec le secrétaire d'État américain John Kerry.

En avril 2016, il participe au sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul[31].

Durant son mandat, il est soutenu notamment par l'Italie et la Turquie[32].

Succession[modifier | modifier le code]

Le , le maréchal Haftar rencontre Fayez el-Sarraj à Abou Dhabi pour la première fois depuis sa nomination à la tête du Conseil présidentiel[33]. Les deux protagonistes annoncent la publication prochaine d'un communiqué sur un accord[34]. Le , une réunion interlibyenne sous l'égide du gouvernement français se tient au château de La Celle, en présence du président de la République, Emmanuel Macron, et du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. La réunion se conclut par la signature d'un accord entre Fayez el-Sarraj et le maréchal Haftar qui s'engagent à un cessez-le-feu en Libye[35].

Le , deux ans après la signature des accords de Skhirat, le maréchal Haftar affirme que le mandat du Conseil présidentiel, reconnu par la communauté internationale, mais qu'il n'a jamais reconnu, a pris fin[36].

Le , les différentes factions, réunies à Paris, annoncent la tenue d'élections présidentielle et législatives pour le [37]. Lors du sommet organisé par les Nations unies, le 27 février 2019 à Abou Dhabi, Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar concluent un nouvel accord de principe sur l'organisation des élections[38],[39].

Le 20 août 2020, après la proclamation d'un nouveau cessez-le-feu, Sarraj annonce des élections pour mars 2021[40]. Du 23 au 26 août, des centaines de personnes manifestent à Tripoli contre la corruption[41]. Le 16 septembre 2020, Fayez el-Sarraj annonce son intention de démissionner à la fin du mois d'octobre 2020[42] mais il se rétracte le 30 octobre[43]. Le , le Forum du dialogue politique libyen réuni à Genève élit Mohamed Menfi comme successeur de Fayez el-Sarraj au poste de président du conseil présidentiel et Abdulhamid Dbeibeh pour la fonction de Premier ministre[44].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Marié à une architecte, Sarraj est le père de trois filles[45].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Nommé en vertu des accords de Skhirat. Est contesté par Nouri Bousahmein puis par Aguila Salah Issa. Siège à Tripoli. En exil à Tunis jusqu'au 30 mars 2016.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (ar) « فائز السراج.. الرئيس "غير التوافقي" لحكومة الوفاق بليبيا », sur aljazeera.net,‎ (consulté le ).
  2. « Biographie de Fayez Al-Sarraj, le premier ministre Libyen », sur Réalités (consulté le )
  3. « Le gouvernement d’union autoproclame sa légitimité », sur Courrier international (consulté le )
  4. « L'Expression - Le Quotidien - Le Conseil présidentiel instaure le gouvernement d'union » (consulté le )
  5. (en) « Libya national unity government announced by UN after months of talks », sur the Guardian (consulté le )
  6. « Libye: l’ONU propose un nouvel accord pour pacifier le pays », sur RFI Afrique (consulté le )
  7. « Libye: signature d’un accord de réconciliation déjà contesté », sur RFI Afrique (consulté le )
  8. « Libye : Fayez Al-Sarraj échappe à une tentative d’assassinat - Kapitalis », sur Kapitalis (consulté le )
  9. « Afrique - Libye : formation d'un nouveau gouvernement d'union nationale sous l'égide de l'ONU », sur France 24 (consulté le )
  10. « Le Parlement libyen rejette le gouvernement d’union », sur Le Monde, (consulté le )
  11. « Libye : le gouvernement d'union nationale mort-né », sur Le Point Afrique (consulté le )
  12. Lefigaro.fr avec AFP, « Libye: un gouvernement proposé d'ici 10 jours », sur Le Figaro (consulté le )
  13. Maryline Dumas, « En Libye, le gouvernement d'union fait toujours défaut », sur Le Figaro (consulté le )
  14. « Libye: report demandé pour la formation du gouvernement d’union », sur 45eNord.ca (consulté le )
  15. « Libye : formation d'un nouveau gouvernement d'union », sur leparisien.fr (consulté le )
  16. « Libye : le Parlement n'a pas pu voter sur le gouvernement d'union », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  17. Lefigaro.fr avec AFP, « Libye: un gouvernement d'union proclamé », sur Le Figaro (consulté le )
  18. a et b « Libye: soutien occidental au nouveau gouvernement », sur Libération.fr (consulté le )
  19. Frédéric Bobin, « Climat de tensions à Tripoli après l’arrivée du gouvernement d’« union nationale » », sur Le Monde, (consulté le )
  20. « Libye: 10 villes soutiennent le gouvernement d'union nationale », Le Figaro, 1er avril 2016
  21. « Libye : les autorités de Tripoli cèdent le pouvoir au gouvernement soutenu par l’ONU », Le Monde, 5 avril 2016
  22. « Libye: le cabinet d'union prend le contrôle de deux ministères à Tripoli », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  23. « Libye: du pétrole exporté illégalement rendu au gouvernement d'union national - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  24. « Le gouvernement d'union en Libye forme un commandement des opérations militaires contre l’EI - France 24 », sur France 24 (consulté le )
  25. « Libye: le gouvernement d'union se dote d'une garde présidentielle », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  26. Libye : le gouvernement d’union nationale s’installe dans des locaux officiels, dans le centre de Tripoli, Jeune Afrique avec AFP, 12 juillet 2016.
  27. « Libye : un rival du gouvernement d’union affirme avoir repris le pouvoir », Jeune Afrique, 16 octobre 2016
  28. « Fighting in Libya’s Capital as One Government Seizes Another’s Compound » (consulté le )
  29. « En Libye, des forces liées au gouvernement de Tripoli commettent un massacre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  30. « Covid-19 : en Libye, le GNA annonce un confinement général dans l'Ouest », sur France 24, France 24, (consulté le ).
  31. <« Libia: al Sarraj a riunione Oic, no a intervento militare straniero nel paese », Agenzia Nova (consulté le )
  32. « Bras de fer. Démission d’Al-Sarraj en Libye : la victoire de la Turquie, la défaite des Européens », sur Courrier international, (consulté le ).
  33. « Rencontre entre les deux principaux acteurs de la crise libyenne », sur Le Monde, (consulté le )
  34. « Crise libyenne: Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar se mettent d'accord - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  35. Libération
  36. « Libye pour Khalifa Haftar, l'accord de Skhirat a expiré - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
  37. « Libye : accord à Paris sur des élections le 10 décembre », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  38. « Libye : les enjeux derrière l’accord d’Abou Dhabi entre Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  39. « En Libye, le Premier ministre et le maréchal Haftar s’accordent sur l'organisation d'élections », sur France 24, (consulté le )
  40. « Diplomatie. En Libye, un cessez-le-feu signé et des élections promises », sur Courrier international, (consulté le ).
  41. « Libye : Troisième jour consécutif de manifestations à Tripoli », sur Africanews, (consulté le ).
  42. « Libye: le Premier ministre Fayez el-Sarraj annonce qu'il veut quitter ses fonctions d'ici fin octobre 2020 », sur rfi.fr, (consulté le )
  43. « Fayez El Sarraj revient sur sa démission », sur Business News,
  44. « Transition politique en Libye : Mohammad Menfi à la tête du Conseil présidentiel », sur medias24.com, (consulté le )
  45. « Libye : dix choses à savoir sur Fayez al-Sarraj », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]